Arrêté du [ ] relatif à l’analyse de per- et polyfluoroalkylées dans les eaux en entrée et sortie de stations de traitement des eaux usées urbaines NOR : […]

Projet d’arrêté ministériel Relatif à l’analyse de substances per- et polyfluoroalkylées dans les eaux en entrée et sortie de stations de traitement des eaux usées urbaines Note de présentation Le projet d’arrêté ministériel soumis à la présente consultation a pour objet de préciser les dispositions de mise en œuvre d’une campagne de surveillance de substances per- et polyfluoroalkylées (PFAS) dans les eaux en entrée et sortie de station de traitement des eaux usées urbaines. Les substances per- et polyfluoroalkylées, également connues sous le nom de PFAS, sont une large famille de plus de 4000 composés chimiques aux propriétés très diverses. Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les substances PFAS sont largement utilisées depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, etc. Les PFAS sont des molécules très persistantes, qui se dégradent très peu après utilisation ou rejet dans l’environnement. Elles sont aussi appelées « polluants éternels ». Le projet d’arrêté s’inscrit dans le cadre de l’action « Renforcer la surveillance des PFAS dans les stations de traitement des eaux usées » du plan d’actions interministériel sur les PFAS, rendu public par le gouvernement le 4 avril 2024. Cette action prévoit qu’un « programme de contrôle des émissions de PFAS dans les eaux usées traitées des stations d’épuration urbaines sera mis en place en 2024 pour les stations de traitement des eaux usées (STEU) de plus de 10 000 équivalent-habitants (environ 1 300 installations). » A cette fin, le plan d’actions requiert qu’au moins un prélèvement et des analyses soient réalisés d’ici fin 2025, sur les 20 PFAS ciblés par la directive 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Le présent projet d’arrêté permettra d’établir un état des lieux de la présence de PFAS au sein des rejets des stations de traitement des eaux usées, à l’image de l’arrêté ministériel du 20 juin 2023 de surveillance des PFAS dans les installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE). Les analyses demandées ont pour but d’améliorer les connaissances disponibles, en complément des campagnes RSDE (Recherche de substances dangereuses dans l’eau) existantes de surveillance de 96 micropolluants (dont un PFAS) dans les eaux des stations d’épuration. Les modalités de mise en œuvre de la campagne de prélèvement et d’analyse de PFAS ont pu être établies sur la base d’un travail réalisé avec les Agences de l’eau, Offices de l’eau, DREAL, DEAL, DDTM, des opérateurs tels que l’INERIS et des laboratoires d’analyse. Les stations de traitements des eaux usées concernées sont celles de plus de 10 000 équivalent-habitants relevant de la rubrique 2.1.1.0 de la nomenclature définie à l’article R.214-1 du code de l’environnement, c’est-à-dire les mêmes stations concernées par le dispositif RSDE. Elles feront l’objet d’une campagne de surveillance devant obligatoirement commencer en 2025 et se terminer au 31 décembre 2026. Pour chaque station, trois mesures devront être réalisées afin de rendre compte des conditions réelles du fonctionnement de la station. Ces mesures auront a minima un mois d’écart et l’une d’elle devra être effectuée en période de pic d’activité. Les prélèvements et les analyses sont à réaliser sur les eaux en entrée et en sortie de station de traitement des eaux usées. Plusieurs paramètres sont visés : -  Une estimation obligatoire de la quantité totale de PFAS présents dans les eaux en sortie de station par l’utilisation de la méthode indiciaire par adsorption du fluor organique (AOF) ; -  Une mesure obligatoire des concentrations de vingt-deux substances spécifiques, 20 substances étant mentionnées par la directive 2020/2184 relative à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH), et 2 substances (6 :2 FTSA et 6 :2 FTAB) issus de mousses anti-incendie (substances d’intérêt) ; -  Une mesure complémentaire des autres substances qui ont été quantifiées par les installations ICPE raccordées au réseau et visées par l’arrêté ministériel du 20 juin 2023. Une note d’application viendra préciser les prescriptions techniques de prélèvement et d’analyse.

