Consultation du public sur l’arrêté relatif au programme d’action national "Nitrates" révisé
Consultation du 25/07/2022 au 05/09/2022 - 163 contributions
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Commentaires
Les Membres du Bureau de la Chambre d’agriculture de la Vienne, consultés par voie dématérialisée du 8 au 10 août 2022, sous la présidence de Philippe TABARIN,
Délibérant conformément aux dispositions législatives et règlementaires, constatant que le quorum est atteint,
Vu l’arrêté révisant l’arrêté interministériel définissant le programme d’actions national, « arrêté PAN 7 »,
Vu la consultation du public par voie électronique du 25 juillet au 5 septembre 2022 sur le site : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/consultation-du-public-sur-l-arrete-relatif-au-a2694.html?id_rubrique=2,
Considérant l’impact de ces différentes mesures sur les filières animales et le risque de voir l’abandon de l’élevage (perte 12% UGB en 10 ans en Nouvelle-Aquitaine – RA 2020).
Considérant l’alourdissement et la complexification des mesures du programme d’actions,
Il est proposé la contribution de la Chambre d’agriculture de la Vienne ci-dessous dans le cadre de la consultation publique :
La Chambre d’agriculture de la Vienne attire l’attention sur la nécessité de :
• ne pas alourdir le dispositif pour les exploitations d’élevage sous peine de risquer d’accélérer l’abandon de l’élevage dans nos secteurs déjà très touchés (perte de 10% d’UGB en 10 ans dans la Vienne – RA 2020),
• ne pas complexifier ce dispositif qui doit rester lisible et applicable pour les exploitants concernés,
• simplifier la réglementation pour permettre une réelle appropriation des enjeux relatifs à la qualité de l’eau et remettre l’agronomie au centre du programme d’actions nitrates,
Par ailleurs, la prise en compte du besoin d’adéquation des mesures au contexte local par la mise en place du dispositif de flexibilité agro-météorologique est un point positif de ce projet mais la CA 86 relève sa non-opérationnalité et l’absence d’une vision globale du dispositif car les modalités régionales ne sont pas précisées dans le projet d’arrêté soumis à consultation.
Un autre point important est l’intégration de démarches expérimentales dans les programmes d’actions. La CA 86 demande de pouvoir inscrire le droit à l’expérimentation au sein du programme d’actions, comme souligné par le rapport CGAEER-CGEDD de novembre 2020.
Les réflexions amenées dans le cadre de la révision du 7ème programme d’action doivent pouvoir être testées au-delà de sa mise en application.
Aussi, les principales revendications portent sur :
• le manque de prise en compte de l’agronomie dans la réflexion règlementaire (impossibilité de fertilisation minérale du colza après le 1er septembre alors que la vigueur automnale des plantes est primordiale dans la lutte contre les ravageurs, des mesures réglementaires qui vont à l’encontre de la conduite des parcelles en agriculture de conservation…) ;
• le risque d’accroitre les difficultés de mise en œuvre des mesures de ce programme d’action par les agriculteurs du fait de la complexification majeure de certaines mesures (périodes d’épandage par exemple) ;
• la nécessité d’avoir une plus grande subsidiarité régionale sur des mesures du programme d’action pour s’adapter aux contextes pédoclimatiques locaux ;
• le besoin d’articulation et de cohérence entre les politiques relatives aux enjeux environnementaux à l’échelle de l’exploitation agricole (qualité de l’eau, qualité de l’air, efficacité et innocuité des matières fertilisantes, régimes des installations classées, etc) ;
• la difficulté posée par l’augmentation des périodes d’interdiction d’épandage des effluents sur couverts intermédiaires, ce qui risque de rendre difficile voire impossible la gestion des effluents de type lisiers certaines années ;
• l’interdiction d’implanter des couverts intermédiaires en légumineuses pures, alors que ces couverts peuvent présenter un réel intérêt, agronomique et environnemental, dans certaines situations.
Délibéré et approuvé à l’unanimité des voix exprimées.
