Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR) 2022-2026

Consultation du 13/05/2022 au 16/06/2022 - 311 contributions

Les matières et les déchets radioactifs doivent être gérés de façon durable, dans le respect de la protection de la santé des personnes, de la sécurité et de l’environnement. Le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), instauré par la loi du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et des déchets radioactifs, constitue un outil de pilotage privilégié pour mettre en œuvre ces principes dans la durée. Le PNGMDR est établi et mis à jour par le Gouvernement, quatre éditions du plan s’étant succédées à ce jour. La cinquième et nouvelle édition du plan s’appliquera pour une période de cinq ans.

Le PNGMDR couvre tant les déchets ultimes que les matières radioactives valorisables, les filières de gestion existantes et celles en projet, en développement ou à définir ; il concerne également toutes les catégories de déchets radioactifs quelle que soit leur origine. Le PNGMDR tient compte de la politique énergétique française et les solutions de gestion qu’il définit sont compatibles avec la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

L’élaboration de la cinquième édition du PNGMDR a fait l’objet d’une large association du public. Cette nouvelle édition est en effet la première à avoir été élaborée à l’issue d’un débat public réalisé sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) ainsi que d’une concertation post débat-public menée par le maître d’ouvrage, sous le contrôle de garants de la CNDP. Le ministère de la transition écologique s’est également adjoint un comité de parties prenantes, associant les organismes publics experts (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, Autorité de sûreté nucléaire), les producteurs de déchets, des associations environnementales, ainsi que des représentants des élus nationaux et territoriaux, pour l’accompagner dans la déclinaison des orientations définies à l’issue du débat public.

La cinquième édition du PNGMDR soumise à consultation du public prolonge, approfondit et renforce les axes d’action des quatre éditions précédentes, au bénéfice de la mise en place de filières de gestion sûres, efficaces et compétitives pour l’ensemble des déchets radioactifs. Au-delà de cette continuité thématique, elle explore également de nouveaux horizons, suivant en cela l’avis de l’Autorité environnementale émis sur le PNGMDR précédent. Outre un volet consacré aux enjeux transversaux (sanitaires, environnementaux, mais également économiques, éthiques et relatifs aux transports et aux territoires), cette édition prévoit que les scénarios de gestion des déchets radioactifs fassent l’objet d’une évaluation multicritères.

Conformément à la loi, le projet de PNGMDR a fait l’objet d’une évaluation environnementale stratégique et a été soumis à l’avis de l’Autorité environnementale du Conseil général de l’environnement et du développement durable. L’Autorité environnementale a rendu son avis le 18 novembre 2021. Le ministère de la transition écologique a également tenu compte, dans la rédaction du projet de cinquième édition du PNGMDR, de l’avis du 9 novembre 2021 que l’Autorité de sûreté nucléaire a rendu sur le projet de plan.

Le projet de cinquième édition du PNGMDR, enrichi au terme des différentes concertations et consultations mentionnées ci-dessus, est à présent soumis, avant son adoption définitive, à la consultation du public jusqu’au 16 juin 2022.

Ce projet de plan est accompagné de deux projets de textes réglementaires (décret et arrêté), également soumis à consultation, dont l’objet est d’inscrire dans la réglementation les prescriptions du plan.
Vous pouvez vous exprimez dans le cadre de cette consultation en déposant un commentaire dans la rubrique prévue à cet effet ci-dessous.

À l’issue de cette consultation du public, le ministère publiera sur le présent site Internet le bilan de la consultation. Le PNGMDR ainsi finalisé sera publié et transmis au Parlement, qui le soumettra pour évaluation à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), conformément à l’article L. 542-1-2 du code de l’environnement.

