Projet de Plan national d’actions 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage

Consultation du 14/11/2023 au 07/12/2023 - 13058 contributions

La présente consultation porte sur le projet de plan national d’actions (PNA) « loup et activités d’élevage » 2024-2029.

Ce projet de PNA s’inscrit dans la continuité du plan précédent. Il prend en compte l’expansion démographique et territoriale de l’espèce. A la sortie de l’hiver 2022-2023, l’estimation du nombre d’individus est de 1104 (intervalle de confiance : entre 1000 et 1210), présents dans un peu plus de 50 départements.

Cette expansion conduit à adapter et consolider le dispositif établi dans les plans d’action précédents, tant pour la mise en œuvre des moyens de protection, centrale pour la réduction de la déprédation sur les troupeaux domestiques, que pour le protocole de tirs. La connaissance sera mise en avant, avec l’élaboration d’un programme de recherche ambitieux portant notamment sur l’effet des tirs sur la prédation et sur la population lupine, mais aussi sur les apports écosystémiques de la présence lupine.

Ce plan comprend, dans ses différentes parties, une dimension européenne, notamment sur le suivi de la population de loups et l’analyse de son état de conservation à une échelle pertinente, et sur le partage d’expérience en matière de protection des troupeaux.

L’évolution démographique positive de la population de loups conduit également à s’interroger sur une modification du statut de protection de l’espèce au niveau international (convention de Berne) et au niveau de l’UE (directive Habitats).

Afin que la question soit posée sur des bases scientifiques et objectives, ce plan intégrera une étude exhaustive des conditions d’une telle modification ainsi que de ses conséquences sur le dispositif juridique et opérationnel en vigueur en France.

1. Contexte

Contexte juridique

Le loup est une espèce strictement protégée au niveau international et européen. Cette espèce est inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne et aux annexes II et IV de la Directive 92/43/CEE dite « Habitats, Faune, Flore », où il est classé « prioritaire d’intérêt communautaire ». Au niveau national, il s’agit d’une espèce protégée au sens de l’article L.411-1 du code de l’environnement, classée comme telle par l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

Des dérogations à la protection de l’espèce sont prévues par les textes pour prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques, à la double condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas à l’état de conservation de la population de loups.

Contexte concernant l’état de conservation de l’espèce lupine

Le loup est classé, suivant les critères de la liste rouge de l’Union internationale de la conservation de la nature, en « préoccupation mineure » au niveau international et européen. Il est classé « vulnérable » dans la liste rouge des mammifères continentaux de France métropolitaine, cette liste ayant été établie en 2017.

Sur la durée du PNA 2018-2023, la population lupine est passée de 430 loups en 2018 à 1096 en sortie d’hiver 2021-2022. Dans le détail, l’effectif estimé était de 920 loups, revu à 1096 en sortie d’hiver 2021-2022, contre 624 (réévalué à 783) l’hiver précédent. L’effectif estimé provisoire servant de base au plafond de tirs dérogatoires à la sortie de l’hiver 2022-2023 est de 1104 individus.

L’expansion géographique se poursuit très régulièrement avec un nombre de zones de présence du loup en croissance : on comptait 157 zones de présence permanente en 2022 contre 125 en 2021 ; parmi ces zones, 135 correspondaient à des meutes en 2022 contre 106 en 2021 ; pour rappel, on comptait 52 meutes en 2017.

Contexte concernant la déprédation par le loup

De 2018 à 2021, le niveau de la déprédation sur les troupeaux a connu une relative stabilité, et avait même amorcé une légère baisse (10 826 animaux domestiques indemnisés ou en cours d’indemnisation en 2021 pour 11 746 en 2020 et 11 849 en 2019). En 2022, ce niveau a connu à nouveau une forte augmentation : +21 % pour les attaques avec 4277 constats de dommages contre 3516 en 2021, et +24 % pour les victimes avec 13 286 animaux indemnisés.

