Projet de Plan national d’actions 2024-2029 sur le loup et les activités d’élevage

Consultation du 14/11/2023 au 07/12/2023 - 13058 contributions

La présente consultation porte sur le projet de plan national d’actions (PNA) « loup et activités d’élevage » 2024-2029.

Ce projet de PNA s’inscrit dans la continuité du plan précédent. Il prend en compte l’expansion démographique et territoriale de l’espèce. A la sortie de l’hiver 2022-2023, l’estimation du nombre d’individus est de 1104 (intervalle de confiance : entre 1000 et 1210), présents dans un peu plus de 50 départements.

Cette expansion conduit à adapter et consolider le dispositif établi dans les plans d’action précédents, tant pour la mise en œuvre des moyens de protection, centrale pour la réduction de la déprédation sur les troupeaux domestiques, que pour le protocole de tirs. La connaissance sera mise en avant, avec l’élaboration d’un programme de recherche ambitieux portant notamment sur l’effet des tirs sur la prédation et sur la population lupine, mais aussi sur les apports écosystémiques de la présence lupine.

Ce plan comprend, dans ses différentes parties, une dimension européenne, notamment sur le suivi de la population de loups et l’analyse de son état de conservation à une échelle pertinente, et sur le partage d’expérience en matière de protection des troupeaux.

L’évolution démographique positive de la population de loups conduit également à s’interroger sur une modification du statut de protection de l’espèce au niveau international (convention de Berne) et au niveau de l’UE (directive Habitats).

Afin que la question soit posée sur des bases scientifiques et objectives, ce plan intégrera une étude exhaustive des conditions d’une telle modification ainsi que de ses conséquences sur le dispositif juridique et opérationnel en vigueur en France.

1. Contexte

Contexte juridique

Le loup est une espèce strictement protégée au niveau international et européen. Cette espèce est inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne et aux annexes II et IV de la Directive 92/43/CEE dite « Habitats, Faune, Flore », où il est classé « prioritaire d’intérêt communautaire ». Au niveau national, il s’agit d’une espèce protégée au sens de l’article L.411-1 du code de l’environnement, classée comme telle par l’arrêté du 23 avril 2007 fixant la liste des mammifères terrestres protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection.

Des dérogations à la protection de l’espèce sont prévues par les textes pour prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques, à la double condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas à l’état de conservation de la population de loups.

Contexte concernant l’état de conservation de l’espèce lupine

Le loup est classé, suivant les critères de la liste rouge de l’Union internationale de la conservation de la nature, en « préoccupation mineure » au niveau international et européen. Il est classé « vulnérable » dans la liste rouge des mammifères continentaux de France métropolitaine, cette liste ayant été établie en 2017.

Sur la durée du PNA 2018-2023, la population lupine est passée de 430 loups en 2018 à 1096 en sortie d’hiver 2021-2022. Dans le détail, l’effectif estimé était de 920 loups, revu à 1096 en sortie d’hiver 2021-2022, contre 624 (réévalué à 783) l’hiver précédent. L’effectif estimé provisoire servant de base au plafond de tirs dérogatoires à la sortie de l’hiver 2022-2023 est de 1104 individus.

L’expansion géographique se poursuit très régulièrement avec un nombre de zones de présence du loup en croissance : on comptait 157 zones de présence permanente en 2022 contre 125 en 2021 ; parmi ces zones, 135 correspondaient à des meutes en 2022 contre 106 en 2021 ; pour rappel, on comptait 52 meutes en 2017.

Contexte concernant la déprédation par le loup

De 2018 à 2021, le niveau de la déprédation sur les troupeaux a connu une relative stabilité, et avait même amorcé une légère baisse (10 826 animaux domestiques indemnisés ou en cours d’indemnisation en 2021 pour 11 746 en 2020 et 11 849 en 2019). En 2022, ce niveau a connu à nouveau une forte augmentation : +21 % pour les attaques avec 4277 constats de dommages contre 3516 en 2021, et +24 % pour les victimes avec 13 286 animaux indemnisés.

Le nouveau plan vise à accélérer la réponse de l’État sur les territoires d’arrivée du loup, simplifier l’accompagnement des éleveurs et rendre plus efficaces les tirs de défense pour les troupeaux soumis à des attaques, sans remettre en cause l’atteinte du bon état de conservation de l’espèce.

2. Présentation du plan national d’actions « loup et activités d’élevage » 2024-2029

Le projet de PNA « loup et activités d’élevage 2024/2029 » est structuré autour de quatre grands axes :

• AXE 1 – Connaissance de l’espèce et statut juridique ;
• AXE 2 – Prévention et gestion des attaques ;
• AXE 3 – Importance de l’élevage et du pastoralisme ;
• AXE 4 – Gouvernance et communication.

La présentation ci-après se focalise essentiellement sur les points qui, pour chacun des axes, ne figurent pas dans le PNA 2018-2023.

