Projet d’arrêté relatif à la tenderie (lacs) aux grives et aux merles noirs dans le département des Ardennes pour la campagne 2021-2022

Consultation du 15/09/2021 au 06/10/2021 - 16261 contributions

Les arrêtés pris l’année dernière relatifs aux chasses traditionnelles (Sud-Ouest et Ardennes) pour la campagne 2020-2021 ont fait l’objet de référés suspension. Par une décision du 22 septembre 2020, le juge des référés a rejeté ces requêtes au motif que l’urgence n’était pas établie au regard de « l’importance des populations d’oiseaux concernés en France au regard du nombre de prélèvements autorisés, le caractère sélectif des méthodes de capture en cause et les précautions imposées aux chasseurs. »

Ces arrêtés ayant ainsi été maintenus en vigueur, les projets de textes pour la campagne 2021-2022 ont été présentés dans une première version lors du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage (CNCFS) du 5 mai 2021 pour permettre la poursuite de cette chasse traditionnelle. Cependant la procédure de publication a été interrompue du fait des décisions du Conseil d’Etat du 6 août 2021 relatives au jugement sur le fond des arrêtés annuels fixant le nombre maximum de capture des grives et merles par tenderie aux lacs pour les trois précédentes campagnes (2018-2019, 2019-2020 et 2020-2021). En effet, cette décision a annulé l’arrêté annuel de chacune des trois campagnes précédentes.

Dans ses décisions du 6 août 2021, le Conseil d’État part d’un considérant de principe formulé par la Cour de Justice de l’Union Européenne dans son arrêt du 17 mars 2021 : "le caractère traditionnel d’une méthode de chasse ne suffit pas, en soi, à établir qu’une autre solution satisfaisante, au sens des dispositions du paragraphe 1 de cet article 9, ne peut être substituée à cette méthode, de même que le simple fait qu’une autre méthode requerrait une adaptation et, par conséquent, exigerait de s’écarter de certaines caractéristiques d’une tradition, ne saurait suffire pour considérer qu’il n’existe pas une telle autre solution satisfaisante."

Ensuite, le Conseil d’État fait application du droit en retenant un défaut de motivation tant des arrêtés du 17 août 1989 (les arrêtés cadres relatifs aux chasses traditionnelles) qui se bornent à reconnaitre l’usage traditionnel comme motif de l’absence de solutions alternatives, que des arrêtés annuels attaqués fixant le nombre maximum de capture qui ne viennent davantage expliciter les motifs à retenir concernant l’inexistence d’une autre solution satisfaisante.

Les motifs à retenir mentionnés par le Conseil d’État sont ceux requis par la directive européenne du 30 novembre 2009 concernant la conservation des oiseaux sauvages, dite directive Oiseaux, dont l’article 9 prévoit en son paragraphe 1 que « Les États membres peuvent déroger aux articles 5 à 8 [interdisant certaines installations, pratiques, méthodes de capture ou de mise à mort] s’il n’existe pas d’autre solution satisfaisante, pour les motifs ci-après : (…) c) pour permettre, dans des conditions strictement contrôlées et de manière sélective, la capture, la détention ou toute autre exploitation judicieuse de certains oiseaux en petites quantités ».

Afin de remédier aux lacunes de motivation soulignées par le Conseil d’Etat, le projet d’arrêté dans chaque département pour la campagne 2021-2022 a été complété, par rapport à la première version du texte présentée au CNCFS du 5 mai dernier. Ainsi la nouvelle version des projets de textes comporte désormais des considérants portant sur les conditions requises en droit européen pour autoriser cette chasse traditionnelle.

Le fondement de ces considérants est étayé en

de cette note de présentation.   Nombre maximal de prélèvements autorisés pour la saison 2021-2022

Pour mémoire, les chiffres des trois dernières campagnes sont repris dans le tableau ci-dessous :

Les pratiquants seraient 98 (soit baisse significative de près de 100 chasseurs en une année) déclarés auprès de la DDT08 d’après le bilan de cette dernière campagne 2020-2021.

* Le faible taux de réalisation des prélèvements lors de la saison cynégétique 2020-2021 est imputable aux restrictions sanitaires imposées à la suite du confinement en novembre 2020 et à la baisse du nombre de chasseurs.

Considérant les taux de captures antérieurs (proches en 2018 et 2019 du maximum autorisé) et de l‘impact conjoncturel des restrictions liées au contexte sanitaire en 2020, il est proposé pour la saison 2021-2022 de reconduire le maximum autorisé de prélèvements à l’identique de la saison précédente, soit :

Le projet d’arrêté nécessite un examen par le Conseil National de la Chasse et de la Faune Sauvage.

