Projet d’arrêté suspendant la chasse de la barge à queue noire en France métropolitaine jusqu’au 30 juillet 2024
Consultation du 18/07/2023 au 24/07/2023 - 1688 contributions
Introduction
La Barge à queue noire (Limosa limosa) est actuellement classée « vulnérable » sur la liste rouge française et « quasi-menacée » sur la liste rouge mondiale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Elle fait l’objet d’un plan international dans le cadre de l’Accord sur la conservation des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique- Eurasie (AEWA). Ce plan a été renouvelé en décembre 2018 pour une période de 10 ans et prohibe la chasse dans l’ensemble des pays signataires.
Afin de tenir compte de ce plan et de l’engagement français en matière de protection des espèces protégées, la chasse a été suspendue sur le territoire national à trois reprises de 2008 à 2013, de 2015 à 2018, de 2019 à 2021. Cette dernière période ayant été prolongée jusqu’au 30 juillet 2022 par un arrêté du 12 juillet 2021 puis jusqu’au 30 juillet 2023 par un arrêté du 29 juillet 2022.
Contexte
Considérant le renouvellement en décembre 2018 du plan international de l’AEWA pour une période de 10 ans, seule une révision de ce plan permettrait d’examiner la possibilité de chasser des individus.
Deux sous-espèces de la barge à queue noire fréquentent la France en période d’ouverture de la chasse.
La sous-espèce de barge à queue noire dite continentale (Limosa limosa limosa) au statut UICN Vulnérable (VU) en France est toujours en fort déclin. Même si la population nicheuse au Pays-Bas semble enfin avoir un succès de reproduction satisfaisant cette année, cette tendance doit se confirmer plusieurs années pour espérer retrouver un taux de croissance positif.
L’autre sous-espèce, la barge à queue noire dite islandaise (Limosa limosa islandica) au statut quasi-menaçé (NT) est reproductrice en Islande et hivernante en France, et connait un essor ces dix dernières années. Jusqu’à présent, en ne chassant qu’à certaines périodes de l’hiver il n’y avait en France que la sous-espèce islandaise de barges à queue noire.
Mais compte-tenu du réchauffement climatique, il est observé une part croissante d’individus issus de la sous-espèce limosa (en déclin) en période hivernale en France (Bocher & al., 2013). Des données de tracking et de lectures de bagues montrent en effet que les barges à queue noire continentales fréquentent la France de plus en plus tardivement et il est impossible de faire la distinction entre les deux sous-espèces lors d’une chasse. Il existe donc un risque non négligeable de chasser des individus de la sous-espèce en danger, conduisant à proposer la poursuite du moratoire de la chasse de la barge à queue noire.
Un projet de Plan national de gestion sur les limicoles, couvrant 5 espèces dont la barge à queue noire et le courlis cendré devrait être lancé en 2023.
Compte tenu de ces différents éléments, il est proposé de maintenir la suspension de la chasse de la barge à queue noire sur l’ensemble du territoire métropolitain pour la saison cynégétique à venir.
Contenu du texte
L’article 1 précise que la chasse de la barge à queue noire (Limosa limosa) est suspendue sur l’ensemble du territoire métropolitain jusqu’au 30 juillet 2024.
Consultations obligatoires
• Le Conseil national de la chasse et de la faune sauvage a été consulté le 7 juillet 2023.
• Le texte présente un impact sur l’environnement et nécessite à ce titre une consultation publique conformément aux dispositions de l’article L.123-19-1 du code de l’environnement. Cette consultation du public est ouverte du 18 juillet au 24 juillet 2023 (inclus).
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Commentaires
Bonjour,
Je suis favorable à l’arrêté suspendant la chasse de la Barge à queue noire en France métropolitaine pour une durée de 5 ans minimum. En effet, les populations de cette espèce ne peuvent pas retrouver un état correct de conservation après seulement un an de protection au vu de la dynamique globale qui est à la baisse. Il faut plusieurs années de protection pour que les effectifs des populations animales redeviennent assez viables pour maintenir un état de conservation correct pour les années à venir. De plus les habitats de cette espèce sont également menacés par les activités humaine et par le dérèglement climatique, il est plus que nécessaire de prendre des mesures de protection vis-à-vis de cela.
La Barge à queue noire est actuellement classée "Vulnérable" sur la liste rouge française selon les critères de l’Union internationale pour la conservation de la nature et "Quasi-menacée" sur la liste rouge mondiale de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Cet indicateur est largement reconnu à l’international par les communautés scientifiques et les mesures de conservation des espèces de ces listes doivent être respectées.
De plus, la Barge à queue noire fait l’objet d’un plan international pour la protection des oiseaux d’eau migrateurs d’Afrique-Eurasie dont la France est signataire depuis 2003. Ce plan prohibe la chasse de cette espèce dans les pays concernés or la France ne respecte pas ce plan. C’est le dernier pays européen où cette espèce est encore chassée et il est inadmissible que dans un contexte global de 6ème extinction du vivant que le France ne suive pas les recommandations scientifiques concernant la protection de la biodiversité dans son pays.