Consultation du public relative au Plan d’action pour la préservation des sols forestiers

Consultation du 25/02/2025 au 06/04/2025 - 188 contributions

Les sols forestiers remplissent des fonctions vitales pour la société : stockage de carbone, régulation du cycle de l’eau, réservoir de biodiversité et production de bois.
Assurer la bonne santé des sols est essentiel pour soutenir l’atténuation des effets du dérèglement climatique, préserver notre biodiversité et favoriser l’adaptation et la résilience de nos écosystèmes forestiers.

C’est pourquoi dans le contexte du dérèglement climatique, la préservation des fonctionnalités des sols forestiers constitue une priorité stratégique, collectivement identifiée comme telle lors des Assises de la forêt et du bois qui se sont conclues en mars 2022. Le Ministère chargé de l’environnement et de la forêt avec l’appui de l’ADEME, en association étroite avec les partenaires concernés a élaboré un plan d’action pour en assurer leur préservation.

Levier de la planification écologique, de la Stratégie nationale biodiversité 2030, de la Stratégie nationale bas Carbone et du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique, le plan pour la préservation des sols forestiers (PASF) fixe le cap à horizon 2030. Il identifie des actions prioritaires concrètes, pour maintenir les fonctionnalités des sols forestiers, réparties en 5 axes pour :
-  Connaître et surveiller les sols forestiers ;
-  Mobiliser le bois avec des pratiques et équipements à faible impact ;
-  Former et sensibiliser sur la gestion durable des sols forestiers ;
-  Accompagner économiquement les pratiques sylvicoles et les investissements matériels les plus vertueux ;
-  Encadrer les facteurs de pressions dans les textes de planification forestière, les réglementations et les cahiers des charges.

Une consultation du public sur le projet de PASF est ouverte du 25 février au 6 avril 2025 inclus. Contribuez en donnant votre avis sur le présent site.

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Commentaires

  •  Avis globalement favorable mais ce plan ne va pas assez loin, le 3 avril 2025 à 09h53
    C’est une bonne chose de se préoccuper des sols forestiers soumis à rude épreuve par l’industrie forestière toujours plus vorace. Mais la vraie mesure efficace serait une interdiction totale des coupes rases (à l’exception éventuellement de certaines coupes sanitaires) afin de promouvoir la futaie irrégulière. Le constat sur les ravages de l’industrie forestière est juste et on sait à quel point la régénération des sols est longue et dépasse l’échelle de la vie humaine. Un des défauts de ce plan est l’absence de distinction entre forêt et plantation équienne : sans cette distinction, toute réflexion sur la forêt est malheureusement vouée à l’échec ! Les outils existants et bonnes pratiques citées sont pertinents, tout comme le soutien de filières de débardage par câble ou à cheval. Pour que ce plan soit efficace, il faut que le nerf de la guerre, l’argent soit au rendez-vous : il est donc nécessaire de réorienter l’ensemble des aides publiques vers la futaie irrégulière : un mode de production efficace (voir nos voisins suisses) qui préserve sols, biodiversité et l’ensemble de ce qui est décrit comme des services écosystémiques. Il faut réorienter d’urgence les plans issus du plan de relance (France Verte aujourd’hui?), cesser de planter et surtout de couper et préserver l’existant en faisant confiance à la résilience de la nature dès lors que l’Homme cesse de la dégrader. Ce plan est donc un progrès par rapport aux pratiques actuelles ; il ne faut pas en rester là et abandonner l’industrialisation de nos forêts qui les massacre !
  •  Avis France Nature Environnement - Ile-de-France, le 2 avril 2025 à 21h18

    FNE IDF ne peut qu’encourager le développement d’un plan d’actions pour la préservation des sols forestiers et la mise en place d’actions concrètes pour la protection, l’amélioration des sols forestiers, patrimoine naturel longtemps négligé, non renouvelable à l’échelle humaine et largement considéré comme inaltérable indépendamment des usages. FNE IDF félicite également les porteurs du projet pour avoir réussi à englober les nombreuses problématiques liées à la protection des sols forestiers, que ce soit au niveau du manque de connaissances, de moyens, ou des formations et de proposer les changements sur l’ensemble de la filière. Ce texte ambitieux peut toutefois amener quelques questionnements de notre part.

    - Connaissance
    Il a bien été noté que la recherche sur l’écologie des sols reste marginale et doit être dynamisée. Nous mettons en alerte cependant que les pratiques néfastes à la biodiversité et au fonctionnement des sols sont bien connues, telles que les coupes rases, la perturbation des sols lors du passage des engins, le retrait excessif de rémanents … Il est d’ores et déjà urgent d’agir pour une modification voire une interdiction des pratiques les plus néfastes, sans attendre de résultats scientifiques supplémentaires. Il peut être pertinent de développer des projets à propos des plantations en cherchant des solutions permettant de limiter le travail du sol, voire qui permettent de valoriser la régénération naturelle. De plus, le maintien d’un réseau de sols non perturbés, riches en biodiversité, dans le cadre des trames vieux bois par exemple, pourrait être étudié.

    - Financement
    L’aide financière aux propriétaires doit être conditionnée à des pratiques plus protectrices des sols en favorisant la sylviculture à couvert continu, des cloisonnements adaptés et l’utilisation d’engins moins impactants notamment lors du débardage.
    Une aide financière serait apportée aux exploitants sylvicoles afin qu’ils investissent dans un matériel plus adapté. Ce changement de pratiques s’accompagne du développement d’un savoir-faire spécifique, un besoin supplémentaire de main d’œuvre et peut-être une mise sur le marché du matériel ancien. C’est un investissement financier lourd que beaucoup d’entreprises de taille modeste, même soutenue, auront des difficultés à réaliser.
    Le plan repose sur des aides financières, probablement substantielles, et l’investissement de l’ADEME, notamment comme pilote, dont la stabilité de moyens doit être assurée. Sa pleine réussite dépendra des moyens financiers alloués aux acteurs comme l’ONF et le CNPF.
    Le soutien financier étant majoritairement public, est-il à la hauteur des ambitions, et d’autant plus sur le long terme ? La recherche de financements privés dans le cadre de compensation carbone, pourrait permettre d’alimenter les fonds.

