Plan national de gestion des matières et des déchets radioactifs (PNGMDR) 2022-2026

Consultation du 13/05/2022 au 16/06/2022 - 311 contributions

Les matières et les déchets radioactifs doivent être gérés de façon durable, dans le respect de la protection de la santé des personnes, de la sécurité et de l’environnement. Le plan national de gestion des matières et déchets radioactifs (PNGMDR), instauré par la loi du 28 juin 2006 relative à la gestion durable des matières et des déchets radioactifs, constitue un outil de pilotage privilégié pour mettre en œuvre ces principes dans la durée. Le PNGMDR est établi et mis à jour par le Gouvernement, quatre éditions du plan s’étant succédées à ce jour. La cinquième et nouvelle édition du plan s’appliquera pour une période de cinq ans.

Le PNGMDR couvre tant les déchets ultimes que les matières radioactives valorisables, les filières de gestion existantes et celles en projet, en développement ou à définir ; il concerne également toutes les catégories de déchets radioactifs quelle que soit leur origine. Le PNGMDR tient compte de la politique énergétique française et les solutions de gestion qu’il définit sont compatibles avec la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).

L’élaboration de la cinquième édition du PNGMDR a fait l’objet d’une large association du public. Cette nouvelle édition est en effet la première à avoir été élaborée à l’issue d’un débat public réalisé sous l’égide de la Commission nationale du débat public (CNDP) ainsi que d’une concertation post débat-public menée par le maître d’ouvrage, sous le contrôle de garants de la CNDP. Le ministère de la transition écologique s’est également adjoint un comité de parties prenantes, associant les organismes publics experts (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, Autorité de sûreté nucléaire), les producteurs de déchets, des associations environnementales, ainsi que des représentants des élus nationaux et territoriaux, pour l’accompagner dans la déclinaison des orientations définies à l’issue du débat public.

La cinquième édition du PNGMDR soumise à consultation du public prolonge, approfondit et renforce les axes d’action des quatre éditions précédentes, au bénéfice de la mise en place de filières de gestion sûres, efficaces et compétitives pour l’ensemble des déchets radioactifs. Au-delà de cette continuité thématique, elle explore également de nouveaux horizons, suivant en cela l’avis de l’Autorité environnementale émis sur le PNGMDR précédent. Outre un volet consacré aux enjeux transversaux (sanitaires, environnementaux, mais également économiques, éthiques et relatifs aux transports et aux territoires), cette édition prévoit que les scénarios de gestion des déchets radioactifs fassent l’objet d’une évaluation multicritères.

Conformément à la loi, le projet de PNGMDR a fait l’objet d’une évaluation environnementale stratégique et a été soumis à l’avis de l’Autorité environnementale du Conseil général de l’environnement et du développement durable. L’Autorité environnementale a rendu son avis le 18 novembre 2021. Le ministère de la transition écologique a également tenu compte, dans la rédaction du projet de cinquième édition du PNGMDR, de l’avis du 9 novembre 2021 que l’Autorité de sûreté nucléaire a rendu sur le projet de plan.

Le projet de cinquième édition du PNGMDR, enrichi au terme des différentes concertations et consultations mentionnées ci-dessus, est à présent soumis, avant son adoption définitive, à la consultation du public jusqu’au 16 juin 2022.

Ce projet de plan est accompagné de deux projets de textes réglementaires (décret et arrêté), également soumis à consultation, dont l’objet est d’inscrire dans la réglementation les prescriptions du plan.
Vous pouvez vous exprimez dans le cadre de cette consultation en déposant un commentaire dans la rubrique prévue à cet effet ci-dessous.

À l’issue de cette consultation du public, le ministère publiera sur le présent site Internet le bilan de la consultation. Le PNGMDR ainsi finalisé sera publié et transmis au Parlement, qui le soumettra pour évaluation à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST), conformément à l’article L. 542-1-2 du code de l’environnement.

Les principales étapes d’élaboration de la cinquième édition du PNGMDR :

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Documents soumis à la consultation

Ressources complémentaires, pour la bonne information du public, quant à l’élaboration du PNGMDR

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Commentaires

  •  Très favorable ; pour une filière nucléaire sûre, souveraine et pérenne, le 22 mai 2022 à 17h47
    Les études géologiques, sismiques, et géotechniques ont montré tout le bien fondé d’un (ou plusieurs) stockage souterrain souverain des déchets radioactifs. il est grand temps maintenant de décider après tant et tant d’années d’information, débats, de concertations en tout genre ; nous ne pouvons pas être à la traine de pays si sensibles à l’environnement comme la Finlande, la Suisse ou plus récemment al Suède qui ont décidé de …décider d’avoir des stockages géologiques. La filière nucléaire française si, espérons le, retrouve une deuxième jeunesse avec la mise en place de nouvelles centrales doit être souveraine et sûre sur toute sa chaine. Elle doit donc aussi permettre le retraitements des matières radioactives et le stockages des déchets. Il serait fondamental d’enfin faire la différence entre matières et déchets qui sont confondus partout même dans le rapport annexé de l’AE (figure page 6 où Bessines est placée dans la banlieue de Niort alors qu’elle se trouve au nord de Limoges). L’électro-nucléaire est la seule piste sérieuse (vu le retard que nous prenons dans l’éolien offshore) pour décarboner le transport en France et en Europe soit par les véhicules électriques soit par l’hydrogène , deux économies qui demandent une production électrique supplémentaire massive. On pourrait même proposer un seuil très bas de 10 ou 20 microsieverts pour séparer déchets et matières. Ce qui permettrait de réaliser le démantèlement des centrales par le recyclage des produits TFA.
  •  Très favorable – mais le temps presse !, le 22 mai 2022 à 17h04

    Je suis bien entendu très favorable à l’avancement du PNGMDR. Je considère qu’il permet d’apporter une réponse positive au défi énergétique, climatique et écologique qui se pose pour un développement responsable de notre société.

