Plan national d’actions en faveur du Lynx boréal (2022-2026)
Consultation du 05/10/2021 au 27/10/2021 - 2484 contributions
Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, la France consacre un effort particulier à la préservation des espèces les plus menacées présentes sur son territoire.
Pour ces espèces, le ministère de la transition écologique met en place des plans d’actions, qui sont complémentaires au dispositif législatif et réglementaire les protégeant. Ces plans visent à coordonner les actions de sauvegarde des espèces végétales et animales les plus vulnérables pour lesquelles la France a une responsabilité patrimoniale.
C’est le cas du Lynx boréal (Lynx lynx) dont l’aire de présence en France présente des situations contrastées suivant les massifs : la population du massif des Vosges a décliné de façon dramatique, celle du Jura est stable et celle des Alpes peine à progresser.
Le Lynx boréal est le plus grand félin sauvage présent en Europe. Il est l’un des trois grands carnivores présents en France métropolitaine avec l’Ours brun (Usus arctos) et le Loup gris (Canis lupus).
Cette espèce protégée au niveau international (Convention de Berne, Directive Habitat, Faune, Flore) comme au niveau national (Arrêté ministériel du 27 avril 2007), est classée « en danger » (EN) sur la liste rouge française de l’Union Internationale de Conservation de la Nature (UICN).
L’impact des collisions routières, des destructions illégales, le manque de connexion entre les populations ainsi que le manque d’acceptation constituent des menaces pour la conservation à long terme de l’espèce.
Ce plan d’actions détermine les actions à mettre en œuvre en France afin de rétablir l’espèce dans un bon état de conservation sur l’ensemble de son aire de présence actuelle et les nouveaux espaces de colonisation spontanée. Pour cela, 14 objectifs ont été définis, répartis en 4 axes d’intervention :
1. Amélioration des conditions de coexistence avec les activités humaines
2. Réduction des menaces sur la viabilité de l’espèce et suppression des freins à son expansion
3. Communication, sensibilisation et valorisation
4. Animation du PNA
Ce document a été élaboré avec l’ensemble des partenaires concernés par l’espèce, et sous la coordination de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) Bourgogne-Franche-Comté appuyée de l’Office Français pour la Biodiversité (OFB).
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a donné un avis favorable le 06 juillet 2021 sur ce plan national d’actions en y apportant des recommandations.
La prise en compte de l’avis du public et des recommandations du CNPN sera réalisée à l’issue de la consultation.
Le projet de plan national d’actions (version complète), la plaquette synthétique de présentation, et l’avis du CNPN sont téléchargeables ci-dessous.
En application du dernier alinéa du II de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.
La consultation est ouverte du 5 octobre au 27 octobre 2021.
La synthèse de la consultation est disponible ci-dessous.
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Commentaires
Ce plan est plus qu’insuffisant au regard des difficultés rencontrées par le lynx dans les forêts françaises et à la limite malhonnête.
Tout d’abord le financement des actions de terrain est ridiculement bas comparativement aux sommes allouées à la communication en vue d’améliorer l’acceptation sociale du prédateur, qui n’est pas la seule priorité. Ensuite il est anormal de privilégier autant les chasseurs dans ce plan : ils font figure de "collaborateurs principaux" alors que jusqu’à présent ils se sont surtout occupés d’éradiquer toute concurrence sur le gibier. Pour un plan digne de ce nom il faut convoquer des naturalistes et des éthologues qui procèderont à des études scientifiques rigoureuses.
Sur la présentation de l’espèce, il est regrettable de ne pas évoquer les 78 jeunes lynx orphelins trouvés de 1989 à 2021, phénomène révélateur de la surmortalité des adultes dûe à la destruction illégale des adultes et notamment les femelles.
De même, ce plan sous-estime l’impact des collisions routières et des tirs non létaux qui entraînent des handicaps qui à leur tout vont modifier les comportements de certains lynx qui s’attaqueront plus facilement à des animaux domestiques.