    - Changements des pratiques
    Le texte propose de nombreux changements sur le long terme, qui semblent principalement basés sur le volontariat. Nous proposons de mettre en place des mesures plus strictes et immédiates vu l’urgence de la situation.
    En effet, les coupes rases, pour raisons sanitaires ou économiques , ainsi que toute pratique de culture intensive, de par leurs effets dévastateurs sur les sols, sont à interdire au plus vite. De plus, les travaux sylvicoles utilisant de la machinerie lourde sont à proscrire en période humide dans les forêts à sols sensibles. Le bois mort, dont le petit bois (<7cm) ne doit pas être vu seulement comme une source de minéraux et ne doit donc pas être préservé uniquement sur les sols sensibles à l’export, mais tous les sols. Il est également une couche protectrice essentielle à la biodiversité et contre l’érosion. Un dernier point, non mentionné dans le document, concerne le drainage des sols. Le drainage des sols forestiers perturbent le fonctionnement des sols et aggravent les effets des sécheresse, en plus d’entraîner la destruction de nombreux habitats naturels d’intérêt. Dans un contexte de changements climatiques, le maintien de l’humidité des sols est encore plus crucial. Nous demandons qu’un état des lieux des drains et de leurs possibilités de comblement soient étudiées et mis en application dans le cadre d’un plan de protection des zones humides.

    - Applicabilité
    Une gestion forestière respectueuse de l’environnement est trop souvent dépendante de la volonté et la curiosité du propriétaire forestier. Ceci suppose que les propriétaires se donnent l’effort et aient le temps de se documenter, se former… Un travail important de communication, sensibilisation, d’accompagnement et de regroupement des propriétaires est essentiel. Ainsi des moyens plus importants doivent être donnés au CNPF. Ce travail peut également être renforcé par une réglementation stricte qui stimulerait un changement des pratiques non basé exclusivement sur le volontariat.
    Il pourrait être également intéressant de favoriser l’accès à la propriété forestière par les personnes s’engageant à l’utilisation de pratiques vertueuses, dans le cadre d’ORE par exemple (aides financières…).

    - Contrôle
    La labellisation des exploitants pour leur bonne pratique est évoquée, il n’est pas clair que les labels PEFC, FSC incluant de nouvelles normes pourraient être revus et renforcés. Les plans de gestion seraient adaptés aux nouvelles pratiques et incluraient la protection des sols et de la biodiversité. Les labels devraient inclure l’obligation stricte des pratiques forestières respectueuses incluant la protection de la biodiversité et des sols forestiers. La notion de paiements pour services environnementaux (PSE) prend en compte les fonctionnalités de la forêt et sont à encourager. Un contrôle particulier pourrait être apporté quant aux partenaires choisis et leur motivation.
    Afin que ce plan soit dûment appliqué, un contrôle des pratiques devra être mis en place. Or les contrôles du respect des normes environnementales sont actuellement bien trop faibles, par un manque de moyens des autorités, et doivent être renforcés.

    - Conclusion
    En conclusion, nous saluons le travail réalisé dans le cadre de ce plan pour la protection des sols forestiers et mettons en garde sur sa difficulté d’application. Des mesures exigeantes doivent être prises pour protéger les forêts de façon globale, et ceci ne peut être fait sans une baisse des pressions sur celles-ci et donc une exploitation raisonnée. Bien que, comme le met en exergue le texte, une étude de la sensibilité des sols pour adapter les pratiques est pertinente, c’est l’ensemble des forêts, qu’elles soient sensibles ou plus résistantes, qui doit être protégé.

  •  Pour mieux protéger les sols forestiers, sensibilisons tout le monde et renforçons l’éducation sur ce sujet, le 2 avril 2025 à 19h15
    Pour une protection pérenne de nos sols forestiers, au delà de la formation des acteurs de la filière, il faut également sensibiliser le grand public et notamment les scolaires. Les sols sont souvent le parent pauvre de l’éducation à l’environnement alors qu’ils abritent la majeure partie de la biodiversité et qu’ils sont garant du bon fonctionnement de nombre de services écosystémiques. Il faut réhabiliter la valeur du sol et de ses habitants (la couche critique) dans l’imaginaire populaire en renforçant l’éducation sur ce sujet.
  •  Contribution du Syndicat des Sylviculteurs Propriétaires Forestiers de Dordogne, le 2 avril 2025 à 18h20

    P 14 point 3.3
    1) Fixer une limite pour les surfaces circulées n’est pas souhaitable compte tenu des de la taille des chantiers très variable, de la topographie des lieux et de la voirie déjà existante.
    Indiquer un pourcentage de parcelles avec cloisonnement ou pistes d’exploitation n’apporte rien au débat notamment dans la petite propriété (à supprimer)
    2) « Eviter les périodes humides » amène une interprétation différente selon la structure du sol. Le maintien à long terme de la praticabilité des sols n’est pas forcément lié à un travail initial en condition « humide »
    3) Maintenir le couvert continu dans les pentes nécessite de préciser le % .

    P36 :
    « Élaborer un outil d’aide à la décision pour le choix du système de récolte le plus efficient ».
    Les Entrepreneurs de Travaux Forestiers ne disposent pas d’un panel de machines pour effectuer tel travail ou tel autre dans des conditions différentiées. Des équipements spéciaux peuvent être suggérés.

    P 37 :
    Le débardage par câble aérien ne peut se concevoir que dans des conditions extrêmes (fortes pentes). Le surcoût occasionné par ce mode opératoire compromet fortement les opérations et les rend économiquement non viables. Il y a une contradiction avec cette pratique et l’ambition de l’axe 2 tel qu’exprimé page 26 (rappel de la page : « L’ambition de l’axe 2 est de mobiliser davantage de bois tout en en préservant les sols »).
    La technique existe il faut la maintenir sans en attendre une solution miraculeuse. Dans les conditions actuelles, elle ne permet pas au débardeur de vivre de son métier

    P 39 :
    Le débardage à cheval reste une méthode marginale compte tenu des contraintes liées à la conduite des équipages, aux chantiers proposés et aux coûts de reviens des prestations. Les difficultés rencontrées par les personnes qui pratiquent ce type d’exploitation sont telles que leur pérennité est souvent compromise. Le temps nécessaire pour débarder souvent de faibles volumes est incompatible avec le prix des bois, le surcoût occasionné par cette pratique est prohibitif.
    Idem pour le débardage par ballon dirigeable.