Les principales étapes d’élaboration de la cinquième édition du PNGMDR :

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Documents soumis à la consultation

Ressources complémentaires, pour la bonne information du public, quant à l’élaboration du PNGMDR

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Commentaires

  •  PNGMDR, avis généralement favorable, mais il faut agir vite et résolument, le 31 mai 2022 à 12h17

    Le dossier soumis à consultation, complet et bien charpenté, ressemble encore beaucoup au précédent, ce qui montre le la faiblesse de gouvernance qui caractérise notre pays depuis deux décennies. Or le gouvernement vient de décider une modification profonde de sa politique énergétique en redonnant une vision à long terme au programme nucléaire, incluant tant la 3ème que la 4ème génération. Il est indispensable que la version finale du PNGMDR, qui ne peut ignorer les enjeux climatiques, économiques et d’indépendance énergétique, en tienne compte. En examinant point à point les thèmes présentés, mon expérience de ces questions de gestion des déchets et matières me conduit aux remarques suivantes :
    -  La gouvernance
    Trop dominée par des ONG antinucléaires, voire des scientifiques ou économistes sans responsabilités réelles, elle manque d’efficacité et rend difficile toutes décisions. Il faut redonner plus de responsabilité en première instance aux porteurs et financeurs du projet (ANDRA et producteurs), et en seconde instance au gouvernement et aux élus qui bénéficient des conseils de commissions d’évaluation et des Académies. Pourquoi une commission supplémentaire, dite de gouvernance ? Un échelon de plus pour alourdir le calendrier ? Une habile tentative de manipulation par des « encadrants » bien sélectionnés de citoyens tirés au sort (on a déjà expérimenté) ? Il est temps qu’en conformité avec la loi Bataille les instances élues prennent le relai après d’interminables consultations. Au-delà de cette question de fond certaines propositions sont bien sûr à retenir : recentrage de l’ASN sur ses missions, périodicité de 5 ans au moins (10 ans serait plus cohérent avec ces types de projets).

    -  Combustibles
    La relance des programmes sur les réacteurs innovants en France comme dans le monde conforte le modèle français de gestion avec recyclage, déjà validé par le parlement avec la loi Bataille. Deux projets doivent être engagés en urgence, comme l’a indiqué l’ASN : le projet de stockage en piscine à la Hague, ce site étant le meilleur de tous les points de vue pour aller vite (2030), et la préparation de la mise à niveau, à l’horizon 2040, de l’usine de retraitement avec la double perspective d’accueillir le nouveau nucléaire et de préparer le multi recyclage. En revanche le déploiement d’un éventuel stockage à sec ne me semble pas prioritaire, être à très long terme : la gestion des priorité, compte tenu du retard pris, est essentielle.

    -  Déchets TFA
    Mon expérience est que les déchets dits TFA sont très souvent inactifs, ou si peu que leur impact sanitaire du point de vue radiologique est insignifiant. Encore une fois, on m’excusera du terme, il y a une forme de lâcheté du monde politique, mais aussi malheureusement de l’ASN et de l’IRSN, sur un sujet qui a été géré normalement dans de nombreux pays avec un seuil de libération. Or il faut se préparer aux démantèlements progressifs des installations nucléaires dans les décennies à venir. Fessenheim devrait servir de démonstration pour libérer, sur les seuls critères sanitaires, la majeure partie des déchets TFA, gravats inclus. Un gain considérable sur les quantités et le prix du stockage pourrait être obtenu au bénéfice du pays. Pourquoi limiter les autorisations aux seules ferrailles sachant que la solution imposée, la fusion, sera couteuse et devrait être limitée aux seuls aciers réellement TFA. Je note que l’OPECST s’est préoccupé depuis des décennies d’un sujet systématiquement bloqué par les « parties prenantes » et l’ASN.

    -  Déchets TFA à vie longue
    Leur dangerosité, qu’il s’agisse des déchets technologiques ou des résidus miniers, demande un niveau de protection adapté, qu’il s’agisse de l’irradiation directe (facile à maitriser) ou de la diffusion dans les sols. Site isolé, géologie favorable, des solutions d’un coût raisonnable doivent être trouvées, qui seront toujours plus efficaces que celles retenues aujourd’hui pour les déchets toxiques. Mais bien penser à gérer les priorités qui sont de trouver un exutoire aux déchets résultant de l’exploitation des installations actuelles. Tant les exploitants que les instances de sûreté ne peuvent tout faire en même temps après des années d’indécisions.

