Projet d’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des mesures de conditionnement aversif des ours bruns présentant un comportement anormal ou dangereux peuvent être mises en place par les préfets

Consultation du 09/12/2025 au 30/12/2025 - 1266 contributions

La présente consultation du public porte sur le projet d’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des mesures de conditionnement aversif des ours bruns présentant un comportement anormal ou dangereux peuvent être mises en place par les préfets.

Le projet de texte est adossé à la deuxième étape du protocole « Ours présentant un comportement anormal ou dangereux ». Les interventions de conditionnement aversif visent à faire cesser un comportement à l’origine d’une interaction négative avec l’être humain. Ce texte a pour objet de donner aux services une meilleure réactivité pour mettre en œuvre le protocole, celui-ci concernant des situations souvent sensibles, pour lesquelles un traitement urgent est nécessaire en raison d’un risque pour la sécurité publique et de la mise en danger des personnes.

Historique du protocole « ours à problème »

Le protocole dit « ours à problème » a été élaboré en 1992, notamment suite au comportement familier observé chez un ours en 1991. Il a depuis été plusieurs fois actualisé. Il vise à mettre en place des mesures graduelles (du conditionnement aversif à l’élimination) sur des individus ayant développé un comportement entraînant une situation de conflit aigu avec l’Homme. Il s’appuie sur les démarches similaires conduites en Espagne et en Italie. Il a vocation à mettre en place des actions sur une espèce protégée telles que la perturbation intentionnelle, la capture et la destruction, qui ne peuvent être autorisées que par des dérogations au titre de l’article L. 411-2 du code de l’environnement.

Le protocole n’a pas vocation à régler les problèmes de prédation mais bien à traiter le cas des individus présentant un comportement pouvant engendrer des risques ou des conflits aigus pour l’homme. Même si ces cas sont rares, la gestion de telles situations justifie de l’existence d’une procédure spécifique.

La dernière version du protocole « ours à problème » avait été rédigée en 2009. Elle définissait un ours à problèmes de la manière suivante :
« Un ours à problèmes peut être défini comme un ours ayant un comportement entraînant une situation aiguë de conflit avec l’homme. Cette définition recouvre les 3 situations suivantes :
1) un ours trop familier vis-à-vis de l’homme (absence persistante de fuite, présence diurne en zone de présence humaine permanente, attaque de troupeau le jour en présence du berger, alimentation régulière à partir de nourriture d’origine humaine…) ;
2) un ours agressif envers l’homme (comportement agressif spontané non provoqué par une attitude humaine) ;
3) un ours anormalement prédateur (attaques répétées du même individu sur cheptel domestique soumis à protection) ».

Depuis 2000, le protocole n’a été déclenché que 4 fois : en 2003/2004 pour l’ours Papillon, très âgé et dont le comportement familier s’expliquait par des difficultés à se mouvoir ; en 2019 et 2021 pour l’ours Goïat, qui avait effectué des prédations sur des animaux regroupés, gardés, à proximité des habitations ; enfin 2024 pour l’ours M129 au comportement familier, de jour, à plusieurs reprises. Jusqu’à présent, le protocole n’a pas été déployé au-delà de l’étape 3 (capture pour mise en œuvre du conditionnement aversif). Seul l’ours Papillon a d’ailleurs pu être capturé et équipé d’un émetteur radio-télémétrique.

Cependant, à plusieurs reprises, des expertises ont conduit au non-déclenchement du protocole. Aussi, d’autres mesures ont pu être prises en dehors du protocole, sur des estives protégées faisant l’objet de prédations récurrentes mais sans qu’un seul ours en soit à l’origine ni qu’il s’agisse de comportements de surprédation. Cela a été le cas récemment, en 2025, sur l’estive d’Arreau où une centaine de brebis a été tuée durant l’été, mais plusieurs individus étaient responsables des dommages. Par conséquent, des opérations d’effarouchement renforcé, distinctes des actions mises en place pour les ours au comportement problématique vis-à-vis de l’Homme, ont été menées. De même, en 2007, l’ourse Franska, dont le niveau de prédation était élevé, n’a pas fait l’objet de mesures dans le cadre du protocole puisque l’expertise a révélé qu’elle prélevait des animaux dans des troupeaux non protégés.