    P 34 : Axe 3 : Former et sensibiliser sur la gestion durable des sols
    L’adhésion à un label de gestion durable des forêts (Pefc ou FSC) est un engagement personnel et volontaire du propriétaire forestier qui prend déjà en compte une gestion des sols dans les référentiels.
    La prise en compte des sols dans la gestion d’urgence des chantiers, si elle s’avère une mesure intéressante, ne doit pas interférer avec le caractère d’urgence. Ainsi, la coupe d’arbres dans le cadre de la mise en place d’une ligne d’arrêt lors d’un incendie, compte tenu des délais dans sa réalisation, ne permet pas la prise en compte de ces aspects. Il convient de le préciser dans la fiche relative à l’action 3.3
    P 40 : « limiter les incidences de suspension de chantier » dans le cadre de la préservation des sols nécessite de mesurer précisément les conséquences pour les ETF mais aussi sur la filière concernée. Elle doit se jauger sur un large territoire concernant le bassin d’approvisionnement des entreprises concernées.

  •  Avis assez favorable, le 2 avril 2025 à 14h47
    Avis assez favorable car opposé aux coupes rases, à l’enrésinement des massifs forestiers et pour la préservation de la biodiversité. Cependant les mesures effectives restent trop encore trop timides pour impulser un véritable changement. Elles auront peu d’effets si pour commencer les coupes rases réalisées avec de grosses abatteuses ne sont pas interdites comme en Suisse, en Italie ou en Slovénie.
  •  favorable, le 2 avril 2025 à 11h10
    Il est impératif de protéger les sols forestiers et de ne plus pratiquer de coupes rases, c’est un non sens.
  •  Les experts forestiers soutiennent le Plan d’action sols forestiers – CNEFAF & EFF, le 2 avril 2025 à 10h49

    Le Conseil national de l’expertise foncière agricole et forestière (CNEFAF) est une structure ordinale réunissant l’intégralité des experts fonciers et agricoles et des experts forestiers exerçant en France, garant de leur compétence et leur indépendance. Il travaille étroitement avec les Experts Forestiers de France (EFF), syndicat représentatif des près de 200 experts forestiers présents sur tout le territoire national. Nos deux structures soutiennent pleinement l’initiative d’un Plan d’actions sols forestiers. Nous partageons ci-dessous quelques points d’attention.

    Les sols forestiers constituent le capital principal d’une forêt, et sont à ce titre une priorité de la gestion forestière au quotidien. Un très grand nombre de propriétaires forestiers, particuliers ou institutionnels, cumulant plus d’1 million d’hectares de forêt, accordent leur confiance à ces prestataires spécialisés et indépendants. Dans ce cadre, les experts forestiers ont intégré depuis de nombreuses années déjà des principes et bonnes pratiques de préservation des sols dans leur activité, qu’ils ont retranscrit dès 2016 dans le Cahier des clauses générales pour les ventes de coupes en bloc et sur pied des forêts privées, co-signé par EFF et la Fédération nationale du bois (FNB). Renouvelé cette année au Salon de l’Agriculture, ce document permet à travers plusieurs clauses de protéger les sols forestiers :
    • L’expert forestier peut imposer un état des lieux contradictoire de la coupe avant exploitation (Article 6-1).
    • L’expert forestier a la faculté de suspendre l’exploitation lorsque les conditions de portance du sol ne permettent pas un travail de qualité (Article 6-10).
    • Les fossés doivent être laissés dans leur état initial (Article 6-14).
    • Toutes les ventes de coupes de bois des experts forestiers sont couvertes par une garantie de bonne fin (caution bancaire). Cette clause responsabilise les scieries et les exploitants forestiers.
    Il s’agit de dispositions générales qui guident la gestion des forêts privées mais sont adaptées à la gestion durable de tout massif forestier. Aussi, nous soulignons l’intérêt de ces dispositions qui fonctionnent sur le terrain pour inspirer les mesures du Plan d’action sols forestiers.

    Par ailleurs, la gestion forestière repose sur un équilibre fragile entre valeur du sol et valeur du peuplement forestier. Ces équilibres prennent des années à se mettre en place, fondés sur un engagement durable des propriétaires pour constituer un massif forestier, aidé par la mise en œuvre de documents de gestion durable. A ce titre, nous soulignons l’importance du contexte plus général qui nécessite de maîtriser dans le temps long la gestion des coupes de bois afin de préserver le stockage de carbone, la biodiversité et la conservation de l’eau en milieu forestier, en particulier dans les sols.

  •  Préservation des sols forestiers : nous ne savons pas les créer alors soyons humbles et préservons ce qui existe., le 1er avril 2025 à 22h04

    Savez-vous planter des arbres ?
    Oui.
    Savez-vous fabriquer des mycorhizes, des bactéries, des molécules chimiques, des nutriments ?
    Savez-vous créer un sol ?
    Savez-vous créer un geai des chênes, un mulot, une fourmi ?
    Savez-vous filtrer l’eau ?
    Savez-vous retenir les sols et éviter l’érosion, fabriquer des roches et du humus ?
    Savez-vous créer des cernes de bois, faire de la photosynthèse et produire de l’oxygène ?
    La liste pourrait être longue.

    Préservons ce qui nous est donné. Le sol forestier est la forêt en devenir, le sol est la future forêt, le sol est la vie. Hérité des générations précédentes et à transmettre intact aux générations futures. Pour que nos enfants profitent de l’ombre d’un chêne et qu’ils transmettent à leur tour l’amour et le respect de ce dont nous faisons partie.