Sur la forme et sur le fond, cette proposition ne va pas du tout dans le sens de la simplification administrative appelée par tous les français en général et par les agriculteurs en particulier !
En complexifiant tout, on en vient à faire faire des non-sens agronomiques, surtout dans le contexte de changement climatique que le secteur agricole subit de plein fouet. Un comble alors que l’on nous parle de résilience à tout va !
En complexifiant tout, on en vient à démotiver les agriculteurs surtout à rebuter les jeunes qui seraient prêts à se lancer ; un comble alors que l’on nous parle d’autonomie alimentaire de la France en permanence !
En complexifiant tout sans imposer la réciprocité dans les normes d’importation, on en vient à favoriser l’entrée de produits alimentaires cultivés avec des méthodes interdites à nos propres agriculteurs ; un comble alors que l’on nous parle de production locale et durable à tout va !
Dans les détails :
→ Pas de durcissement ou de complexification du calendrier d’épandage, et tenir compte du changement climatique et de l’agronomie (notamment pour le colza et les prairies)
→ L’introduction des nouveaux plafonds ne prend pas en compte le changement climatique, l’agronomie et la capacité de stockage des effluents.
Les textes écris ( qui devrait l’être au crayon de papier et à la gomme pour qu’il soient moins longs , plus compréhensibles et mieux appliqués) ont un impact de ces différentes mesures sur les filières animales et le risque de voir l’abandon de l’élevage (qui permet pourtant d’éviter les feux source de pollution non contrôlable ! (perte 12% UGB en 10 ans en Nouvelle-Aquitaine – RA 2020).
l’alourdissement et la complexification des mesures du programme d’actions (par exemple : - calendrier illisible- proposer des logigrammes décisionnels ou des calendriers de culture).
- la typologie des fertilisants azotés organiques a été modifiée.
Le dispositif ainsi révisé s’avère éminemment complexe à comprendre et difficile à mettre en œuvre par les exploitants agricoles.( n’oubliez pas que les agriculteurs sont arriérés et un peu simple,ils ont du mal à comprendre d’ailleurs il votent FN)
l’intégration de l’impact agro-pédo-climatique (avec l’introduction du dispositif de flexibilité agro-météo) et la révision des périodes d’interdiction d’épandage sont des points positifs mais regrette une non opérationnalité du dispositif de flexibilité agro-météorologique (modalités régionales non précisées dans le projet d’arrêté soumis à consultation)
Demande une simplification de la réglementation pour permettre une réelle appropriation des enjeux relatifs à la qualité de l’eau et remettre l’agronomie au centre du programme d’actions nitrates.
Intégration de démarches expérimentales
les travaux menés dans le cadre des démarches expérimentales par le GT CORENA s’y référant sont importants, tout en insistant sur la nécessaire souplesse portée par le cadrage national pour permettre à des démarches collectives d’expérimenter et ainsi de faire évoluer les futurs programmes d’actions. Il est nécessaire de pouvoir inscrire ce droit à l’expérimentation au sein du programme d’actions, comme souligné par le rapport CGAEER-CGEDD de novembre 2020.
Les réflexions amenées dans le cadre de la révision du 7ème programme d’action doivent pouvoir être testées au-delà de sa mise en application (par exemple sur la question des apports après le 1er septembre sur colza comme levier pour limiter les apports d’insecticides, sur l’agriculture de conservation ou encore sur des mesures de renforcement ZAR, etc).
Aussi, les principaux points d’alerte portent sur :
₋ le manque de prise en compte de l’agronomie dans la réflexion règlementaire (point sur la possibilité de fertiliser sur colza après le 1er septembre, point sur l’agriculture de conservation, et la possibilité d’avoir un volet développement au sein du programme d’action nitrates) ;
- les difficultés de mise en œuvre des mesures de ce programme d’action par les agriculteurs (complexification majeure de la mesure relative aux périodes d’épandage, développement des indicateurs) ;
₋ la nécessité d’avoir une plus grande subsidiarité régionale sur des mesures du programme d’action (concernant la prise en compte des contextes pédoclimatiques et le souhait d’avoir une réponse régionale sur la question des argiles, l’adaptation des mesures vis-à-vis de pratiques agronomiques vertueuses qui se développent, avec le cas de l’agriculture de conservation) ;
₋ le besoin d’articulation et de cohérence entre les politiques relatives aux enjeux environnementaux de l’exploitation agricole (qualité de l’eau, qualité de l’air, efficacité et innocuité des matières fertilisantes, régimes des installations classées, etc).