Consultation du 04/04/2025 au 25/04/2025 - 45 contributions

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Commentaires

  •  Note d’application de cet arrêté, le 18 avril 2025 à 11h15
    Il serait intéressant d’intégrer, dans la note d’application, un modèle type de courrier afin de solliciter les maîtres d’ouvrage à mettre en œuvre cet arrêté, et en respecter les dispositions. En effet, il n’est pas toujours facile d’obtenir la liste des ICPE raccordées à une STEU, et l’exercice de campagnes RSDE montre combien il est compliqué de recevoir les résultats.
  •  ICPE et Délai, le 17 avril 2025 à 09h05
    - liste des ICPE raccordées aux STEU : nous n’avons pas forcément la connaissance de toutes les ICPE raccordées sur nos réseaux, malgré l’application du règlement de service et la mise en place d’autorisation de déversement. Ne serait-il pas envisageable que les services de l’état transmette cette liste aux EPCI pour plus de réactivités ?
    - délai d’analyse et de transmission des résultats : dans le cas des DOM-TOM est-ce que les analyses de PFAS sont possibles sur ces territoires ? Si ce n’est pas le cas entre le temps d’envoie pour un laboratoire métropolitain et le retour des résultats le délai de transmission d’un mois semble court (sous couvert que le temps d’envoie soit compatibles avec l’analyses des PFAS).
  •  Lien à faire avec les STEU effectivement concernées par les campagnes RSDE déjà réalisées, le 14 avril 2025 à 18h06

    Le descriptif du projet d’arrêté explique que ce sont les mêmes STEU que les campagnes RSDE qui devront effectuer les campagnes de mesures des 20 PFAS recensés.
    C’est inexact.
    La note technique du 24 mars 2022 relative à la recherche de micropolluants dans les eaux brutes et dans les eaux usées traitées de stations de traitement des eaux usées et à leur réduction précise :

    "A ce stade, les STEU dont les eaux usées traitées sont évacuées par infiltration dans le sol ne sont pas non plus concernées.

    Par ailleurs, le préfet peut exempter une STEU ayant une charge brute de pollution organique observée sur les 3 dernières années inférieure à 600 kg/j de DBO5 de réaliser la recherche de micropolluants.

    Enfin, il pourra être tenu compte des cas particuliers de stations dimensionnées pour traiter des pics de charge annuels associés à des activités touristiques. Dans ces cas particuliers, les stations de traitement des eaux usées d’une capacité nominale supérieure ou égale à 600kg/j de DBO5 et recevant une charge moyenne annuelle de pollution inférieure à 400kg/j de DBO5 pourront être dispensées par le préfet de réaliser les mesures nécessaires à la recherche des substances dangereuses. Cette charge moyenne est appréciée par le paramètre « flux moyen entrant dans le système de traitement (kg/j) » d’AUTOSTEP et ROSEAU."

    Ces trois options ont conduit qu’en Vendée, pour 20 STEU de capacité supérieure ou égale à 10000 EH, 12 ont eu l’obligation de réaliser la dernière campagne de recherche des micropolluants.

    Il serait nécessaire d’étudier ma remarque, car de nombreux maîtres d’ouvrages non habitués à mener des campagnes de recherches de micropolluants se retrouveraient dans une situation inconfortable s’ils devaient réaliser celle-ci.

  •  Eléments d’un service public d’assainissement, le 10 avril 2025 à 12h23
    1. Le projet d’arrêté en consultation comporte d’importantes similarités d’application avec la démarche RSDE déjà enclenchée depuis des années. Pourquoi la créer parallèlement à ce dispositif ? Pourquoi ne pas plus simplement modifier les textes RSDE pour y intégrer les PFAS ? Cela permettrait de gérer des textes de référence communs, des calendriers de prélèvements communs, des modalités de transmission des résultats communes etc. 2. Par analogie avec le RSDE, ne faudrait-il pas prévoir des blancs de prélèvement et du flaconnage compatible pour éviter d’avoir des PFAS de détecter provenant des matériels de prélèvement ? 3. Laisser au maitre d’ouvrage de la station de traitement le soin de dresser "sa" liste de paramètres en cherchant lui même les résultats des installations classées présentes sur son territoire n’est pas pertinent :
    - sans validation de cette liste préalablement par le service de police de l’eau, risquons de se voir notifier a posteriori que la liste est "insuffisante"
    - les ICPE sont gérées par les services de l’Etat qui doivent savoir lesquelles sont concernées par la surveillance prévue par l’arrêté du 20 juin 2023 et qui doivent ou peuvent avoir accès à ces résultats d’analyse. Ces informations gagnerait à passer des DREAL aux services de police de l’eau, lesquels informeraient les services de l’assainissement des PFAS à ajouter à la liste de base prévue au projet d’arrêté
    - cette proposition permettra aussi d’évacuer la difficulté pour un service d’assainissement de savoir si tel ou tel polluant détecté sur une liste de résultats d’analyses produits par une ICPE est un PFAS ou pas 4. Les délais d’analyses sont très longs sur le micropolluants. La transmission des résultats au services de l’Etat devrait donc être demandée avant la fin du mois N+1 qui suit la réception du rapport d’analyse courant du mois N plutôt que dans le mois N+1 qui suit le prélèvement réalisé courant du mois N 5. Le COT n’est pas analysé par toutes les stations d’épuration. Il faudrait prévoir de demander DCO ou COT au titre des "paramètres de suivi habituel" et non DCO et COT
  •  Problème méthodologique, le 10 avril 2025 à 11h26