    Pendant qu’on tergiverse sur ces questions, on n’a pas suffisamment mesuré les risques, physiques et géopolitiques, des énergies fossiles, malheureusement encore trop largement utilisées en Europe.

    Il est clair qu’il faut disposer d’énergie pilotable décarbonée à côté des énergies renouvelables intermittentes. L’énergie nucléaire y a toute sa place et les données accumulées sur la gestion des déchets radioactifs montrent déjà la faiblesse du niveau de risque pour la sécurité des personnes et de l’environnement.

  •  Défavorable, le 22 mai 2022 à 17h03

    Comment traiter les déchets générés par notre mix énergétique ? Actuellement le nucléaire est au centre de notre politique énergétique "décarbonée". Oui, il n’y a pas de CO2 mais en termes d’assèchement des cours d’eau, de perturbation de la biodiversité environnante des centrales, des risques pour l’ensemble des êtres vivants autour, la politique pro-nucléaire civile de la France n’est pas satisfaisante. Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas. Il faut traiter les déchets existants mais surtout encourager la transition énergétique vers des énergies renouvelables et non vers le nucléaire. En ayant un plan de traitement des déchets aussi ambitieux, cela contribue à exacerber le danger créé par les humains pour leur environnement car cela encourage la production de toujours plus de déchets nucléaires.

    Il faut arrêter de vouloir enterrer ces déchets pour éviter que l’humain voit ce qu’il crée et prenne conscience de son impact sur Terre. L’enfouissement mettra encore plus en danger les générations futures. Comme le souligne l’Autorité Environnementale "delà de tous ces enjeux, l’Ae estime que le plan doit davantage mettre en avant la prise en compte de l’environnement, pour toutes les générations, dans les choix de gestion , mais aussi et surtout dans les stratégies amont visant à minimiser la quantité et la nocivité de déchets produits, dans l’esprit des dispositions générales du code de l’environnement.

    Avis complètement défavorable.

  •  Avis favorable, le 22 mai 2022 à 16h42
    Ce projet ayant l’aval de L’ASN dont les avis sur l’exploitation du parc nucléaire font autorité, je suis favorable a sa mise en œuvre effective et de façon urgente car il constitue un complément nécessaire au déploiement de la production nucléaire pour les prochaines décennies qui représente l’axe stratégique majeur avalisé au plus haut sommet de l’état pour la production d’électricité décarbonée.
  •  Très favorable mais des décisions politiques à prendre par Alain LANGUILLE, le 22 mai 2022 à 14h54

    Je suis favorable au 5ème PNGMDR, il s’appuie sur l’expertise de la filière nucléaire française (industriels EDF, ORANO, ANDRA, autorité ASN la plus exigeante au monde). Cette filière est certainement le secteur dans lequel la gestion des matières et des déchets nucléaires est la mieux traitée et surveillée. Depuis cinquante ans, l’énergie nucléaire a démontré sa fiabilité et son avantage économique (le coût du kWh y est l’un des plus bas en Europe).

    Grâce à une bonne gestion du cycle du combustible en France (retraitement des combustibles usés, recyclage des matières U et Pu dans les combustibles MOX), seulement 5 % des combustibles irradiés sont des déchets radioactifs qui font l’objet de traitements spécifiques suivant leur niveau de radioactivité (TFA, MAVL, HAVL).
    Parmi les points les plus importants à régler dans un avenir proche, il est impératif d’une part de définir un seuil de libération pour les déchets TFA afin de limiter les quantités de déchets qui vont aller en augmentant dans le futur (ces déchets concernent plus de 90 % en volume des déchets nucléaires). Il serait opportun d’uniformiser les pratiques au moins au niveau européen). D’autre part, concernant les déchets HAVL les plus radioactifs, il est important d’engager au plus tôt la préparation du site CIGEO en parallèle avec la procédure menant à l’autorisation de construction.

    L’actualité montre qu’il y a urgence à agir et décider sur de nombreux sujets, nous bénéficions d’une compétence scientifique au meilleur niveau mondial dans le domaine nucléaire. Le Président de la République a confirmé récemment que le nucléaire doit rester le socle du système énergétique de la France, en conséquence, les décisions relèvent maintenant du politique pour donner sans délai les autorisations attendues sur les grands chantiers (CIGEO, piscine de la Hague, extension des stockages existants, …).

