Projet de décret relatif à la liste des espèces soumises à gestion adaptative
Consultation du 24/07/2025 au 14/08/2025 - 5292 contributions
Note de présentation
Projet de décret relatif à la liste des espèces soumises à gestion adaptative
Le projet de décret soumis à la consultation du public a pour objet d’inscrire le fuligule milouin à la liste des espèces soumises à gestion adaptative mentionnée à l’article D. 425 20 1 du code de l’environnement.
Contexte :
La gestion adaptative repose sur le principe d’ajuster les prélèvements de chasse en fonction de données biologiques actualisées : taille des populations, taux de reproduction, mortalité. Elle vise à garantir une exploitation durable des espèces en adaptant les pratiques aux évolutions de leur état de conservation.
En France, ce dispositif a été instauré en 2019 avec la création du Comité d’experts pour la gestion adaptative (CEGA), composé de 16 scientifiques. Le CEGA formule chaque année des recommandations sur les quotas de chasse. À ce jour, quatre espèces sont placées sous gestion adaptative, toutes faisant l’objet de moratoires en raison du déclin de leurs populations : la tourterelle des bois (Streptopelia turtur), le courlis cendré (Numenius arquata), la barge à queue noire (Limosa limosa) et le grand tétras (Tetrao urogallus).
Dans un contexte européen marqué par un renforcement des exigences de conservation, la Commission européenne a rappelé, notamment lors des réunions du groupe NADEG des 3 novembre 2024 et 1er avril 2025, la nécessité de limiter ou suspendre la chasse de plusieurs espèces en mauvais état de conservation. Elle a cependant reconnu des signes de reprise pour la tourterelle des bois sur la voie migratoire centre-ouest, ouvrant la voie à un quota limité sous certaines conditions.
Ces orientations européennes, conjuguées aux engagements de la France en matière de biodiversité, justifient l’élargissement du dispositif de gestion adaptative à d’autres espèces, dont le fuligule milouin, en déclin. Son intégration permettrait de mieux adapter les pratiques de chasse à son état de conservation, dans une logique de suivi, d’évaluation continue et de respect des obligations communautaires.
Présentation du contenu du projet de décret :
Le projet de décret modifie l’article D. 425-20-1 du code de l’environnement, relatif aux espèces de gibier d’eau, en complétant son 2° pour y ajouter le Fuligule milouin (Aythya ferina). Cette inscription permet d’intégrer cette espèce dans le dispositif de gestion adaptative, en vue d’un encadrement des prélèvements, tenant compte à la fois des enjeux de conservation et des usages cynégétiques.
Consultations obligatoires :
Le projet de décret a recueilli un avis favorable du Conseil national de la chasse et de la faune sauvage le 16 juillet dernier (22 voix favorables, 3 voix défavorables et 0 abstention).
Le texte présente un impact sur l’environnement et sera donc soumis à la consultation du public en application des dispositions du L. 123-19-1 du code de l’environnement.
Pour la bonne prise en compte de votre avis veuillez faire apparaitre le mot « favorable » ou « défavorable » dans le titre de votre consultation.
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Commentaires
Le Fuligule milouin est classé comme "vulnérable" sur la liste rouge de l’UICN et subit un déclin constant en Europe.
Continuer à le chasser, même sous quota, est en contradiction totale avec les principes de précaution et de conservation.
D’autres pays européens ont déjà suspendu sa chasse : la France est à contre-courant.
Cette méthode est utilisée comme PRETEXTE POUR EVITER L’INTERDICTION, malgré les alertes scientifiques.
Elle donne l’illusion d’une gestion responsable, tout en maintenant une pression sur une espèce déjà fragilisée.
Manque de données fiables et complètes, PAS DE SUIVI SCIENTIFIQUE
Le succès d’une gestion adaptative dépend d’un suivi rigoureux, or :
Les données de prélèvement reposent souvent sur l’auto-déclaration des chasseurs (via ChassAdapt), peu contrôlée.
Sans données fiables, les ajustements sont inefficaces ou trop tardifs.
LA CHASSE N’EST PAS UN OUTIL DE GESTION POUR CETTE ESPECE
Le milouin ne cause aucun dommage agricole, sanitaire ou écologique : sa chasse n’a donc aucune justification "de régulation".
IL NE S’AGIT PAS D’UN NUISIBLE, ni d’un gibier surabondant.
Son maintien en chasse ne repose que sur des considérations culturelles ou de loisir, ce qui est problématique pour une espèce menacée.
C’EST UN SIGNAL POLITIQUE TRES INQUIETANT
Continuer la chasse d’une espèce menacée détruit la crédibilité de la France en matière de protection de la biodiversité.
Cela renforce la méfiance du grand public envers les décisions environnementales perçues comme dictées par les lobbies.
L’État envoie le message qu’un loisir peut l’emporter sur l’urgence écologique.