- les périodes d’interdiction d’épandage des effluents sur couverts intermédiaires
la fenêtre d’épandage se restreint ce qui rend difficile voir impossible la gestion des lisiers dans le sud ouest
- interdiction d’implanter des couverts intermédiaires en légumineuses pures.
couverts de légumineuses fréquemment mis en place dans le Sud-Ouest, entre deux maïs par exemple.
- la question du taux harmonisé des sols à très forte teneur en argile
l’impasse technique provoquée par l’harmonisation du seuil d’exemption de couverture des sols à très forte teneur en argile (à 37%), d’où l’importance de la subsidiarité territoriale sur ces questions relatives aux caractéristiques pédologiques ou encore climatiques.
Argumentaires sur les principaux points remontés.
Taux harmonisé pour le taux à très forte teneur en argile
La proposition d’un taux harmonisé de sol à très forte teneur en argile à 37% impacte l’exemption possible de couverture des sols en interculture longue. Cela implique un travail du sol à l’automne qu’il n’est pas possible de réaliser pour des sols à comportement argileux (avec des taux d’argile qui commence à 25%) comme l’expose cet argumentaire.
C’est la définition des sols à comportement argileux qu’il est nécessaire de prendre en compte pour déterminer les périodes propices au travail profond du sol
Le seul taux d’argile ne suffit pas à expliquer la nécessité de travail précoce du sol. Il s’agit d’une combinaison entre le taux d’argile, l’état de ressuyage des sols et les conditions climatiques.
C’est donc bien le comportement du sol (et non le triangle des textures) qui guide le travail du sol réalisé par l’agriculteur et qui induit les périodes propices de travail du sol profond.
Un recours à la dérogation qui tend à se réduire,
Dans la région Nouvelle-Aquitaine, les agriculteurs concernés par des sols à comportement argileux, ne sollicitent généralement cette dérogation que pour les ilots en intercultures longues (rotation blé-tournesol par exemple) et lorsqu’un travail du sol profond par labour est envisagé. En outre, les tendances que nous observons aujourd’hui en faveur de l’allongement des rotations (et donc d’une réduction de la proportion de sols non couverts l’hiver) mais aussi de la réduction du travail du sol (recours au labour moins fréquent), font que la fréquence du recours à cette dérogation se réduit à l’échelle d’une exploitation agricole.
Mais une impasse technico-agronomique qui se dessine
La problématique technique liée à l’obligation de semer des CIE en interculture longue est donc de pouvoir réaliser le travail profond à l’automne dans de bonnes conditions tout en implantant une CIE qui aura un développement significatif.
Cette évolution a une forte incidence dans les territoires où la dérogation est mise en œuvre
Les périodes d’interdiction d’épandage des effluents sur couverts intermédiaires
Le précédent PAN permettait l’épandage d’effluents sur couverts intermédiaires, exportés ou non, sous réserve d’intervenir dans la période entre 15 j avant le semis et 30j avant la récolte ou destruction du couvert. Cette possibilité est fondamentale pour les éleveurs ayant du lisier à gérer et une part importante en maïs ou cultures de printemps dans leur assolement.
L’actuel projet du PAN interdit les épandages sur cultures intermédiaires exportées ou non, du 15 octobre au 31 janvier pour les lisiers et du 15 novembre au 15 janvier pour les fumiers.