  •  Sans titre, le 1er avril 2025 à 16h45
    Si l’engagement à préserver les forêts, les sols, l’équilibre naturel est réel, avec une vision plus élargie que le seul profit économique, ne donnons plus de pouvoir aux lobbies, à tout un système destructeur et faisons de la pédagogie auprès des élus et des propriétaires forestiers pour une gestion respectueuse du vivant.
  •  Conserver les forêts à tout prix, le 1er avril 2025 à 12h43
    Il faut bannir absolument les coupes rasés et les plantations en mono culture
  •  préservation des sols forestiers, le 1er avril 2025 à 12h21
    Les sols forestiers sont très riches en biodiversité et sont un puits carbone ; les coupes rases , que l’on voit se multiplier partout déstructurent les sols, les rendent en partie infertiles (tassement, mauvaise infiltration et circulation des eaux, diminution drastique de l’épuration des eaux de pluies, érosion, sous sols en anaérobie , perturbation de la circulation de l’air, des gaz dans le sol, destruction des micros et macros organismes du sol et du sous sol, des réseaux mycorhiziens, etc). Une mesure urgente doit être prise pour réduire les coupes rases à 0,5 hectare, et seulement en cas de nécessité absolue, et en préservant au maximum les sols des passages d’engins lourds. Ces coupes rases sont majoritairement suivies de plantations en monocultures de résineux qui acidifient les sols et pour lesquelles il faut ajouter des intrants et des pesticides qui détruisent à moyen terme la fertilité de ces sols. De plus, les travaux de dessouchage et de labourage pour les plantations libèrent massivement le carbone stocké dans ces sols et accentuent le dérèglement climatique.
  •  Contribution de SOS Forêt Dordogne : avis assez favorable , le 1er avril 2025 à 11h09

    A) Propos liminaires
    L’avis de SOS Forêt Dordogne a été rédigé après lecture attentive du projet soumis à consultation du public par le Ministère de la Transition Écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche du 25/02/ au 06/04/2025.
    Remarques générales
    • Le choix même du sujet entraîne notre approbation : les sols forestiers sont en effet soumis à rude épreuve par l’industrie forestière et ses machines lourdes, ses intrants, ses pratiques de coupes à blanc.
    • Que dès l’introduction, les propos de la ministre soient une reconnaissance du caractère « fragile et non renouvelable » des sols forestiers est une avancée significative dans la lutte contre l’industrialisation de la sylviculture et nous appuyons cette qualification.
    • Il serait toutefois plus juste de sortir d’une représentation des services écosystémiques qui placent une fois de plus la « nature » ou l’« environnement » au service de l’homme « maître du vivant » et de replacer notre humanité à la place qu’elle devrait occuper, celle d’une espèce parmi d’autres, aux qualités et connaissances spécifiques mais dont la vie est tributaire de nombreuses interdépendances (et l’effondrement actuel et massif de nombreuses espèces est à ce point particulièrement effrayant).
    • Pour une véritable préservation rapide et sûre des sols forestiers, SOS Forêt Dordogne et les autres associations qui luttent pour préserver les forêts ont une solution simple : interdire dès à présent toute coupe rase industrielle en France, en accompagnant les acteurs de la filière et notamment les plus petites entreprises, dans leur désendettement et leur formation continue, de façon à leur permettre de poursuivre leur métier de forestiers avec davantage de technicité, de respect des forêts et en leur redonnant la fierté de leur métier : de destructeurs de nos forêts, ils en deviendraient les accompagnateurs et jouiraient ainsi de la reconnaissance de leurs concitoyens.
    • Il faudrait pour cela une volonté politique forte et non un simple affichage : il est à craindre que l’objectif 2030 soit à terme repoussé, comme on l’a vu pour l’accessibilité des bâtiments aux personnes en situation en situation de handicap ou plus récemment pour la suppression des plastiques dans les cantines scolaires ou les crèches.
    B) Partie 1 : Pourquoi faut-il se mobiliser pour protéger les sols forestiers ?
    1. Les sols forestiers : une ressource naturelle fragile et non renouvelable, support de services systémiques fondamentaux (p6 à 8)
    Si nous souscrivons à la majorité des arguments évoqués dans ce chapitre, nous nous étonnons que le terme de forêt n’y soit pas défini ; le plan ne semble pas faire de différence entre plantations équiennes – qui sont le plus souvent en France des monocultures de résineux – et forêts sinon naturelles, vieilles ou anciennes, du moins mélangées en âge et en essences. Leur rôle dans la préservation de la qualité des sols comme de la préservation du carbone est pourtant totalement différent !
    Concernant la biodiversité, on sait à quel point elle diffère entre
    • forêts mixtes et de feuillus qui abritent des espèces spécialisées dont le biotope est précisément celui-ci
    • et plantations de résineux qui ne sont susceptibles d’accueillir que des espèces généralistes, donc capables de vivre dans différents milieux.
    On sait également que les litières d’aiguilles se décomposent plus difficilement, acidifient les sols et ne permettent que difficilement – et avec une extrême lenteur – un retour des feuillus sur des sols suffisamment riches pour les accueillir. Il ne faut donc pas se tromper de forêt…

    2. Les sols forestiers : un capital fragile entre évolution des pratiques et changement climatique (p9 à 12)
    Nous souscrivons aux constats du paragraphe 2.1. et à l’origine anthropique des dégradations, dues à des pratiques industrielles brutales pour nos forêts. Encore faudrait-il s’interroger sur l’origine – anthropique sans nul doute – du dérèglement climatique que nous connaissons.
    Nous partageons également les constats du paragraphe 2.2 et nous félicitons de la mise en cause explicite des coupes rases : « Certaines pratiques comme la coupe rase suivie du travail du sol en plein pour préparer le sol lors du renouvellement du peuplement peuvent favoriser la minéralisation rapide de la matière organique du sol et donc de flux de CO2 associés vers l’atmosphère. » p11
    En revanche, nous nous étonnons que le paragraphe 2.3. (La mécanisation fait partie aujourd’hui de la gestion sylvicole et de l’exploitation forestière) ne soit pas, contrairement aux écrits précédents étayé par des arguments scientifiques : nous faisons face ici à une affirmation brute, sans argumentation. Nous sommes bien conscients qu’il serait difficile, dans notre monde actuel, de renoncer d’un seul coup à toute intervention mécanisée dans nos forêts. Néanmoins, on peut faire une différence entre la pratique brutale de la coupe rase et une gestion sylvicole en futaie irrégulière qui évitera le passage d’énormes engins. En outre, le recours à la plantation, ici affirmé comme une évidence, nous paraît difficilement démontrable : dans le contexte du dérèglement climatique actuel dont nul ne connaît l’évolution, toute prédiction s’apparente à jouer aux apprentis sorciers.

