Projets d’arrêtés relatifs à la capture et au nombre maximum d’alouette des champs pouvant être capturées à l’aide de matoles dans les départements des Landes et du Lot-et-Garonne

Consultation du 21/07/2022 au 10/08/2022 - 8073 contributions

Les chasses traditionnelles pour la capture de l’alouette des champs sont pratiquées au moyen de matoles (pièges-trappes) dans deux départements de la Nouvelle-Aquitaine : Landes et Lot-et-Garonne.

Cette consultation concerne 2 projets d’arrêtés relatifs à la capture de l’alouette des champs au moyen de matoles pour les Landes et le Lot-et-Garonne :
-  un arrêté-cadre ;
-  un arrêté fixant le nombre maximum de prélèvements pour la saison 2022-2023.

Par décision du 6 août 2021, le Conseil d’Etat a annulé les arrêtés de la ministre de la transition écologique relatifs à la chasse traditionnelle de l’alouette des champs (Alauda arvensis) au moyen de matoles pour les saisons 2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021. Il a jugé que les dérogations délivrées par la ministre chargée de la chasse n’étaient pas conformes aux exigences du droit de l’Union européenne relatives à la protection des oiseaux (Directive Oiseaux).

Parallèlement à l’annulation de ces arrêtés, un nouvel arrêté du 12 octobre 2021, davantage motivé, relatif aux quotas de prélèvement pour la chasse au moyen de matoles pour la saison 2021-2022 avait été pris mais celui-ci a fait l’objet d’une décision de suspension du Conseil d’Etat le 25 octobre 2021.

Cette décision est fondée principalement sur la faiblesse des motivations, exigées par la Directive Oiseaux, de l’arrêté du 17 août 1989 relatif à la capture de l’alouette des champs au moyen de matoles dans les départements des Landes, de Lot-et-Garonne et de Tarn-et-Garonne. Le projet d’arrêté cadre, qui vise à abroger l’arrêté cadre du 17 août 1989, a fait l’objet d’une refonte intégrale afin de respecter les exigences de la Directive Oiseaux.

Cette refonte se caractérise par la démonstration de l’absence d’autre solution satisfaisante, par le renforcement de l’encadrement de la chasse, par la création ou le renforcement de mesures de contrôle et de surveillance permettant d’assurer la sélectivité et la prise de faibles quantités, ainsi que l’exploitation judicieuse de cette chasse traditionnelle.

De nouvelles mesures réglementaires sont ainsi mises en place :
-  le suivi d’une formation pour les pratiquants afin de les former aux règles obligatoires pour pratiquer cette chasse traditionnelle dans le respect du droit de l’Union européenne ;
-  la réalisation de contrôles par les agents mentionnés à l’article L. 428-20 du code de l’environnement ;
-  la mise en œuvre d’un plan de contrôle avec présentation de rapports annuels qui portent notamment sur le nombre d’installations contrôlées, sur le nombre d’infractions constatées, sur le nombre de sanctions prononcées, ainsi que sur le nombre de prises accidentelles ;
-  la mise en place d’un dispositif de recensement des captures effectuées grâce à l’application mobile ChassAdapt mentionnée à l’article R. 425-20-3 du code de l’environnement ;
-  des obligations permettant d’éviter toute souffrance animale tant pour les appelants que pour les oiseaux chassés ;
-  remise en liberté des alouettes des champs qui ont servi d’appelants ;
-  un passage obligatoire minimum 2 fois par jour sur l’installation.

Nombre maximal de prélèvements autorisés pour la campagne 2022-2023 :

Les chiffres des deux dernières campagnes chassées complétement sont repris dans le tableau ci-dessous :

* Le faible taux de réalisation des prélèvements lors de la saison cynégétique 2020-2021 est imputable aux restrictions sanitaires imposées à la suite du confinement en novembre 2020, puisque les pratiquants déclarés auprès des directions départementales des territoires (DDT) sont stables ou en légère baisse par rapport à la saison précédente.