Le nouveau plan vise à accélérer la réponse de l’État sur les territoires d’arrivée du loup, simplifier l’accompagnement des éleveurs et rendre plus efficaces les tirs de défense pour les troupeaux soumis à des attaques, sans remettre en cause l’atteinte du bon état de conservation de l’espèce.

2. Présentation du plan national d’actions « loup et activités d’élevage » 2024-2029

Le projet de PNA « loup et activités d’élevage 2024/2029 » est structuré autour de quatre grands axes :

• AXE 1 – Connaissance de l’espèce et statut juridique ;
• AXE 2 – Prévention et gestion des attaques ;
• AXE 3 – Importance de l’élevage et du pastoralisme ;
• AXE 4 – Gouvernance et communication.

La présentation ci-après se focalise essentiellement sur les points qui, pour chacun des axes, ne figurent pas dans le PNA 2018-2023.

AXE 1 - Connaissance de l’espèce et statut juridique

La volonté est d’appuyer la décision publique sur la science :
• Connaitre l’état de conservation de l’espèce lupine dans l’hexagone, mais également au-delà : le suivi génétique sera amplifié en France afin de pouvoir examiner les connexions entre les différentes populations de loups en Europe ;
• Inscrire le PNA dans une nouvelle dimension européenne : rechercher l’adoption de méthodes d’estimation des populations communes avec les autres pays ;
• Évaluer la taille et la diversité nécessaires de la population pour assurer la conservation de l’espèce, aux échelles pertinentes, y compris transfrontalières ;
• Étudier les conséquences d’un éventuel changement de statut du loup, au sein de la Directive Habitats et de la Convention de Berne : mesurer ce que cela pourrait entraîner en termes de gestion de population ;
• Adopter un plan pluriannuel de recherche : la question de l’effet des tirs sur la dynamique de prédation et sur les populations de loups demeure prépondérante ;
• Étudier les apports écosystémiques de la présence lupine et les effets des mesures de protection sur la biodiversité.

Pour veiller au respect du bien-être animal et à la sécurité publique, les établissements détenant des loups en captivité feront l’objet d’un contrôle tous les 3 ans.

AXE 2 - Prévention et gestion des attaques

Protection :
• Aller au-delà du financement des trois grands moyens de protection actuels (clôture, chiens de protection du troupeau et gardiennage) pour de nouveaux moyens de protection, de nouveaux accompagnements des éleveurs et des bergers (brigades de bergers au-delà des parcs nationaux, développement des analyses de vulnérabilité, etc.) ;
• Étudier la création d’un nouveau statut du chien de protection de troupeau ;
• Développer l’observatoire des protections et le territorialiser.

Dérogations :
• Modifier le protocole de tirs dans une logique de simplification ;
• Réorganiser la louveterie, en spécialisant une partie des louvetiers sur la protection des troupeaux.

Indemnisation :
• Indemniser de façon plus juste la valeur des animaux, en tenant compte de l’inflation ;
• Mieux prendre en compte les pertes indirectes ;
• Poursuivre l’amélioration des procédures d’indemnisation : développer, dans les départements de présence historique du loup, les constats directs ;
• Poursuivre la dématérialisation des constats avec une application mobile dédiée, déployée cette année ;
• Accentuer la prise en compte des effets des attaques sur la santé, et les enjeux de santé liés à la protection des troupeaux.

AXE 3 – Importance de l’élevage et du pastoralisme
• Évaluer l’impact des élevages et du pastoralisme sur les milieux ruraux : observatoire de l’élevage ;
• Développer et améliorer la formation initiale et continue des bergers et en faciliter l’accès.

AXE 4 – Gouvernance et communication.
• Réaffirmer la coordination de l’action par la préfète d’Auvergne-Rhône-Alpes ;
• Coordonner les différents plans d’actions grands prédateurs (loup, ours, lynx) ;
• Anticiper l’arrivée du loup dans de nouveaux territoires : mise en place des comités grands prédateurs, formation et équipement des louvetiers, mise à disposition des moyens de protection des troupeaux ;
• Développer et territorialiser une stratégie de communication « grand public » ;
• Évaluer les plans nationaux d’actions successifs par les inspections générales.