    -  Sites de stockages de Soulaines Dhuys et du CIRES
    Ces sites ont montré qu’ils répondaient aux objectifs de sûreté fixés par la loi sous le contrôle de l’ASN, en conformité avec les pratiques internationales. Il est donc opportun de préparer le futur, en optimisant leur remplissage comme en prévoyant leur remplacement, une fois fermés, par de nouveau sites conçus en tenant compte du retour d’expérience pour en minimiser le coût. Les études en cours doivent être poursuivies avec dynamisme jusqu’à sélection de sites.

    -  Le stockage géologique et CIGEO
    La solution de stockage géologique est désormais préconisée au niveau mondial, exploitée aux USA pour les déchets militaires, décidée dans des pays comme la Suède et la Finlande, développée dans la quasi-totalité des pays « nucléaires ». Les études menée en France ont permis de sélectionner à Bure un site ayant des qualités géologiques remarquables. La construction du stockage et son exploitation devraient être très progressives, ce qui permettra de faire en temps utile les ajustements nécessaires et de prendre en charge les déchets HA une fois le site bien rodé. La notion de réversibilité, qui a servi malheureusement de stratégie pour freiner ou bloquer le projet, est maintenant bien caractérisée, avec une difficulté de reprise croissante avec la fermeture progressive du site, ce qui est convenable. Elle est d’autant plus acceptable que la stratégie de recyclage française, avec extraction des matières renouvelables que sont l’uranium et le plutonium, rends très improbable une réversibilité, hors incidents peu probables. Il est temps de décider d’engager le projet et d’adapter la réglementation pour gagner du temps, par exemple en lançant la préparation du site avant délivrance du permis de construire.

    -  Uranium appauvri et de retraitement
    Il s’agit de matières énergétiques, donc de ressources pour les générations futures. Elles sont sur notre territoire, occupent des volumes restreints, représentent des siècles de production d’électricité décarbonées, peuvent être gérées en toute sûreté. On ne peut qu’être surpris que le ministère, avec le soutien de l’ASN (est-ce son rôle de gérer les réserves stratégiques), aient proposé lors d’une réunion à l’OPECST de les requalifier en déchets (suivant en cela les demandes d’associations anti-nucléaires). Ces matières auront toute leurs places dans le cadre du développement des réacteurs innovants, et leur gestion comme matières valorisables « stratégiques » s’impose : la politique énergétique est à long terme et il faut se garder de détruire des réserves énergétiques aussi considérables et aisément gérées.

    CONCLUSIONS
    Les dossiers techniques accompagnant le PNGMDR sont solides et reposent sur une R&D au meilleur niveau mondial. Il est temps de décider, avec une très forte priorité sur CIGEO, la piscine de La Hague, l’ouverture au recyclage des déchets TFA, l’identification de nouveaux sites de stockages TFA et FA et la préparation du futur du site de La Hague. A plus long terme nous avons le devoir de garder précieusement toutes les matières valorisables. Le PNGMDR offre une présentation très synthétique et complète de l’ensemble du sujet qu’on ne peut que relever, mais doit être maintenant pris en mains par le politique avec courage, dans les meilleurs délais. Il faut maintenant supprimer les blocages en révisant les textes (PPE, LTECV, Code de la santé publique, …) , et passer de la réflexion à l’action dans la perspective d’un nucléaire essentiel et durable.