Considérant les taux de captures antérieurs (proches en 2019 du maximum autorisé) et de l‘impact conjoncturel des restrictions liées au contexte sanitaire en 2020, il est proposé pour l’année 2022 de reconduire le maximum autorisé de prélèvements à l’identique de la précédente dérogation mais sur les deux dispositifs de chasse : matoles, d’une part (ce projet d’arrêt) et pantes, d’autre part (projet d’arrêté spécifique), soit :

Ce projet a fait l’objet d’un vote favorable lors du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (comité consultatif rassemblant des représentants de chasseurs, des acteurs scientifiques et associatifs) du 20 juillet 2022.

La synthèse de la consultation du public, les motifs de la décision seront publiés en bas de page, ainsi que les textes publiés au Journal officiel de la République française.

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Commentaires

  •  Préservons notre patrimoine naturel, le 22 juillet 2022 à 12h03

    Ces oiseaux sont déjà trop victimes des menaces créés par les hommes avec l’agriculture intensive, la bétonisation et les pollutions. N’aggravons pas leur sort juste pour le plaisir de tuer des animaux sans défense.

  •  Non à la capture de l’Alouette des champs dans les Landes et le Lot-et-Garonne, le 22 juillet 2022 à 12h01

    Cette espèce en mauvais état de conservation devrait être classée comme espèce protégée.
    De plus ces captures ne sont pas sélectives et piègent des espèces protégées. Comme les contrôles sont difficiles et insuffisants on n’a aucune certitude que ces espèces protégées soient relâchées ni que les quotas sont respectés.
    La Commission Européenne a mis en demeure la France de faire cesser ces pratiques et
    ces arrêtés ont plusieurs fois été annulés par le Conseil d’État.

  •  pour l’autorisation, le 22 juillet 2022 à 11h34

    Je suis pour cette autorisation. Pourquoi interdire cette tradition?

  •  CONTRE, le 22 juillet 2022 à 11h31

    Le ministère de la transition écologiste devrait être renommé Ministère de la chasse et de l’enfumage généralisé…
    Les chasseurs obtiennent constamment ce qu’ils veulent. Prendra-t-on en compte le désastre écologique concernant la biodiversité dans les landes et le sud-ouest ? Non, bien sûr, il faut encore en rajouter une couche pour qu’une minorité de la population française s’adonne au loisir le plus infâme qui soit : tuer des êtres vivants.

  •  Non mais ça va pas la tête????, le 22 juillet 2022 à 10h11

    Comment osez-vous persister à faire ça, vous savez très bien que c’est illégal et cruel et vous le faites quand même, sans aucune raison, vous me dégoutez profondément, vous prétendez vouloir protéger la planète ? quelle fumisterie, votre parole vaut moins que rien, il n’y a pas de ministère de l’écologie en France.

    Allez rôtir en enfer.

  •  Avis très défavorable !! , le 22 juillet 2022 à 09h45

    Merveilleuse idée d’aller réduire les populations d’oiseaux dans les zones mêmes où des feux majeurs ayant occasionnés des pertes de biodiversité ont eu lieu !

    Il serait vraiment judicieux de concentrer les effectifs de l’administration sur des arrêtés pour une fois ciblant la protection des populations d’oiseaux ! Sans parler des manières de procéder à faire passer des arrêtés en plein été ! J’espère que vos arrêtés s’ils sont pris seront annulés par la suite ! Jolie perte de temps, de patience et d’intérêt pour l’environnement ! Belle image une nouvelle fois de la main mise des chasseurs sur ce gouvernement !

  •   Défavorable au projet d’arrêté, le 22 juillet 2022 à 09h27

    Je suis défavorable à l’arrêté de capture de l’alouette des champs.
    Ces populations restent fragiles et nous n’avons pas besoin de chasser ces animaux pour nous nourrir !
    La chasse de ces espèces ne sert qu’au loisir d’une minorité de personnes.