La mise en œuvre du protocole est fondée sur une expertise conduite par les services de l’OFB, avec l’appui des différents représentants locaux des structures concernées du réseau ours brun (ONF, FDC, OFB, associations, PNP…) sur sollicitation des préfets de département.

Révision du protocole

En 2023, les services de l’Etat ont commencé un travail de révision du protocole, en parallèle de l’élaboration d’un protocole « ours en difficulté ». Ce dernier a lui été validé en 2024. Il traite des spécimens dont la survie est supposée menacée (prise en charge des ours en difficulté, en particulier d’oursons séparés de leur mère, d’ours blessés, ou d’ours très âgés). La révision du protocole dit « ours à problème » était motivée par deux besoins : d’une part, actualiser le document dont la version en vigueur datait de 2009, d’autre part, disposer d’un dispositif permettant une meilleure réactivité puisqu’il doit généralement être mis en œuvre dans des situations d’urgence.

Les principales modifications du protocole sont les suivantes :
-  Changement de dénomination : le protocole nouveau est intitulé « Ours présentant un comportement anormal ou dangereux » et non plus « Ours à problème ». Il cible ainsi davantage le comportement manifesté ponctuellement par un individu plutôt que l’individu lui-même ;
-  Suppression des ours anormalement prédateurs du dispositif pour un double motif : d’une part, les phénomènes de surprédation ne sont généralement pas le fait d’un seul ours, d’autre part, ce sujet est traité dans un autre cadre par la possibilité de mettre en œuvre des effarouchements simples et renforcés (arrêté du 4 mai 2023 relatif à la mise en place de mesures d’effarouchement de l’ours brun dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux) ;
-  Mise en place d’un arrêté cadre fixant les conditions et limites dans lesquelles des mesures de conditionnement aversif des ours bruns présentant un comportement anormal ou dangereux peuvent être mises en place par les préfets : l’enjeu est de pouvoir prendre plus rapidement un arrêté préfectoral autorisant le conditionnement aversif, dès lors que les conditions dérogatoires sont réunies ;
-  Révision de la chaîne décisionnelle du protocole afin de rendre plus aisée la mise en œuvre des différentes étapes ;
-  Ajout d’un schéma « Qui fait quoi ? » pour chaque phase du protocole ;
-  Précisions et modifications rédactionnelles visant à clarifier le document (notamment la dimension technique de chacune des phases du protocole) afin d’améliorer la prise de décision pour le déclenchement du protocole et de ses différentes phases.

Projet d’arrêté cadre autorisant le conditionnement aversif dans des conditions très précises

Parallèlement à la révision du protocole a émergé l’idée d’adosser la deuxième étape de ce dernier à un arrêté cadre destiné à fixer les conditions et limites dans lesquelles des mesures de conditionnement aversif des ours bruns présentant un comportement anormal ou dangereux peuvent être mises en place par les préfets. Pour rappel, le conditionnement aversif consiste à enclencher un processus d’apprentissage, en associant la délivrance répétée d’un stimulus négatif à un comportement particulier que l’on cherche à modifier. L’intervention vise à approcher l’ours à une distance de quelques dizaines de mètres et à le toucher à l’arrière train au moyen de balles en caoutchouc tirées par un fusil, entraînant une douleur pour l’animal sans le blesser durablement.

L’ambition de ce texte est de donner aux services une meilleure réactivité pour mettre en œuvre le protocole, celui-ci concernant des situations souvent sensibles pour lesquelles un traitement urgent est nécessaire (en raison du risque pour la sécurité publique et de la mise en danger des personnes). Le projet d’arrêté cadre concerne uniquement la deuxième étape du protocole, à savoir la première phase d’action visant à faire cesser le comportement à l’origine d’une interaction négative avec l’être humain. Dans la mesure où c’est la phase d’intervention qui intervient en premier lors du déploiement du protocole et où c’est l’étape qui a été la plus fréquemment mise en œuvre, c’est tout d’abord pour cette phase que des besoins d’ajustement ont été identifiés. En effet, après plusieurs déclenchements du protocole à la fin des années 2010 et au début des années 2020, le délai de mise en œuvre est apparu inadapté avec le besoin immédiat d’intervention. D’une part, dans des situations qui provoquent des conflits et où un risque est identifié, une action rapide est nécessaire pour apporter une réponse ; d’autre part, afin d’espérer une efficacité du protocole sur l’ours identifié, il convient de pouvoir agir vite avant qu’il ne se déplace (les ours mâles ont en effet des territoires très vastes et des distances de déplacement très importantes). Ainsi, plus le temps d’action est éloigné de la survenue des faits entraînant le déclenchement du protocole, moins l’intervention est pertinente et moins elle a de chances d’aboutir. Hormis pour l’ours Papillon, les tentatives de conditionnement aversif ont échoué dans la mesure où elles n’ont finalement pas pu être mises en œuvre faute de présence de l’ours. Jusqu’alors, les situations qui ont engendré des interventions n’ont pas eu de conséquences sur l’intégrité physique de personnes, mais avec l’augmentation de la taille de la population ursine, cette situation n’est pas à exclure pour l’avenir, et il faut pouvoir se doter d’un outil ad hoc. C’est également le gage d’une meilleure acceptation de la population ursine.

