Décret relatif à la simplification de la procédure d’autorisation environnementale

Consultation du 16/04/2019 au 06/05/2019 - 2371 contributions

Le projet de décret, qui a été soumis au Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT) du 26 mars 2019, et qui doit faire l’objet d’autres consultations, est disponible. Vous pouvez consulter ce projet de texte et faire part de vos observations, via le lien « Déposer votre commentaire » en bas de page, du 16 avril 2019 jusqu’au 6 mai 2019.

Le contexte :

La procédure d’autorisation environnementale, qui concerne pour l’essentiel les installations classées pour la protection de l’environnement et les installations, ouvrages, activités et travaux au titre de la loi sur l’eau soumis à autorisation, est constituée de trois phases principales :

  • une phase d’examen, lors de laquelle le service instructeur mène différentes consultations administratives pour le compte du préfet, essentiellement au sein de l’Etat mais aussi auprès de commissions spécialisées ;
  • une phase d’enquête publique ;
  • une phase de décision avec la délivrance de l’autorisation assortie de prescriptions, ou d’un refus.

Cette procédure a été mise en place en 2017 pour intégrer dans la même décision administrative, après l’instruction d’un dossier rassemblant tous les éléments, des aspects précédemment traités de manière séparée (espèces protégées, défrichement, etc.).

Les objectifs :

Le projet s’inscrit dans une volonté de proportionner au mieux les aspects procéduraux aux enjeux, en donnant des marges d’appréciation au préfet qui mène la procédure. Cela conduit à utiliser au mieux les ressources des services pour les centrer sur les dossiers à enjeux et pouvoir accroître la présence sur le terrain des inspecteurs.

Quatre axes sont traités par le projet de décret :

  • La dématérialisation de la procédure
  • La possibilité de mieux proportionner les consultations
  • Le lancement plus rapide de l’enquête publique
  • La fluidification de la fin de la procédure

Les dispositions :

1) Dématérialisation

Le code de l’environnement prévoit qu’au moment de l’introduction de la demande d’autorisation environnementale, sont demandés un dossier électronique et un dossier papier en quatre exemplaires.
Dans le cadre de l’orientation de dématérialisation des procédures portées par l’Etat, la Direction générale de la prévention des risques et la Direction de l’eau et de la biodiversité ont engagé conjointement un très important travail de mise en place d’une téléprocédure sur service-public.fr., qui permettra de gérer entièrement les consultations de façon dématérialisée, et sera disponible courant 2020.
Il apparaît donc nécessaire de modifier l’article pour prévoir dans un premier temps cette possibilité de supprimer le dossier papier initial, puis dans un deuxième temps de transformer cette possibilité en obligation, sous réserve des cas particuliers où l’autorité compétente est l’Autorité de sûreté nucléaire ou le ministère de la défense.
Il s’agit ici du dépôt du dossier initial, et de son accusé de réception. Au moment de la mise à l’enquête, le dossier pourra avoir significativement évolué : l’application en cours de développement en assurera la gestion et permettra de disposer du dossier d’enquête dans la bonne version.
Toutefois, le préfet conserve la possibilité de réclamer des exemplaires papier : en effet, les dispositions transversales qui obligent à avoir un exemplaire papier pour le Commissaire Enquêteur et un au siège de l’enquête publique, ne sont pas modifiées par le présent texte.

2) Phase d’examen : mieux proportionner les consultations

La procédure d’autorisation environnementale prévoit de nombreuses consultations systématiques (articles R181-18 à R181-32 + R181-33-1 du code de l’environnement) , issues pour l’essentiel de la juxtaposition de ce qui préexistait à la mise en place de la procédure unifiée. Les consultations systématiques quelle que soit la nature du projet conduisent, au retour d’expérience, à engorger les services instructeurs et les organismes consultés.

Il est ainsi proposé que les consultations, menées sous l’égide des préfets, soient désormais conduites auprès des services et organismes qui sont réellement concernés selon les enjeux des dossiers, tout en maintenant un systématisme pour des aspects particulièrement sensibles (réserves et parcs naturels par exemple, ou encore consultation de la Commission Locale de l’Eau pour les projets relevant de l’autorisation loi sur l’eau).
Par ailleurs, dans le cadre des orientations du gouvernement pour déconcentrer l’action publique et permettre aux décisions d’être prises au plus près du terrain et des enjeux, plusieurs consultations qui mobilisent aujourd’hui le niveau national seront effectuées au niveau régional ou départemental. Ces orientations ne sont pas spécifiques aux seuls projets ICPE/IOTA et seront menées en parallèle pour les cas hors de ce cadre. Par exemple, pour les espèces protégées, la consultation de l’instance spécialisée nationale ne sera effectuée que lorsqu’une espèce d’intérêt particulier figurant sur une liste nationale est concernée, le droit commun étant la consultation de l’instance spécialisée régionale.