  •  Très Favorable au PNGMDR, le 22 mai 2022 à 10h17
    Arrêtons de procrastiner. La guerre aux frontières de l’Europe doit nous conduire, si ce n’est déjà fait, à réfléchir à notre indépendance énergétique. Et la France a montré qu’avec son nucléaire, elle a permis à notre pays de l’assurer dans le domaine de l’électricité Cette filière est donc appelée fort heureusement à perdurer. On a bien tous compris que, ne pouvant plus s’attaquer à le sûreté de nos centrales nucléaires, nos anti-nucléaires se rabattent maintenant sur le modèle des Grüenen allemands consistant à vouloir bloquer le back-end. Sauf qu’en France, on a également bien travaillé cette partie du cycle du combustible et on a des solutions : recycler au maximum pour limiter les quantités de déchets hautement radioactifs et prévoir les filières de traitement définitif des différents déchets. Ainsi TFA et MAVC trouvent leurs stockages à MORVILLIERS et SOULAINES. Quant aux déchets HA, les études menées par le laboratoire CIGEO de BURE montrent que la solution de leur stockage définitif en profondeur est d’une extrême robustesse pour garantir que ces déchets ne portent un jour atteinte à la santé des populations et des générations futures. C’est d’ailleurs cette solution de stockage en couches géologiques stables et profondes que préconise l’AIEA et que des pays, comme la SUEDE et la FINLANDE mettent également en oeuvre. Quelle idée de vouloir multiplier les stockages définitifs en surface et à côté des sites de production. A-t-on réfléchi à ce qu’entraînerait la multiplication les sites, leurs protection contre les actes de malveillance et pire, le terrorisme? Il est maintenant urgent de définir le seuil de libération pour les déchets TFA afin de limiter les déchets que ne manqueront de produire les déconstructions des installations nucléaires du pays, que ces installations soient des réacteurs de production d’électricité, des centres de recherche, des laboratoires ou autres. Il faut également sans tarder autoriser la construction de CIGEO ainsi que la construction de sites de stockage temporaire de combustibles usés avant leur retraitement comme le prévoit le projet de LA HAGUE. Quant à CIGEO, ne compliquons pas trop le projet en y rajoutant des couches de gouvernance supplémentaires. Les différents producteurs (dont EDF, le CEA), l’ANDRA et l’ASN sont capables d’assurer le bon développement du projet et la bonne marche d’une telle installation.
  •  Favorable aux dispositions envisagées, le 21 mai 2022 à 20h23
    L’énergie nucléaire a montré depuis plus de quarante ans sa fiabilité, sa qualité environnementale et son avantage économique. C’est pourquoi il est indispensable de traiter les déchets par un stockage approprié. Si les réacteurs rapides n’avaient pas été stoppés par une idéologie absurde, nous n’aurions sans doute pas la nécessité de stocker. Il semble donc urgent, surtout dans la logique du projet MACRON de relance de la construction de nouveaux réacteurs, de prendre les bonnes décisions.
  •  FAVORABLE à la mise en vigueur le plus rapidement possible des dispositions prévues, le 21 mai 2022 à 17h59
    Rapporteur en 1981 du Rapport sur "La mise en valeur des acquis de l’industrie nucléaire" au Conseil Economique et Social, je ne puis qu’être favorable aux dispositions prévues pour le stockage des déchets. Toutes les hypothèses faites à l’époque concernant la longévité des centrales nucléaires ont été largement dépassée (60 ans aujourd’hui aux USA), ce que mon rapport laissait sous-entendre sans pouvoir l’affirmer. Par rapport aux autres sources d’énergie, en particulier le charbon, le pétrole et le gaz, le nucléaire est celle qui s’est montrée la plus économe en vies humaines et la plus sobre dans ses atteintes à l’environnement. Pour l’indépendance énergétique de la France, il est temps de ne plus tergiverser.
  •  Favorable : nous avons besoin du nucléaire, donc de traiter les déchets convenablement…, le 21 mai 2022 à 17h47
    L’énergie nucléaire est une nécessité en tant qu’énergie décarbonnée pilotable, les renouvelables ne pouvant assumer la totalité de la production électrique de façon permanente, notamment celle qui est nécessaire aux procédés industriels continus…Toutes les parties qui prônent l’arrêt du nucléaire mènent notre société à la faillite économique et à la décadence sociétale. Nous n’avons pas de charbon comme les Allemands qui sont à l’origine des mouvements anti-nucléaires et dont on verra bientôt qu’ils ne respectent pas la stratégie bas carbone européenne. La relance du programme nucléaire français doit donc s’accompagner de la gestion prévisionnelle des déchets de la filière. Le temps des décisions en la matière est donc venu : CIGEO doit être lancé et le PNGMDR doit y contribuer. Il est très rationnel que le PNGMDR soit actualisé et mis en oeuvre en cohérence avec les actualisations de la PPE. Les traitements de déchets divers liés à la filière nucléaire ou le traitement des combustibles usés doivent être réalisés pour favoriser le recyclage au maximum. Ainsi que semble le sous-entendre l’Article 3 du PNGMDR, il est important que le public soit bien informé de toutes les mesures prises par l’Etat pour garantir la fiabilité des traitements des déchets de la filière nucléaire, étant donné que c’est en particulier cette question des déchets nucléaires qui "traumatise" la population. La communication sur les décisions nucléaires à venir doit être accompagnée de communication sur les décisions concernant les déchets.
  •  Très favorable, le 21 mai 2022 à 17h34
    Le temps des discussions, le plus souvent à caractère idéologique, ne reposant sur aucun fait démontrable est passé ! La planète ne peut plus attendre. "La vraie fracture est aujourd’hui entre ceux qui pensent que les faits s’imposent aux opinions, et les autres ! (J.C. Jancovici) Arrêtons d’être "les autres" !
  •  Très favorable, le 21 mai 2022 à 17h29
    L’actualité montre qu’à l’évidence il y a urgence à agir et décider. La France bénéficie aujourd’hui d’un fond technique et scientifique au meilleur niveau mondial et il serait regrettable qu’un manque de volonté politique comme sociétale conduise à gaspiller cet atout, alors que de nombreux pays prennent aujourd’hui les décisions nécessaires à l’instar de la Suède et de la Finlande. Le temps des discussions, le plus souvent à caractère idéologique, ne reposant sur aucun fait démontrable est passé ! La planète ne peut plus attendre
  •  Pour une accélération de la mise en route, le 21 mai 2022 à 17h24
    C’est un peu compliqué pour moi. Ce qui me semble simple est le fait qu’il faut accélérer la mise en fonction de ces nouveaux EPR vu l’urgence climatique. Je ne comprends pas très bien pourquoi on n’a pas reproduit des centrales ayant montré leur fiabilité depuis 40 ans mais je suppose que c’est une amélioration et que les bons choix ont été faits. Donc aller au plus vite et développer une filière complète y compris avec stockage des déchets.
  •  Favorable., le 21 mai 2022 à 17h16
    Le stockage des déchets radioactifs de longue durée est une bonne solution pour compléter le cycle de production nucléaire indispensable à la production d’électricité sûre, pilotable, économique et indépendante.
  •  Les décisions doivent être prises plus rapidement, le 21 mai 2022 à 15h49
    La gestion des déchets est prioritaire.Il n’y a pas de temps à perdre.CIGEO est indispensable.Ce stockage pésente toutes les garanties de sûreté souhaitables.
  •  PNGMDR : Le temps des décisions est arrivé., le 21 mai 2022 à 14h16

