Plan national d’actions en faveur des Libellules

Consultation du 22/10/2020 au 16/11/2020 - 34 contributions

Le Plan national d’actions (PNA) en faveur des « Libellules », agir pour la préservation des odonates menacés et de leurs habitats, 2020-2030, concerne trente-trois espèces de libellules de France métropolitaine. Il succède à un PNA intitulé « PNA Odonates », mis en œuvre entre 2010 et 2015 pour dix-huit espèces de libellules.

Le bilan de la mise en œuvre du premier PNA contient des points très positifs (actions de connaissance conduites pour mieux les conserver, actions de conservation, actions de sensibilisation/communication). Le PNA a fait l’objet de déclinaisons régionales dans 21 des anciennes régions et 28 structures locales se sont investies dans sa mise en œuvre. Il a été l’occasion d’une amélioration sensible du nombre de données disponibles des espèces concernées (+31,5% d’augmentation via le SINP Système d’information de l’inventaire du patrimoine naturel). Les enjeux « libellules » sont enfin mieux intégrés dans les politiques publiques (Trame verte et bleue, Stratégie des aires protégées, réseau de sites Natura 2000, études d’impact et d’incidence…).

Il convient toutefois de poursuivre et consolider l’effort de conservation de ces espèces et des espèces ajoutées, ainsi que de leurs habitats, leur état de conservation restant préoccupant. Il est en tout état de cause indispensable de renforcer la préservation des zones humides, qui forment leur milieu de vie.

Les objectifs opérationnels du nouveau PNA sont les suivants :

1) des déclinaisons régionales cohérentes avec les enjeux et politiques de conservation existantes, intégrant une approche biogéographique notamment à l’échelle des bassins versants, en lien étroit avec les objectifs du Plan national d’actions en faveur des zones humides ;

2) la poursuite de la mobilisation des gestionnaires d’espaces naturels dans la coordination et la mise en œuvre d’actions conservatoires favorables aux espèces concernées, en facilitant la prise en compte des libellules dans l’application de la GEMAPI (Gestion des milieux aquatiques et prévention des inondations) ;

3) l’implication des agriculteurs et des forestiers qui ont un rôle majeur à jouer dans la préservation des espèces visées par ce PNA ;

4) le soutien des réseaux naturalistes dans leur démarche d’amélioration des connaissances, en lien avec l’Inventaire national des odonates et l’exercice de rapportage européen des espèces de la Directive dite habitats-faune-flore, portés par le Muséum national d’histoire naturelle et l’Office pour les insectes et leur environnement ;

5) une implication plus grande des organismes de recherche scientifique dans le suivi des populations des espèces prioritaires (analyse des données d’occurrence notamment, mais aussi pour l’évaluation des modalités de conservation mises en œuvre).

Douze actions sont déployées pour concrétiser ces objectifs.

Le CNPN a donné un avis favorable au projet en date du 9 juillet 2020. Ses observations ont été prises en compte.

En application du dernier alinéa du II. de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception. Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

La consultation est ouverte du 22 octobre au 16 novembre 2020.

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Commentaires

  •  TRES FAVORABLE A CE PLAN NATIONAL D’ACTIONS, le 25 octobre 2020 à 11h21

    Au vu de la réussite du précédent PNA, de la fragilité de certaines espèces d’odonates et encore plus des milieux humides, des actions proposées dans le cadre de cette consultation, j’émets un avis très favorable à ce deuxième plan national.
    Une attention toute particulière devra être portée au foncier, avec pour objectif l’acquisition par des structures naturalistes de la plus grande superficie possible de zones humides.