Le projet d’arrêté présente un impact sur l’environnement et nécessite à ce titre une consultation publique en application des dispositions de l’article L.123-19-1 du code de l’environnement.

*

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Commentaires

  •  Avis favorable, le 28 septembre 2021 à 08h44
    Je suis favorable à ce projet car il respecte les conditions de dérogation de la directive européenne, que les chasses traditionnelles font partie du patrimoine culturel et n’ont aucun impact négatif sur la biodiversité.
  •  avis favorable, le 28 septembre 2021 à 08h43
    Ce projet ne contrarie en rien l’écosystème et ne nuit pas à la biodiversité
  •  Avis favorable au projet, le 28 septembre 2021 à 08h41
    Ce mode de chasse traditionnel respecte en tous points la biodiversité et l’équilibre agro-sylvo-cynégétique. Cette méthode de chasse est aussi un tradition ancestrale qui n’a aucun impact négatif sur l’équilibre des espèces.
  •  Avis favorable au projet, le 28 septembre 2021 à 08h40
    Ce projet respecte les conditions de dérogation de la directive européenne. Les chasses traditionnelles font partie du patrimoine culturel et n’ont aucun impact négatif sur la biodiversité.
  •  avis favorable au projet, le 28 septembre 2021 à 08h40
    cette chasse n’as aucun effet sur la population des grives
  •  avis favorable au projet, le 28 septembre 2021 à 08h37
    respecte les conditions de derogation, chasses traditionnelles sont le patrimoine culturel, aucun impact sur biodiversite
  •  Avis défavorable, le 28 septembre 2021 à 08h33
    D’un coté des gents travaillent dur à reconstruire les habitats, que notre civilisation a détruit, pour protéger la biodiversité, des fois même à coup de subventions d’état. D’un autre coté, on organise le massacre de la même biodiversité sous couvert de dérogation d’état !!! Mais dans quel monde vit on ?
  •  Avis défavorable, le 28 septembre 2021 à 08h31
    En moins de 30 ans, 30 % des oiseaux communs ont disparu ! Le maintien de traditions pour faire plaisir à une minorité pour leur loisir ne doit pas être plus importante que sauver la biodiversité.
  •  Avis favorable concernant ce projet, le 28 septembre 2021 à 08h31
    Avis favorable concernant ce projet
  •  Avis défavorable, le 28 septembre 2021 à 08h29

    - la technique de chasse aux tenderies des grives et des merles noirs au moyen de lacs ne profite qu’à un nombre réduit de pratiquants (0,0001 % de la population française !!!) et ne présente aucun intérêt pour les jeunes générations,

    - elle consiste à tuer des oiseaux en leur imposant une agonie qui méconnait les travaux sur la souffrance animale,

    - le nombre de prélèvements indiqué dans l’arrêté, qui laisse à penser que l’impact sur les populations d’oiseau est limité, est forcément sous-estimé puisque les pratiquants sont à la fois juges et parties et qu’il est impossible de contrôler toutes les prises effectivement réalisées. La précision illusoire des prélèvements autorisés ou effectués ne trompe personne car elle sous-entend que les prélèvements se font avec une précision chirurgicale alors que la chasse est réalisée avec des armes de destruction massive.

    - elle ne se justifie en aucune façon par le besoin de contenir la population d’une espèce qui se développerait de manière incontrôlée, et va à contre-courant des nombreux efforts engagées dans notre pays pour limiter l’appauvrissement de la biodiversité,

    - la défense des techniques de chasse traditionnelles mobilise des ressources judiciaires considérables, allant jusqu’à la cour de justice de l’UE, et contribue à la dispersion du débat public alors que l’on aurait besoin de toute l’énergie des citoyens pour relever des défis sociétaux et environnementaux présentant des enjeux majeur pour les jeunes générations,

    Pour toutes ces raisons et au nom du bon sens, il est urgent de constater que la technique de chasse aux tenderies des grives et des merles noirs au moyen de lacs est un loisir défendu par un nombre extrêmement limité de nostalgiques d’une pratique cruelle, n’est plus cohérente avec les valeurs et les besoins de la société actuelle, et doit être définitivement interdite.