Aussi, le projet d’arrêté ministériel prévoit un cadre au sein duquel pourront être pris les arrêtés préfectoraux autorisant le conditionnement aversif d’individus présentant un comportement anormal ou dangereux. En l’absence d’un tel arrêté, à ce jour, les arrêtés préfectoraux doivent recevoir un avis du CSRPN qui entraîne un délai en raison des contraintes inhérentes à sa saisine, même en condition d’urgence. Aussi, en mobilisant les dispositions prévues par l’article R. 411-13 2° du code de l’environnement qui donnent la possibilité, pour certaines espèces telles que l’ours brun, dont l’aire de répartition excède le territoire d’un département, de définir, par un arrêté ministériel pris après avis du CNPN, les conditions et limites dans lesquelles les dérogations sont accordées, les arrêtés préfectoraux n’auront plus l’obligation d’être pris postérieurement à l’avis du CSRPN. Le présent projet d’arrêté vise donc à prévoir des conditions suffisamment précises pour garantir une mise en œuvre correspondant aux exigences de la protection des espèces, tout en offrant un cadre assez large pour couvrir les différents cas de figure qui seront amenés à se présenter.

Présentation du projet d’arrêté

Le projet d’arrêté ministériel vise à encadrer les opérations de conditionnement aversif des ours bruns présentant un comportement anormal ou dangereux. Ainsi, sur le fondement de ce texte pourront être pris des arrêtés préfectoraux ponctuels autorisant le conditionnement aversif d’un ours présentant un comportement anormal ou dangereux tel que défini par le protocole du même nom, et correspondant à la mise en œuvre de l’étape 2 de ce protocole.

Plusieurs « considérant » ont été rédigés afin de préciser :
-  le contexte dérogatoire du projet d’arrêté, à savoir la mise en œuvre du protocole « ours présentant un comportement anormal ou dangereux » dont le conditionnement aversif, qui constitue une perturbation intentionnelle, est l’une des phases ;
-  le motif de la dérogation, c’est-à-dire le risque pour la sécurité publique (dans la mesure où les ours concernés présentent un comportement trop familier ou agressif) ;
-  l’absence d’effet du texte sur le maintien de la population ursine des Pyrénées en bon état de conservation dans son aire de répartition (un seul individu étant concerné par chaque arrêté préfectoral) ;
-  la mise en œuvre par les seuls agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), formés à cet effet.

L’article 1 rappelle les deux comportements présentés par un ours brun qui justifient les mesures de conditionnement aversif : la familiarité et l’agressivité. Ces comportements sont précisés dans le protocole « ours présentant un comportement anormal ou dangereux ». La familiarité correspond à l’absence persistante de fuite lors de rencontres répétées avec l’être humain, la présence diurne répétée dans une zone avec présence humaine permanente, l’alimentation régulière à partir de nourriture d’origine humaine dans des secteurs anthropisés, l’accès ou tentative d’accès à des bâtiments et l’absence persistante de fuite lors d’attaques répétées sur troupeaux malgré la présence de gardiens au troupeau. L’agressivité est entendue comme l’un des comportements suivants : grognement, ours suivant un être humain à courte distance, charges d’intimidation sans provocation préalable, attaque sur l’être humain, dont l’ours aurait fait preuve spontanément.

