Projet de décret modifiant l’article R. 572-9 du code de l’environnement relatif aux modalités de mise à disposition du public des projets de plans de prévention du bruit dans l’environnement
Consultation du 10/05/2024 au 30/05/2024 - 202 contributions
Cette consultation publique est réalisée en application de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement pour la mise en œuvre du principe de participation du public aux décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement prévu à l’article 7 de la Charte de l’environnement.
Vous pouvez consulter le projet de texte et faire part de vos observations, via le lien « déposer votre commentaire » en bas de page, du vendredi 10 au jeudi 30 mai 2024.
Contexte et objectifs
147 milliards d’euros : c’est le coût social du bruit en France, par an, selon une étude de l’ADEME et du Conseil national du bruit (CNB) publiée en octobre 2021.
Le bruit constitue une préoccupation majeure des Français dans leur vie quotidienne et également un enjeu important pour les décideurs publics. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS, 2018), le bruit représente le second facteur environnemental provoquant le plus de dommages sanitaires en Europe, derrière la pollution atmosphérique : de l’ordre de 20 % de la population européenne (soit plus de 100 millions de personnes) est exposée de manière chronique à des niveaux de bruit préjudiciables à la santé humaine.
La directive 2002/49/CE du Parlement européen et du Conseil du 25 juin 2002 relative à l’évaluation et à la gestion du bruit dans l’environnement impose la réalisation périodique, tous les cinq ans (ces périodes sont appelées « échéances »), de plans d’actions. En France, les articles L572-1 à 11 du code de l’environnement prévoient en particulier que des plans de prévention du bruit dans l’environnement sont élaborés pour les infrastructures routières, autoroutières, ferroviaires et les agglomérations de plus de 100 000 habitants.
En 2024, plus de 500 autorités compétentes (préfets de départements et collectivités territoriales) doivent approuver ces plans avant le 18 juillet, au titre de la « 4e échéance » de la directive. Alors que la France est visée depuis le 28 septembre 2023 par un avis motivé de la Commission européenne, le Gouvernement entend simplifier les modalités d’élaboration de ces plans pour accélérer leur mise en œuvre.
Aussi, le projet de décret vise à adapter les modalités de mise à disposition du public des projets de plans de prévention du bruit dans l’environnement :
- en réduisant le délai de deux mois à un délai minimal de vingt-et-un jours (tel que prévu pour les consultations au titre de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement), et ;
- en supprimant l’obligation de publier un avis par voie de publication locale. Un affichage en mairie ou sur les lieux concernés reste prévu pour tenir compte des populations n’ayant pas accès aux outils numériques.
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11 avril 2025
Commentaires
Bonjour,
"La France est visée depuis le 28 septembre 2023 par un avis motivé de la Commission européenne", indique la présentation de cette consultation.
La directive date de 2002 et a été transposée dans le droit national en 2004-2005 (niveau L) et 2006 (décret et arrêtés ministériels)
L’Etat est donc a priori "à jour" en ce qui concerne la mise en place, au niveau national, d’une réglementation.
Ce qui entraîne le retard français, c’est la faible diligence des centaines d’autorités compétentes pour l’approbation quinquennale des plans d’actions, qui s’explique sans doute plus par l’absence de sanction en droit national que par le coût de la publication locale d’un avis ou par la durée de deux mois de la consultation (PPVE) ; la sanction éventuelle par les autorités européennes est indirecte et lointaine. Pour résumer : Rien ne sert de courir ; il faut partir à point.
Les moyens retenus pour accélérer l’approbation des plans sont à mon avis contreproductifs : sans permettre de contribuer de façon sensible au comblement du retard, ils laissent penser que le Gouvernement sacrifierait la qualité de la participation du public, ce qui n’est sans doute pas son intention. 90 % des premières contributions sont d’ailleurs sur ce thème. La sagesse serait donc de déployer d’autres types d’actions plus incitatives, en tenant notamment compte du fait que, sauf évolution de la directive, la même question se posera dans cinq ans.
Cordialement
E. CABANE