    Contribution de PNC-France (Défense du Patrimoine Nucléaire et du Climat)
    PNC-France considère que la situation française, concernant ses engagements vis-à-vis du changement climatique et de l’environnement, n’est pas satisfaisante avec une accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère qui impactera lourdement les générations futures. Or l’électricité, qui doit être désormais décarbonée qu’il s’agisse du nucléaire ou des autres moyens de production, résulte d’un processus à cycles longs qui doit être traité comme tel par les pouvoirs publics. Mais, dans la mise en œuvre du PNGMDR, nombreux sont les blocages qui s’opposent à des prises de décisions impératives et urgentes sur le nucléaire, indispensables aux objectifs du pays d’élimination des combustibles fossiles dans tous les secteurs.
    Concernant plus particulièrement le nucléaire plusieurs évidences doivent être rappelées :
    * C’est une énergie propre qui, de l’avis des autorités sanitaires mondiales, a un impact minime sur l’environnement comme sur la santé.
    * C’est une énergie pilotable, donc susceptible de répondre aux besoins de notre civilisation, aux exigences de réseaux qui doivent être en permanence équilibrés, et à la nécessité de suppléer à la variabilité non contrôlable des principales autres électricités décarbonées.
    * L’ensemble du cycle a été mis en place avec une volonté de recyclage et de gestion des déchets ultimes.

    PNC-France estime que les questions soulevées par le PNGMDR doivent prendre en compte les enjeux nationaux dans les domaines de l’énergie, du climat, de l’indépendance énergétique et de l’économie. Cette analyse globale montre à l’évidence que la production d’énergie nucléaire est essentielle, et qu’il faut engager en urgence le nucléaire futur afin de limiter au plus vite l’usage du gaz naturel en back-up de l’électricité intermittente. L’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN), à de nombreuses reprises, a insisté sur la nécessité de disposer en France de réserves de capacités de production pilotables, évidemment non carbonées, ce qui implique une relance nécessaire du nucléaire, désormais reconnue par le Président de la République.
    A ce titre il doit y avoir cohérence entre les calendriers de développement des centrales nucléaires de production d’électricité et de déploiement des installations de gestion des déchets et des matières.