On n’évoque pas non plus la responsabilité de l’agrainage de sangliers multipliant et fixant leur population dans les causes de sur-prédation ponctuelle lorsque le lynx est contraint d’abandonner une proie face à une harde de sangliers.
Quant à l’acceptation de l’espèce, ce plan présente la population favorable aux grands prédateurs et particulièrement au lynx, comme majoritairement urbaine et "bobo". C’est une insulte gratuite qui ne fait pas avancer l’étude du lynx ni la protection de la biodiversité. D’ailleurs dans plusieurs consultations portant sur des relâchers de lynx, jusqu’à 87% des personnes s’exprimant étaient des locaux très majoritairement favorables au lynx (90%).
Sur les actions prévues :
– Le plan n’envisage pas le remplacement des lynx braconnés, ce qui dès le départ, biaise toute étude scientifique.
– D’ailleurs il n’est aucunement question de procéder à une étude réelle et actualisée sur le dérangement de l’espèce à cause de la chasse (9 mois par an) et des autres activités de plein air, de l’impact du développement de l’activité de photo nature, des manipulations de proies et des dérangements sur zones refuge.
– Ensuite on prévoit un suivi de l’espèce exclusivement par l’aire de présence. Cela donne une image incomplète et biaisée du statut de conservation de l’espèce. Avec ce type de suivi -non scientifique- on n’avait pas décelé la disparition du lynx dans les Vosges en 2010. Il faut donc faut dénombrer précisément les individus.
– La majorité des moyens sont placés sur le financement d’une étude sociologique menée par la Fédération des Chasseurs -alors qu’ils sont à l’origine de la disparition du lynx- sur le financement d’un établissement public (CEREMA) pour des études non prioritaires comme la modélisation pour des aménagements sur grandes infrastructures -beaucoup de blabla pour peu de résultats- ou sur des financements pour des "réunions" visant à faire intervenir dans le processus de décision des personnes ou organismes non qualifiés ! Ce n’est plus un plan pour le lynx mais un plan de réinsertion pour d’éminents "spécialistes" en rien du tout.
– A côté de ces dépenses inutiles, aucun financement n’est explicitement prévu pour la prise en charge (capture, soins, relâcher) des individus blessés. On parle pourtant d’un plan pour la sauvegarde du lynx !
Enfin, cette consultation met l’accent sur l’attitude non équitable de l’Etat :
– En premier lieu, il met le Centre Athénas à l’écart du pilotage de l’action "prise en charge de lynx en difficulté". On remet en cause son expertise pour pouvoir librement redéfinir les critères de prise en charge. On l’exclut aussi des opérations de suivi de l’espèce alors que le Centre Athénas est le seul à pratiquer le suivi GPS de l’espèce en France depuis de nombreuses années (à comparer avec le prétendu suivi par aire de présence prôné par les chasseurs et qui a démontré son inutilité). Enfin on cherche à mettre à l’écart le Centre Athénas du suivi génétique du lynx alors qu’il y travaille depuis 2016.
– L’Etat donne une place surdimensionnée aux chasseurs tant sur le plan des financements que du pilotage des actions, alors qu’aucune suite n’est donnée aux demandes associatives (SFEPM notamment) de participer au pilotage d’actions, excepté pour la communication !
– On peut clairement parler de "fautes de gouvernance" puisque de nombreuses décisions ont été prises hors du Comité de pilotage.
Il est grand temps de constater que les chasseurs n’ont aucune légitimité à piloter des opérations de réintroduction d’animaux qu’ils se sont évertués à exterminer et qu’ils continuent de braconner. Avec un effondrement de près de 60%, la biodiversité est en danger. Faisons place aux véritables spécialistes de la nature, ceux qui ne font pas de l’élevage d’animaux à tirer, mais au contraire tentent de préserver un équilibre nécessaire, les naturalistes, les éthologues, les organismes de sauvetage de la faune sauvage.
- poursuites sévères envers les braconniers, voire la société dont ils dépendent s’ils ne sont pas identifiés formellement.
- l’état doit mettre les moyens humains et financiers suffisants pour agir favorablement et durablement sur la survie de chaque lynx, quel que soit l’endroit où il se trouve.