Pour les éleveurs qui avaient, lors de la mise aux normes, dimensionné leurs ouvrages de stockages en tenant compte de cette période d’épandage hivernale, cette interdiction remettrait en cause l’organisation des épandages. Cela pourrait signifier imposer des autonomies d’une année de stockage et concentrer ces travaux sur une période restreinte de l’année avec des effets préjudiciables au respect des bonnes conditions de réalisation sur le plan technique et sanitaire.
Nous demandons que les épandages d’effluents sur couverts intermédiaires exportés ou non, soient possibles, à l’instar du PAN actuel.
Impossibilité d’épandage sur couvert devant cultures de printemps introduite dans le PAN 7 et contradiction entre certaines mesures du PAN7
PAN 6/PAR 6 : possibilité d’épandage sous conditions de plafonds (cases jaunes).
PAN 7 : interdiction d’épandage à partir du 15 octobre.
Le PAN 7 supprime donc 4 mois de possibilité d’épandage de type II sur couvert (3 mois 1/2 hors zone ouest).
En NA, dans le cas de la rotation maïs grain/dérobée longue/maïs grain, il y a une contradiction dans le PAN 7 :
- Mesure 1 : il est autorisé d’épandre sur le CIE 70 kg de N dispo/ha
- Mesure 3 : il est autorisé d’épandre sur le CIE, jusqu’à 100 kg de N eff/ha voire plus si défini dans le GREN
Mais
- Mesure 1 : il est interdit d’épandre sur le CIE du 15 octobre au 31 janvier /15 février (cas n° 3 du tableau A) Il y a une incompatibilité technique dans le cas du maïs grain qui est récolté en octobre/novembre : le CIE sera implanté dans la période d’interdiction d’épandage.
Interdiction d’implanter des couverts intermédiaires en légumineuses pures
Les couverts de légumineuses, sont très fréquemment mis en place dans le Sud-Ouest, entre deux maïs. En effet, sur tout le Sud Adour, dans des conditions d’implantations tardives imposées par les dates de récolte du maïs, c’est le type de couvert qui présente les meilleurs taux de production de biomasse. Contrairement aux autres types de couverts, ils présentent fréquemment des taux de production de biomasse dépassant les 3 t MS/ha ce qui leur permet malgré tout, d’assurer une immobilisation de l’azote du sol conséquente. Les fortes restitutions en azote permettent de limiter la fertilisation minérale avec un impact économique qui risque de s’accentuer et un impact environnemental non négligeable sur le bilan Carbone. Ces couverts sont en outre faciles à détruire mécaniquement et ont généré des investissements dans des outils adaptés.
Cette évolution risque engendrer le retour au mulching plutôt qu’à l’implantation de couverts intermédiaires.
Nécessité que la possibilité d’implanter des couverts de légumineuses pures soit maintenue.
En tant que futur agriculteur, je suis défavorable aux règles concernant la directive nitrates en consultation en l’état et je demande un non changement du calendrier des interdictions d’épandage pour permettre son appropriation par les agriculteurs. Dans le cas présent, sa lecture devient très complexe avec des sous catégories c’est impossible de se retrouver. La réduction des périodes d’épandage devient difficile pour réaliser mon travail et lors d’une météo capricieuse cela deviendra difficile. Quelques exemples de difficultés :
1. Nouvelle classification des fertilisants, avec création de sous catégories (fertilisants de type 0, type Ia, type Ib) et de règles de classification des autres fertilisants selon plusieurs indicateurs (C/N, Nmin/Ntot, ISMO).
2.Remplacement des cultures dérobées et des CIPAN par de nouvelles notions :couverts végétaux d’interculture exportés et couverts végétaux d’interculture non exportés.
3. Ajout d’une définition de l’azote potentiellement libéré jusqu’en sortie hiver.
4.Complexification du tableau du calendrier d’épandage des différents fertilisants azotés en zone vulnérable (passage de 36 cases à 51 cases).
Aussi, je demande davantage de souplesse dans le calendrier des interdictions d’épandage pour tenir compte du changement climatique et de l’agronomie, notamment pour le colza de 30 kg N/ha entre le 1/9 et le 31/10 et les prairies.