  •  Avis sur les différents déchets, le 31 mai 2022 à 11h45
    L’actualité récente montre l’importance du nucléaire dans le mix énergétique. Il faut donc préserver cet atout pour les générations futures, et il y a urgence à agir. Pour le stockage des déchets de multiples études par des organismes hautement qualifiés ont été produites depuis de nombreuses années et vouloir encore étudier d’autres solutions ne me semble être qu’une manœuvre politique de façon à retarder toute décision. Je suis favorable à la construction d’un nouvel entreposage sous l’eau à La Hague. Pour le stockage des déchets de faible activité, je suis favorable à un nouveau site centralisé, et je ne suis pas favorable au stockage à proximité des centrales qui entraînerait une multiplication des sites de stockage avec des conséquences sur leur surveillance. Pour les déchets de très faible activité je ne comprends pas pourquoi ils sont catalogués comme déchets alors qu’ils ne présentent aucun danger. Au moment où on nous fait l’éloge des bienfaits du recyclage des matériaux il est intellectuellement malhonnête de classer ces matières de très faible activité en déchets nucléaires, ce que n’ont pas fait d’autres pays qui pourtant sont anti-nucléaires. En ce qui concerne CIGEO, le stockage géologique profond présente les meilleures garanties de protection pour les générations futures, c’est pourquoi plusieurs pays l’ont adopté. Il a fait l’objet de nombreuses études par des organismes compétents et il est temps, après la loi de 2006, de passer à l’action. La proposition d’étudier un stockage en surface n’est qu’une manœuvre destinée à retarder la construction de ce stockage. Je ne suis pas favorable au classement de l’uranium appauvri comme déchets. Ces matériaux représentent une ressource importante qui peut être valorisé par les réacteurs de 4éme génération et éviterait l’ouverture de nouvelles mines d’uranium.
  •  AVIS FAVORABLE, le 31 mai 2022 à 11h40
    C’est au moment où des décisions structurantes sur la future production d’électricité nucléaire vont être prises en France, qu’il faut également ajuster la politique de gestion des matières et déchets radioactifs. Cette version remodelée du PNGMDR va donner les outils pour le faire par la production d’études et d’analyses supportant ces décisions et établies en tenant compte de la situation existante. De plus, l’information du public sera également améliorée. Tout est en place pour que la production nucléaire française entre dans une nouvelle phase, et apporte son indispensable contribution à la lutte contre le réchauffement climatique.
  •  Avis favorable, le 31 mai 2022 à 10h38
    La nécessité de développer la production d’électricité décarbonée passe obligatoirement par le développement de la filière nucléaire seule capable de fournir une électricité décarbonée, pilotable et non intermittente. Seule l’industrie nucléaire a dès le départ géré ces déchets. Il est aujourd’hui indispensable de mettre en œuvre ce nouveau plan national.
  •  Avis Favorable, le 31 mai 2022 à 08h03

    Je suis tout à fait favorable à ce que ce document soit approuvé, à condition de l’améliorer, en particulier sur les points suivants :

    Le projet doit être appuyé sur une PPE révisée en fonction des déclarations du Président de la République avec en particulier une reprise forte des investissements dans les centrales nucléaires indispensables car pilotables et non productrices de GES.
    La gouvernance de l’État doit être renforcée et clarifiée sans ambiguïté par rapport à des organismes multiples,
    notamment en indiquant quand l’État doit au plus tard prendre les décisions critiques.
    En veillant à ce que le classement des matières à usage non immédiat soit établi sur une base de long terme et ne dilapide pas leur potentiel énergétique.
    en évitant les demandes de comparaisons multicritères inutiles ou d’études alternatives à CIGEO
    en évitant de multiplier des concertations redondantes, coûteuses et à effet d’entrave ou dilatoires.

  •  Favorable au projet, le 31 mai 2022 à 07h53
    L’utilisation du Nucléaire est la seule option réaliste et sérieuse à retenir dans le contexte climatique actuel et dans la nécessité de garantir notre indépendance nationale en matière énergétique. Elle est par ailleurs bien gérée en France avec des Autorités de Sûreté et de surveillance dignes de ce nom. Les opposants à cette option sont nuisibles et inconscients, et pour la plupart n’ont aucune légitimité pour se prononcer. Compte tenu du sérieux avec lequel ce sujet est traité en France, qu’ils laissent la décision à ceux qui sont compétents pour la prendre. Et qu’ils laissent aussi les gens compétents décider de la façon dont doivent être gérés les déchets.
  •  Avis favorable pour le projet PNGMDR, le 31 mai 2022 à 07h20
    Il est grand temps de prendre des décisions responsables, surtout quand elles sont validées par l’ASN.
  •  PNGMDR 2022-2026, le 31 mai 2022 à 07h19

    Bonjour,

    MON AVIS EST DEFAVORABLE

    Même si je salue le travail des experts.
    Si nous voulons une planète encore vivable pour nos descendants, il faut en finir avec le nucléaire, d’autant que son remplacement par les énergies propres est de plus en plus réaliste.
    Le nucléaire ne progresse plus en terme de sécurité, je n’ose imaginer l’accident d’un seul réacteur dans le couloir rhodanien.
    Tous les nouveaux projets d’amélioration de la production nucléaire sont abandonnés faute de résultat, la fusion est malheureusement et de plus en plus un leurre et un gouffre financier.
    Nos voisins allemands, auront bientôt totalement abandonné le nucléaire, pourquoi pas nous ?