    Gouvernance du PNGMDR :
    L’élargissement de la composition de l’instance de gouvernance du PNGMDR aux élus de la nation (OPECST en particulier), à la société civile, et aux représentants des collectivités territoriales (déjà présentes à l’ANCCLI et la CLIS Bure), en complément de la participation des associations de protection de l’environnement, est souhaitable afin de contrebalancer la surreprésentation de ces dernières, toutes antinucléaires (FNE, WISE, Greenpeace, ACRO, Robin des bois). Une participation accrue d’ONG scientifiques, voire des Académies, serait bienvenue. Il faudra cependant veiller à ne pas introduire un alourdissement supplémentaire du processus décisionnel de cette instance et un allongement déjà insupportable des calendriers.
    Ce risque est encore accentué par la proposition de création d’une instance de plus, la « commission de gouvernance » au côté de l’actuel groupe de travail. Sa composition, semble-t-il avec des représentants de la société civile, peut inquiéter compte-tenu d’expériences antérieures ayant montré la prise en main de telles assemblées par des « encadrants » désignés à cet effet et ne représentant pas l’ensemble des points de vue.
    PNC-France rappelle que le gouvernement et le Parlement, pour assurer leurs missions régaliennes, disposent des avis de la Commission Nationale d’évaluation, de l’OPECST (qui s’estime dans son rapport du 3 mars 2022 sollicité trop tardivement), et des avis indépendants des Académies. Et l’Autorité de Sûreté nucléaire leurs apporte toutes informations ou propositions de décisions qu’ils jugent nécessaires.
    Par ailleurs PNC-France rappelle que cette gouvernance s’ajoute à une gouvernance essentielle, celle de l’ANDRA et de ses partenaires, les « producteurs de déchets », qui portent la responsabilité technique et industrielle des installations et projets, et qui sont responsables des financements. L’équilibre décisionnel semble souvent leur échapper, les pouvoirs publics ayant trop souvent montré leurs faiblesses dans tous les domaines touchant à l’environnement depuis dix ans, face à des oppositions aussi radicales que minoritaires.
    PNC-France approuve que soit portée à au moins 5 ans la périodicité du PNGMDR. C’est ce délai qui a déjà été constaté pour cette révision et on peut se demander si, compte tenu de la lourdeur du processus un délai de 10 ans, soit deux PPE ne serait pas plus justifié, avec bien sûr des mises à jour quand utile sur certains projets pour accélérer le processus décisionnel.
    PNC-France approuve la proposition de recentrer l’Autorité́ de sureté́ nucléaire dans son rôle d’autorité de contrôle en reportant la responsabilité de l’élaboration du PNGMDR sur le seul ministère chargé de l’énergie. La désignation d’une personnalité extérieure au gouvernement et à l’ASN pour animer les travaux préparatoires sur les orientations stratégiques devrait impliquer qu’elle soit choisie en fonction d’une expérience réelle sur de grands projets d’importance vitale pour la nation et d’une connaissance raisonnable du nucléaire, et non en fonction d’objectifs idéologiques..
    L’OPECST a rappelé à juste titre dans son rapport « la valeur d’une expertise qui s’articule sur une légitimité politique représentative. Au fond, il ne s’agit de rien d’autre que de revenir aux bons fondamentaux de la loi dite « Bataille », qui a fait ses preuves ».

    Combustibles usés
    PNC-France considère que la France, en adoptant le recyclage des combustibles usés, a pris une décision forte en faveur d’une économie circulaire, soucieuse des ressources naturelles, et réduisant le volume et la nocivité des déchets. Cette politique doit être maintenue fermement, conformément la loi n°2006-739 du 28 juin 2006 (elle stipule dans son article 5 que « La réduction de la quantité et de la nocivité des déchets radioactifs est recherchée notamment par le traitement des combustibles usés et le traitement et le conditionnement des déchets radioactifs »). Deux axes d’action doivent être décidés rapidement :
    1- Le lancement de la construction d’un nouvel entreposage centralisé sous eau à La Hague, dont l’urgence a été confirmée par l’ASN ,avec une mise en exploitation vers 2030. Le choix du site de La Hague est très important si les délais doivent être respectés, avec ses infrastructures existantes, des moyens de transport robustes et le bénéfice d’un large acquis et de compétences indiscutables.
    2- La préparation d’une mise à niveau à l’horizon 2040 des installations de retraitement des combustibles irradiés dans la perspective du nouveau nucléaire (Génération 3, SMR et nucléaire innovant), et d’une exploitation sur la seconde moitié du siècle dans la perspective, avec la quatrième génération, d’assurer à la France une indépendance énergétique à long terme.

    La proposition d’étudier les délais de déploiement d’une solution d’entreposage à sec et la nature des combustibles usés qui pourraient y être entreposés, ne doit en aucun cas servir de prétexte à retarder les deux objectifs ci-dessus. Le besoin ne pourrait en effet apparaitre que dans un futur plus lointain , en réponse à un aléa hypothétique sur le « cycle du combustible » ou à une évolution de politique énergétique que le risque climatique rends très improbable.

    Stockage des déchets FA et FAVL
    PNC-France approuve la poursuite des travaux sur la recherche de capacités de stockage supplémentaires au travers de l’identification d’un deuxième centre de stockage, potentiellement implanté sur la zone d’intérêt étudiée sur le territoire de la communauté de communes Vendeuvre-Soulaines.
    Le projet de substituer à ce projet des installations de stockage décentralisées, à proximité des sites de producteurs, ne semble pas répondre à un optimum économique ou du point de vue de la protection de la santé des personnes, de la sécurité et de l’environnement. Il obligera par contre à de multiples procédures lourdes de création d’installations, à développer des compétences dispersées, sans négliger les risques d’actions de groupuscules violents.

    Les déchets TFA
    PNC-France s’étonne du manque d’initiative des pouvoirs publics (et de l’ASN) afin de développer le recyclage de déchets quasiment non radioactifs, voire complètement inactifs. Il est surprenant que ces déchets bénéficient d’un seuil de libération dans un pays aussi antinucléaire que l’Allemagne, seuil extrèmement bas (10 microsieverts), et qu’un tel seuil n’ai pas encore été adopté en France. C’est d’autant plus étrange que ces matériaux recyclés allemands peuvent parfaitement être exportés vers la France. Faut-il aussi rappeler que le seuil d’exemption, retenu par la quasi-totalité des pays « nucléaires » est clairement défini dans un Safety standard de l’AIEA.
    PNC-France note que l’OPECST a examiné très attentivement cette question, car le futur démantèlement des réacteurs du parc actuel devrait générer de grands volumes de déchets très divers (aciers, bétons, câbles et cuivre, …), et leur non recyclage conduit à des coûts élevés, directs (stockages) et indirects (leurs substituts), alors que ces matériaux représentent une ressource inutilement gaspillée. L’OPECST a fait de nombreuses propositions en la matière (techniques, législatives et règlementaires) qui mériteraient d’être reprises. Il est regrettable que le Code de santé public ait établi une interdiction générale des déchets TFA qui n’ouvre la voie qu’à de rares et difficiles dérogations. Ne devrait-il pas être révisé ?
    PNC-France observe que le seul acquis français concerne le recyclage de métaux après fusion et décontamination, mais que la lourdeur du processus décisionnel fait qu’après 20 ans d’annonces cette voie de recyclage est toujours en attente du « cadre réglementaire applicable à la gestion des déchets de très faible activité, afin d’introduire une nouvelle possibilité de dérogations ciblées permettant, après fusion et décontamination, une valorisation au cas par cas de déchets radioactifs métalliques de très faible activité ». Est-ce en raison d’un risque sanitaire ? Non ! C’est une question de gouvernance. Et tout semble fait pour rendre le recyclage trop couteux, en fait impossible.
    La question devrait être maintenant prise en charge par l’état, après des décades de concertation. Elle devrait couvrir l’ensemble des matériaux concernés par le démantèlement (et en particulier les bétons, …) et non les seuls métaux. Serait-il acceptable qu’un même démantèlement génère en France un volume de TFA triple de celui de l’Allemagne ou des USA?