    3. Les outils actuels pour la connaissance et la préservation des sols forestiers (p13 à 17)
    Pas de remarque particulière sur les paragraphes 3.1 et 3.2.
    Nous souscrivons aux éléments évoqués dans le paragraphe 3.3 (Les différents outils existants et bonnes pratiques associées), à savoir :
    • limiter la surface du sol où circulent des engins : mise en place de cloisonnements
    • éviter les périodes humides
    • éviter de laisser les sols à nu : SOS Forêt Dordogne prône à cet effet la généralisation de la Sylviculture Mélangée à Couvert Continu (SMCC ou futaie irrégulière ou encore futaie jardinée)
    • éviter la récolte de feuillage (risque de déminéralisation du sol)
    • laisser du bois mort au sol
    • prendre en jeu les enjeux spécifiques liés aux ripisylves et aux zones humides.
    Nous sommes en revanche réservés sur l’aspect « raisonné » de la préparation des sols, associée à la pratique des coupes à blanc : en SMCC, point besoin de préparer le sol et de replanter (ou très rarement), la forêt y pourvoit.
    Malgré leurs limites et bien que réservés sur la politique actuelle de multiplication de chaufferies au bois et de production massive de plaquettes, nous saluons l’existence des différents guides présentés, comme des avancées vers des pratiques plus respectueuses du vivant.

    4. Des politiques publiques dans lesquelles s’inscrit la nécessité d’un plan national ambitieux pour mieux préserver les sols forestiers (p18 à 21)
    Nous notons avec satisfaction la réaffirmation de l’objectif de non artificialisation des sols.
    Nous souscrivons aux objectifs énoncés dans ce paragraphe mais nous attendons les mesures fortes et concrètes qui pourraient leur donner une véritable efficacité, comme l’interdiction des coupes rases ou a minima l’arrêt des aides aux propriétaires qui gèrent (ou laissent gérer par les ETF) leurs propriétés de façon industrielle : nous préconisons de réserver toute aide publique à un engagement (vérifié par les services de l’État, ce qui implique de doter les DDT du personnel suffisant) à gérer ses forêts en futaie irrégulière (ou SMCC).

    5. Une construction et une gouvernance du plan impliquant l’ensemble des acteurs concernés pour que ses actions soient largement mises en œuvre (p22 à 23)
    Pas de remarque particulière sur la stratégie d’élaboration du plan ou sur le suivi du plan, en revanche, nous regrettons le manque de transparence de la partie financement qui ne fait état d’aucun budget chiffré.

    6. L’ambition et les objectifs du Plan d’Action de Préservation des Sols Forestiers (p24 à 26)
    Nous souscrivons aux enjeux majeurs définis page 24 : conserver l’intégrité physique, maintenir la fertilité chimique des sols, sécuriser le puits de carbone forestier, maintenir la biodiversité, préserver le rôle de régulation des sols forestiers dans le cycle de l’eau.
    Notre avis sur les objectifs est plus nuancé.
    • Nous sommes favorables aux objectifs :
    ◦ 1 : Maintenir, créer et respecter les cloisonnements ou pistes d’exploitation et promouvoir des méthodes de débardage à faible impact
    ◦ 4 : Garantir la pérennité du couvert forestier en assurant sa reconstitution, favoriser le couvert forestier continu notamment en zone de pente : SOS Forêt Dordogne prône cette gestion sur l’ensemble des surfaces forestières
    • Nous sommes en revanche réservés sur les objectifs :
    ◦ 2 : Raisonner le travail du sol avant plantation afin de limiter les effets du travail en plein ; il prévoit en effet la poursuite de la stratégie sylvicole industrielle coupe rase/ replantation
    ◦ 3 : Maintenir sur place le feuillage et les souches, limiter et adapter la récolte de menus bois selon la sensibilité des sols à l’export d’éléments minéraux : pour SOS Forêt Dordogne, s’il faut maintenir sur place le feuillage et les souches, il faut aussi le faire pour les menus bois riches en éléments minéraux.)
    Pas de remarque particulière sur les axes généraux présentés p25.
    C) Partie 2 : Passer à l’action pour préserver les sols forestiers
    • Axe 1 : Connaître et surveiller les sols forestiers (p28 à 33)
    La recherche est nécessaire et intéressante ; mais si elle doit se borner, faute d’action volontariste suffisante, à enregistrer les dégradations, ce volet sera inutile … Il est à craindre que le dérèglement climatique enclenché ne nous laisse que peu de temps pour inverser le cours des choses !

    • Axe 2 : Mobiliser le bois avec des pratiques et équipements à faible impact (p34 à 40)
    Même remarque que précédemment sur l’évaluation des pratiques.
    En revanche, nous émettons un avis favorable au développement du débardage par câble (action 2.2, p37) et au financement de la création d’une « formation des opérateurs câblistes, de l’accompagnement de la structuration de la filière par la création d’une structure collaborative », à la mise en place d’un « soutien économique à l’équipement ainsi que la réalisation d’une étude technico-économique pour évaluer les bénéfices et les contraintes pour promouvoir le développement de ce mode de débardage alternatif », ainsi qu’à l’action 2.3 . (p39) qui vise de la même façon à promouvoir le débardage à cheval : formation, soutien économique à la filière, promotion de celle-ci auprès des utilisateurs.