    MON AVIS EST DEFAVORABLE

  •  Avis favorable au PNGMDR, le 30 mai 2022 à 21h21

    Je suis tres favorable au plan de gestion des matières et déchets radioactifs car il a reçu un avis favorable de l ASN et qu il présente toutes les garanties en matière de sécurité.

    Cet plan de gestion est indispensable pour le développement de l industrie nucléaire la seule qui puisse dans la venir apporter une énergie sans CO2 abondante pilotable et bon marché

  •  Déchets, le 30 mai 2022 à 17h43
    Avis très favorable
  •  débat déchets nucléaires, le 30 mai 2022 à 17h10
    le nucléaire est un immense réservoir d’énergie sale pour les milliers d’années à venir, y compris l’hydrogène vert qui est issu de l’énergie nucléaire. les piscines de stockage dans les centrales débordent le recyclage des déchets ne fonctionne que pour quelques %. le stockage long terme est une hérésie (impossibilité de justifier la durée// risques eau, feu, séisme, terrorisme….) et ne démarre pas (retard constant). les centrales nucléaires sont en exploitation limitée et en arrêt supérieur à la planification (en particulier dernier incident de fuite sur les réservoirs !) les incidents sont partiellement déclarés et ne servent pas en retour d’expérience. les modules indépendants présentent encore plus de risque de fuite et de sécurité. la seule alternative : arrêt immédiat de toute la filière nucléaire avec diminution planifiée de la consommation électrique par l’industrie et les ménages.
  •  TFA : Non à la libération des seuils déchets métalliques, le 30 mai 2022 à 16h05

    Association Environnement Développement Alternatif
    5 rue Jules de Vicq – 59800 Lille
    anita.villers@free.fr

    Concertation 5ème PNGMDR – 2022-2026

     

    EDA, association loi 1901 dont l’objectif est de promouvoir un développement qui mette en œuvre le droit de chaque être humain à vivre dignement dans un environnement sain, et à participer démocratiquement à la vie publique.
    Ce droit implique que nos actions d’aujourd’hui ne génèrent pas de nuisances irréversibles pour les générations futures. Les choix en matière d’approvisionnement en énergie et leurs conséquences à long terme sont au cœur de nos réflexions.

    Nous participons régulièrement aux débats publics ou concertations en rédigeant des cahiers d’acteurs
    2013 cahier n° 5- Entre déni et pari : le choix inavoué de l’oubli après la fermeture du futur site d’enfouissement
    2019 – cahier n° 23 - Notre choix éthique : la sûreté active conservation de la mémoire en continu et surveillance illimitée
    Depuis près de 20 ans nous sommes très attentifs à l’évolution des recherches en matière de gestion des déchets TFA exprimées notamment lors des différents PNGMDR, 2 puis 3 pour optimiser les capacités du CIRES centre de stockage. L’incinération des équipements de protection jetables a été privilégiée : ils sont envoyés à l’usine Centraco à Marcoule, exploitée par Cyclife. Le concassage des bétons ou la découpe de pièces métalliques sont destinés à être compactés et stockés au Cires dans l’Aube mais c’est surtout de l’éventualité de leur valorisation dont il a été régulièrement question avec la montée en puissance des arguments en faveur du procédé qui consiste, pour les déchets métalliques, en une fusion de permettant leur décontamination. La demande de levée des seuils de libération pour une potentielle mise sur le marché est devenue récurrente notament de la part des producteurs .