  •  Avis favorable à 100%, le 28 septembre 2021 à 08h26
    Mon avis est favorable au projet car cette chasse est comme toute les autres une tradition , qui n’a aucun impact négatif sur la population des espèces chassées. Ceux qui la pratique sont des protecteurs de la nature, ils passent de nombreuses heures sur le terrain. De plus c’est le patrimoine de notre pays et la Passion de nombreux ruraux qui n’ont rien demandés
  •  Avis défavorable , le 28 septembre 2021 à 08h22
    Je suis pour l’interdiction de toute chasse aux oiseaux, cela me semble évident dans ce monde déséquilibré… Quand le vivant se sera écroulé, il restera la chasse aux traditions rurales, elles ne sont pas en voie de disparitions ! Vive la France !
  •  AVIS FAVORABLE AU PROJET, le 28 septembre 2021 à 08h20
    les quotas sont respectés et restent trés raisonnable par rapport aux populations existantes
  •  A défaut de merles on tue des grives, le 28 septembre 2021 à 08h19
    qu’est-ce qu’ils font comme nuisances ces oiseaux-là? à part vivre dans une biodiversité que nous les humains détraquons sans cesse et tentons de rééquilibrer selon des convictions bancales. Et effectivement les méthodes dites traditionnelles n’ont pas à être utilisées parce qu’elles sont traditionnelles si elles sont cruelles. La biodivertsité, elle, est la chose la plus "traditionnelle", la plus naturelle, la plus "douce". Arrêtons donc de déséquilibrer, et nous n’aurons pas à utiliser ds méthodes d’un autre temps pour seulement croire résoudre les problèmes.
  •  favorable, le 28 septembre 2021 à 08h18
    pour le maintien de nos traditions
  •  Totalement favorable !, le 28 septembre 2021 à 08h15
    Pour le maintien de nos traditions rurales ! C’est la sauvegarde de nos modes de vie que est attaquée.
  •  Totalement contre et c’est sans appel, le 28 septembre 2021 à 08h12
    Je m’oppose strictement au Projet d’arrêté relatif à la tenderie (lacs) aux grives et aux merles noirs dans le département des Ardennes pour la campagne 2021-2022 Je suis scandalisée par le fait que le ministère sous couvert du président de la république, dont le rôle et le devoir sont de protéger la biodiversité, à cette époque où nous parlons de catastrophe écologique ! puisse remettre en question une décision du Conseil d’Etat et la Cour de Justice Européenne prévoyant la destruction d’espèces en déclin. Quand va-t-on arrêter de décimer des animaux ?? c’est inadmissible. Le Conseil d’Etat avait pourtant confirmé l’illégalité de ces pratiques dites « traditionnelles » de piégeage d’oiseaux sauvages autorisées par différents gouvernements français successifs par dérogation à la Directive Oiseaux de l’Union Européenne. Cette décision découlait logiquement d’un premier arrêt historique du Conseil d’Etat qui avait confirmé le 28 juin 2021, après consultation de la Cour de Justice de l’Union Européenne, l’illégalité de la chasse à la glu dans 5 départements de la région PACA. Les mêmes causes produisant les mêmes effets : les arrêtés ayant autorisé le piégeage des alouettes dans le Sud-Ouest, et celui des vanneaux huppés, pluviers dorés, grives et merles dans les Ardennes étaient donc à leurs tours annulés. C’était une victoire historique et nous nous réjouissions de cela nous les défenseurs du vivant. A l’heure où la biodiversité s’effondre dans nos campagnes, il est incompréhensible qu’on autorise ces modes de chasse arriérés alors que la majorité des Français y sont opposés. Même l’appel de 62 parlementaires contre ces pratiques d’un autre temps est resté sans effet. A croire que le ministère chargé de protéger la biodiversité est soumis à une poignée de chasseurs. Reconduire ainsi cet arrêté constitue une provocation envers la justice européenne qui fait encourir de lourdes sanctions financières à la France, pour le bénéfice de quelques-uns. A quelques mois des élections Présidentielles, le Président Macron montre à quel point il méprise les défenseurs du vivant au profit des chasseurs, qui rappelons-le, ne représentent pas la ruralité.
  •  Avis favorable, le 28 septembre 2021 à 08h11
    Les chasses traditionnelles sont peu impactantes sur la biodiversité. Elle la maintient en santé.
  •  Avis favorable à cet arrêté permettant un prélèvement infinitésimal, le 28 septembre 2021 à 08h11
    Il y a des personnes qui s’opposent à cet arrêté uniquement par principe et par méconnaissance. Ces mêmes personnes aux beaux discours, ne relatent jamais la moindre œuvre réalisée pour améliorer la biodiversité. Les chasseurs prélèvent, par contre ils donnent pour la biodiversité, et l’entretien des biotopes. L’être humain n’avance que s’il a une carotte… C’est utopique de croire que les hommes vont donner longuement sans en retirer une quelconque chose. IL FAUT ACCEPTER CELA !
  •  avis favorable au sujet, le 28 septembre 2021 à 08h11
    Les éoliennes font beaucoup plus de mal aux oiseaux que les chasseurs !

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