Projet de plan national d’action en faveur des « Papillons de jour »

Consultation du 12/07/2018 au 19/08/2018 - 26 contributions

Le Plan national d’actions (PNA) en faveur des « Papillons de jour » concerne trente-huit espèces de papillons diurnes menacés et/ou protégés en France métropolitaine (Rhopalocères et Zygènes). Outre ces espèces dites de « priorité nationale », cette nouvelle mouture permettra aux régions d’intégrer dans leur déclinaison les espèces qu’elles considèrent comme menacées à leur échelle. Ce PNA succède au PNA « Maculinea », mis en œuvre entre 2011 et 2016 en faveur de cinq espèces de ces papillons de jour.

L’objectif de ce PNA est de sauvegarder les papillons de jour par des mesures visant à enrayer les causes directes de leur disparition en commençant par les problématiques touchant les espèces jugées comme les plus « patrimoniales ».

Les cinq lignes directrices sont les suivantes :

  • les pouvoirs publics doivent garantir et impulser des déclinaisons régionales cohérentes avec les enjeux et politiques de conservation existantes en intégrant une approche biogéographique notamment à l’échelle des Massifs et des Bassins (Pyrénées, Massif central, Massif armoricain, Alpes, Jura, Vosges, Bassin parisien, Bassin aquitain…). La déclinaison régionale permet aux acteurs locaux de s’approprier les nouveaux enjeux ;
  • les gestionnaires d’espaces naturels doivent continuer à se mobiliser dans la coordination et la mise en œuvre d’actions conservatoires favorables aux espèces visées par les déclinaisons du PNA ;
  • les agriculteurs et les forestiers ont un rôle majeur à jouer dans la préservation des espèces visées par ce PNA. Ils doivent être associés aux réflexions et faire l’objet de plus amples consultations afin de concilier les pratiques et les enjeux ;
  • les réseaux naturalistes doivent être soutenus dans leur démarche d’amélioration des connaissances sur la répartition des espèces en lien avec l’Inventaire national des Lépidoptères porté par le Muséum national d’Histoire naturelle ;
  • les organismes de recherche scientifique doivent davantage s’impliquer dans le suivi des populations des espèces prioritaires et des modalités de conservation qui sont mises en œuvre.

Ces cinq lignes directrices ont été développées à travers treize actions génériques suivant les axes classiques des PNA « connaissance, gestion, communication ».

Pour définir ces actions, les rédacteurs et les experts sollicités se sont inspirés des réussites des précédents PNA Maculinea et Odonates (centre de ressources dématérialisées, réseaux et rencontres transrégionales…) approuvés lors du séminaire de restitution de ces PNA organisé le 6 décembre 2016. Avec l’appui du réseau des opérateurs de terrains, l’Opie, animateur national de ces PNA, a cherché à mieux valoriser et à promouvoir de façon plus large des expériences innovantes ou des démarches structurantes issues d’initiatives locales (études spécifiques, planification, gestion conservatoire…). Le but principal de ce nouveau PNA est d’intégrer plus largement les logiques de préservation des papillons de jour dans les politiques territoriales (aménagement, préservation de la nature…) mais également dans les politiques sectorielles (agriculture, sylviculture…). Ce PNA se veut concis, équilibré et opérationnel.

La durée de déploiement de ce PNA s’étalera sur dix ans, de 2018 à 2027.

La consultation est ouverte du 12 juillet au 19 août 2018.

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Commentaires

  •  Trés bon document, le 20 juillet 2018 à 16h19

    Bravo pour le très bon document présentant ce projet, espérons que les moyens financiers et humains seront au rendez vous.
    Puisque l’on parle ici d’insectes je profite de l’occasion pour faire quelques suggestions destinées à essayer de freiner leur vertigineuse disparitions :
    Faire connaitre et promouvoir les insectes de manière simple et accessible de tous.
    La plupart de ces animaux souffrent d’une mauvaise image auprès de la plupart des gens, ils sont le plus souvent méconnus, seules les abeilles trouvent grâce aux yeux de la plupart de nos concitoyens.
    Les rayons des jardineries et des supermarchés débordent d’insecticides ou de pièges en tout genre destinés à se débarrasser de tout ce qui dérange sans savoir quel peu être l’utilité des uns ou des autre. Doit on continuer de vendre ces produits ?
    Pour favoriser les insectes nocturnes intensifier encore les mesures de réductions des éclairages, il y a encore beaucoup trop de bâtiments dans les zones artisanales qui sont toujours intensément éclairées.

  •  Je suis entièrement favorable à ce plan., le 19 juillet 2018 à 10h54

    En effet, il est absolument nécessaire d’agir.
    Nous ne pouvons rester inertes face à des problèmes environnementaux de fond que je considère comme extrêmement graves. Nous ne pouvons nous laisser aller au pessimisme ou à l’hésitation.
    Force est de constater par exemple qu’en l’absence de prédateurs naturels, les insectes tels que l’araignée sont susceptibles de prospérer et causer d’importants dommages, notamment à certains types de végétaux, tout comme les chenilles.
    Deux chenilles ne se ressemblent pas forcément ni obligatoirement ; il est difficile de bien connaître les araignées. Certaines d’entre-elles, malgré les connaissances accumulées et la science, me semblent particulièrement intelligentes et inventives. Elles sont cependant leur rôle à jouer.
    J’ai pu constater sur le terrain les ravages causés tant par celles-ci que par celles-là. Seuls certains végétaux particulièrement résistants sont à même de tuer grâce à leurs toxiques puissants certains types d’insectes.
    Le gui de nos plus profondes et anciennes forêts en est l’exemple le plus remarquable et splendide. Quiconque s’en prend à lui, périt.
    En contrepartie, certains papillons et donc certaines chenilles sont extrêmement utiles notamment en tant que source de nourriture essentielle à certaines espèces d’oiseaux. Face à la disparition massive de nos oiseaux, pouvons nous nous contenter de ramasser des oisillons terrifiés, assommés par la chaleur écrasante des toits de nos maisons?
    A peine ceux-ci aperçoivent-ils nos chats, nos chiens ou encore leurs propres secours qu’ils meurent dans l’obscurité de la nuit sans avoir pu prendre leur essor, loin de l’eau des grands lacs qui les abreuvent.
    Les papillons de jour, comme les papillons de nuit, ont tous leur place et représentent un règne, un équilibre nécessaire, sans lequel un grand nombre d’oiseaux disparaîtraient irrémédiablement et définitivement.
    Ils sont encore animés par la grâce et l’élégance. Ils ne se posent qu’avec légèreté et par confusion, peut être par jeu, se dissimulant en une fraction de seconde pour se confondre avec la nature et échapper à nos regards acérés, adultes.