    En 2019, lors de la concertation pour le 4ème PNGMDR, nous écrivions « gestion des déchets, la fuite en avant se poursuit ». A l’évidence les capacités des sites de stockage actuels seront insuffisantes face à l’afflux prévisible d’énormes quantités de divers déchets faiblement radioactifs à gérer du fait des démantèlements à venir en plus de la gestion par l’ANDRA – Agence Nationale pour la gestion des Déchets Radioactifs - - des flux actuels de déchets encore à ce jour sous responsabilité des opérateurs. Leurs pressions auprès des autorités officielles se sont accentuées au point d’obtenir ce qu’ils souhaitaient à savoir des dérogations accordées notamment pour les déchets métalliques.
    C’est donc à l’occasion de cette concertation que nous découvrons la parution du décret du 24 février 2022 qui met fin à la spécificité française à laquelle nous étions particulièrement attachés : celle du maintien des seuils de libération. Cette décision est très mal accueillie par les représentants associatifs qui n’ont eu de cesse d’argumenter lors des diverses commissions pour un maintien auquel ils tiennent beaucoup car il représente un gage de sécurité de la gestion de déchets quels qu’ils soient. Nous continuons à considérer que les risques liés à la radioactivité de ces déchets sont différents de ceux relatifs à la radioactivité naturelle.
    De plus, lorsque les métaux « recyclés » seront mis sur le marché, un suivi ne sera exigé que lors de la première transaction ce qui signifie que très vite, au fur et à mesure des recyclages, d’énormes quantités de ces « matières » circuleront librement sur les marchés avec des usages dont les risques ne semblent pas évalués pour les manipulateurs ou à plus long terme pour les futurs usagers.
    Nous pensions que l’objectif de ce 5ème plan serait surtout centré sur l’optimisation des stockages sur les sites des installations nucléaires de base et celle des capacités du CIRES et la préparation de son extension. Nous nous sommes donc focalisés sur les conséquences de ce décret et restons fermement opposés à la suppression des seuils de libération notamment pour les déchets métalliques, une décision qui nous prend de court.

    L’Autorité Environnementale pointe d’ailleurs aussi ce point « une stratégie d’ensemble est à mettre au point. Le recyclage de déchets métalliques très faiblement contaminés est à étudier. Le PNGMDR envisage une évolution de la réglementation pour permettre de valoriser après fusion les 900 000 tonnes de déchets métalliques à TFA dont la production est envisagée sur la période 2015-2070 »… mais elle ne détaille pas les avantages et les inconvénients de la valorisation après fusion des déchets métalliques très faiblement contaminés.. »

    Dans leur synthèse de la prise en compte des apports de la concertation post débat public, les garants mentionnent « qu’ils avaient demandé sans succès au ministère de la transition écologique de suspendre la consultation initiée le 4 janvier 2021 sur les projets de texte permettant le recyclage des déchets TFA métalliques, alors que la concertation post débat public sur le PNGMDR était encore en cours. Dans leur rapport de juillet 2021, ils avaient recommandé au ministère d’organiser une nouvelle consultation du public sur ces projets de texte. Le projet de plan soumis à l’Autorité environnementale le 1er septembre 2021 fait au contraire état de l’intention de publier ces textes sans nouvelle consultation du public » ce qui confirme que la décision a été prise sans que le public en ait été informé ni les membres de la commission matière et déchets radioactifs de l’Autorité de Sûreté Nucléaire à laquelle nous assistons régulièrement.

    En ce qui concerne l’éventuel ré-emploi de l’uranium appauvri, les garants signalent que l’Autorité de Sûreté Nucléaire comme la DGEC – Direction Générale de l’Énergie et du Climat- constatent la croissance du stock et l’absence actuelle de filières sans formuler à ce stade de proposition de requalification. L’ambiguïté réside toujours entre la qualification « déchet » ou « matière » qui sous-entend une valorisation possible en fonction des besoins de filières permettant leur utilisation. Si pour l’uranium appauvri elles n’existent pas pour le moment, par contre pour les métaux faiblement radioactifs la mise sur le marché de quantités importantes du fait des démantèlements se fera sans contrôles suffisants hélas.