Bonjour
Je suis défavorable aux règles concernant la directive nitrates en consultation en l’état . voici pourquoi et ce que je demande
mon exploitation située dans l’Aisne est liée à mon méthaniseur. Je dois assurer l’alimentation « agronomique » de mes plantes ET développer des plantes pour nourrir le méthaniseur. Cela implique des apports assez tardifs après ensilage de cultures dérobées donc APRES le 15 octobre. Notamment pour les écumes de sucrerie (que je réceptionne à partir du 1er octobre) pour garder toutes leurs qualités agronomiques.
Changer toutes les dates rendrait impossible les épandages…(et très compliqué pour les entreprises d’intervenir dans des délais trop courts)
A cela s’ajoute les contraintes climatiques incontrôlables…
Il parait impossible d’imposer autant de contraintes, parfois arbitraires et infondées…le seul résultat sera des impasses d’apports appauvrissant les sols sur le long terme et diminuant le rendement…(et donc l’aliment final)
Pour qu’un colza se développe bien (et donc soit résistant aux insectes pour éviter les produits phytopharmaceutiques = autre norme qui vient se superposer) il lui faut un minimum d’azote au pied, ce que ces normes interdiraient…
Enfin, face à tout cela, il faut éviter les surtranspositions de normes/catégories. Les cahiers d’épandages sont déjà trop lourds et deviendraient inapplicables…
Encore une fois et toujours, laissez faire le bon sens paysan. Nous nourrissons la terre et les plantes pour vous nourrir…Nous n’avons pas les moyens d’acheter et d’épandre des produits sans ce que cela soit le plus adapté possible aux besoins réels de la Nature.
Nous déplorons que le texte engendre
un impact de ces différentes mesures sur les filières animales et le risque de voir l’abandon de l’élevage (perte 12% UGB en 10 ans en Nouvelle-Aquitaine – RA 2020).
l’alourdissement et la complexification des mesures du programme d’actions (par exemple : - calendrier illisible- proposer des logigrammes décisionnels ou des calendriers de culture).
- la typologie des fertilisants azotés organiques a été modifiée.
Le dispositif ainsi révisé s’avère éminemment complexe à comprendre et difficile à mettre en œuvre par les exploitants agricoles.
l’intégration de l’impact agro-pédo-climatique (avec l’introduction du dispositif de flexibilité agro-météo) et la révision des périodes d’interdiction d’épandage sont des points positifs mais regrette une non opérationnalité du dispositif de flexibilité agro-météorologique (modalités régionales non précisées dans le projet d’arrêté soumis à consultation)
Demande une simplification de la réglementation pour permettre une réelle appropriation des enjeux relatifs à la qualité de l’eau et remettre l’agronomie au centre du programme d’actions nitrates.
Intégration de démarches expérimentales
les travaux menés dans le cadre des démarches expérimentales par le GT CORENA s’y référant sont importants, tout en insistant sur la nécessaire souplesse portée par le cadrage national pour permettre à des démarches collectives d’expérimenter et ainsi de faire évoluer les futurs programmes d’actions. Il est nécessaire de pouvoir inscrire ce droit à l’expérimentation au sein du programme d’actions, comme souligné par le rapport CGAEER-CGEDD de novembre 2020.
Les réflexions amenées dans le cadre de la révision du 7ème programme d’action doivent pouvoir être testées au-delà de sa mise en application (par exemple sur la question des apports après le 1er septembre sur colza comme levier pour limiter les apports d’insecticides, sur l’agriculture de conservation ou encore sur des mesures de renforcement ZAR, etc).