L’article 2 précise :
• l’objectif de la mise en œuvre de ces mesures : faire disparaître le comportement anormal ou dangereux de l’animal par un processus d’apprentissage. Il s’agit d’associer la douleur au comportement que l’on cherche à modifier.
• les moyens employés : tirs de projectiles en caoutchouc en direction de l’animal et de munitions à double détonation.
• les préalables à la mise en œuvre : la mise en évidence par une expertise de l’OFB du comportement problématique d’un ours brun (comme prévu par le protocole) et la consultation des services de l’Etat et partenaires locaux concernés.
• l’individu vers lequel les opérations seront dirigées, ou dans le cas où un individu n’aurait pas été identifié avec certitude, les lieux de mise en place de la mesure. Ce dernier point concerne en effet les cas où il conviendrait d’agir en urgence avant que les analyses biologiques n’aient permis d’identifier l’ours responsable du comportement, ou bien ceux où les traces (ou l’absence de traces) sur le terrain ne permettrai(en)t pas d’identifier l’ours. Seuls les individus de gabarit semblable à l’ours visé, présentant un comportement similaire sur les mêmes sites que ceux où un comportement importun a été observé, sont concernés, afin d’éviter que les opérations ne soient menées envers un ours qui n’aurait pas présenté ledit comportement.

L’article 3 définit les modalités de prise des arrêtés préfectoraux déclinant l’arrêté ministériel (comportement importun entraînant un risque avéré pour la sécurité publique), la durée maximale de l’arrêté (6 mois renouvelables), le(s) lieu(x) concerné(s).
Il est précisé que ces opérations ne peuvent être menées que par les agents de l’OFB formés afin de garantir la sécurité des personnes assurant la mise en œuvre des actions et l’intégrité de l’animal.
Un compte-rendu doit être adressé, après chaque opération au préfet, au préfet coordonnateur du plan ours brun et aux ministres en charge de de la protection de la nature et de l’agriculture afin d’en évaluer l’efficacité, mais également afin de décider des suites données (poursuite des mêmes opérations, passage à l’étape suivante, arrêt du protocole). Le bilan transmis à la fin de la mise en œuvre de l’arrêté permet quant à lui de déterminer si l’arrêté sera renouvelé ou non, les actions à mener à l’issue, et d’effectuer un retour d’expérience utile pour un déclenchement futur du protocole.

L’article 4 décrit les conditions de réalisation des mesures : les projectiles sont dirigés vers l’arrière-train de l’animal (afin de ne pas le blesser) et des cartouches à double détonation sont tirées au moment où l’animal s’enfuit pour accentuer l’effet dissuasif. Les armes létales ne sont employées qu’en cas de danger imminent pour la sécurité des opérateurs. Une attention particulière doit être portée au risque incendie (cartouches à double détonation) et aux femelles suitées. Ainsi, en cas de conditionnement aversif d’une femelle suitée, lors de la fuite des ours, une vérification de la direction de l’ensemble des individus est effectuée. En cas de besoin, postérieurement aux opérations, une recherche de la mère afin de vérifier que le(s) ourson(s) est(sont) bien présent(s) avec elle est envisageable.

L’article 5 concerne le cas particulier du Parc national des Pyrénées. En cas d’intervention sur ce territoire, une autorisation du directeur de l’établissement public est nécessaire et une copie des comptes-rendus des opérations réalisées lui est transmise.

L’article 6 est l’article d’exécution : le directeur général de l’aménagement, du logement et de la nature, le directeur général de la performance économique et environnementale des entreprises, le directeur général de l’Office français de biodiversité, le préfet de la région Occitanie, coordonnateur du Massif des Pyrénées, les préfets de département et la directrice du Parc national des Pyrénées sont chargés de la mise en œuvre du texte.

Consultations obligatoires :

-  Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a été consulté le 22 octobre 2025. Il s’est prononcé favorablement à l’unanimité sur le projet d’arrêté. Dans le même temps, il s’est exprimé sur le protocole qui lui était présenté pour information.

-  La consultation du public est ouverte du 9 au 30 décembre 2025 inclus. En application du dernier alinéa du II. de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.