    • Axe 3 : Former et sensibiliser à la gestion durable des sols forestiers (p41 à 44)
    Nous sommes favorables aux actions 3.1 qui visent à « mutualiser les connaissances sur les sols forestiers » et à « développer la formation continue sur la qualité des sols forestiers et sensibiliser les acteurs dans le cadre de la gestion durable des forêts » ainsi qu’à l’action 3.3 qui prévoit d’« élaborer un guide pour préserver les sols dans les chantiers en situation de crise » : les crises décrites dans le document ne manqueront pas d’advenir.
    • Axe 4 : Accompagner économiquement les pratiques sylvicoles et les investissements matériels les plus vertueux (p45 à 49)
    On touche ici au nerf de la guerre sans lequel aucune amélioration ne sera possible. Cette partie du plan se devra d’être volontariste et des mesures réglementaires devront être prises pour inciter régions et départements à prendre ces objectifs en compte.
    Les critères d’éco-conditionnalité doivent être strictement cohérents avec les connaissances scientifiques actuelles et ne pas servir de poudre aux yeux pour se poursuivent les pratiques industrielles actuelles. Encore une fois, nous réaffirmons qu’une interdiction des coupes rases, assortie d’un accompagnement des petites entreprises lourdement endettées nous paraît indispensable.
    Concernant l’action 4.3 (p48) « Accompagner la mobilisation de fonds privés avec des paiements pour services environnementaux forestiers pour les systèmes permettant une meilleure préservation des sols », nous regrettons que l’État se dessaisisse de sa responsabilité au profit de fonds privés. Dans ce domaine il s’agit de défendre l’intérêt général. En abandonner la défense à des intérêts privés nous paraît voué à l’échec.

    • Axe 5 : Encadrer les facteurs de pression dans les textes de planification forestière, les réglementations et les cahiers des charges (p 50 à
    La mise en cohérence des réglementations est évidemment de la première importance si l’on veut que les objectifs visés soient réellement atteints. Quant à « conforter les systèmes de labellisation/certification des ETF comme cadre d’engagement à des pratiques d’exploitation et de travaux respectueuses des sols » (action 5.4, p55), SOS Forêt Dordogne demeure circonspecte eu égard au peu de garanties réelles que ces certifications représentent actuellement. Là encore, il s’agit d’un dessaisissement des prérogatives de l’État, préjudiciables à l’intérêt général.

    CONCLUSION

    Fidèle à son engagement contre les coupes rases, contre l’enrésinement des massifs forestiers et pour la préservation de la biodiversité, SOS Forêt Dordogne émet un avis assez favorable à ce Plan d’Action pour la Préservation des Sols Forestiers, notamment concernant la promotion de méthodes alternatives de débardage.
    En effet, si nous partageons globalement le diagnostic et soutenons un certain nombre de mesures proposées, si le plan proposé met à juste titre l’accent sur la connaissance et l’étude des impacts des pratiques forestières délétères ou vertueuses, les mesures effectives restent trop encore trop timides pour impulser un véritable changement. Elles seront de peu d’effet si :
    • les coupes rases réalisées avec de grosses abatteuses ne sont pas interdites comme en Suisse, en Italie ou en Slovénie
    • les effectifs des DDT et de l’ONF ne sont pas renforcés, au contraire de l’évolution de ces dernières années
    • les crédits de la recherche ne sont pas abondés, au contraire de ce qui se passe actuellement dans les universités et les organismes de recherche publics français
    • et si l’État tend à se dessaisir des leviers d’action pour les confier à des opérateurs privés.

    St Germain du Salembre, le 27 mars 2025

  •  Oui, à la protection des sols forestiers. Le plan doit aller plus loin., le 31 mars 2025 à 22h57
    Dans le projet, dans l’axe 2 , le débardage au cheval doit être favorisé, mais rien dans l’axe 4 qui donne les moyens : que des promesses ? il faut que cette façon de faire soit privilégiée dans les financements. Il faudrait aussi interdire les très gros engins, sur sol sec ou mouillé. Les bonnes pratiques pourront faire office de compensation pour des projets privés : cela ne doit pas être prétexte à détruire la nature ailleurs, ou à polluer par une surconsommation de biens ou de services comme les voyages en avion ou la fast-fashion. CD
  •  Des forêts pour l’avenir de la planète , le 31 mars 2025 à 22h53
    Tirons les leçons de nos erreurs, arrêtons de tout détruire au nom du capital. Si la grande partie des forêts est du domaine privé, celle ci font également parties du bien commun au même titre que l’eau et que l’air. Elle garantissent la continuité du cycle écologique. Détruire les forêts, c’est se tirer une balle dans le pied. Oui à l’exploitation de manière douce et responsable. Une législation dans ce se s est vitale. De pays des droits de l’homme, soyons également pays des droits de la nature.
  •  protection des sols forestiers : de qui se moque t’on ? , le 31 mars 2025 à 21h13
    Depuis de nombreuses années , on essaie de museler les défenseurs de la nature. On nous vante différents plans d’action pour la préservation de la nature , des oiseaux , des terres agricoles , des haies , des sols forestiers , etc … et dans le même temps , nos responsables politiques cèdent à la pression de la FNSEA , des chasseurs , des groupes internationaux de produits phytosanitaires , des investisseurs éoliens et reviennent en arrière sur la protection des sols , des haies , de la biodiversité en annulant des décrets de protection et en accordant des permis de saccager nos espaces encore naturels dont nos forêts. De qui se moque t’on quand des sociétés implantant des éoliennes en forêt promettent de replanter des arbres dans les forêts saccagées par leur soins ? Elles promettent aussi de remettre dans l’état initial les même emplacements. Quand on voit les " autoroutes blanches " ouvertes pour le passage de leurs engins de construction et les camions livrant les éoliennes , on se pose beaucoup de questions. Où sont passés les fossés humides grouillants de vie , les sols recouverts de mousses , de végétation luxuriante , de différentes espèces d’arbustes , d’arbres , de lianes , de lierre abritant tant de vies souterraine ,terrestre et aérienne. Après leur passage , les sols sont compactés , détruits pour plusieurs dizaines d’années ( ou plus ). Je n’évoque même pas les milliers de tonnes de béton coulées et très certainement laissées en place définitivement ( malgré leurs belles promesses , les expériences de nos voisins allemands , canadiens , espagnols nous apprennent qu’au moment de la déconstructions des éoliennes , très très peu de sociétés sont encore présentes !!!). Et je ne parle pas de tout le réseau hydrique terrestre et souterrain saccagé ( nappes phréatiques par exemple ). Pourquoi ne pas construire ces éoliennes sur des friches industrielles déjà très bétonnées. Je constate aussi que les constructeurs d’éoliennes en forêt savent très bien à qui ils s’adressent : des maires de petites communes à qui ils promettent " beaucoup " d’argent er qu’ils " endorment" avec leurs belles promesses. Et par dessus tout , les préfets signent les autorisations de constructions de ces parcs éoliens. Quand on survole nos forêts autrefois si belles , on les retrouvent maintenant " mitées" de tout coté par des parcs éoliens , par des coupes blanches d’arbres malades ou desséchés. Nos forêts sont déjà en sursis ,n’en rajoutons pas. ARRETEZ VOTRE HYPOCRYSIE : JE NE COMPRENDS PAS POURQUOI ON REALISE CES PLANS QUI COUTENT CHER A ELABORER MAIS QUI NE SONT JAMAIS SUIVI D’ACTIONS CONCRETES.
  •  Fin des débusqueurs à pince ?, le 31 mars 2025 à 11h28
    En plaine, les engins pour sortir les grumes sont très souvent des débusqueurs à pince. C’est à dire qu’il y a une grosse pince accrochée à l’arrière du tracteur. Pour sortir la grume de la forêt, il faut donc reculer contre celle-ci pour ensuite l’emmener sur le dépôt de bois. Malheureusement, même dans les coupes dans lesquelles il y a déjà des cloisonnements d’exploitation, les grumes n’ont pas forcément une extrémité qui arrive au bord de ceux-ci. Ces engins à pince sortent donc des cloisonnements pour aller chercher les grumes. Même si, en plus de la pince, il y a bien un câble que l’opérateur peut tirer pour aller chercher une grume éloignée du cloisonnement, dans la réalité, les chauffeurs d’engin ne descendent pas de la cabine pour cela et recule jusqu’aux grumes systématiquement malgré les règles déjà en place d’interdiction de sortir des cloisonnements. Tant que ces engins seront autorisés, il sera impossible de faire respecter les cloisonnements par leurs chauffeurs. Si on veut protéger les sols forestiers EFFICACEMENT, il faut tout simplement interdire ce type d’engin. Il y a bien entendu beaucoup d’autres mesures à prendre dont beaucoup sont prévues dans ce plan. L’absence de mesures concernant ce type d’engins m’a amené à faire ce commentaire.
  •  Urbanisation des forêts ?, le 31 mars 2025 à 10h57