Ce plan d’actions a été présenté au Groupe national Loup le 18 septembre 2023.

Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a donné un avis défavorable le 19 octobre 2023 sur ce plan national d’actions.

Le projet de plan national d’actions et l’avis du CNPN sont téléchargeables en pièces jointes.

En application du dernier alinéa du II de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.

La consultation est ouverte du 14 novembre au 7 décembre 2023 inclus.

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Commentaires

  •  Totalement CONTRE ce Projet de Plan national d’actions 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage., le 7 décembre 2023 à 15h07
    Ce plan n’est pas clair du tout, certains éléments sont flous. De quel droit l’Homme s’octroie-t-il la légitimité de décider quelle(s) espèce(s) animale(s) doivent être régulées par lui? En faisant ça, il déséquilibre le bon fonctionnement et l’harmonie de la Nature et des Espèces entre elles. Le Loup est un animal protégé et DOIT le rester. De nombreux pays (Italie…) vivent en harmonie avec le Loup et tout se passe bien entre les éleveurs et lui. La France doit tout faire pour y parvenir elle-aussi. Il est possible de vivre avec le Loup, lui qui participe à l’équilibre si fragile de la Nature, cette Nature que l’Homme ne cesse de maltraiter.
  •  Avis défavorable, le 7 décembre 2023 à 15h06
    J’émets un avis défavorable à ce projet de Plan national d’actions pour les raisons suivantes :
    - aucune évaluation de la pertinence des actions engagées lors du précédent Plan (2018-2023) n’a été produite ; ce nouveau plan ne peut donc avoir tenu compte des enseignements du précédent
    - ce plan ne présente que les impacts négatifs de la présence du loup en omettant tous les bénéfices qu’elle apporte (notamment en terme de biodiversité), tandis que l’élevage y est présenté de manière positive, sans mentionner les problèmes que ces pratiques engendrent
    - ce plan est contraire à l’objectif d’assurer le bon état de conservation de l’espèce alors qu’elle reste une espèce menacée ; pour autant, ce plan prévoit d’inaugurer une régulation de la population, ce qui est en contradiction avec le droit communautaire et national
    - ce plan est un vrai gruyère : quid des actions et de leurs pilotes, des financements, d’un calendrier de mise en œuvre ? quid du statut de chien de protection pour les troupeaux, qui serait pourtant une solution simple et efficace pour faire co-habiter les loups avec nos activités humaines ? Rien de cela ne figure dans ce plan
    - Le Conseil National de Protection de la Nature (instance scientifique indépendante consultée dans le cadre de l’élaboration de ce plan) a produit un avis négatif mettant en avant la plupart des points énumérés ci-dessus, sans que le gouvernement n’en tire la moindre conclusion ni ne modifie ce projet
  •  Renforcer la légitimité de la présence du loup en France, le 7 décembre 2023 à 15h06

    Ma préoccupation ici est de partager mon espoir que ce nouveau PNA sur le loup et les activités d’élevage contribue à changer le regard de notre Socièté sur la faune sauvage et à favoriser la biodiversité dans les zones et écosystèmes naturels de France.
    Il me semble donc essentiel avec ce nouveau PNA de renforcer toutes les actions permettant aux éleveurs et au loup de "Vivre ensemble". Il m’a semblé noter dans ce nouveau PNA la volonté de travailler avec nos autres partenaires européens et de mieux prendre en compte le travail et les avis des scientifiques. J’espère sincèrement que celà sera le cas.