Modifications postérieurement à la consultation du CNPN :

Projet d’arrêté :

-  Ajout d’un visa faisant référence au protocole « ours présentant un comportement anormal ou dangereux », le projet d’arrêté étant pris en application de ce texte ;

-  Ajout à l’article 2 de "la consultation des services de l’Etat et des partenaires locaux concernés" préalablement au déclenchement du conditionnement aversif ;

-  Ajout à l’article 2 de l’association du parc à l’expertise de l’OFB, préalable à la mise en place du conditionnement aversif ;

-  Modification de l’article 2 s’agissant des cas où l’ours responsable du comportement n’aurait pas été identifié avec certitude, afin de limiter le risque de réaliser des conditionnements aversifs sur un ours n’étant pas celui ayant présenté un comportement anormal : "Dans le cas où l’individu n’aurait pas été identifié avec certitude, les opérations de conditionnement aversif son réalisées à proximité du ou des sites où l’animal a présenté un comportement anormal ou dangereux, sur tout individu de gabarit semblable à l’ours visé, et qui présenterait un comportement similaire à celui ayant justifié le déclenchement de l’intervention."

-  Modification de l’article 3 pour rendre cumulatifs les critères permettant de proroger l’autorisation (remplacement de "ou" par "et") : "peut faire l’objet de prorogation en cas de difficulté à mettre en œuvre les mesures et si l’individu continue à manifester un comportement nécessitant la poursuite des opérations".

Protocole :

-  Remplacement de la formule "à partir de nourriture d’origine humaine " par "à partir de nourriture issue des activités humaines" à toutes les occurrences figurant dans le document ;

-  Ajout de la mention "clos" à "bâtiments" : "Accès ou tentative d’accès à des bâtiments clos (granges, cabanes, étables, bergeries) " ;

-  Ajout de l’adverbe "notamment" pour indiquer qu’un comportement de charge par un ours ne peut pas être qualifié d’anormal lorsque l’individu est surpris, quelle que soit son activité : "un ours surpris à courte distance, notamment pendant une phase d’alimentation sur une carcasse ou sur une zone de repos (tanière, couche)" ;

-  Indication que le CNPN est saisi avant la consultation du public s’agissant des projets d’arrêtés relatifs à la capture d’un ours brun

Pièces jointes :

-  Le projet d’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des mesures de conditionnement aversif des ours bruns présentant un comportement anormal ou dangereux peuvent être mises en place par les préfets ;

-  Le protocole « ours présentant un comportement anormal ou dangereux » ;

-  L’avis du CNPN en date du 22 octobre 2025 relatif au projet d’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des mesures de conditionnement aversif des ours bruns présentant un comportement anormal ou dangereux peuvent être mises en place par les préfets.

Merci de préciser, en intitulé de vos observations, votre positionnement sur le texte (FAVORABLE ou DÉFAVORABLE).

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Commentaires

  •  AVIS DÉFAVORABLE , le 29 décembre 2025 à 11h33

    Voici les raisons pour lesquelles je dépose un avis defavorable :

    - Le projet d’arrêté ne fait aucune référence au protocole qu’il est censé appliquer (si ce n’est une rapide occurrence dans ses visas), ce qui interroge sur la valeur juridique et contraignante du protocole.
    - Cet arrêté ne cadre que le volet 2 d’application pratique du protocole, il est indissociable des volets suivants qui peuvent aller jusqu’au tir létal de l’ours concerné.
    - Le “conditionnement aversif” d’un ours consiste à lui tirer des balles en caoutchouc dans l’arrière train en espérant qu’il modifie son comportement ; l’idée derrière la manœuvre est que l’animal associe la douleur ressentie au comportement “anormal” ou “agressif” qu’on lui prête.
    Un ours, à certains moments, peut potentiellement présenter un comportement inhabituel et potentiellement dangereux, surtout envers une personne qui ne sait pas comment réagir face au plantigrade mais les assouplissement prévus par cet arrêté sont tout à fait inacceptables.