Aussi, les principaux points d’alerte portent sur :
₋ le manque de prise en compte de l’agronomie dans la réflexion règlementaire (point sur la possibilité de fertiliser sur colza après le 1er septembre, point sur l’agriculture de conservation, et la possibilité d’avoir un volet développement au sein du programme d’action nitrates) ;
- les difficultés de mise en œuvre des mesures de ce programme d’action par les agriculteurs (complexification majeure de la mesure relative aux périodes d’épandage, développement des indicateurs) ;
₋ la nécessité d’avoir une plus grande subsidiarité régionale sur des mesures du programme d’action (concernant la prise en compte des contextes pédoclimatiques et le souhait d’avoir une réponse régionale sur la question des argiles, l’adaptation des mesures vis-à-vis de pratiques agronomiques vertueuses qui se développent, avec le cas de l’agriculture de conservation) ;
₋ le besoin d’articulation et de cohérence entre les politiques relatives aux enjeux environnementaux de l’exploitation agricole (qualité de l’eau, qualité de l’air, efficacité et innocuité des matières fertilisantes, régimes des installations classées, etc).
- les périodes d’interdiction d’épandage des effluents sur couverts intermédiaires
la fenêtre d’épandage se restreint ce qui rend difficile voir impossible la gestion des lisiers dans le sud ouest
- interdiction d’implanter des couverts intermédiaires en légumineuses pures.
couverts de légumineuses fréquemment mis en place dans le Sud-Ouest, entre deux maïs par exemple.
- la question du taux harmonisé des sols à très forte teneur en argile
l’impasse technique provoquée par l’harmonisation du seuil d’exemption de couverture des sols à très forte teneur en argile (à 37%), d’où l’importance de la subsidiarité territoriale sur ces questions relatives aux caractéristiques pédologiques ou encore climatiques.
Argumentaires sur les principaux points remontés.
Taux harmonisé pour le taux à très forte teneur en argile
La proposition d’un taux harmonisé de sol à très forte teneur en argile à 37% impacte l’exemption possible de couverture des sols en interculture longue. Cela implique un travail du sol à l’automne qu’il n’est pas possible de réaliser pour des sols à comportement argileux (avec des taux d’argile qui commence à 25%) comme l’expose cet argumentaire.
C’est la définition des sols à comportement argileux qu’il est nécessaire de prendre en compte pour déterminer les périodes propices au travail profond du sol
Le seul taux d’argile ne suffit pas à expliquer la nécessité de travail précoce du sol. Il s’agit d’une combinaison entre le taux d’argile, l’état de ressuyage des sols et les conditions climatiques.
C’est donc bien le comportement du sol (et non le triangle des textures) qui guide le travail du sol réalisé par l’agriculteur et qui induit les périodes propices de travail du sol profond.
Un recours à la dérogation qui tend à se réduire,
Dans la région Nouvelle-Aquitaine, les agriculteurs concernés par des sols à comportement argileux, ne sollicitent généralement cette dérogation que pour les ilots en intercultures longues (rotation blé-tournesol par exemple) et lorsqu’un travail du sol profond par labour est envisagé. En outre, les tendances que nous observons aujourd’hui en faveur de l’allongement des rotations (et donc d’une réduction de la proportion de sols non couverts l’hiver) mais aussi de la réduction du travail du sol (recours au labour moins fréquent), font que la fréquence du recours à cette dérogation se réduit à l’échelle d’une exploitation agricole.
Mais une impasse technico-agronomique qui se dessine
La problématique technique liée à l’obligation de semer des CIE en interculture longue est donc de pouvoir réaliser le travail profond à l’automne dans de bonnes conditions tout en implantant une CIE qui aura un développement significatif.
Cette évolution a une forte incidence dans les territoires où la dérogation est mise en œuvre
Les périodes d’interdiction d’épandage des effluents sur couverts intermédiaires
Le précédent PAN permettait l’épandage d’effluents sur couverts intermédiaires, exportés ou non, sous réserve d’intervenir dans la période entre 15 j avant le semis et 30j avant la récolte ou destruction du couvert. Cette possibilité est fondamentale pour les éleveurs ayant du lisier à gérer et une part importante en maïs ou cultures de printemps dans leur assolement.
L’actuel projet du PAN interdit les épandages sur cultures intermédiaires exportées ou non, du 15 octobre au 31 janvier pour les lisiers et du 15 novembre au 15 janvier pour les fumiers.