    Cordialement,

    Philippe Jeannin

  •  AVIS DEFAVORABLE, le 7 décembre 2023 à 15h04
    Tout d’abord, les Loups font partie intégrante de la Biodiversité et de l’écosystème malmenés par l’activité humaine. A quel moment a-t-il été décidé que l’humain, nocif à la planète, a plus d’importance que les animaux? Qui réside sur le territoire de qui ; l’humain sur celui de l’animal ou l’inverse? Ensuite, il faut chercher des solutions de cohabitation ; arrêter les tirs, la chasse…sur le territoire du loup, donner plus de moyens aux bergers pour embaucher, éduquer plus de chiens pour protéger les troupeaux entre autre. Enfin, le Loup est une espèce protégée.
  •  Avis défavorable , le 7 décembre 2023 à 15h04
    Merci de consulter les français sur notre point de vue sur la gestion des loups. Nous essayons depuis des années de préserver ces espèces et ce projet serait l’anéantissement d’années d’effort. Nous avons que trop déjà détruit notre biodiversité. Je dis non a votre projet, d’autres solutions ont fait leur preuve pour protéger les troupeaux d’éventuels attaques de loups.
  •  Avis défavorable au projet, le 7 décembre 2023 à 15h02
    Le Conseil National de Protection de la Nature a émis un avis défavorable à l’unanimité des votants au présent projet. Pourquoi passer outre. Le PNA précédant n’a pas fait l’objet d’une évaluation de la pertinence ni de l’efficience des actions engagées afin d’en tirer des enseignements pour élaborer le nouveau PNA. L’augmentation importante du nombre d’individus présents en France, la croissance des zones de présence ainsi que la publication annuelle de plusieurs chiffres avec des variations importantes suscitent des interrogations légitimes sur la robustesse de la méthode actuelle. Dans ce contexte, le nouveau plan loup doit permettre de recréer un espace de confiance entre tous les acteurs. L’étude des effets du Loup sur les écosystèmes n’a pas démarré pendant le précédent PNA et est renvoyée au prochain. Au vu des objectifs du prochain PNA, on peut émettre des doutes sur le fait qu’elle puisse orienter les actions du plan dans un sens plus positif vis à vis de l’espèce. La perspective d’un déclassement de l’espèce des textes européens et l’engagement affiché de l’État dans la démarche, créent un précédent inacceptable dans la politique des PNA, qui à lui seul occulte toutes les autres actions du plan, pourtant déjà largement engagées dans le domaine de la cohabitation avec l’élevage et le pastoralisme, et que notre instance a toujours soutenues.
  •  Non au nouveau plan loup, le 7 décembre 2023 à 15h00

    Ce nouveau PNA est une aberration écologique et environnementale. Aucune leçon n’a été tirée du PNA précédent (2018-2023) quant aux bénéfices apportés par la protection des troupeaux ou la valorisation des expériences de terrain montrant l’intérêt d’une coexistence pacifique. Ce nouveau PNA est complètement orienté en défaveur du Loup alors qu’il est essentiel de s’inspirer des autres pays européens pour favoriser la protection et le développement de l’espèce, en menant plutôt une réflexion approfondie sur les conséquences néfastes des élevages intensifs et mal régulés.

    Le simple fait que l’Etat puisse s’engager dans une politique de dénigrement du Loup en envisageant, notamment, la modification de son statut de protection, son déclassement d’espèces protégée et l’augmentation du plafond annuel de loups tués est symptomatique d’une politique complètement déconnectée de la réalité, des enjeux écologiques et environnementaux liées à la préservation et à la protection de l’espèce. Ces mesures sont en contradiction totale avec le droit communautaire et national et ne visent qu’à servir les intérêts d’une minorité. Par ailleurs, ces mesures de régulation sont en contradiction totale avec les engagements de l’Etat (une fois de plus).

    Alors que l’ensemble des associations de protection de la nature, y compris le Conseil National de Protection de la Nature, ont émis des avis négatifs au sujet de ce nouveau PNA, l’Etat persiste sans proposer aucune modification ni compromis. Le PNA lui-même manque de clarté quant aux actions menées, leur calendrier de mise en œuvre ou encore leur financement. Il est indispensable que l’Etat revoit sa copie et propose enfin un plan de protection du Loup en tenant compte des nombreux avis scientifiques émis sur la question, et notamment l’avis du Groupe National Loup.