    En effet, contrairement à la précédente réglementation, le nouveau projet entend explicitement élargir le conditionnement aversif :
    - aux ourses accompagnées de leurs oursons (femelles suitées)
    - à tout individu au “gabarit semblable à l’ours visé”, qui présenterait “un comportement similaire à proximité des mêmes sites”.
    De plus, il prévoit de se passer de l’avis du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) de même que de celui des associations.
    - Si l’expertise de l’OFB reste un prérequis obligatoire, la consultation optionnelle des “partenaires locaux” (ils ne sont pas précisés) laisse craindre un réel manque d’objectivité et de potentiels abus, a fortiori dans les territoires où l’acceptation sociale est loin d’être acquise.
    - Il vaut mieux sensibiliser davantage la population à la cohabitation avec les ours dans les Pyrénées, communiquer sur les bons gestes à adopter en cas de rencontre inopinée avec les plantigrades, plutôt que de faciliter les mesures d’agression envers les ours, avec un protocole douloureux et traumatisant pour l’animal, et aux résultats tout à fait incertains.
    - Par ailleurs, les qualificatifs “familier” et “agressif” sont sujets à interprétation et risquent d’augmenter le nombre de situations subjectivement considérées comme problématiques. En outre, ils ne permettent en rien d’affirmer avec certitude qu’un ours serait plus dangereux qu’un autre pour la sécurité des personnes. Comme tout animal sauvage, s’il est surpris, un ours peut potentiellement adopter à n’importe quel moment une réaction de défense, et pas seulement lorsqu’il se nourrit ou qu’il est en repos, comme décrit dans le projet d’arrêté.
    Je vous remercie pour la prise en compte de cet avis, bien cordialement

  •  AVIS DEFAVORABLE, le 29 décembre 2025 à 11h29
    Arrêtez cette persecution inutile sur le vivant !
  •  FERUS — OURS BRUN, le 29 décembre 2025 à 11h28

    AVIS FORTEMENT DEFAVORABLE

    ARRETE comportant de trop nombreuses insuffisances

  •  Projet d’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des mesures de conditionnement aversif des ours bruns présentant un comportement anormal ou dangereux peuvent être mises en place par les préfets, le 29 décembre 2025 à 11h27
    Je suis contre cet arrêté. Il faut impérativement apprendre aux usagers de la montagne la conduite à avoir en cas de rencontre avec un ours. Et à chaque cas "problématique", consulter le CSRPN et les associations locales qui sont capables de de savoir si le danger est réel.
  •  Avis défavorable, le 29 décembre 2025 à 11h25
    Ce projet est bien confus et bien léger ! On ne s’occupe que du comportement de l’animal sans se demander ce qui provoque chez lui cette attitude "anormale". Avec un tel décret, il suffira de rendre un ours inquiet donc dangereux, et voilà un bon prétexte pour l’abattre ! Imaginons une ourse avec son ou ses petits qui se sente suivie de trop près par des humains, elle finira par se fâcher et aura une attitude aversive ! N’est-ce pas plutôt vers un comportement approprié de l’homme envers les animaux sauvages qu’il faudrait travailler : comment ne pas prendre de risques et anticiper une rencontre avec un ours ? que faire en cas de situation dangereuse ? J’imagine cependant qu’avant que ce projet n’aboutisse, les préfets vont consulter des organismes spécialisés comme le Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel ou des Institutions environnementales locales.
  •  Ours inhumain., le 29 décembre 2025 à 11h24
    Par définition le comportement animal peut être dangereux vu qu’il n’apprend pas à l’école les comportements sociaux réservés à l’homme. Son école étant la nature il se comporte naturellement et lui réserver un sort en fonction de critères humains revient à considérer que seul l’humain peur vivre sur la planète. Et comme tout animal peut provoquer un risque (même une poule par ses virus) tout devrait disparaître. Je suis donc très défavorable à cette stupidité en cours de construction.
  •  Avis défavorable , le 29 décembre 2025 à 11h19
    Les ours n’ont pas a subir de telles mesures. Ils méritent leurs places comme toutes les autres espèces.
  •  Avis défavorable : Pas plus de facilité pour abattre les ours, le 29 décembre 2025 à 11h18
    Non a l’élargissement des situations entraînant l’abattage des ours.
  •  DÉFAVORABLE, le 29 décembre 2025 à 11h16
    Ces solutions pour faire peur à l’ours ne sont pas acceptables. Prenez avis des association de protection des animaux sauvages.
  •  Avis défavorable pour le projet d’arrêté sur les mesures visant les ours au "comportement anormal", le 29 décembre 2025 à 11h14