Pour les éleveurs qui avaient, lors de la mise aux normes, dimensionné leurs ouvrages de stockages en tenant compte de cette période d’épandage hivernale, cette interdiction remettrait en cause l’organisation des épandages. Cela pourrait signifier imposer des autonomies d’une année de stockage et concentrer ces travaux sur une période restreinte de l’année avec des effets préjudiciables au respect des bonnes conditions de réalisation sur le plan technique et sanitaire.
Nous demandons que les épandages d’effluents sur couverts intermédiaires exportés ou non, soient possibles, à l’instar du PAN actuel.
Impossibilité d’épandage sur couvert devant cultures de printemps introduite dans le PAN 7 et contradiction entre certaines mesures du PAN7
PAN 6/PAR 6 : possibilité d’épandage sous conditions de plafonds (cases jaunes).
PAN 7 : interdiction d’épandage à partir du 15 octobre.
Le PAN 7 supprime donc 4 mois de possibilité d’épandage de type II sur couvert (3 mois 1/2 hors zone ouest).
En NA, dans le cas de la rotation maïs grain/dérobée longue/maïs grain, il y a une contradiction dans le PAN 7 :
- Mesure 1 : il est autorisé d’épandre sur le CIE 70 kg de N dispo/ha
- Mesure 3 : il est autorisé d’épandre sur le CIE, jusqu’à 100 kg de N eff/ha voire plus si défini dans le GREN
Mais
- Mesure 1 : il est interdit d’épandre sur le CIE du 15 octobre au 31 janvier /15 février (cas n° 3 du tableau A) Il y a une incompatibilité technique dans le cas du maïs grain qui est récolté en octobre/novembre : le CIE sera implanté dans la période d’interdiction d’épandage.
Interdiction d’implanter des couverts intermédiaires en légumineuses pures
Les couverts de légumineuses, sont très fréquemment mis en place dans le Sud-Ouest, entre deux maïs. En effet, sur tout le Sud Adour, dans des conditions d’implantations tardives imposées par les dates de récolte du maïs, c’est le type de couvert qui présente les meilleurs taux de production de biomasse. Contrairement aux autres types de couverts, ils présentent fréquemment des taux de production de biomasse dépassant les 3 t MS/ha ce qui leur permet malgré tout, d’assurer une immobilisation de l’azote du sol conséquente. Les fortes restitutions en azote permettent de limiter la fertilisation minérale avec un impact économique qui risque de s’accentuer et un impact environnemental non négligeable sur le bilan Carbone. Ces couverts sont en outre faciles à détruire mécaniquement et ont généré des investissements dans des outils adaptés.
Cette évolution risque engendrer le retour au mulching plutôt qu’à l’implantation de couverts intermédiaires.
Nécessité que la possibilité d’implanter des couverts de légumineuses pures soit maintenue.
La FNSEA n’a pas à définir les zones vulnérables. Il faut en finir avec la complaisance gouvernementale pour ce lobbying qui met gravement en cause notre ressource en eau, notre environnement en général. Il faut encourager une agriculture paysanne et durable !
La carte des résultats des PAN précédents fournie dans le rapport d’évaluation (p. 15) est assez limpide. Les zones vulnérables s’accroissent (elles passent à 19 millions d’ha de SAU, soit près de 70% de la surface agricole). Ce qui est en cause, c’est l’absence d’obligation de résultat des précédents plans comme l’écrit le rapport (p. 291).
Le rapport de l’Autorité environnementale est clair : Il déplore que l’efficacité des précédents programmes d’action ne soit "ni évaluée ni démontrée". Il n’est même pas sûr que les quelques progrès (très limités)puissent être attribués à ces programmes.
Pour l’Ae, "le projet en reste à des évolutions mineures, peu susceptibles de permettre l’atteinte du bon état des eaux". Elle souligne que certaines mesures sont mêmes constitutives d’un risque de « recul environnemental ».
On peut difficilement être plus critique sur ce PAN n°7 qui ne peut s’engager sur la qualité de l’eau obtenue après son application. La directive sur l’eau (DCE) est-elle devenue optionnelle ?