    En conséquence, nous demandons l’abandon total de ce PNA et exigeons la mise en place d’un plan Loup tenant compte de l’impact positif de la présence du Loup sur l’écosystème des forêts mais également sur l’agriculture et la sylviculture. Nous demandons également que soient proposées des mesures de protection des troupeaux tels que la présence humaine ou le recours aux chiens de bergers, seules mesures pérennes et efficaces. Nous exigeons enfin que les propositions des associations en faveur de la protection de la nature soient intégrées au nouveau PNA avec notamment, le recours aux tirs d’effarouchement plutôt qu’aux tirs létaux (sans effet d’apprentissage).

    Il est grand temps que l’Etat prenne compte des enjeux actuels en termes d’écologie et de protection de la nature et ait enfin le courage de se montrer à la hauteur desdits enjeux.

  •  Le loup est un besoin pour la biodiversité , le 7 décembre 2023 à 15h00
    Le loup agit comme un gardien naturel en contrôlant les populations d’espèces herbivores. En évitant une surpopulation de ces animaux, il maintient l’équilibre des écosystèmes et favorise la croissance de la végétation. De plus, sa simple présence incite les proies à modifier leurs habitudes, ce qui impacte positivement la diversité des habitats et des espèces qui y vivent.
  •  Protégeons la biodiversité, le 7 décembre 2023 à 14h59
    Arrêtons de vouloir maîtriser la Nature. Les loups, comme tous les animaux et végétaux, a le droit de vivre en paix. Nous devons accepter de partager notre Planète avec tous ceux qui y sont… et parfois depuis plus longtemps que nous !
  •  AVIS DEFAVORABLE, le 7 décembre 2023 à 14h59
    Ce PNA, contrairement à ce qui est affiché, ne tient aucun compte des avis scientifiques et ne vise qu’à satisfaire des éleveurs hostiles à la présence du loup. Il ne tient pas compte d’un état de conservation de l’espèce beaucoup plus mitigé que ce qui est affirmé, puisque les reproductions n’ont lieu que sur une portion très limitée du territoire, et que le nombre mis en avant d’un millier de loups occulte le fait que la population reproductrice, nécessaire à la conservation de l’espèce, est beaucoup plus réduite. La survie de l’espèce et sa présence sur l’ensemble des espaces favorables est à l’heure actuelle loin d’être assurée, et l’objectif de tuer jusqu’à 20% par an de la population , avec des plafonds toujours en augmentation, paraît totalement disproportionné. En favorisant des prélèvements importants et indiscriminés, il ne tient pas compte non plus des nombreuses études ayant montré l’inefficacité, voire le caractère contre-productif des tirs létaux qui désorganisent les meutes et favorisent au contraire les attaques sur le bétail. Il conviendrait au contraire d’utiliser des tirs d’effarouchement, quasi ignorés dans ce PNA, et pourtant susceptibles d’apprendre au loup la crainte des troupeaux et ainsi de permettre une meilleure cohabitation. Les études scientifiques soulignant les intérêts écologiques de la présence du loup (meilleure régulation des populations d’ongulés sauvages que celle très peu efficace effectuée par les chasseurs) sont ignorées, de même du reste que les intérêts économiques de sa présence (tourisme de faune sauvage…), seuls sont retenus les contraintes liées à sa présence. Inversement, l’intérêt du pastoralisme est largement exagéré, alors qu’il s’agit d’une activité largement subventionnée et non rentable économiquement et dont les effets négatifs sur l’écosystème alpin (surpâturage) mériteraient aussi d’être pris en compte. Enfin, le plus surprenant est l’absence d’évaluation du PNA précédent, contrairement à ce qui est la norme dans ce domaine : aurait-on peur qu’une telle évaluation apporte des conclusions différentes de celles qui ont présidé eau projet de PNA actuel, décidé sur des bases uniquement politiques et en aucun cas scientifiques ? Mais les décideurs politiques, outre les avis scientifiques, et plutôt que de n’écouter qu’une minorité certes bruyante, devraient aussi prendre en compte l’intérêt grandissant d’une majorité de citoyens en faveur de la restauration des écosystèmes et d’une réelle préservation de la biodiversité, qui ne se limite pas à des proclamations mais qui se traduise concrètement, et ceci, même quand il s’agit d’espèces contraignantes comme le loup.
  •  Avis défavorable - copie à revoir, le 7 décembre 2023 à 14h58