  •  Avis défavorable, le 21 juillet 2022 à 19h48

    Et c’est reparti ; comme chaque année le gouvernement essaie de faire passer en plein été ses arrêtés pro-chasses, qui comme chaque année seront annulés
    Les fonctionnaires du ministère n’ont semble t-il rien de mieux à faire
    Désolant

  •  Avis défavorable, le 21 juillet 2022 à 19h45

    Et c’est reparti, comme chaque année le gouvernement essaie de faire passer en plein été ses arrêtés pro-chasses, qui comme chaque année seront annulés
    Les fonctionnaires du ministère n’ont semble t-il rien de mieux à faire
    Désolant

  •  avis tres favorable au maintien de ces chasses traditionnelles, le 21 juillet 2022 à 13h51

    Je suis favorable aux dispositions de ces textes autorisant le maintien de ces chasses traditionnelles sur une petite partie de notre territoire métropolitain.
    Ces prélèvements ne sont pas de nature à porter préjudice à l’état de conservation de la population de ces oiseaux.

  •  Avis défavorable de France Nature Environnement, le 21 juillet 2022 à 11h25

    FNE est opposée à ce projet d’arrêté.

    Ces chasses ne sont plus justifiées aujourd’hui, où les ressources alimentaires ne manquent plus. Elles sont cruelles et infligent des blessures et du stress aux oiseaux capturés. De plus, elles ne sont pas sélectives : les cages et les filets capturent indistinctement des espèces protégées, comme des petits passereaux. Il arrive que ces oiseaux meurent avant d’être relâchés, et même s’ils sont relâchés ils sont souvent blessés et stressés. Il est très difficile de contrôler réellement les captures, de vérifier que les espèces protégées sont effectivement relâchées et de s’assurer que les chasseurs respectent les quotas. Les fraudes sont nombreuses.

    L’alouette des champs est une espèce en fort déclin : elle a perdu 35% de ses effectifs nicheurs en France en 15 ans.
    A l’évidence, la capture de dizaines de milliers d’alouettes, venant s’ajouter à la chasse au fusil, est totalement incompatible avec le mauvais état de conservation de cette espèce, déjà menacée par l’agriculture intensive. L’alouette des champs devrait être retirée des espèces chassables et classée comme espèce protégée.

    Enfin, ces chasses sont illégales : le Conseil d’État a déjà annulé à deux reprises des arrêtés similaires et suspendu les arrêtés de l’an dernier. La Commission Européenne a envoyé un avis motivé et une mise en demeure à la France pour non-respect de la directive Oiseaux. La France doit mettre un point final aux chasses traditionnelles pour éviter une procédure en justice devant la cour européenne et respecter ses engagements européens.

    Pour toutes ces raisons, FNE donne un avis défavorable à ce texte.

  •  Avis favorable, le 21 juillet 2022 à 11h11

    Une chasse traditionnelle bien encadree n pactera pas les populations concernees c est pragmatique

  •  Contre cet arrêté contraire à la directive Oiseaux, le 21 juillet 2022 à 09h26

    Cet arrêté ne peut pas être pris et montre une fois de plus le mépris de l’Etat envers la biodiversité menacée. L’alouette des champs est en fort déclin en raison notamment du modèle agricole proné par l’Etat et on vient y ajouter une pression supplémentaire par cette chasse dite traditionnelle qui ne vise qu’à satisfaire 865 personnes.
    L’alouette des champs ne doit dans un premier temps ne plus faire l’objet de ces dérogations pour chasse traditionnelle et doit dans un second temps être ajoutée à la liste des espèces protégées. Si cette chasse était justifiée par le choix pour la population de se nourrir par ses propres moyens, qu’elle se retourne sur le Pigeon ramier dont les populations semblent augmenter fortement. Un pigeon ramier apporte une plus grande quantité de nourriture que l’alouette des champs et son statut de conservation est plus favorable.

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