    En ce qui concerne les rejets dans les milieux force est de constater qu’hélas le 5ème plan n’aborde toujours pas la question de leurs quantités, ni celle du renforcement de leur réglementation et donc de leurs contrôles. C’est une question récurrente depuis les premiers PNGMDR. Ces rejets concernent surtout les rivières au bord desquelles les installations sont implantées et dans lesquelles l’eau est puisée pour refroidir les réacteurs et ce faisant est rejetée avec des éléments radioactifs qui des années durant s’accumulent dans les sédiments, les estuaires puis les mers et océans.
    Ces substances associées à d’autres polluants chimiques constituent des agressions permanentes pour les écosystèmes et des risques pour la santé des riverains et des dégradations permanentes des écosystèmes terrestres et maritimes : faune (poissons surtout) mais aussi qualité de l’eau potable. Les rejets d’Orano à La Hague ont été maintes et maintes fois dénoncés et pourtant ce nouveau plan n’aborde pas la question.

    L’Autorité environnementale pointe également ces oublis renouvelés. La recommandation lors du 4ème plan est restée sans réponse d’où cette nouvelle relance « Compte tenu de l’exclusion des rejets dans l’air et l’eau du champ du PNGMDR, l’Ae réitère sa recommandation d’expliciter les principes qui assurent une gestion cohérente de ces rejets et des déchets radioactifs à l’échelle du plan dans son ensemble ainsi que de chaque filière. Le PNGMDR ne prenant pas en compte les rejets, elle recommande en conséquence que l’évaluation environnementale démontre cette cohérence, notamment au regard des incidences du plan sur l’environnement et la santé humaine. »

    Conclusion
    Étant déjà souvent intervenus sur la gestion des stériles miniers, la requalification des sites miniers, l’option Cigéo, les transports… nous avons tenu à concentrer notre participation à la concertation pour le 5ème plan essentiellement sur notre total étonnement de l’existence du décret du 24 février 2022. A l’évidence reconsidérer l’opportunité des normes relatives aux seuils de libération mais surtout le suivi à long terme des matières concernées auraient du faire l’objet d’une large nouvelle concertation comme d’ailleurs le mentionnent garants et membres du HCITSN - Haut Comité pour l’Information et la Transparence de la Sécurité Nucléaire.
    Nous tenons également à insister sur l’importance de la prise en compte des risques liés à une réglementation encore beaucoup trop laxiste de la gestion des rejets dans les milieux aquatiques notamment (nappes-rivières et surtout en mer) car toujours pas considérés comme des déchets, une demande là aussi récurrente de notre part.
    Le 30 mai 2022.

  •  Les déchets radioactifs ne sont pas de simples déchets, le 30 mai 2022 à 14h59

    Il paraît que le nucléaire est une énergie propre : y a qu’à voir le casse-tête pour gérer les déchets radioactifs !
    Le plan prévoit de renforcer le lien entre la gestion des déchets et la politique énergétique française , encore heureux ! c’est quand même bien la moindre des choses. et à réviser le plan tous les 5 ans, on va en avoir un sacré paquets dans l’avenir sachant que les déchets sont là pour quelques millions d’années.
    Dans ces conditions, renforcer la recherche sur la réutilisation des matières radioactives est une nécessité absolue.
    Nous avons un double défi sur ce plan : gérer les déchets produits par les centrales actuelles ET gérer les déchets issus du démantèlement des centrales vieillissantes qui arriveront en fin de vie un jour ou l’autre malgré tous les pansements pour les faire durer.
    je n’évoque même pas les centrales qui verront le jour dans les prochaines décennies puisque c’est apparemment ce que souhaitent les français qui se sont exprimés aux élections présidentielles.

    Et si on sortait du nucléaire ….

  •  NON, ne produisons tout simplement plus de déchets radioactifs !, le 30 mai 2022 à 13h55
    Mon seul argument c’est le bon sens sur le long terme. Mais j’ai l’impression que c’est peine perdue de s’exprimer en ce sens ?…
  •  Et si…, le 30 mai 2022 à 13h13

    Et si l’on larguait les déchets HAVL dans des volcans actifs ? La température des déchets est quasi équivalente (+/- 500°C) et ces derniers se combinerait avec la lave en bien moins de 30 ans.