    L’arrêté postule que les PFAS qui ne sont pas présents dans la liste des 20 de la Directive eau potable + 2, proviennent des ICPE.
    Or les PFAS sont contenus dans de nombreux objets du quotidien dont l’usage n’est pas forcément au sein d’une ICPE (domestique notamment). Ce biais méthodologique risque de passer à coté de la quantification de certains composés.

    Les paramètres sélectionnés doivent être étendus pour refléter également les usages domestiques (cosmétique, ménager, textile, …).

  •  Correction article 3 concernant l’agrément prélèvement, le 9 avril 2025 à 17h42
    L’article 3 devrait être corrigé pour retirer la référence à l’agrément concernant les prélèvements.
  •  Liste PFAS ICPE, le 9 avril 2025 à 15h32
    La liste des PFAS quantifiés en sortie d’ICPE raccordées sur le système d’assainissement devant être transmise au service de la Police de l’Eau, cela implique t-il que cette liste sera validée par la Police de l’Eau via courrier ou APC? Comme évoqué dans une autre contribution, les données PFAS issues des ICPE sont collectées par les services de l’état, il serait plus opportun que la liste des PFAS ICPE à analyser pour chaque STEU soit transmise par le Préfet au MOA STEU.
  •  Liste PFAS ICPE, le 9 avril 2025 à 15h23
    La transmission au service de la police de l’eau de la liste des PFAS quantifiés par les ICPE raccordées sur le système d’assainissement, implique t-elle une validation de cette liste par la Police de l’Eau ? Validation transmise par courrier, voie électronique ou via un APC complémentaire ? Si oui, cela impliquerait donc que les campagnes ne peuvent démarrer qu’à compter de cette validation. Comme évoqué dans une autre contribution, s’agissant de données collectées par les services de l’Etat, il serait plus opportun que cette fameuse liste de PFAS à analyser soit transmise par le Préfet au MOA de la STEU.
  •  Fluorure, le 9 avril 2025 à 15h10
    L’analyse du fluorure est à réaliser pour interpréter les résultats de la méthode AOF, sous-entendu que l’analyse est à réaliser uniquement au point A4?
  •  Absence de prescriptions techniques pour l’échantillonnage, le 9 avril 2025 à 15h01
    Dans l’arrêté, aucune prescription technique n’est mentionnée pour l’échantillonnage en termes de matériel à utiliser ou de préparation de ce matériel, comme c’est la cas pour les RSDE. A l’article 3, il est fait référence à l’arrêté du 21/07/15 pour les prélèvements, cela sous entendant donc que le prélèvement peut être réalisé avec le matériel utilisé pour l’autosurveillance dite classique, sans procédure de nettoyage/lavage au préalable?
  •  Transmission des données, le 9 avril 2025 à 14h50
    Art. 4 "Au plus tard un mois après chaque prélèvement" : au regard des délais probables d’analyse de certaines substances et pour faire un parallèle avec le délai de transmission des autres données d’autosurveillance, il serait plus opportun de remplacer cette mention par "Au plus tard un mois après réception des résultats d’analyse"
  •  Paramètre de suivi habituel de la STEU Annexe 2, le 9 avril 2025 à 14h30
    Compléter l’annexe 2 avec l’indice ST DCO code sandre 6396. Et spécifier comme pour la RSDE "un seul des trois paramètres (DCO, ST-DCO ou COT) est à mettre en oeuvre. Le paramètre retenu sera celui qui est fonction de l’arrêté préfectoral en vigueur".
  •  Réflexions globales - PFAS, le 9 avril 2025 à 14h23

    Cette démarche s’imbrique dans les nouvelles stratégies émergentes sur cette thématique des per-polyfluoroalkylés. Il semble logique que les collectivités locales, maîtres d’ouvrages en assainissement, puissent réaliser ces campagnes d’analyses.

