Projet d’arrêté fixant la liste des amphibiens et des reptiles représentés dans le département de la Guyane protégés sur l’ensemble du territoire national et les modalités de leur protection

Consultation du 22/11/2019 au 15/12/2019 - 3 contributions

Dans les départements et collectivités d’outre-mer, des travaux sont en cours pour actualiser le dispositif législatif de protection des espèces animales et végétales.

Le territoire de la Guyane abrite une faune herpétologique terrestre particulièrement diverse. Les progrès taxonomiques et systématiques, ainsi que l’exploration du territoire guyanais ont permis d’améliorer considérablement la connaissance de cette faune et même d’identifier de nouvelles espèces. En 2019, 118 espèces d’amphibiens et 162 espèces de reptiles étaient répertoriées sur ce territoire.

En termes d’état de conservation de cette faune, sur la liste rouge régionale des espèces menacées évaluées par l’UICN en 2017, Sept espèces d’amphibiens sont classées en danger (EN), cinq sont quasi-menacées (NT). Trois espèces de reptiles sont classées en danger critique d’extinction (CR) (Chasseur des savanes, Xénodon des savanes, Xénodon à monocle), huit espèces sont classées en danger (EN), cinq sont classées vulnérables (VU), sept sont quasi-menacées (NT). De nombreuses espèces ne sont pas évaluées.

La destruction de l’habitat est la principale menace. En Guyane, la croissance démographique est élevée (+2,4% par an) et est responsable de la conversion rapide des habitats. Ceux du littoral (savanes, marais, zone marécageuses, forêts inondables) sont les plus impactés, par l’urbanisation, les pratiques agricoles et les barrages hydroélectriques. Mais les habitats forestiers, et particulièrement les forêts d’altitude, subissent également une pression anthropique liée à l’exploitation aurifère ainsi que les habitats de reproduction des amphibiens telles que les mares forestières temporaires (aussi appelées “mares à reproduction explosive”). Par ailleurs, les prélèvements illégaux pour la commercialisation, fortement suspectés par les services de police de l’environnement et les experts, pourraient à terme impacter les espèces.

L’arrêté ministériel fixant la liste des reptiles et amphibiens protégés en Guyane est déjà ancien, datant du 15 mai 1986. Pour toutes les raisons ci-dessus, il convient de réviser la liste des espèces à protéger et de prendre en compte les aspects plus récents de protection des habitats des espèces et de perturbation intentionnelle dans le milieu naturel.

Le projet mis en consultation vise ainsi à protéger intégralement avec leur habitat 44 espèces (21 amphibiens, 23 reptiles), à protéger les spécimens de 13 espèces (3 amphibiens, 10 reptiles).

A ceci s’ajoutent 94 espèces d’amphibiens et 129 espèces de reptiles non protégées dont le prélèvement et la destruction sont autorisées, mais pour lesquelles tout acte commercial et d’exportation hors de la Guyane est interdit.

Le conseil scientifique régional du patrimoine naturel de Guyane a approuvé le projet le 5 novembre 2019 et le Conseil national de la protection de la nature le 20 novembre 2019.

En application du dernier alinéa du II de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception. Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

La consultation est ouverte du vendredi 22 novembre au dimanche 15 décembre 2019.

Partager la page

Commentaires

  •  Cas de la Dendeobate tinctorius azureus, le 25 novembre 2019 à 08h37

    Bonjour,

    Je pense qu’il serait bien d’intégrer à cette législation le cas de la Dendrobate tinctorius azureus.

    En effet jusqu’en octobre 2018, la législation française la considérait comme une espèce à part entière, ce faisant elle a été largement adoptée par des centaines de terrariophiles français. Lors du changement de législation en octobre 2018, ces personnes se sont donc retrouvées à devoir chercher des capacitaires pour réaliser le stage nécessaire au passage de leur CDC pour les garder. Le problème étant alors que les capacitaires en mesure de fournir ce stage sont pour ainsi dire inexistants en France, les terrariophiles en pocession de ces animaux se sont donc retrouvés dans une impasse.

    En tant que vétérinaire, j’ai été confronté depuis ce changement de législation à de nombreuses personnes paniquées par cette situation. La Dendrobate tinctorius azureus étant absente de la Guyane Française d’après la bibliographie, étant également reproduite en captivitié sans aucune difficulté, et enfin s’agissant d’une des populations (pour ne pas dire la population) de Dendrobatidae la plus représentée en captivité, il serait souhaitable je pense d’en faire une exception par rapport aux autres Dendrobates tinctorius.

    Cordialement

  •  OUI LA PROTECTION DES REPTILES, le 23 novembre 2019 à 18h08

    OUI A LA PROTECTION DES REPTILES EN ACCROISSANT LA LISTE DES ESPÈCES PROTÉGÉES

  •  Pour la protection de la biodiversite, le 22 novembre 2019 à 15h03

    La protection de la biodiversite est un enjeux majeur, vital. Je suis pour ce projet. Meme s’il est insuffisant. Il faudrait au moins creer une reserve de "protection integrale", comme on le fait pour certaines reserves marines, afin que la biodiversite puisse "souffler" un peu, dans son ensemble. Pour les reserves marines, les resultats de repeuplement sont spectaculaires.

    https://www.parcmarincotebleue.fr/Page%20etudes/Etudes.html

    Bien a vous.