Plan national d’actions en faveur de la flore et des habitats menacés des lacs temporaires du Centre Var
Consultation du 09/01/2024 au 30/01/2024 - 4 contributions
Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, la France consacre un effort particulier à la préservation des espèces les plus menacées présentes sur son territoire.
Pour ces espèces, le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires met en place des plans nationaux d’actions, qui sont complémentaires au dispositif législatif et réglementaire les protégeant. Ces plans visent à coordonner les actions de sauvegarde des espèces végétales et animales les plus vulnérables pour lesquelles la France a une responsabilité patrimoniale.
Le Plan National d’Actions (PNA) en faveur de la flore et des habitats menacés des lacs temporaires du Centre Var vise la préservation de l’Armoise de Molinier Artemisia molinieri, espèce endémique du Var et classée en danger d’extinction, ainsi que 12 autres taxons de flore vasculaire, de bryophytes et de characées de valeur patrimoniale élevée :
Damasonium polyspermum ; Lythrum tribracteatum ; Ranunculus ophioglossifolius ; Heliotropium supinum ; Crypsis schoenoides ; Schoenoplectiella supina ; Butomus umbellatus ; Verbena supina ; Riella notarisii ; Chara connivens ; Chara imperfecta ; Chara vulgaris.
Au-delà de la flore et des habitats menacés, la mise en œuvre du PNA bénéficiera à la faune patrimoniale, originale et diversifiée des lacs temporaires du Centre Var : amphibiens, crustacés, (avec Linderiella massaliensis espèce endémique de Provence et Cyzicus tetracerus, menacés d’extinction), insectes (avec Agrilus lacus espèce endémique de Provence), reptiles et chiroptères, entre autres.
Le PNA s’articule autour de 3 axes : restaurer et préserver les écosystèmes, les habitats et les espèces ; améliorer la prise en compte des enjeux de biodiversité ; améliorer la concertation, l’information et la sensibilisation. Il se décline en 17 actions.
Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a donné un avis favorable à ce projet de PNA.
Commentaires
Objet : Consultation publique autour du Plan national d’actions 2023-2032 En faveur de la flore et des habitats menacés des lacs
temporaires du Centre Var
Après avoir pris connaissance de la consultation du public en cours et au titre de son objet « d’agir ou de favoriser les actions en
faveur de la nature et de la biodiversité », notre association régionale « Ligue pour la protection des Oiseaux Provence -Alpes-Côte d’Azur » (LPO PACA), créée le 5 avril 1998 et reconnue d’utilité publique, donne un avis favorable au présent PNA.
L’axe 1 du PNA vise à restaurer et préserver les écosystèmes, les habitats et les espèces il se base à la fois sur une protection
foncière incluant une veille de la SAFER et une démarche proactive auprès des propriétaires dans le cadre d’une stratégie
d’acquisition ou de gestion à long terme. Cet axe permet également une gestion concertée en incluant dans ce cadre tous les
lacs temporaires à forts enjeux patrimoniaux faune et flore qui n’ont pas de gestionnaire actuellement.
En assurant la maîtrise du foncier, une gestion concertée et en permettant la restauration des écosystèmes de certains lacs
temporaires et leurs fonctionnalités ce premier axe du PNA permet de préserver ces milieux et mettre en œuvre des actions de
sauvegarde sur des espèces vulnérables et patrimoniales.
L’axe 2 a lui pour objectif d’améliorer la prise en compte des enjeux biodiversité en intégrant les nouveaux sites identifiés dans
les zones de prospection mais aussi en intégrant la préservation des espèces et des habitats dans les documents d’urbanisme
et ainsi permettre leur prise en compte en amont des projets sur les sites identifiés.
Garantir le bon état de conservation des populations d’espèces patrimoniales dépend en effet d’une diversité de milieux et de
conditions écologiques favorables, ce qui engage une responsabilité des politiques territoriales pour leur conservation avec une
analyse et une prise en compte des impacts de l’urbanisme sur la biodiversité.
Cet axe permettre donc une meilleure prise en compte des espèces et habitats naturels des lacs temporaires du Centre Var
dans les documents d’urbanisme et l’accompagnement technique des porteurs de projets.
Le dernier axe du PNA vise à améliorer la concertation, l’information et la sensibilisation, permettant ainsi de communiquer
auprès des différents acteurs sur les enjeux de ces milieux.
Cette animation du PNA permettra l’évaluation des actions mais aussi l’organisation d’un comité de pilotage. Dans ce cadre il
sera de poursuivre l’encadrement des activités prévues par l’APPB du 12/12/11 qui régit les activités sur les secteurs identifiés.
L’extension du périmètre de l’APPB aux nouveaux lacs temporaires contenant de l’armoise de Molinier, espèce sur laquelle le
périmètre était initialement basé sera une priorité.
La mise en œuvre de ce PNA va permettre d’acquérir de nouvelles données et d’améliorer les connaissances concernant les
lacs temporaires du Centre Var.
L’animation et la sensibilisation des actions menées sera portée à la connaissance des différents acteurs concernés
(collectivités territoriales, services de l’état, équipes opérationnelles, porteurs de projets, grand public, propriétaires p rivés, élus,
préfets) afin de garantir la bonne mise en œuvre et le suivi du présent PNA.
Pour l’ensemble de ces raisons qui permettent de garantir et concilier protection des espèces, des milieux, maîtrise du fonci er,
qualité des eaux, du réseau hydrographique tout en assurant une animation et gestion concertée de ce PNA, la LPO PACA
émet un avis favorable.
Pour la LPO PACA, le service juridique
- Les pratiques de drainage, de labours en zones humides et l’impact des intrants (notamment viticoles) sur la qualité des eaux du bassin versant (qui peuvent être évités également avec de l’information et surtout la signature de contrats demandant une gestion non impactantes pour l’environnement
- Les impacts des forages et prélèvements sur le réseau hydrographique (souvent pour des piscines ou pour arroser des plantes non adaptées au climat ;
- L’eutrophisation liée aux défauts d’assainissement (eaux usées), à l’élevage intensif et parfois à des manifestations équestres. Les dangers identifiés devraient pouvoir progressivement disparaître.