    Plusieurs volcans à travers le monde sont actifs sans entrer en éruption depuis des siècles et pourraient s’avérer être d’excellents candidats. De surcroît ces derniers sont éloignés des populations…

  •  Stabilité !!, le 30 mai 2022 à 10h23
    Quelles que soient les orientation débattues, puis choisies lors du PNGMDR, je suis favorable à la stabilité des orientations et à leur application effective. La gestion responsable de ces matières demande une politique volontariste (qui peut être l’arrêt total de la production, ou l’interdiction de certains déchets, le développement des installations de stockages….etc) mais une politique attentiste risque d’être la pire des postures
  •  Avis très favorable, le 30 mai 2022 à 08h13
    Le PNGMDR a fait l’objet d’une large consultation. Construit de manière méthodique, il contribue à la robutesse de la filière de production d’électricité d’origine nucléaire en apportant des solutions robustes à la gestion des déchets. Cette filière de production est par ailleurs indispensable compte tenu de l’urgence climatique
  •  Tout à fait favorable, le 29 mai 2022 à 21h17
    Les enjeux d’indépendance énergétique de la France sont à présent renforcés par l’urgence climatique. L’énergie nucléaire est indispensable à la France, et l’usage de matières radioactives sera poursuivi dans le domaine de la santé des français. Le plan de gestion proposé pour les déchets est tout à fait solide et scientifiquement fondé. Il doit être approuvé dans l’intérêt de tous.
  •  Très favorable à ce PNGMDR, le 29 mai 2022 à 20h17
    Notre planète se réchauffe, ce qui nous oblige à limiter fortement et rapidement notre production de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, la place de l’électricité décarbonée et pilotable est appelée à croître fortement, rendant l’énergie nucléaire incontournable dans la période actuelle, tout comme dans le futur. Le traitement des déchets nucléaires (quelle qu’en soit l’origine) doit être géré de façon aussi rigoureuse, sûre et durable que l’activité qui a donné naissance à ces déchets. C’est précisément l’objet du PNGMDR, auquel je souscris pleinement, qui peut s’appuyer sur les résultats de nombreuses études et également sur beaucoup de concertations, mais qui doit maintenant conduire à des actions concrètes.
  •  PNGMDR démarche exemplaire, mais il faut maintenant passer à l’action, le 29 mai 2022 à 20h06
    Le PNGMDR est une démarche méthodique qui prend en compte les différents types de déchets et explore les différents horizons de temps afin d’anticiper sur les questions qui peuvent se poser à 10 ou 20 ans. C’est très bien et d’autres secteurs industriels pourraient s’en inspirer pour la gestion de leurs déchets. Les déchets radioactifs ont une caractéristique unique : si le risque qu’ils peuvent représenter ne se voit pas, leur dangerosité se mesure très facilement avec des instruments de mesure très simples. On peut donc très facilement en assurer la traçabilité. C’est d’ailleurs cette facilité de mesure qui est utilisée de façon perfide par les antinucléaires pour faire peur en partant de chiffres très élevés qui représentent en fait des niveaux très bas (et une absence de risque). Il est maintenant important que des décisions soient prises pour permettre à la filière nucléaire d’améliorer encore la gestion des différentes natures de déchets et les conditions d’entreposage/stockage. Un point important qui relève de l’économie circulaire : le seuil de libération des déchets métalliques TFA. Il n’y a aucune raison pour différer la mise en oeuvre de la valorisation des déchets métalliques TFA comme d’autres pays le font déjà dans une approche pragmatique. Un autre point important qui relève également de l’économie circulaire : il faut absolument garder la possibilité de valoriser à terme les stocks importants d’uranium appauvri issu de l’enrichissement ou du retraitement des combustibles usés. C’est une ressource d’une grande valeur. C’est une bonne chose de mettre en parallèle les réflexions sur l’évolution du PNGMDR et la politique énergétique avec une vision 2030 et 2050.

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