Projet d’arrêté portant modification de la réglementation relative aux éoliennes terrestres
Le projet de texte qui sera soumis au Conseil supérieur de la prévention des risques technologiques (CSPRT) dans sa séance du 16 décembre 2022 est disponible. Vous pouvez les consulter et faire part de vos observations, via le lien « Déposer votre commentaire » en bas de page, du 9 décembre 2022 au 29 décembre 2022.
Consultation du 09/12/2022 au 29/12/2022 - 1980 contributions
Le contexte de crise énergétique que nous connaissons du fait de la faible disponibilité du parc nucléaire et de la guerre en Ukraine a conduit RTE à placer le système électrique sous très forte vigilance pour l’hiver 2022-2023. C’est pourquoi le Gouvernement cherche à mettre en œuvre toute mesure susceptible d’être déployée rapidement pour garantir les meilleures conditions pour le passage de l’hiver.
Parmi d’autres mesures mises en œuvre, comme la gestion prudente des stocks hydraulique pendant l’été ou l’accélération de la mise en service des projets d’énergie renouvelable, le débridage acoustique des éoliennes, c’est-à-dire la possibilité de disposer de la puissance maximale des éoliennes, est une solution rapide pour augmenter à très court terme leur production électrique.
Dans ce contexte, il est proposé de modifier l’arrêté ministériel du 26 août 2011, qui encadre le fonctionnement technique des éoliennes terrestres, pour permettre de déroger, temporairement et en journée, aux valeurs d’émergence sonores maximales habituellement applicables.
Cette consultation publique est réalisée en application de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement pour la mise en œuvre du principe de participation du public aux décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement prévu à l’article 7 de la Charte de l’environnement.
Contexte et objectifs :
La réglementation nationale prise en vertu du code de l’environnement en matière d’éolien terrestre repose essentiellement sur l’arrêté du 26 août 2011 modifié relatif aux installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent au sein d’une installation soumise à autorisation au titre de la rubrique 2980 de la législation des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE).
Le contexte de crise énergétique que nous connaissons du fait de la faible disponibilité du parc nucléaire et de la guerre en Ukraine a conduit RTE à placer le système électrique sous très forte vigilance pour l’hiver 2022-2023. C’est pourquoi le Gouvernement cherche à mettre en œuvre toute mesure susceptible d’être déployée rapidement pour garantir les meilleures conditions pour le passage de l’hiver.
Parmi d’autres mesures mises en œuvre, comme la gestion prudente des stocks hydraulique pendant l’été ou l’accélération de la mise en service des projets d’énergie renouvelable, le débridage acoustique des éoliennes, c’est-à-dire la possibilité de disposer de la puissance maximale des éoliennes, est une solution rapide pour augmenter à très court terme leur production électrique.
Dans ce contexte, il est proposé de modifier l’arrêté ministériel du 26 août 2011 pour permettre de déroger, temporairement et en journée, aux valeurs d’émergence sonore maximales habituellement applicables.
Ces dispositions contribueront à réduire le risque de délestage et, le cas échéant, les coupures du réseau électrique. D’autres débridages sont également prévus pour les parcs bénéficiant d’un contrat de complément de rémunération au titre de l’arrêté du 6 mai 2017 fixant les conditions du complément de rémunération de l’électricité produite par les installations de production d’électricité utilisant l’énergie mécanique du vent, de 6 aérogénérateurs au maximum. Ces parcs pourront produire au-delà de la limite de 3MW par installation fixée par cet arrêté. Cela fera l’objet d’une notification rapide à la Commission européenne car cela est conforme au point 71 de l’« Encadrement temporaire de crise pour les mesures d’aide d’État visant à soutenir l’économie à la suite de l’agression de la Russie contre l’Ukraine » dans sa version publiée par la Commission Européenne le 9 novembre 2022.