    La mise en place d’un tel protocole peut sembler être justifiée mais de trop nombreuses lacunes ou omissions peuvent entraîner des risques pour l’espèce.
    En effet, par rapport au précédent protocole " ours à problèmes ", certains points ont été logiquement enlevés, mais d’autres retirés sans justification :
    - Les mesures de protection concernant les biens exposés à des dégâts ne sont pas précisées. Dans ce cas, de simples mesures de contention des troupeaux (clôtures non électrifiées, ou électrifiées à un fil) sont elles assimilées assimilées à des moyens de protection?
    - Il faut connaître la fréquence des évènements dits "à problème". C’est important pour qualifier le comportement de l’ours. ce n’est plus quantifié mais à la place on trouve un terme flou ( notion de régularité) ce qui ne précise rien.
    - N’importe quel ours surpris à courte distance, même hors phase d’alimentation ou de repos, peut avoir une réaction de défense sans pour autant qu’il s’agisse d’un comportement anormal. Ce cas n’est pas précisé dans le texte.
    - La réunion qui devait obligatoirement réunir les acteurs locaux concernés par la question de l’ours lors de la décision de déclenchement du protocole, devient optionnelle et ne précise pas quels types d’acteurs pour assurer une représentation équilibrée. Il semble que l’avis du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) ne sera plus demandé ni même celui des associations de protection de la nature. qu’en sera-t-il de la légitimité et de l’objectivité de la prise de décision.
    - Le remplacement des ours faisant l’objet d’un retrait n’est plus à l’ordre du jour malgré un état de conservation de l’espèce qui reste très loin d’être favorable.
    - Il est essentiel que le texte fixe de manière plus rigoureuse et objectivable les critères précis et gradués qui justifient le déclenchement d’une opération d’effarouchement, en se basant sur des données éthologiques claires. Car le dispositif repose sur la notion d’ "interactions négatives " ou de "comportement anormal ou dangereux" (Article 2 du projet d’arrêté). c’est très flou et cela peut regrouper des situations très diverses, allant de l’ours qui ne fait que "déranger" à un réel danger pour les biens ou les personnes. Cette imprécision ne permet pas de garantir une application uniforme et proportionnée du conditionnement aversif.
    De plus, le nouveau projet entend explicitement élargir le conditionnement aversif
    aux ourses accompagnées de leurs oursons (femelles suitées) et à tout individu au “gabarit semblable à l’ours visé”, qui présenterait “un comportement similaire à proximité des mêmes sites”. Cela pourrait entrainer des dérives dangereuses.
    - Dans ce texte, il n’y a plus de garde-fou. En leur absence, un tel dispositif mis entre de mauvaises mains peut se traduire par une régulation déguisée. D’autant plus que l’OFB, sur lequel repose à juste titre une partie importante de la décision de déclenchement, est dans une situation où il peut être de plus en plus soumis à des pressions de la part des autorités politiques, voire disparaître purement et simplement comme demandé par certains élus ou groupes politiques.

    En conclusion, je peux dire que plutôt que de faciliter les mesures d’agression envers les ours, avec un protocole douloureux et traumatisant pour l’animal, et aux résultats tout à fait incertains, il vaut mieux sensibiliser davantage la population à la cohabitation avec les ours dans les Pyrénées, communiquer sur les bons gestes à adopter en cas de rencontre inopinée avec les plantigrades et renforcer la mise en place des systèmes de protection des troupeaux.

  •  AVIS DEFAVORABLE, le 29 décembre 2025 à 11h13
    Ce projet laisse trop de place à l ‘arbitraire et à l’interprétation. Ce texte concerne les individus qualifiés soit de trop “familiers”, soit de trop “agressifs” : qui décidera de ces qualifications puisque les instances les plus à mêmes de le faire ne seront pas consultées, à savoir le Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) ainsi que les associations, quant aux partenaires locaux précisé dans l’arrêté ils ne sont pas définis par cet arrêté. L’ours est un animal sauvage et en tant que tel peut avoir des réactions de défense propre à son espèce, il est donc préférable de mieux sensibiliser la population à la cohabitation avec les ours dans les Pyrénées, et communiquer sur les bons gestes à adopter en cas de rencontre inopinée avec ces animaux, plutôt que de faciliter les mesures d’agression envers les ours .
  •  avis défavorable, le 29 décembre 2025 à 11h01
    mieux vaut apprendre aux populations locales à vivre avec l’ours, plutôt que d’élaborer un arrêté qui n’est ni plus ni moins qu’un prétexte de régulation de l’espèce
  •  Opposition au projet d’ arrêté , le 29 décembre 2025 à 10h59
    Un ours est et doit rester un animal sauvage , indépendant . L’ homme doit apprendre à cohabiter vivre avec lui et donc agir en conséquence .
  •  projet d’arrêté Ours, le 29 décembre 2025 à 10h52

    Totalement défavorable à ce projet et en accord avec les conclusions de l’ ASPAS !