3) Permettre un lancement plus rapide de l’enquête publique

Dans la pratique, il arrive que l’autorité compétente attende que le dossier d’enquête soit complet pour saisir le président du tribunal administratif (TA), afin qu’il désigne un commissaire enquêteur pour l’enquête publique. Le régime de droit commun du code de l’environnement prévoit pourtant (R.123-5) la seule transmission du résumé non technique pour procéder à cette saisine. Mais l’introduction dans la loi du V. de l’article L.122-1 du code de l’environnement (qui prévoit que lorsqu’il y a évaluation environnementale, la réponse du pétitionnaire à l’avis de l’autorité environnementale constitue la dernière pièce du dossier mis à l’enquête) n’apparaît pas compatible avec des délais impératifs dans le processus de lancement de l’enquête, d’où la nécessité de revoir le dispositif pour assurer la sécurité juridique si l’arrivée de cette pièce est tardive par rapport à la saisine du TA.

Cette évolution nécessite d’autres ajustements : prévoir que l’administration peut choisir d’attendre ladite réponse avant de saisir le TA (art 3 du projet, pour couvrir le cas où la décision de rejeter le projet est susceptible d’être influencée par la réponse), rappeler clairement que la saisine du TA s’appuie sur un extrait du dossier seulement (art 11 du projet), ne pas obliger à envoyer le dossier complet (et donc en disposer) dès le retour du TA (art 12 du projet), et enfin modifier la composition du dossier d’enquête publique pour y inclure la réponse du pétitionnaire (art 13 du projet).

4) Fluidifier la fin de la procédure

Par ailleurs, le projet de décret prévoit de permettre, quand il a été fait application de la démarche contradictoire prévue à l’article R181-39, de ne pas réengager un contradictoire avec les délais et formalités associés. Cette évolution permettra aux pétitionnaires satisfaits du projet d’arrêté préfectoral issu du CODERST / de la CDNPS de voir l’autorisation délivrée plus rapidement.

Enfin le texte procède à quelques harmonisations de délais et mesures de coordination.

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Commentaires

  •  Non à la simplification de la procédure, le 5 mai 2019 à 23h01

    Mr Macron, il serait plus que temps de mettre en acte votre discours soit disant écologique. Il est plus que nécessaire aujourd’hui, de protéger la nature et la biodiversité, au lieu de construire et bétonner à tout va sur les espaces naturels. C’est ce qui risque fortement de se produire avec ce nouveau décret de simplification de la procédure d’autorisation environnementale, auquel je m’oppose.
    Cordialement

  •  refus catégorique , le 5 mai 2019 à 23h00

    C’est évidement un refus catégorique a ce texte dont je vous fais part !!!

  •  Protection de la nature, le 5 mai 2019 à 22h58

    Je m’oppose formellement au décret relatif à la simplification de la procédure d’autorisation environnementale , c’est scandaleux alors que l’urgence absolue aujourd’hui est de protéger notre environnement

  •  Ne touchez pas aux prérogatives du CNPN, le 5 mai 2019 à 22h57

    Tous les signaux indiquent que l’effondrement de la biodiversité se poursuit en France. Il ne reste que des miettes.
    Le taux d’artificialisation, bon indicateur des atteintes aux milieux, est passé d’1 département/10 ans à 1/7 ans : qui peut prétendre qu’on ne peut plus rien construire ?
    Dessaisir le CNPN au profit de CSRPN déjà surchargés, sous pression et sans moyens, alors même que seuls 5% des dossiers peuvent être correctement traités, ne peut avoir pour conséquence qu’une accélération du saccage alors que les scientifiques et les organisations internationales alertent sur un effondrement des écosystèmes aux conséquences mortelles pour toute notre économie.
    Nous ne sommes plus au temps des essartages, la biodiversité n’est pas un ennemi à combattre mais un organe vital de notre propre milieu de vie, au bord de la déliquescence.
    Elle doit être l’objet de protections maximales, sans quoi tous les "développements économiques" du monde ne sont que de la cuisine de luxe qu’on servira à un cadavre.

  •  Non à la simplification des procédures d’autorisation de permis d’environnement - pas de régionalisation !, le 5 mai 2019 à 22h57

    Au lieu de faire fi de son avis comme le souhaite le projet de décret ici exposé, donnons au contraire au CNPN la prérogative d’un avis PRESCRIPTIF. Pas question de simplifier la procédure d’autorisation des constructions, renforçons le rôle de vigile du CNPN face à tout projet de bétonnage ou de modification du territoire. Ne soyons pas dupes, les appétits des bétonneurs doivent être tenus en laisse pour que ce beau pays que beaucoup nous envient reste à la hauteur des espérances de nos enfants. No passaran !

  •  laissons le vrai conseil scientifique opérer et coordonner, le 5 mai 2019 à 22h55

    Il est trop dangereux que ce soit des "locaux" qui l’emportent surtout si les procédures de dématérialisation empêchent les personnes qui n’en ont pas encore l’habitude de donner leur avis en temps et en heure : je pense aux élus des petites communes qui ont bien des choses à dire et de l’expérience et auxquels il faut laisser le temps de se concerter.