    La gestion des déchets de faible activité à vie longue
    Les solutions apportées pour les déchets FAVL doivent être appréciées en fonction de leur réel impact sur la santé, de la diversité des déchets concernés, avec un objectif de coûts acceptables pour la société. Contrairement à l’adage « la sûreté n’a pas de prix », elle en a un et il doit être cohérent avec la dangerosité réelle de ces déchets. Ce sera particulièrement vrai pour les déchets miniers dont l’origine est naturelle.

    CIGEO et le stockage géologique des déchets HAVL et MAVL
    Le gouvernement Suédois a désormais pris la décision, le 27 janvier 2022, d’engager la réalisation d’un stockage géologique des déchets HAVL (les combustibles non retraités en particulier). Le pays devrait être l’un des premiers au monde, après la Finlande, à disposer d’un site de stockage géologique profond vers 2034. Un tel site, pour les déchets nucléaires militaires (des transuraniens en particulier), est en exploitation depuis 1999 aux USA, à 600 m de profondeur. Comment accepter que la France, après 30 ans de recherches à un niveau très élevé, par l’ANDRA et les producteurs bien sûr, mais également par l’IRSN et de nombreuses universités et centres de recherche, se trouve ainsi distancée alors que le site choisi dans l’argile (comme en Suisse) est de qualité remarquable.
    PNC-France rappelle que le choix du stockage géologique a été validé par l’ASN et a été approuvé par le gouvernement et le parlement depuis 16 ans maintenant (loi du 28 Juin 2006 qui avait fixé un objectif de mise en service en 2025). Les instances compétentes (OPECST, CNE et Académies) ont examiné en détail les dossiers qui ont été jugés convaincants. Par précaution, des phases de démonstration en froid puis en chaud ont été décidées, qui permettront les éventuels ajustements nécessaires en fonction du retour d’expérience. Le remplissage se fera progressivement, les colis les plus thermiques étant chargés ultérieurement (les verres). Le cas particulier des colis bitumineux, sans difficultés particulières au niveau du chantier, ne devrait pas retarder le processus d’autorisation. De même l’aspect réversibilité du stockage, bien présenté par l’ANDRA, est aujourd’hui bien cadré, en particulier temporellement avec une réversibilité qui devient de plus en plus complexe avec le processus de fermeture des galeries. La réversibilité des colis les plus chauds, les verres, ne devrait pas avoir d’intérêt car les matières valorisables, plutonium et uranium ont déjà été récupérées et de même l’essentiel des déchets MAVL contient très peu de matières nucléaires. Les colis de l’inventaire de réserve ont été intégrés dans le projet, ce qui devrait permettre leur prise en charge ultérieure.

    La relance, prévue par le gouvernement, de construction de nouveaux réacteurs doit être accompagnée simultanément par l’autorisation d’engagement de CIGEO, donnant ainsi aux citoyens une vision globale et cohérente de la politique nucléaire française.

    En conclusion PNC-France estime que la préparation du site et de son environnement devrait être engagée immédiatement, en parallèle à la procédure conduisant à l’autorisation de construction. La doctrine de développement progressif du site, sur la base d’autorisations successives des aires de stockage, et de leur remplissage, avec des inventaires de référence et de réserve bien établis est satisfaisante .

    PNC-France considère par ailleurs que le stockage géologique répond dans les meilleures conditions au besoin de protection des générations futures, ce qui est mondialement reconnu. La proposition d’étudier en parallèle un entreposage à long terme en surface est inacceptable et irresponsable. Elle est présentée essentiellement pour bloquer toute décision sur CIGEO et ainsi faire valoir l’absence de solution opérationnelle de gestion des déchets indispensable pour le développement d’un programme électronucléaire.

    Un soutien public à la recherche sur des voies de traitement, en dégageant des pistes sur lesquelles il serait opportun de travailler, au moyen d’une expertise commune de différents organismes de recherche (CEA, CNRS, IRSN, autres organismes de recherche), reste bien sûr souhaitable, en accompagnement de la mise en exploitation progressive de CIGEO et dans la perspective des réacteurs avancés.