    La nature doit reprendre ses droits et l’homme doit réapprendre à respecter la nature dans l’intérêt de sa propre survie !!

  •  projet d’arrêté Ours, le 29 décembre 2025 à 10h50
    Totalement défavorable à ce projet et en accord avec les conclusions de l’ ASPAS ! La nature doit reprendre ses droits et l’homme doit réapprendre à respecter la nature dans l’intérêt de sa propre survie !!
  •  Avis défavorable, le 29 décembre 2025 à 10h49
    C’est aux humains d’instaurer les conditions favorables de vie commune sur un même territoire, de partager le territoire, pas à l’ours d’adapter son caractère. Les comportements dits "anormaux" des animaux naissent généralement du comportement des humains et de leur volonté de domination exhaustive d’un territoire donné. Les comportements dits "anormaux ou à problème" peuvent être générés par un traumatisme causé par l’être humain.
  •  Avis défavorable, le 29 décembre 2025 à 10h49
    Nous devons apprendre à vivre avec la nature, les insectes et les animaux qu’ils soient sauvages ou non qui peuplent cette planète. La solution n’est pas d’exterminer ce qui nous dérange, mais de vivre avec et de trouver une solution, un équilibre. L’éradication de ce qui nous dérange va créer notre perte. Le problème sur terre ne sont pas les animaux ou autres composants de la nature, mais l’homme et son comportement suprémaciste et destructeur.
  •  Avis défavorable, le 29 décembre 2025 à 10h47

    Le projet d’arrêté apparaît très léger, puisqu’il ne fait aucune référence au protocole qu’il est censé appliquer (si ce n’est une rapide occurrence dans ses visas), ce qui interroge en outre sur la valeur juridique et contraignante dudit protocole…

    Par ailleurs, certains assouplissements prévus par cet arrêté sont inacceptables. En effet, contrairement à la précédente réglementation, le nouveau projet entend explicitement élargir le conditionnement aversif :

    aux ourses accompagnées de leurs oursons (femelles suitées) ;
    à tout individu au “gabarit semblable à l’ours visé”, qui présenterait “un comportement similaire à proximité des mêmes sites”.

    De plus, il prévoit de se passer de l’avis du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) de même que de celui des associations. Si l’expertise de l’OFB reste un prérequis obligatoire, la consultation optionnelle des “partenaires locaux” (lesquels précisément, rien ne le précise) laisse craindre un réel manque d’objectivité et de potentiels abus, a fortiori dans les territoires où l’acceptation sociale est loin d’être acquise. Mieux vaut sensibiliser davantage la population à la cohabitation avec les ours dans les Pyrénées, communiquer sur les bons gestes à adopter en cas de rencontre inopinée avec les plantigrades, plutôt que de faciliter les mesures d’agression envers les ours, avec un protocole douloureux et traumatisant pour l’animal, et aux résultats tout à fait incertains…

    Par ailleurs, les qualificatifs “familier” et “agressif” sont sujets à interprétation et risquent d’augmenter le nombre de situations subjectivement considérées comme problématiques. En outre, ils ne permettent en rien d’affirmer avec certitude qu’un ours serait plus dangereux qu’un autre pour la sécurité des personnes. Comme tout animal sauvage, s’il est surpris, un ours peut potentiellement adopter à n’importe quel moment une réaction de défense, et pas seulement lorsqu’il se nourrit ou qu’il est en repos, comme décrit dans le projet d’arrêté.

    Pour toutes ces raisons, le projet d’arrêté comporte trop d’insuffisances pour être accepté en l’état, il ne règlera en rien les problèmes posés par l’ours.

  •  Avis défavorable , le 29 décembre 2025 à 10h47
    Les moyens à privilégier sont la concertation, la sensibilisation et le vivre avec. Je suis défavorable à cette méthode qui vise à diviser et alimenter les discours anti prédateurs essentiels dans l’écosystème dont nous appartenons.
  •  Avis défavorable , le 29 décembre 2025 à 10h46
    Plusieurs recommandations de la CNPN n’ont même pas été prises en compte. Et c’est sans compter le volet sensibilisation de la population qui est totalement oublié.