    "La cendre ne peut redevenir bois."

    Je parle au nom du Paon de Jour, qui se pose sur nous de son aile légère, colorée, magnifique, sur nos robes et nos épaules, sans causer le moindre dommage et nous console de bien des tristesses.
    Quand on l’approche il ouvre à nous un regard que nous ne connaissons pas, qui nous rappelle qu’il est intouchable, que ses ailes sont précieuses et ne doivent jamais être endommagées.
    Ne tuons pas le Paon de jour, ni nos Sphynx.
    Le papillon et son dessin, son destin, mérite d’être protégé, connu, étudié, et respecté.
    Il mérite de vivre et de voler loin de nos pluies factices, qui ne tuent pas seulement lui, mais également tous ceux qui respirent près de la nature et l’aiment.

  •  Contribution PNA Papillons 2018-2027, le 18 juillet 2018 à 11h50

    Bonjour,

    Le contenu de ce nouveau PNA ne peut être remis en question, toutefois sa mise en oeuvre m’interroge.

    Les anciens PNA (et ceux encore en cours) ne disposaient que de maigres enveloppes financières pour leur animation … et souvent absolument rien pour leur mise en oeuvre.
    Dans le contexte de désengagement des agences de l’eau pour les espèces PNA de zones humides autant dire qu’il n’y a plus aucune enveloppe budgétaire disponible aujourd’hui et encore moins demain.
    Donc … à quoi cela sert-il au final de rédiger de nouveaux PNA dans ce contexte si ce n’est alerter l’opinion publique (mais c’est déjà le rôle des listes rouges) ?

    Il manque des références bibliographiques notamment des atlas de répartition d’espèces départementaux ou régionaux qui n’ont pas été intégrés aux monographies (cas du guide atlas des papillons de jour de la Mayenne par exemple). Autant disposer d’informations actualisées au maximum puisque l’on repart sur une nouveau PNA.

    Désolé pour cette vision pessimiste mais c’est la réalité de terrain à laquelle bon nombre de naturalistes et d’associations de protection de l’environnement sont confrontées aujourd’hui.

    Bien cordialement.

  •  PNA papillons, le 17 juillet 2018 à 23h08

    Beau document avec belles photos de papillons…-)
    Mais nulle part, on ne voit quelles causes directes ou indirectes "favorise" cette disparition
    ne nous voilons pas la face, l’origine est parfaitement connue (engrais chimiques, détérioration des biotopes, …) mais a-t-on le courage :
    1) de l’annoncer déjà
    2) de lutter contre ces fléaux
    3) d’avoir une politique de défense de la nature…?
    j’en doute à voir à ce projet de plan d’actions…
    et encore on ne parle que des papillons !!

    je suis absolument contre ce projet dans l’état des choses présentées, il ne sert qu’à se donner bonne conscience et dire "voyez on a lancé un plan d’actions"

  •  et les papillons nocturnes ?, le 16 juillet 2018 à 23h39

    Les nocturnes sont au moins aussi importants que les diurnes pour la pollinisation.
    Voir cette étude CNRS/MNHN :
    http://www2.cnrs.fr/presse/communique/5139.htm
    on le sait moins puisque la nuit on s’intéresse moins aux papillons, mais ils sont en nombre plus grand que les diurnes.
    Et l’éclairage artificiel joue une fois de plus un rôle très néfaste. Raison de plus pour le limiter au strict nécessaire, et faire attention à la qualité des luminaires pour que leur spectre soit le moins nocif.

  •  Plan national d’action en faveur des papillons de jour, le 12 juillet 2018 à 13h32

    On ne peut que se réjouir d’un tel plan, bien qu’il soit regrettable qu’il ne s’étende pas à toutes les espèces d’insectes ! ! Il est dit que : Ce plan requiert la mobilisation de tous, aussi
    bien des pouvoirs publics,… que les

    oollectivités territoriales, que les acteurs du monde rural (éleveurs, cultivateurs, forestiers, gestionnaires d’espaces et de ressources naturelles, propriétaires, riverains, etc) … en les INCITANT à privilégier une gestion appropriée de la gestion des espèces visées, etc …

    Qu’en pensent notre ministre de l’agriculture, les agriculteurs et la FNSEA, de cette INCITATION à une gestion appropriée des espèces visées ?

    Qui se soucie de la protection des papillons dans ce milieu si enclin à favoriser l’agriculture et l’élevage intensif à grands coups de pesticides en tout genre ? Que valent à leurs yeux les "incitations à privilégier la gestion des espèces menacées "?

    Qu’en est-il de l’utilisation domestique intensive d’insecticides et de pesticides, du manque de pédagogie et d’information du public sur leur nocivité et toxicité ? Du laxisme des législateurs sur leur commercialisation ? On a vu ce qu’ont donné les débats sur le glyphosate !!!!!!

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