    La gestion des matières radioactives
    PNC-France estime que la gestion des matières françaises doit laisser ouverte toutes les pistes conduisant à la production, sur le long terme, d’une électricité nucléaire sûre et décarbonée, qu’il s’agisse des uraniums appauvri et de retraitement, ou dans la perspective d’un multi-recyclage.
    En ce sens PNC-France est en plein accord avec l’association Sauvons le Climat (SLC) qui a pu s’exprimer auprès de l’OPECST le 3 décembre 2020 sur la proposition du ministère, incompréhensible, de classer comme déchets les uraniums appauvri et de retraitement. Il s’agit en effet de matières hautement valorisables, dont l’utilisation est ouverte par les programmes de réacteurs innovants ou de 4ème génération, aujourd’hui engagés dans de nombreux pays et, suite aux décisions récentes, en France. Cette option est cohérente avec les objectifs de préservation des ressources et de diminution des quantités de déchets ultimes. PNC, en accord avec SLC rappelle également que l’entreposage de ces matières présente des risques très faibles (radioactivité limitée, stabilité chimique, non inflammabilité, volume très restreint et entreposages de conceptions simples). Leurs entreposages dans un cadre sûr et contrôlé est d’un prix très limité en regard de leur potentiel énergétique, quand ces matières constituent un atout inestimable dans la perspective du développement de réacteurs de 4eme génération pour assurer une indépendance énergétique durable.
    Le contrôle du caractère valorisable de ces matières, demandé dans les documents présentés, ne nous parait pas demander une révision importante au regard notamment des perspectives envisagées, a long terme, et des volumes en jeu, contrairement aux demandes exprimées dans le cadre des réunions publiques par les associations antinucléaires, dans le but d’interdire leur utilisation. L’ASN elle-même, lors du débat à l’OPECST a reconnu qu’une classification de ces matières en déchets pourrait rendre très problématique leur emploi futur comme matières énergétiques. Dans un tel domaine c’est le potentiel qui est important, et non la preuve d’une utilisation certaine et proche.

    CONCLUSION
    L’actualité montre qu’à l’évidence il y a urgence à agir et décider. La France bénéficie aujourd’hui d’un fond technique et scientifique au meilleur niveau mondial et il serait regrettable qu’un manque de volonté politique comme sociétale conduise à gaspiller cet atout, alors que de nombreux pays prennent aujourd’hui les décisions nécessaires à l’instar de la Suède et de la Finlande.
    Le Président de la République a confirmé que le nucléaire était appelé à rester le socle du système énergétique de la France. Dès lors, la mise en œuvre de dispositions adaptées permettant la gestion sûre et pour le long terme des déchets générés par cette option n’est plus discutable. Le temps des palinodies est révolu, après de nombreuses années de recherches, débats, concertations, …, et les décisions relèvent désormais du politique, qui doit donner sans délai les autorisations attendues.
    CIGEO, piscine de La Hague, extension de stockages proches de la saturation, gestion des colis bitumineux, préparation de la poursuite de retraitement des combustibles irradiés, …, les chantiers sont nombreux et répondent à une logique. Nous pensons, comme l’OPECST, que dans le droit fil du rapport Bataille, les instances élues doivent prendre le relai, après des concertation longues, complètes et qui, ce qui est normal, laissent au politique le soin de trancher, quand controverses il y a, dans l’intérêt supérieur du pays.

  •  reponse à thierry, le 21 mai 2022 à 11h40
    la "filière nucléaire française la plus exigeante au monde" a laissé passer des défauts sur une pièce maitresse (dont la rupture n’est même pas envisagée dans les pires scénarios), puis l’a dissimulée le temps de l’installer pour mettre tout le monde devant le fait accompli beaucoup plus tard : "on ne va quand même pas tout démonter maintenant?" et non, on l’a validé en l’état les seuils radioactifs sont ils rehaussés régulierement pour le plus grand plaisir des citoyens? les seuils en cas d’accident sont hallucinants pour les enfants… La filière la plus opaque et sournoise au monde,la seule à pouvoir produire sans savoir quoi faire de ses déchets seculaires.
  •  joli simulacre de democration, le 20 mai 2022 à 14h34

    Dans "gestion durable des matières et des déchets radioactifs" il y a "durable", très durable, au delà de l’espérance de vie de tous ces gens qui pensent "gérer" un problème ingérable.

    Au XIXe siècle on bouchait les puits des marnières, aujourd’hui, seulement 200ans plus tard, on a déjà oublié ou étaient ces trous, imaginez dans 10 000ans !!
    L’idée de mélanger dans un souterrain inaccessible, des déchets bitumineux inflammables et des déchets hautement radioactifs, n’est pas une bonne idée.
    Enterrez tout cela dans le bunker sous l’Elysée.

    L’autre idée du moment consistant à banaliser la radioactivité en la "diluant" dans les matériaux de construction, est quant à elle machiavélique : on jure que ce ne sera que pour des déchets de "Très Faible Activité" et on signe en douce pour des "Faible Activité" beaucoup plus radioactifs !!
    L’industrie électronucléaire coute cher et n’est ni verte ni indispensable.