  •  Favorable, le 25 octobre 2020 à 09h15

    Il faut voir la nature dans sa globalité et non espèce par espèce car tout est lié .. les pesticides ont une part énorme de responsabilité dans les problèmes que les animaux rencontrent et dans ceux de l’homme directement ou indirectement .. le futur nous dira bien assez vite si l’homme a su s’adapter et survivre dans son milieu.
    _

  •  Prioriser les habitats originels, le 24 octobre 2020 à 17h07

    Pour la conservation des espèces, je pense qu’il faudrait mettre la priorité sur les HABITATS ORIGINELS, lorsqu’ils existent encore en France. En effet, les habitats naturels qui sont à l’origine des populations de telle ou telle espèce, existaient probablement avant les aménagements humains d’il y a 1000 ou 2000 ans. Ils sont manifestement les plus remarquables et les conservés est la meilleure garantie de conserver les populations des espèces patrimoniales. Si on démontre qu’il n’est pas possible de mener des actions dans les habitats d’origine, c’est alors qu’il est envisageable de mener des actions dans les habitats de substitution.

    Voici quelques exemples que je connais bien :
    • 1. Pour Macromia splendens et Coenagrion caerulescens, il faut travailler sur les parties de rivières sauvages pour elles sont encore présentes,
    • 2. Pour Lestes macrostigma, les plans de gestion doivent prévoir une gestion hydraulique adaptée à la survie des espèces des habitats temporaires typiques des lagunes littorales
    • 3. Enfin pour le Sympetrum depressiusculum, Il n’existe plus véritablement de belles populations dans des habitats originels ; il faut donc agir sur la gestion hydraulique compatible des habitats de remplacement : canaux et lacs EDF.
    • 4. Pour Sympetrum pedemontanum et Sympetrum danae, les bras secondaires de la Durance en amont du lac de Serre-Ponçon constituent des habitats originels d’une qualité exceptionnelle et abritant des populations importantes ; il n’est pas certain que cette réalité ait été clairement identifiée par les acteurs de la région PACA.

    Il faut remarque à ce propos que les monographies d’espèce du document PNA ne prennent pas suffisamment en compte l’influence du fonctionnement hydraulique des habitats qui est très souvent le facteur déterminant de l’attractivité des habitats pour la plupart des espèces patrimoniales.

  •  Avis très favorable à ce nouveau PNA Odonates, le 24 octobre 2020 à 16h53

    Un travail très important a déjà été fait dans le précédent PNA, qui donne une image beaucoup plus précise de la situation des Odonates dans notre pays et des risques identifiés. Ce nouveau plan prend en compte les résultats précédents et l’expérience acquise par les porteurs de projet pour la poursuite et l’amplification du travail. Le nombre d’espèces suivies prendra en compte la nouvelle liste rouge. Je n’ai aucun doute que les porteurs de projet prendront en compte les remarques formulées par les uns et les autres, en limitant les impacts tout en prenant en compte les demandes des populations locales.
    Avis donc très favorable pour ce PNA.

  •  Protéger les odonates oui ; Pour ce faire protéger les marais et les étangs des pesticides., le 24 octobre 2020 à 15h48

    Pour protéger les odonates il faut d’abord des marais et des étangs propres, sans terres agricoles utilisant des pesticides à proximité.
    C’est du simple bon sens.

  •  Recenser, le 24 octobre 2020 à 01h32

    Je suggère de faire recenser touts les lieux humides, étangs, mares même de petite taille etc et cela au niveau de chaque commune.
    J’ habite en pleine campagne dans une zone plutôt d’élevage ou il y a peu de grande culture et je constate quand même que régulierement des zones humides sont asséchées, drainées, bouchée soit de façon naturelle (aucun entretien depuis des années), soit par remplissage de matériaux etc souvent lors d’agrandissement de terrain couplé avec des destruction de haie.
    Il faut donc faire savoir au niveau communale que les zones humides sont protégées ce qui est loin d’être le cas, et qu’elles présentent de nombreux intérêts qui ne se limitent pas seulement à la protection des libellules
    Et comment empêcher un propriétaire (qui représente la majorité des zones humide de petite taille de combler, drainer etc une zone humide ? Que peux faire un élu, un maire ? Et que faire lorsqu’on constate trop tard la destruction de la zone humide ?

  •  Des mares, et de vastes espaces naturels , le 23 octobre 2020 à 21h02

    Des milieux naturels préservés, des mares et une agriculture agroécologique. Et les libellules pourront à nouveau évoluer dans l’ensemble des milieux naturels qu’elles affectionnent.