    De plus en plus, les développeurs cherchent à déployer de projets éoliens en forêt. Une "manne financière" à court terme pour les propriétaires, qu’ils soient privés ou publics. Un impact réel pour les forêts et leurs sols.
    Or, je n’ai rien vu dans votre plan d’action pour limiter la prolifération de tels projets. Qu’est ce qui est le plus important : la forêt ? L’énergie ?
    Quel vie pour plus tard ??

    Je vous remercie de bien vouloir vous pencher sur cette situation, car immanquablement, les sols en sont modifiés/réduits..

  •  Contribution SEPANSO Aquitaine, le 30 mars 2025 à 12h03

    L’intention est fort louable, il conviendrait toutefois de ne pas oublier que des surfaces forestières disparaissent, soit pour de l’urbanisme, soit pour de l’agriculture, soit pour des productions photovoltaïques.
    De même, nous sommes étonnés que des recommandations formulées à l’occasion de la consultation sur le projet de plan pour la gestion durable des forêts ne fassent toujours pas partie du projet de plan d’action pour la préservation des sols forestiers

    1 Connaître et surveiller les sols forestiers
    Les sols forestiers sont indiscutablement « une ressource naturelle fragile et non renouvelables, support de services écosystémiques fondamentaux »
    Les sols forestiers constituent tout aussi indiscutablement « un capital fragile, entre évolutions des pratiques et changement climatique »
    Logiquement la France devrait donc s’impliquer beaucoup plus fortement au niveau européen pour que l’Union européenne adopte la Directive Sols pour laquelle nous avons milité tant d’années. Ce serait bien d’obtenir un cadre robuste pour la protection des sols forestiers dans un cadre plus large.
    Depuis des années nous assistons à un appauvrissement de la biodiversité dans les forêts. Si nous avons réussi à mettre un terme à l’utilisation de produits chimiques désherbants en forêt en Aquitaine, nous continuons à constater que les engins mécaniques qui sont utilisés anéantissent diverses espèces de la microfaune que nous pouvions observer. Il suffit de comparer les zones où le rouleau landais a été régulièrement utilisé avec des zones où cet engin est peu ou pas utilisé. Les outils rotatifs posent problème aux reptiles qui se font décapiter. Nous reconnaissons que la gestion des sous-bois forestiers n’est pas simple.
    Le plan s’intéresse surtout aux forêts pentues, mais les coupes rases, surtout lorsqu’elles sont suivies d’extraction des souches et de labours profonds, posent problème, surtout si les travaux sont suivis comme c’est le plus souvent le cas par des plantations de pins qui vont encore accroître l’acidité des sols. La SEPANSO souhaite le développement d’une sylviculture qui combine résineux et feuillus. Si ce souhait était exaucé, cela correspondrait d’ailleurs au Plan national de restauration de la nature.

    Il découle de ce qui précède que le projet de plan d’action pour la préservation des sols forestiers devrait intégrer des stratégies pour encadrer la mécanisation et l’exploitation intensive des parcelles forestières.

    2 Mobiliser le bois avec des pratiques et équipements à faible impact
    Le recensement des diverses méthodes d’exploitation ne suffit pas pour préserver les sols puisque dans une logique économique, c’est la méthode la moins onéreuse qui sera presque toujours choisie.
    Si nous revenons sur la conduite des peuplements évoquée brièvement antérieurement, il conviendrait d’admettre que la sylviculture mélangée à couvert continu est la plus favorable à une bonne conservation des sols forestiers.
    A l’occasion de cette consultation, nous en profitons pour faire part de notre inquiétude sur la solution de facilité qui consisterait à introduire certaines espèces exotiques. Ayant à l’esprit mes expériences en Afrique du Sud ou au Portugal, je crains que de vastes espaces ne soient utilisés pour planter des eucalyptus. Sans se contenter de se référer aux incendies, il serait important de faire connaître la pauvre biodiversité de ces forêts d’eucalyptus.
    Nous connaissons les démarches volontaires et nous avons pu constater au niveau européen leurs limites. S’il est possible de revenir rapidement en arrière sur certaines problématiques, il semble évident que pour des investissements sur le long terme, il est indispensable de fixer des cadres réglementaires rigoureux.
    Il conviendrait de rajouter aux Plans Simples de Gestion ou aux Plans d’Aménagement la nécessité d’un suivi de la qualité des sols.

