Plan national d’actions en faveur du Butor étoilé (2025-2034)
Consultation du 25/04/2025 au 25/05/2025 - 41 contributions
Dans le cadre de la Stratégie nationale pour la biodiversité 2030, la France consacre un effort particulier à la préservation des espèces de faune et de flore les plus menacées de son territoire pour lesquelles notre pays a une responsabilité patrimoniale.
Pour ces espèces, le Ministère de la Transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche met en place des plans nationaux d’actions, qui sont complémentaires au cadre législatif et réglementaire. Ces plans visent à coordonner les actions de sauvegarde des espèces végétales et animales les plus vulnérables.
C’est le cas du Butor étoilé (Botaurus stellaris) qui est un héron emblématique des milieux humides et des grandes roselières, connu pour sa faculté à se dissimuler parmi les roseaux. Le butor a besoin de grandes surfaces de ce type d’habitat, où il construit son nid dans les zones denses et hautes, ainsi que de surfaces en eau libre au niveau élevé et constant. Celles-ci fournissent à l’espèce ses ressources alimentaires et protègent le nid des dérangements.
Le Butor étoilé est classé « Vulnérable » sur la liste rouge des oiseaux nicheurs de France métropolitaine (UICN France et al. 2016). En effet, l’espèce connait un déclin important dans notre pays qui se traduit par une diminution de sa population nicheuse et une contraction de son aire de répartition.
Les efforts de sauvegarde de cette espèce méritent d’être poursuivis et renforcés dans le cadre d’un nouveau plan national d’actions.
C’est ainsi que le Plan national d’actions en faveur du Butor étoilé 2025-2034 a été élaboré avec le concours d’un comité constitué des différents partenaires impliqués dans la conservation de cette espèce, sous la coordination de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) Pays de la Loire.
Ce plan d’actions a pour ambition de rétablir des conditions favorables à l’accueil du Butor étoilé dans les principales zones humides de notre pays. Il vise à enrayer le déclin et stabiliser la population nicheuse de butors, puis à préparer les conditions de son augmentation à moyen terme. Pour y parvenir, il est envisagé dans le cadre de ce PNA de créer 1 000 ha d’habitat favorable et de restaurer 1 000 ha de roselières dégradées. Ces actions seront accompagnées d’une gestion continue des sites de reproduction et de suivi de la qualité de l’habitat.
Ce plan permettra d’animer un réseau d’acteurs concernés par la sauvegarde de cette espèce et d’organiser la mise en place de mesures qui seront déclinées sur les territoires à fort enjeu de conservation pour les butors.
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a donné un avis favorable à ce projet de PNA.
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Commentaires
Merci pour ce PNA .
Mais sans trop d’illusion.
Les moyens seront-ils au rv, de même que la volonté des décideurs, et dans certains secteurs très importants pour l’espèce, comme la Brière par exemple, celle des gestionnaires de l’hydraulique ? ? J’en doute un peu.
Les plans se succèdent, +/- en vain.. Leurs évaluations elles-mêmes ne servent pas à grand’chose !
Juste un mot pour la Brière. Dans le Plan, il faudrait insister sur le point suivant, selon moi.
Dans l’ouvrage « Gestion des marais chassés de Camargue » (Cavallo F. et al. 104 p., nov. 2024) , voici les recommandations des auteurs pour la gestion des roselières « à Butor » = de mars à juillet= submersion > 15 cm nécessaire au Butor, et même > 30 cm ! , (page 56) : recommandations à méditer et à comparer à la « gestion » hydraulique, printanière et estivale, des milliers d’hectares de roselières briéronnes durant ces dernières décennies !!.
Il est donc en effet possible qu’une part du déclin catastrophique de l’espèce en Brière soit ici liée au déficit hydrique récurrent de l’habitat du Butor au printemps et en été (sauf quelques rares configurations exceptionnelles récentes).
Déficit pas suffisamment pris en considération dans l’analyse durant ces années, la limnimétrie examinée n’étant que celle des canaux.
Et déficit qui a dû probablement faciliter également l’altération des massifs par les ragondins, sans que l’on y prête garde.
Ce n’est sans doute pas un hasard si les pop. camarguaises ne se portent pas trop mal.
Bonne chance au Plan et bon courage.
Avis favorable au PNA sur le butor étoilé.
Il est primordial pour une meilleure réussite du plan d’intégrer au PNA les Fédérations régionales et départementales des chasseurs concernées (FRC), la FNC ainsi que l’ANCGE. L’association des FRC et FDC au delà des CDCFS permettra une meilleure information et coordination en vue de l’application locale des mesures préconisées.
La question du piégeage des ragondins est centrale pour le maintien des roselières toutes espèces inféodées confondues. Il convient d’y associer l’UNAPAF (Association des piégeurs en France) pour une meilleure sensibilisation aux enjeux de préservation du butor étoilé.
La technique des exclos doit être développé en partenariat avec le CBN et ses antennes régionales pour mesurer la différence de présence d’espèces.
Je suis favorable à ce projet de PNA. Comme rappelé par le CNPN, deux points majeurs sont à souligner :
- l’intégration des propriétaires des roselières qui seront créées/restaurées aux organes de gouvernance. Sans cela, il sera impossible d’atteindre les objectifs fixés.
- la nécessaire prise en compte de l’impact du Sanglier sur l’espèce qui est susceptible d’avoir un impact majeur sur l’espèce.
En espérant que les moyens nécessaires pour la mise en oeuvre de ce PNA seront alloués.