    Ce nouveau PNA n’est plus un PNA en faveur d’une espèce menacée mais un plan de régulation de l’espèce, non seulement en France mais aussi en Europe et un plan uniquement en faveur de l’élevage. Le ministère de l’écologie s’engage à faire évoluer le statut du loup vers une moindre protection ! La définition pourtant affichée sur le site du ministère de la transition écologique est la suivante : "Les plans nationaux d’actions (PNA) sont des outils stratégiques opérationnels qui visent à assurer la conservation ou le rétablissement dans un état de conservation favorable d’espèces de faune et de flore sauvages menacées ou faisant l’objet d’un intérêt particulier."

    Ici, il s’agit de satisfaire aux demandes des éleveurs qui refusent toute présence du loup en France (certains souhaitent pourtant pouvoir cohabiter avec l’espèce mais on ne les écoute pas…).

    Le titre de l’axe 1 du projet de plan, sur la page de consultation publique omet d’ailleurs le terme "conservation" (que l’on retrouve dans le projet de PNA), avant les termes "connaissance de l’espèce et statut juridique". L’axe 3 du plan s’intitule "importance de l’élevage et du pastoralisme". A-t-on besoin d’identifier de nouvelles aménités positives du pastoralisme ? Est- ce l’objet d’un PNA ? D’ailleurs, aucun élément n’est avancé pour démontrer que l’élevage est plus bénéfique à la biodiversité que la présence de grands prédateurs. Il est bien précisé que des études scientifiques sont nécessaires pour comprendre le rôle du loup dans les écosystèmes. Des études doivent aussi être menées pour évaluer l’efficacité des mesures de protection actuelles, dans lesquelles sont intégrées les tirs létaux. Alors, pourquoi ne pas attendre le résultat de ces études pour évaluer la nécessité de tuer davantage de loups et d’acter des zones d’exclusion de l’espèce ? Le cas du loup abattu en Limousin en est un bon exemple. La population de loups de ce territoire a disparu suite à un tir autorisé sous certaines conditions cumulatives dont les deux suivantes : pas d’autre solution satisfaisante, pas d’atteinte au bon état de conservation du loup dans son aire de répartition naturelle (directive habitat, article L411-2 du code de l’environnement et ses textes d’application). Le plan se garde bien de définir ce qu’est l’aire de répartition naturelle d’une espèce. L’effarouchement en situation d’attaque pourrait être plus efficace que la destruction des loups en situation d’attaque d’un troupeau. Comment un loup mort pourra-t-il apprendre aux jeunes que s’en prendre aux animaux d’élevage était dangereux ?

    Ce plan, par toutes les mesures qu’il préconise pour détruire des populations locales de loup et freiner la croissance de la population nationale et européenne sans même savoir si elle a atteint un bon état de conservation (autorisations de tirs de défense même si l’élevage est partiellement protégé et avec plus de tireurs, plus efficaces, tirs de prélèvements sur des loups qui ne sont pas en situation d’attaque, spécialisation de louvetiers dans la destruction du loup, augmentation du plafond annuel de tirs (21 % de la population nationale estimée et peut-être davantage plus tard ! a-t-on déjà vu cela pour une autre espèce protégée ?) et enfin, déclassement du loup vers la régulation possible de ses populations),… va donc à l’encontre de la réglementation européenne (Convention de Berne, directive habitat) et française (L411-2 du code de l’environnement) : non respect de la condition “absence de solution satisfaisante” pour autoriser à tuer des loups, non respect de la condition "maintien dans un état de conservation favorable dans son aire de répartition naturelle"

    Ce plan aurait dû se baser sur le bilan du PNA précédent (qui doit être réalisé au cours de ce nouveau PNA !), sur l’évaluation de l’effectivité de la mise en place mesures de protection des troupeaux et de leur efficacité, sur le résultat des études à développer sur le comportement du loup, son rôle dans les écosystèmes, l’état de conservation des populations, l’effet des tirs sur les attaques, les méthodes de protection à développer sur les nouveaux territoires colonisés et des troupeaux bovins et équins…avant de proposer un déclassement de l’espèce et sa destruction accélérée.