  •  Non à ce décret, le 5 mai 2019 à 22h54

    Simplification de la procédure d’autorisation environnementale :

    Je suis contre un tel décret. Il va à l’encontre de la biodiversité et de tous les affichages plus ou moins écologiques.

  •  Protection de l’environnement contre les intérêts privés, le 5 mai 2019 à 22h53

    Je suis contre ce décrêt.

    Le point problématique de ce décret est que lorsque les consultations au niveau national seront décentralisées en région, ce sera aux préfets de nommer à cette échelle les "scientifiques" pour la protection de la nature ; alors qu’à l’échelle nationale, le conseil national de la protection de la nature, fort de ses 60 experts pluridisciplinaires, est parfaitement compétent pour raisonner en appliquant la loi biodiversité (notamment connue pour la séquence éviter, réduire, compenser les pertes en biodiversité).
    Ce décret est la porte ouverte pour encore plus de projets de constructions inutiles aggravant d’autant plus la crise climatique et environnementale. Ce décrêt va à l’encontre de toutes les alertes des experts (ONU, CNRS, Experts climatologues …) et de toutes leurs préconisations pour la protection du territoire et donc des ressources rares qui nous sont essentielles.
    Il est nécessaire de protéger l’environnement contre les intérêts privés.
    Le conseil national de la protection de la nature est le plus compétent pour juger de l’intérêt et de la capacité des territoires à assumer des constructions humaines.
    Ce décrêt ouvre la voie à des décisions opaques, prises par des institutions non formées et non contrôlées par le principe démocratique.

  •  stop au bétonnage !!, le 5 mai 2019 à 22h53

    Vous devez prendre en compte les besoins et les nécessités de l’avenir de tous !! Nous sommes TOUS dans le même bateau et… vous y êtes également !
    Prenez de vraies mesures, faites preuve d’audace, et inscrivez la protection environnementale et de la biodiversité comme socle de la Constitution.

  •  Contre le décret relatif à la simplification de la procédure d’autorisation environnementale, le 5 mai 2019 à 22h52

    Bonjour
    Ce décret est scandaleux, d’un autre temps. Nous, la grande majorité des citoyens, est bien évidemment contre un tel projet d’allègement des procédures de contrôle pour la sauvegarde de l’environnement, de la biodiversité.
    Retirez ce projet !

  •  Décret honteux , le 5 mai 2019 à 22h51

    Ce décret est un scandale , un déni de démocratie et surtout il détruit les procédures qui veillent au respect de la biodiversité . Combien de consultations sont ainsi établies et jamais respectées .? J ai honte pour ceux qui rédigent ces décrets destructeurs de l environnement , ceux qui cèdent aux lobbys financiers . Comment peut on en être arrivé là ? Il est grand temps d arrêter ces décrets destructeurs . Je dis arrêtez ! Prenez conscience de ce que vous détruisez !

  •  On ne doit pas toucher à la loi, le 5 mai 2019 à 22h49

    Il est inadmissible de vouloir alléger une procédure qui touche à quelque chose d’aussi important que l’environnement. Notre planète est déjà suffisamment mise à mal par notre société décadente.

  •  Simplification de la procédure d’autorisation environnementale , le 5 mai 2019 à 22h48

    Je suis contre un tel décret.

  •  Non à ce décret, le 5 mai 2019 à 22h48

    Je suis CONTRE ce décret de simplification qui va empêcher le conseil national de la nature de donner son avis sur les projets de construction en France !

  •  Je ne suis pas d’accord, le 5 mai 2019 à 22h48

    Je m’oppose à ce projet.

  •  Non à ce projet, le 5 mai 2019 à 22h45

    Il n’est pas souhaitable que les procédures qui permettent d’autoriser les constructions quand elles ont des conséquences sur l’environnement soient simplifiées. Il faudrait au contraire légiférer pour durcir ces procédures. Je souhaite la pérennité du Conseil National pour la protection de la nature.

  •  Non Décret relatif à la simplification de la procédure d’autorisation environnementale , le 5 mai 2019 à 22h45

    Après consultation de ce texte de loi je suis choquée de voir a quel point privilégie la construction plutôt que l’environnement.
    De plus, vous savez et nous savons que le préfet signe les dossiers sans les regarder. Et lui donner la possibilité de nommer les membre de la commission environnementale ne fera que de multiplier des postes dans chaque région qui existent déjà au niveau national.
    En effet, simplifier les procédures sur la protection environnementale ne fera qu’aggraver la situation de l’environnement.

  •   Non au béton, le 5 mai 2019 à 22h44

    On ne veut pas de ce décret qui rendra plus facile le bétonnage de la France.

  •  Non !, le 5 mai 2019 à 22h43

    Il faut renforcer la protection de la biodiversité, non l’affaiblir sous le motif fallacieux de simplification. Comment peut-on prétendre protéger en faisant sauter les procédures qui protègent ?

  •  CV ont te la procédure de simplification gouvernementale., le 5 mai 2019 à 22h41

    Je suis contre ce décret. La biodiversité disparaît et nous disparztrons aussi. Non ai béton. Non à la procédure de simplification gouvernementale.