  •  Un plan de 5 ans pour des déchets radioactifs 100 000 ans…, le 19 mai 2022 à 22h19
    Malheureusement, aucun plan ne pourra garantir la sécurité de nos descendants sur la durée de radioactivité de nos déchets. Il s’agit donc juste de l’expression du fantasme de maîtrise de notre monde. La seule solution est de cesser au plus vite la production d’ électricité nucléaire. Avis défavorable .
  •  UN PNGMDR plus robuste mais encore perfectible, le 18 mai 2022 à 16h40
    Tout d’abord il convient de saluer le travail de concertation et de détermination des enjeux mené par la commission particulière du débat public présidée par I. Harel-Dutirou puis par la commission d’orientation établie par Mme Borne, présidée par M. Badré. L’élaboration du PNGMDR s’est faite de manière ouverte au moyen d’un long dialogue pendant deux années fructueuses, expérience inédite de dialogue environnementale au cours desquelles chacun a écouté l’autre, les exploitants, la DGEC conduite par A. Louis et l’ASN sous la direction de C. Kassiotis, l’IRSN, etc. A l’issue de de cette longue procédure, le ministère propose aujourd’hui un projet de plan intéressant dont l’autorité environnementale pointe les points forts et les faiblesses et surtout un projet de décret. M’étant exprimé dans le cadre du débat public puis de la consultation au travers de mes écrits pour FNE, je me concentrerai aujourd’hui sur le projet de décret en m’efforçant d’identifier points forts et limites : 1. la création d’un régime de sanction explicite est une bonne chose même si on peut regretter l’extrême tolérance dont bénéficient les détenteurs de MDR, 2. la GMDR et ses contraintes doivent s’imposer à la politique énergétique et non l’inverse dans un contexte global de congestion et de saturation de l’aval de la chaine du combustible. La production électronucléaire devrait être déterminée par les capacités d’entreposage et non pas entrainer une fuite en avant vers toujours plus de capacités sans que l’on sache de manière robuste et sûre ce que nous ferons dans un siècle de l’ensemble de ces matières pour le moins problématiques… si nous voulons accroître la résilience de la GMDR, il convient d’arrêter la production des dites matières par un plan de sortie immédiate du nucléaire. 3. la réduction des volumes des MDR et leur conditionnement sont des objectifs nécessaires qui doivent prendre en compte les risques pour l’environnement et la santé publique. Leur mise en oeuvre au regard des retours d’expérience impliquent un souci majeur pour la radioprotection et la sûreté de manière à éviter une nouvelle catastrophe comme celle survenue le 12 septembre 2011 à Marcoule. Tous les procédés industriels qui permettraient d’atteindre ces objectifs ne sont pas acceptables… ni tous les sites où ils pourraient être installés. 4. Il revient en effet d’informer le public, les territoires et l’ensemble des intérêts concernés par la GMDR des coûts actuels et futur de la GMDR. Cette information utile et nécessaire ne peut cependant être sans incidence sur la politique énergétique et la production d’électricité. Ces coûts dûment évalués doivent être intégrés pleinement dans les coûts et prix de l’électricité comme le recommandait le rapport Brottes-Baupin et l’ensemble de la société civile écologiste depuis des décennies. 5. l’évaluation sincère et précise des volumes qui seront générés par les opérations de démantèlement des INB est un enjeu stratégique comme le rappelle l’AE… Il conviendrait qu’une instance pluraliste soit instituée pour établir cette estimation en intégrant les avis de la société civile et des experts non-institutionnels. 6. c’est avec une grande satisfaction que je constate que le ministère recommande aux détenteurs de combustibles usés d’envisager plusieurs options d’entreposage à la lumière des expertises réalisées par l’IRSN pour la commission Pompili puis pour le débat public. cet objectif ne devrait-il pas être élargi au stockage définitif au vu des incertitudes et des fragilités du projet Cigéo ? 7. Il conviendrait de tirer un trait sur l’espérance d’une hypothétique valorisation des MDR… parce que l’introduction d’un seuil de libération ne fait pas consensus… parce que l’expérience allemande donne à voir que personne ne veut de ferrailles "radioactives"… parce le rêve d’une valorisation n’est pas propice à une maitrise soutenable de la production de MDR… 8. je constate avec une grande satisfaction que le ministère considère comme inéluctable la requalification de certaines substances comme déchets après de longues années d’atermoiements. reste que le requis adressé aux détenteurs de telles MR est pour le moins bienveillants. Ne conviendrait-il pas dès aujourd’hui d’envisager une modification complète de l’aval de la chaine du combustible pour passer à un stockage définitif dans des conditions de sûreté et de radioprotection robustes des montagnes d’uranium entreposées à Bessines et ailleurs ? Bcp de choses restent à dire en particulier sur le déclassement de MDR envisagé par le présent décret ainsi que la surveillance de stockages historiques qui sont loin d’être dans un état radieux. Il est préférable de dimensionner correctement les installations dédiées comme le propose le projet de décret pour les TFA et de disposer enfin d’une installation spécifique pour les FA-VL qui trainent un peu partout. Pour finir je tiens à rappeler réserves, critiques et opposition résolue au projet Cigéo dont l’opportunité est une fois de plus réaffirmée par le texte tel un mantra. Il serait grand temps de sortir de l’ère de la croyance pour entrer dans celle de l’action raisonnée et prudente
  •  Favorable car responsable et indispensable, le 18 mai 2022 à 16h06
    Je suis favorable au 5e PNGMDR car il s’appuie sur l’expertise de la filière nucléaire française (industriels, autorités…), la plus exigeante au monde, et le dialogue ouvert avec le public. Qui plus est, la gestion des matières et des déchets nucléaires dépasse le débat du pour ou contre le nucléaire puisqu’elle est indispensable dans une société responsable qui s’occupe avec sérieux des déchets qu’elle produit.

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