    Enfin, que penser du fait que le seul territoire où le pastoralisme se développe en France est l’arc alpin, où le loup est présent depuis 2012 et où la majorité des meutes vivent ? Cela ne peut justifier les objectifs de ce PNA : régulation de l’espèce et définition de zones d’exclusion.

  •  Avis défavorable au projet de plan national d’actions 2024-29, le 7 décembre 2023 à 14h57
    Le loup est nécessaire à l’équilibre de la biodiversité. Sa gestion doit être étudié avec sérieux sur la base de données scientifiques et statiques reconnues et partagées. Cohabiter avec lui est la seule solution à envisager. Il n’a pas tous les droits mais l’humain non plus. Les moyens gaspillés pour l’éradiquer doivent être redirigés pour aider ceux qui sont victimes de ses prédations à se protéger.
  •  Non au PNA sur le loup , le 7 décembre 2023 à 14h56
    Ce projet de PNA n’a pas pour objectif de favoriser le bon état de conservation du loup : il faut abandonner ce projet au profit d’un texte équilibré basé sur les avis scientifiques et les travaux du Groupe National Loup.
  •  Allons-nous de nouveau exterminer nos loups ?, le 7 décembre 2023 à 14h54
    Jadis, nos ancêtres ont exterminé jusqu’au dernier loup demeurant sur notre sol. En quelque sorte « réfugiés » en Italie, ils sont d’eux-mêmes revenus chez nous, sans que nous les y invitions, en passant par le Mercantour. Jusqu’à récemment, il semblait que ce soit en partie une bonne nouvelle… Ce n’est plus le cas aujourd’hui, maintenant que leur aire de répartition s’est considérablement agrandie, ce qui montre bien les étonnantes capacités de restauration de Mère Nature, dès que l’être humain lui fout un peu la paix ! Las, allons-nous de nouveau aujourd’hui recourir à de fausses solutions passant par des plans de destruction massives de cette espèce ? Certains tirs létaux mal dirigés ne résolvent rien, au contraire ils désorganisent parfois les meutes, en aggravant ainsi les problèmes. Nos jeunes bergers formés dans les écoles se disent majoritairement en faveur d’une cohabitation « encadrée ». Certes, elle n’est pas facile, elle n’est pas sans accroc, il faut accompagner les éleveurs mais d’autres solutions existent : écoutons nos scientifiques… Pour élargir le débat, à l’heure du changement climatique, en particulier alors que les zones de montagne risquent de devenir de plus en plus convoitées par l’homme, allons-nous « grignoter » ces espaces, en en chassant toutes les autres espèces sauvages ? La tentation risque d’en être grande… Pourtant, après l’épreuve Covid, nous avons pris conscience que la politique du One Health (une seule santé) suppose santé environnementale, santé animale et santé humaine. Tout est lié. Et à ne savoir que détruire, l’homme parviendra un jour à sa propre perte… Car l’équilibre naturel suppose proies et prédateurs. Voilà pourquoi Frère Loup, je t’aime…
  •  Avis défavorable, le 7 décembre 2023 à 14h53
    Aucune des études menées n’a permis de démontrer que les abattages de loups tels que pratiqués par la France ont permis de faire baisser les dommages sur le bétail, au contraire ! Foutez leur la paix et à la nature en général !
  •  opposé à ce PNA, le 7 décembre 2023 à 14h52