Principales dispositions :
Il est proposé de compléter l’arrêté ministériel du 26 août 2011 par les dispositions suivantes :
- ajout d’un article permettant de déroger aux bridages acoustiques prescrits pour le respect de l’article 26 du même arrêté, dans la limite d’une émergence de 10 dB, entre 7 h et 20h30 ;
- l’utilisation, par un exploitant éolien, de cette possibilité de dérogation, devra faire l’objet d’une information du préfet et du maire de la commune d’implantation de l’installation ;
- la possibilité de dérogation est limitée à la période allant du 2 au 31 janvier 2023 ;
- l’identification, par un arrêté préfectoral, de la liste des parcs éoliens qui seront éligibles à cette dérogation lorsque leurs arrêtés préfectoraux d’autorisation contiendraient des dispositions relatives au bridage.
Commentaires
Aux termes de l’article L 123-19-1 du code de l’environnement, "les observations et propositions du public doivent parvenir à l’autorité administrative dans un délai qui ne peut être inférieur à 21 JOURS à compter de la mise à disposition" du projet d’arrêté.
Or ce projet a été mis à disposition le 9 décembre.
Les observations pouvaient donc parvenir jusqu’au 30 décembre inclus et non pas jusqu’au 29 décembre.
L’annonce effectuée quant à au délai de consultation est donc illégale.
Une nouvelle procédure de consultation doit donc être engagée, d’autant que ce vice n’est pas le seul.
En effet, le même article dispose que la décision ne peut être prise avant l’expiration d’un délai de QUATRE JOURS suivant la date de clôture de la consultation.
Celle ci aurait dû s’achever le 30 décembre, dès lors, aucune décision ne pouvait intervenir avant le 3 janvier 2023 à 24 heures.
Or la notice du projet d’arrêté prévoit que la période de débridage s’étendra du 2 janvier au 31 janvier 2023, ce qui est donc illégal :
extrait notice :
"Notice : le présent arrêté introduit une disposition dans l’arrêté ministériel applicable aux éoliennes permettant de moduler le bridage acoustique des parcs du 2 au 31 janvier 2023 compte tenu des tensions sur l’approvisionnement électrique français."
De plus, si le texte de l’article L 123-19-1 impose un délai minimum de 4 jours, c’est à condition qu’il puisse permettre "la prise en considération des observations et propositions" du public, ainsi que la rédaction d’une note de synthèse de ces observations et propositions qui doit d’ailleurs être mise en ligne au plus tard à la date de publication de la décision.
Or on voit mal comment une telle prise en considération et rédaction pourront avoir lieu dans ce délai qui tombe en pleines fêtes de fin d’année.
Ces irrégularités portent atteinte à l’information du public et se surajoutent à l’illégalité manifeste du projet d’arrêté.
Il doit être abandonné
Patrick KAWALA
En augmentant le seuil réglementaire des émergences sonores des éoliennes, le gouvernement viole ouvertement le principe législatif de non régression environnementale prévu à l’article L 110-1 du code de l’environnement.
Ce projet d’arrêté détériore en effet l’environnement sonore des riverains, ce qui constitue une régression intolérable, même momentanément, le texte de l’article L 110-1 ne prévoyant aucune dérogation possible.
De même ; il porte atteinte au principe posé par l’article 1 de la charte de l’environnement, qui a valeur constitutionnelle, et au principe d’amélioration constante de la protection de l’environnement posé par la charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne
Le gouvernement doit respecter les lois et ne peut envisager un arrêté qui les bafoue ouvertement
Patrick KAWALA
C’est absolument inadmissible d’ignorer la santé des riverains.
C’est un devoir fondamental de l’état de préserver la santé de sa population. L’état a échoué en matière de planification énergétique malgré la voie tracée dès les années 1970, il est donc catastrophique de porter atteinte en plus à la santé des français.
Les éoliennes sont dangereuses pour la santé,
Personnellement je souffre d’acouphènes et de problèmes de vertiges dus au parc éolien à proximité de mon domicile. (Lesterps/Saulgond en Charente)