    Cependant, l’État doit (et fait actuellement) appuyer la dynamique législative pour se doter d’un arsenal juridique applicable sur le sol national (et Européen à minima également) et pouvoir contrôler et pénaliser et/ou accompagner au changement les gros contributeurs de PFAS au niveau industriels notamment (donc des moyens humains pour cela). Ce sujet est également l’affaire de Monsieur et Madame tout le monde en tant que consommateur.

    En revanche et même si cette thématique occupe l’espace médiatique environnementale, il ne faut pas relâcher l’effort sur les autres substances toxiques (micropolluants) car en cumul, de nombreuses autres familles de polluants peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé et l’environnement.

    Comme précisé par d’autres contributions, il semble pertinent de rajouter le TFA dans les analyses et tout autre substance très récemment émergente de la famille des PFAS. Enfin, l’analyse sur la matrice boues (au moins sur une des trois campagnes) paraît être aussi judicieux.

    En prenant plus de hauteur, il n’est pas question dans cette nouvelle note de s’intéresser aux aspects d’eaux pluviales et/ou de ruissèlement ou encore les analyses sur le réseau (comme les déversoirs d’orages). A suivre.

  •  AOF et TOF, le 9 avril 2025 à 11h12
    Les AOF ne quantifient que les substances organiques fluorés ADSORBABLES. Il faudrait plutôt préférer le TOF qui mesure la totalité des molécules organiques fluorés. Le rapport AOF/TOF permet de voir la proportion de PFAS à chaines courtes. Dans nos analyses antérieures, pas de relation évidente entre le taux de PFAS et le taux d’AOF. Faut-il le maintenir au vu de son cout d’analyse? Il y a aussi une discordance entre les résultats d’AOF exprimé en µg/l et les PFAS de l’ordre du ng/l !
  •  Mais quid de l’origine ?, le 8 avril 2025 à 09h45
    Quantifier les Pfas en entrée et sortie des stations, c’est très bien. Pourquoi s’arreter en si bon chemin ? Qui va s’interesser à l’origine de ces Pfas ? L’important c’est le résultat ce n’est pas des chiffres couchés sur du papier. Il faut fermer le robinet en amont. En plus les responsables de cette pollution pourraient participer financièrement à ces recherches.
  •  Contribution du 08/04/2025, le 8 avril 2025 à 08h43

    A l’article 2, dans la phrase : "La campagne consiste à réaliser trois mesures (prélèvement et analyse) en entrée et trois mesures en sortie de filière de traitement des eaux, dans les conditions représentatives du fonctionnement normale de la station de traitement des eaux usées urbaines." remplacer "fonctionnement normale" par "fonctionnement normal".

    A l’article 2, compte tenu de la capacité des STEU concernées de plus de 10 000 EH, il conviendrait d’ajouter la recherche des PFAS au point A7 Apports extérieurs file(s) eau.

    Dans l’annexe 2, remplacer Débit moyen journalier (code Sandre 1421) par Volume moyen journalier (code Sandre 1552).

  •  PFAS, le 7 avril 2025 à 18h19
    Bonjour, C’est une excellente décision de vouloir renforcer la surveillance de ces « polluants éternels » qui, par ailleurs, devraient être interdits depuis longtemps, mais 20 sur 4000 (voire 14000 dont 256 produits industriellement), c’est beaucoup trop peu. Il n’est pas normal que la santé des consommateurs se détériore à cause d’industriels irresponsables qui ne se soucient pas des conséquences de leurs actes. On est encore loin d’une économie durable.
  •  Et les pollueurs ??, le 7 avril 2025 à 14h50
    Les collectivités et EPCI compétentes en Eau et ou en Assainissement sont amenées à gérer le traitement des polluants émis par des entreprises agricoles et industrielles. A quand une véritable politique de limitation des polluants rejetés avec des contrôles en quantités et fréquences suffisantes au nom de l’Etat ?
  •  Et les boues de stations d’épuration ?, le 7 avril 2025 à 14h11
    Ce dispositif pourrait être complété judicieusement par la recherche des PFAS dans les boues issues du traitement des eaux, qui sont très largement valorisées en agriculture, par épandage de boues liquides ou de compost.
  •  ajout TFA et autres PFAS , le 7 avril 2025 à 10h55
    Compte tenu des implications environnementales, il est important que le TFA puisse également être recherché dans les rejets des STEU ainsi que les 24 PFAS qui sont mentionnés dans la proposition de révision de la directive cadre sur l’eau (GenX, Adona/NaDONA, C604, PFODA, PFTeDA, PFHxDA).