    Contre le Plan National d’Action (PNA) tel qu’il est proposé. Ceci est uniquement un plan de destruction du loup, comme en témoigne la demande d’engager la procédure de révision du statut hyper-protecteur du loup à l’échelle européenne, afin de sécuriser la mise en œuvre d’une gestion adaptative de la population lupine en France dès 2026. Ce statut de protection est un garde-fou, et malgré cette protection forte, 200 loups sont abattus dans notre pays chaque année. Si ce statut venait à tomber, tous les arguments seront bons pour abattre des loups (avec l’inefficacité que l’on connaît de cette action). Nous devrions plutôt axer ce PNA sur une meilleure cohabitation, la mise en place de véritables mesures de cohabitation, et en dernier recours, le prélèvement des loups posant réellement des problèmes, ce qui n’est clairement pas le cas, comme en attestent les nombreux témoignages et les quelques vidéos d’abattage de loups sans action de prédation de leur part, de désorganisation de la meute par prélèvement des adultes alpha, accentuant de fait le problème plutôt que de le résoudre. Ce PNA ne prend en compte que les problèmes causés par le loup, mais jamais ce qu’il apporte. Or, on constate que lorsque le loup est présent, les dégâts du grand gibier diminuent (au grand dam des chasseurs à qui on confie la mission de régulation depuis de trop nombreuses années sans aucun résultat). Le loup réussit là où l’Homme échoue depuis trop longtemps, et cela, il faut aussi le prendre en compte.
  •  Avis défavorable, le 7 décembre 2023 à 14h52
    Un plan national d’actions pour la conservation d’une espèce protégée, qui se transforme en un plan national d’actions pour la conservation d’une activité anthropique … N’avons nous toujours pas pris conscience que l’être humain n’est rien d’autre qu’une espèce animale et que si la biodiversité continue à s’effondrer, nous nous effondrerons avec ? Il est indispensable de revoir ce PNA, d’arrêter les tirs, qui, d’après la littérature scientifique, ne permettent pas de faire diminuer les attaques. En parallèle, il faut travailler sur l’appui aux éleveurs. Ces derniers sont en difficultés. Et les carnivores représentent la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Mais ce n’est pas la présence des carnivores qui remplit ce vase. Il faut réformer l’élevage, pour que les éleveurs puissent vivre de leur métier. Abattre des loups ne changera rien à leurs conditions de travail.
  •  Non au plan national d’actions 2024-2029 contre le loup, le 7 décembre 2023 à 14h52
    Les loups régulent des espèces qui, en surnombre, pourraient nuire à la biodiversité (sangliers, cerfs), Mieux et plus "sainement" que ne le font les chasseurs actuellement. Les loups répartissent les carcasses de leur proies sur de larges zones, ce qui permet aux aigles, lynx, belettes, scarabées, et autres charognards, de se nourrir plus facilement. Ces carcasses sont aussi bénéfiques pour les sols. Lorsque les loups tués sont des mâles dominants, cela peut entraîner une dispersion de leur meute. Les loups solitaires doivent alors chasser seuls et sont davantage susceptibles d’attaquer des animaux domestiques. Bien évidemment,, il serait nettement plus profitable que les éleveurs apprennent à vivre avec les loups. Il faut travailler dans ce sens : protections adaptées type chiens de troupeaux, clôtures, bergers? Les loups ne sont tentés que par la facilité. Il est, de mon sens, plus important d’apporter une assistance pour empêcher des attaques d’ animaux d’ élevage plutôt que de réduire en nombre ces loups qui font partie de notre patrimoine animalier, de notre biodiversité. Cordialement.
  •  NON, le 7 décembre 2023 à 14h50
    Non à votre plan et au déclassement ! Quand finirez vous par avoir une politique ambitieuse dans la sauvegarde du vivant ?
  •  Cessons notre interventionnisme sur les milieux naturels, le 7 décembre 2023 à 14h49
    Pourquoi une fois de plus intervenir sur la nature en éliminant l’un de ses éléments ? Parce que le loup empiète sur les territoires investis par l’humain et menace l’économie qui en découle ? Mais changeons de comportement ! C’est à l’humain de s’adapter et cessons de chercher à "maitriser" et dominer la nature.