- toutes les recommandations du PNA doivent être mises en œuvre, sans exception !
- en attendant l’acceptation par toutes les parties, la protection du lynx doit être assurée pour tenter de conserver un minimum d’individus et conforter le brassage génétique.
- même si le lynx n’intervient que très peu dans les attaques d’animaux d’élevage, l’accompagnement des bergers, fermiers, doit être mise en avant, ainsi qu’une meilleure connaissance des prédateurs et de leur façon de vivre. C’est en connaissant un animal que l’on peut contourner les problèmes qu’il peut poser, et non en le chassant bêtement et indistinctement.
- tous les animaux ont leur utilité pour réguler la nature, les invasions, favoriser le brassage génétique, éliminer les malades, faibles… sauf un : l’homme, qui s’est tellement éloigné de son milieu qu’il dérègle celui-ci systématiquement à chaque action ! Avec l’excuse de profits, enrichissement, propriété, traditions moyennageuses… Il suffit de regarder droit dans les yeux un animal, quel qu’il soit, pour sentir tout le bien que la nature peut nous offrir en compensation de notre vie humaine décalée ;-)
Oui au PNA mais il faut tenir compte de la réalité :
- par rapport aux collisions routières ,aux tirs et au braconnage : un certains nombre de lynx sont blessés, peuvent rester handicapés.
- par rapport aux jeunes lynx orphelins( victimes indirectes des actes cites avant) révélateurs d’une surmortalité des femelles adultes.
ces animaux diminués ne peuvent avoir de vie normale perdent une partie de leur aptitudes et pour survivre deviennent prédateurs d’animaux domestiques….
et travailler avec tout le monde :
on on ne voit pas beaucoup les associations qui travaillent à la sauvegarde du lynx dans la présentation:ils connaissent bien le problème de la survie des lynx dans la région est.
On voit surtout les associations de chasseurs est ce normal?
il faut étudier le dérangement réels des espèces liées à l’activité humaine : chasse, photo activité de plein air afin d’assurer une réelle tranquillité des animaux dans leur cadre de vie, à nous de l’assurer.
financierement il faut assurer de bons moyens en remplaçant les ’lynx braconnés et aider financièrement les associations qui se battent pour assurer la survie (et les remettre en état ) des lynx malgré tous les pièges que rencontrent ces magnifiques animaux,
c’est le moins que l’espèce humaine puisse faire, arrêtons d’être poltron !
Dans la mesure où vous souhaitez favoriser la réimplantation de ce mammifère, il conviendrait d’être logique dans l’ensemble de vos actes.
Il convient d’interdire aux chasseurs de circuler dans les zones de vie du lynx. Cet animal a besoin de calme, de silence.
Quelle que soit l’activité humaine, elle est incompatible avec la vie animale.
Il faut protéger l’habitat du lynx, mais aussi la flore et la faune dans son ensemble, beaucoup plus drastiquement que ce qui est fait aujourd’hui. Les proies du lynx ont à peu près toutes disparu, ou peu s’en faut. La population d’environ 150 lynx est devenue ridiculement basse. Le braconnage, la chasse, la circulation des véhicules, l’absence de " bio diversité " ( se dit "nature" en français) font de cet animal comme TOUS les autres, un condamné.
Vos "mesurettes" bercent la population et vous même dans une illusion, un aveuglement généralisé.
- Il faut stopper l’expansion humaine dans son ensemble.
- laisser la nature se régénérer seule, sans notre intervention.
Et au moins interdire aux chasseurs toute interaction avec cet animal, même dans l’hypothèse où il décimerait les troupeaux de moutons pour se nourrir.
J’émets un avis réservé sur ce projet car - si un PNA est bien sûr indispensable - les méthodes d’évaluation et de protection choisies ne répondent pas à des critères d’objectivité scientifique et d’efficacité suffisants.
- L’ensemble, à la fois du projet, de son élaboration et de la consultation, dénote un manque d’impartialité et de respect pour les structures ayant des compétences scientifiques et ayant tout fait pour oeuvrer au mieux pour ce PNA.
