Plan national d’actions en faveur des espèces végétales au bord de l’extinction à l’île de La Réunion (2021-2030)

Consultation du 25/06/2021 au 19/07/2021 - 1 contribution

Les 10 espèces du PNA (Acanthophoenix rousselii, Backerella hoyifolia subsp. bojeri, Claoxylon setosum, Eulophia borbonica, Heterochaenia fragrans, Lobelia parva, Nesogenes orerensis, Oeceoclades versicolor, Persicaria poiretii, Pisonia lanceolata) sont fortement menacées avec pour une majorité d’entre elles des effectifs très faibles estimés à moins de 50 individus répartis dans quelques populations souvent isolées.
Exceptées pour A. rousselii et P. lanceolata, les différentes espèces possèdent une distribution spatiale en zone cœur du Parc national de La Réunion. Aussi, à La Réunion, la Valeur Universelle Exceptionnelle (VUE) du bien du patrimoine mondial a été déclarée, notamment selon le critère suivant :
« Le bien est un centre mondial de diversité des plantes avec un degré d’endémisme élevé. Il contient les derniers habitats naturels les plus importants pour la conservation de la biodiversité terrestre des Mascareignes, y compris une gamme de types forestiers rares. Compte tenu des impacts importants et partiellement irréversibles de l’homme sur l’environnement dans l’archipel des Mascareignes, le bien est le dernier refuge pour la survie d’un grand nombre d’espèces endémiques menacées et en danger. »
Au titre de la VUE, la responsabilité de la conservation de la biodiversité des Mascareignes revenant à La Réunion, il semble judicieux d’intégrer aux différents PNA, quand cela est justifié, les taxons en danger critique d’extinction (CR) et en danger d’extinction (EN) endémiques des Mascareignes. Ainsi, ont été rajoutées trois espèces également très menacées de La Réunion et Maurice : B. hoyifolia subsp. bojeri, P. poiretii et P. lanceolata. De plus, La Réunion étant identifiée comme dernier refuge dans les Mascareignes pour la survie de ces espèces, la France a une lourde responsabilité en cas de disparition de ces taxons du milieu naturel, car vulnérables de par leurs faibles effectifs aux évènements stochastiques. En conclusion, ces espèces se caractérisent par des populations isolées, menacées, présentes dans une gamme d’habitats diversifiés, ainsi le regroupement parait nécessaire plutôt que de réaliser 10 PNA mono-spécifique et cela afin de mettre en œuvre le plus rapidement un plan d’actions opérationnelles afin d’assurer leurs survies en milieu naturel.
Ce PNA se décline en 10 actions essentiellement axées sur la conservation et plus particulièrement la conservation ex-situ de ces taxons.
Sur le long terme, le plan a pour objectifs de :
 améliorer pour l’ensemble des espèces la connaissance de la répartition par de nouvelles prospections et en sensibilisant les acteurs de terrain à leurs identifications,
 améliorer la maitrise culturale des espèces les plus difficiles à multiplier comme Backerella hoyifolia subsp. bojeri, Eulophia borbonica, Heterochaenia fragrans, Lobelia parva, Nesogenes orerensis, Oeceoclades versicolor, et Pisonia lanceolata, et constituer des collections ex-situ représentatives de la diversité génétique des dernières populations naturelles pour l’ensemble des espèces,
 renforcer les populations existantes pour certaines espèces (O. versicolor, E. borbonica, P. lanceolata) ou réintroduire de nouvelles populations dans certains cas (A. Rousselii, B. hoyifolia subsp. bojeri, N. orensis) dans des zones avec un foncier maitrisé et quand les connaissances de l’espèce le permettent,
 sécuriser les populations en cœur de Parc national pour C. setosum, E. borbonica, H. fragrans, N. orensis, O. versicolor, P.poiretii, et P. lanceolata en luttant contre les espèces exotiques envahissantes,
 approfondir les connaissances taxonomiques sur A. rousselii, B. hoyifolia subsp. bojeri, E. borbonica et les espèces appartenant au genre Claoxylon, Heterochaenia et Lobelia à La Réuinon,
 mettre en place une politique d’acquisition foncière pour les stations en terrain prive de A. rousselii et P. lanceolta.

En application du dernier alinéa du II. de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception. Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

La consultation est ouverte du 25 juin au 19 juillet 2021.

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