  •  Avis favorable., le 23 octobre 2020 à 17h59

    Avec les réserves habituelles sur l’hypocrite "éviter, réduire, compenser" (p.32), on ne peut qu’approuver ce projet.

  •  Actions de gestion : attention aux poissons !, le 23 octobre 2020 à 17h35

    Je suis également surpris qu’il ne soit pas prévu dans les actions 9 et 10 des actions concrètes et des recommandations précises aux gestionnaires pour éviter la destruction des habitats d’espèces patrimoniales par un "sur-empoissonnement", des étangs notamment. Car parallèlement à votre travail de protection de la biodiversité, certaines collectivités dans le département de l’AIN, de l’ISERE et de la DROME ont pour objectif de transformer tous les étangs traditionnels en bassins pour la pêche de loisir intensive, sans aucun soucis de préservation des habitats. Cela se traduit pas la disparition des hydrophytes et une grande turbidités de l’eau qui est visible sur les photos aériennes.

  •  libellules, le 23 octobre 2020 à 17h07

    il existe les libellules de Provence alpes cote d azur "116000 données" pour la région paca : ouvrage d entomologie de référence édité par lpo paca, opie et la ste française d odonatalogie
    comment protéger les zones humides sans projeter comme cela se fait en PACA des produits qui tuent les larves des moustiques et font donc disparaitre la nourriture des libellules ?
    Sur les sites importants pour la reproduction créer des zones protégées dans toutes les zones humides

  •  action libellules , le 23 octobre 2020 à 16h34

    il est plus que temps de réintroduire de mares et marais sans cultures agricole a proximité est pourquoi pas inciter a créer des petites mares ou bassins écolo qui permettrons non seulement aux libellules mais aux autres espèces nécessitant une proximité aquatique de survivre
    il est temps de réaliser que la planète ne nous appartient pas

  •  Action 6 sur les données à actualiser, le 23 octobre 2020 à 14h42

    En Rhône-Alpes, nous sommes très concernés par l’une des 12 actions prévues : "N°6 - Articuler le PNA avec les dispositifs de collectes et de diffusion des données." Avec prés de 330 000 données dans notre base régionale O’donata, dont près de 15 000 sur les espèces de précédent PNA, notre implication dans la création du Pôle Invertébrés AURA et notre partenariat avec la LPO AURA nous pouvons contribué à cette action par notre savoir-faire😀. Jean-Michel Faton, président du Groupe Sympetrum

  •  Absence de remarque sur les interventions de démoustication, le 23 octobre 2020 à 10h34

    Bonjour,

    Tous les étés , il y a des campagnes de démoustications pour "protéger" les touristes (je ne parle pas des campagnes sur le moustique tigre). Les produits utilisés sont dits sans sans impact ou impact réduit sr l’environnement .
    Mais ces moustiques comme le signalent des associations environnementales et biologistes jouent un rôle clé dans la chaine trophique (ou alimentaire) notamment dans les zones humides . Cela concerne bien sur les Odonates …
    Quelle en est la cohérence par rapport à ce plan ? quelle étude d’impact a été faite sur ce sujet ?
    Les populations d’insecte diminuent et on en détruit pour assurer un confort touristique … et après un plan Insectes est fait …
    Je conçois que les moustiques sont désagréables mais ils jouent leur rôle au sein des milieux humides …en alimentant des nombreuses espèces …
    Ou est la cohérence des actions dans ce cas ? ….
    J’espère que le futur plan regardera cela

  •  Tres surpris, le 23 octobre 2020 à 10h24

    Bonjour ,

    Je cite "l’implication des agriculteurs et des forestiers qui ont un rôle majeur à jouer dans la préservation des espèces visées par ce PNA" .
    Pourquoi les pisciculteurs ne sont pas associés ? ni les associations de pêche …
    Les étangs en pisciculture extensive sont des milieux riches en odonates et cette profession n’est pas citée …
    J’espère que ce point sera corrigé
    P Ribaud
    Filière Aquacole Pays de La Loire

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