- Les recommandations du CNPN auraient dû être scrupuleusement suivies, ce qui n’est pas le cas. Or il n’a donné un avis favorable qu’à conditions que ses recommandations soient appliquées au projet.
- Le texte présenté ne correspond pas à la dernière version présentée au COPIL.
- Les avis des associations qui oeuvrent de manière désintéressée et compétente à la protection du lynx auraient dû être suivis en priorité.
- Le Centre Athénas est mis à l’écart malgré sa compétence (lynx en difficulté, suivi GPS, suivi génétique…).
- La compétence de la SFEPM n’est pas valorisée.
- Par contre, alors que la priorité du ministère devrait être - selon la vocation et le but fondamental d’un tel plan - la protection de l’environnement et en particulier des espèces menacées, le projet fait la part belle aux souhaits, aux appréciations et à la mainmise du milieu de la chasse et des opposants au lynx, dont le point de vue est subjectif, intéressé et bien moins compétent.
Les imprécisions du texte laissent à ces opposants des marges non négligeables pour oeuvrer en défaveur du lynx.
Le milieu de la chasse est ainsi abusivement mis au centre du dispositif malgré sa non-compétence.
- Le suivi envisagé n’est pas assez fiable, objectif et précis (localisé) pour une espèce en tel danger que le lynx.
- Les objectifs de conservation ne sont pas assez précis pour être crédibles.
Il devrait de plus y avoir des moyens précis et fiables pour les atteindre.
- Les tirs de régulation doivent être explicitement prohibés.
- Les mesures pour éviter et sanctionner les braconnages de lynx ne bénéficient pas de moyens suffisants, crédibles.
De plus les remplacements en cas de braconnage ne sont pas envisagés.
Cela donne au projet un air plus velléitaire que sérieux et volontaire.
- Aucune introduction de femelle n’est envisagée dans les Vosges alors qu’il s’agit d’un point prioritaire pour ce massif.
- Les réintroductions doivent se faire exclusivement sur des bases scientifiques, et non pas en attendant vainement un accord des opposants, et de manière bien plus réactive.
- Les mesures pour éviter les collisions routières, indispensables à mettre en oeuvre de manière efficace, ne bénéficient pas d’une organisation assez fiable.
- La question des lynx orphelins, et a fortiori les moyens pour y remédier, ne sont pas envisagés.
- La question de la perturbation et des mesures ad hoc, n’est pas abordée de manière suffisamment sérieuse pour la limiter drastiquement et y remédier.
- L’objectif de connaissance des petites proies du lynx doit être nettement précisé, et cela dans le but de faciliter son acceptation.
- Pour une meilleure acceptation, un accompagnement des éleveurs doit être mieux envisagé, de manière a priori bienveillante mais ne laissant aucune place aux abus (éleveurs tirant au maximum profit des subvention sans jouer le jeu de la prévention, comme c’est hélas le cas au sujet du loup et de l’ours).
- L’impact négatif, sur le comportement de certains lynx, des handicaps dus aux blessures (collisions ou braconnage) ou de la concurrence des sangliers (favorisés par les chasseurs) doit être envisagé plus sérieusement.
- Des mesures pour faire connaître l’impact positif du lynx seraient souhaitables.
- Les moyens financiers et humains sont insuffisants et même pas encore assurés.
- Des financements sont envisagés pour des actions non objectives (études faites par la FNC), des réunions de personnes non qualifiées, et des actions non prioritaires.
Par contre, le soin des animaux blessés par le centre Athénas ne bénéficie pas d’aide financière.
- Il figure, dans ce texte qui devrait être rigoureux, des jugements infondés et déplacés tout droit sortis de la pseudo rhétorique des campagnes publicitaires de la FNC, lesquelles présentent abusivement les ruraux comme des pro-chasse et les défendeurs de l’environnement comme des citadins-écolos-bobos-incompétents (ce qui ne tient pas un instant face aux études un tant soit peu sérieuses).