    3 Former et sensibiliser sur la gestion durable des sols forestiers
    Si nous ne disposons pas d’une Directive Cadre Sols, nous avons la chance de disposer de la Directive (UE) 2023/2413 du Parlement européen et du Conseil du 18 octobre 2023 modifiant la directive (UE) 2018/2001, le règlement (UE) 2018/1999 et la directive 98/70/CE en ce qui concerne la promotion de l’énergie produite à partir de sources renouvelables. Selon celle-ci il faut éviter la récolte des souches et des racines, la récolte sur des sols vulnérables et utiliser des systèmes d’exploitation forestières de moindre impact.
    Le tassement des sols que nous observons invite à limiter la circulation des engins les plus lourds et la mise en place de cloisonnements dès qu’une forêt est exploitée. Il ne faut pas oublier qu’un sol tassé est un sol mourant : dans un sol très peu aéré, les racines peinent à nourrir leurs arbres, ce qui met en péril l’écosystème forestier.
    Une comparaison des retours d’expérience sur les cloisonnements dans différents massifs (couloirs de circulation à des distances données) semble indispensable. Des nouvelles technologies assurent l’enregistrement des tracés de cloisonnement (données GPS embarquées dans les engins), ce qui permet à la nature de reprendre ses droits entre deux interventions et deux passages et de garantir une gestion forestière respectueuse de l’environnement.

    La qualité de l’humus mériterait un suivi. Nous aimerions qu’il y ait un bilan humique des sols forestiers, comme cela peut se faire en agriculture. Nous soulignons que la qualité de l’humus suppose une diversité des espèces et l’évitement des espèces exotiques, des monocultures et le maintien des espèces pionnières (bouleaux, trembles, tilleuls…)
    C’est ce que font déjà plus ou moins certaines entreprises d’exploitation forestières qui affichent une « certification ». Il convient d’aller au-delà et interdire :
    -  L’extraction des souches
    -  Les labours profonds
    -  Limiter la circulation des engins forestiers lourds sur l’ensemble d’une parcelle
    -  Interdire la circulation des engins forestiers lourds sur les sols vulnérables (à cartographier et à identifier dans les PSG)

    4 Accompagner économiquement les pratiques sylvicoles et les investissements matériels les plus vertueux
    Dans la situation budgétaire que nous connaissons, il semble difficile de faire ce genre de proposition.
    Nous pensons plutôt que le projet de plan d’action pour la préservation des sols forestiers devrait surtout garantir que les organismes de recherche scientifique disposent des moyens financiers indispensables pour apporter les conseils dont les propriétaires forestiers ont besoin (INRAE, ONF….)

    5 - Encadrer les facteurs de pressions dans les textes de planification forestière, les réglementations et les cahiers des charges.
    Nous pensons qu’il conviendrait avant tout de préserver les surfaces forestières. Nous regrettons sincèrement que de vastes zones soient dégradées pour faire passer une ligne THT, une voie ferrée LGV… Surtout lorsque la THT est rendue nécessaire pour acheminer l’électricité produite par des panneaux photovoltaïques implantés sur des parcelles forestières défrichées. Surtout que la LGV se verra imposer des obligations légales de défrichement…

  •  Pour des forêts berceaux de l’eau., le 29 mars 2025 à 22h09
    La forêt est le berceau de l’eau. Eau et forêt sont 2 milieux étroitement liés. La coupe rase d’une grande forêt est l’accueil à la sécheresse et à la désertification. C’est ainsi que des civilisations ont disparu. Je suis favorable au plan qui respecte le sol forestier par des coupes rases à condition que ce soit sur de petites surfaces - moins d’un ha- sans déssouchage, en laissant les déchets sur place . Replanter sans labourer ni retourner le sol sans déranger ruisseaux et mares . Introduire dans le pan de gestion de petites parcelles d’acacias avec accès pour coupe de rapport tous les 15 ans et également petites parcelles d’arbres attirant les oiseaux. Faire participer des apiculteurs et leurs intérêts dans les projets. Favoriser tout ce qui est bon pour le sol forestier, c’est favoriser la santé des arbres et de leurs mycorhizes et champignons. Éviter les traitements chimiques, interdire les projets type biosyl qui conduisent à la désertification des secteurs boisés à brève échéance et finalement à l’appauvrissement des sols forestiers sinon à leur destruction.
  •  Favorable au Plan : oui à la préservation des microbiotes forestiers, le 29 mars 2025 à 13h34
    ce plan est une réponse fondamentale à la nécessité de reconsidérer plus que jamais les boisements que nous exploitons en tant qu’écosystèmes complexes, plus ou moins matures, fonction de leur histoire, et dont les sols constituent un élément constitutif majeur indispensable à leur bonne fonctionnalité générale, assimilables peut-on dire au microbiote des organismes animaux. Ce Plan d’action, outre qu’il indique les bonnes conduites à tenir, constitue pour tous les acteurs, une approche révélatrice du caractère éminemment écosystémique et sensible des boisements sur lesquels nous intervenons. C’est un grand pas en avant. Cependant il conviendrait d’y rappeler l’importance et les modalités de rétablissement, au fil d’un temps long, une trame fonctionnelle de bois mort, à fortiori de vieux bois, afin de conforter le compartiment saproxylique de la biodiversité indispensable aux cycles biogéochimiques et dont une partie se confond avec l’activité des sols. Il s’agirait là d’un complément déterminent à l’abandon des rémanents, feuillages et menu-bois, confortant la résilience et la fertilité forestière.