AXE 1 - Connaissance de l’espèce et statut juridique

La volonté est d’appuyer la décision publique sur la science :
• Connaitre l’état de conservation de l’espèce lupine dans l’hexagone, mais également au-delà : le suivi génétique sera amplifié en France afin de pouvoir examiner les connexions entre les différentes populations de loups en Europe ;
• Inscrire le PNA dans une nouvelle dimension européenne : rechercher l’adoption de méthodes d’estimation des populations communes avec les autres pays ;
• Évaluer la taille et la diversité nécessaires de la population pour assurer la conservation de l’espèce, aux échelles pertinentes, y compris transfrontalières ;
• Étudier les conséquences d’un éventuel changement de statut du loup, au sein de la Directive Habitats et de la Convention de Berne : mesurer ce que cela pourrait entraîner en termes de gestion de population ;
• Adopter un plan pluriannuel de recherche : la question de l’effet des tirs sur la dynamique de prédation et sur les populations de loups demeure prépondérante ;
• Étudier les apports écosystémiques de la présence lupine et les effets des mesures de protection sur la biodiversité.

Pour veiller au respect du bien-être animal et à la sécurité publique, les établissements détenant des loups en captivité feront l’objet d’un contrôle tous les 3 ans.

AXE 2 - Prévention et gestion des attaques

Protection :
• Aller au-delà du financement des trois grands moyens de protection actuels (clôture, chiens de protection du troupeau et gardiennage) pour de nouveaux moyens de protection, de nouveaux accompagnements des éleveurs et des bergers (brigades de bergers au-delà des parcs nationaux, développement des analyses de vulnérabilité, etc.) ;
• Étudier la création d’un nouveau statut du chien de protection de troupeau ;
• Développer l’observatoire des protections et le territorialiser.

Dérogations :
• Modifier le protocole de tirs dans une logique de simplification ;
• Réorganiser la louveterie, en spécialisant une partie des louvetiers sur la protection des troupeaux.

Indemnisation :
• Indemniser de façon plus juste la valeur des animaux, en tenant compte de l’inflation ;
• Mieux prendre en compte les pertes indirectes ;
• Poursuivre l’amélioration des procédures d’indemnisation : développer, dans les départements de présence historique du loup, les constats directs ;
• Poursuivre la dématérialisation des constats avec une application mobile dédiée, déployée cette année ;
• Accentuer la prise en compte des effets des attaques sur la santé, et les enjeux de santé liés à la protection des troupeaux.

AXE 3 – Importance de l’élevage et du pastoralisme
• Évaluer l’impact des élevages et du pastoralisme sur les milieux ruraux : observatoire de l’élevage ;
• Développer et améliorer la formation initiale et continue des bergers et en faciliter l’accès.

AXE 4 – Gouvernance et communication.
• Réaffirmer la coordination de l’action par la préfète d’Auvergne-Rhône-Alpes ;
• Coordonner les différents plans d’actions grands prédateurs (loup, ours, lynx) ;
• Anticiper l’arrivée du loup dans de nouveaux territoires : mise en place des comités grands prédateurs, formation et équipement des louvetiers, mise à disposition des moyens de protection des troupeaux ;
• Développer et territorialiser une stratégie de communication « grand public » ;
• Évaluer les plans nationaux d’actions successifs par les inspections générales.

Ce plan d’actions a été présenté au Groupe national Loup le 18 septembre 2023.

Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a donné un avis défavorable le 19 octobre 2023 sur ce plan national d’actions.

Le projet de plan national d’actions et l’avis du CNPN sont téléchargeables en pièces jointes.

En application du dernier alinéa du II de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.

La consultation est ouverte du 14 novembre au 7 décembre 2023 inclus.

Partager la page

Commentaires

  •  Avis défavorable , le 8 décembre 2023 à 01h11

    Bonjour,

    Il serait peut être temps de vouloir massacrer toutes espèces qui « embêtent » l’Homme. Ces loups sont des êtres vivants, ils ont le DROIT de vivre. Laissons-les tranquille.

  •  Loups, le 8 décembre 2023 à 00h54

    Les loups reviennent après une disparition due à l’homme. Non aux tirs, il faut développer des mesures de protection des troupeaux.

  •  Avis défavorable , le 8 décembre 2023 à 00h49

    Non au projet de plan national d’actions contre les loups. Apprenons a vivre avec eux. Cohabitons au lieu de tuer.

  •  Avis défavorable, le 8 décembre 2023 à 00h43

    Le loup à toute sa place parmi nous.
    Sa réintroduction au parc de Yellow Stone aux USA la démontré, il permet la régulation des petits prédateurs et une amélioration de la faune

  •  Non au plan national d’actions contre les loups , le 8 décembre 2023 à 00h33

    Non au plan national d’actions contre les loups

  •  Mais les gens sont fous ou quoi ?, le 8 décembre 2023 à 00h31

    Quand je vois tous ces commentaires pour laisser le loup en paix, j’en reste pantoise ! Vous qui nous faites de beaux romans sur le loup et sa place dans la soit disant bio diversité, connaissez vous des agriculteurs, des éleveurs au moins ?
    J’en doute fort, sinon vous sauriez la détresse de ces gens face à ces attaques. Vous allez me dire "mais puisque les brebis sont élevées pour être sacrifiées pour l’alimentation humaine, ça ne fait aucune différence si c’est le loup qui se sert le premier". Et la souffrance des brebis, vous en faites quoi ? être déchiquetée vivante et laissée là, sans être tuée … c’est terrible vous ne croyez pas ?
    Et je parle des brebis mais aussi maintenant des veaux, des broutards qu’on retrouve avec une cuisse de mangée et qui gisent à terre toute une nuit en attendant qu’un humain charitable veule bien leur donner le coup de grâce, des chevaux, etc … enfin ce cher animal n’a plus trop de limite, mais ça tout le monde (de bonne fois) peut le constater.
    Et pour en revenir à la bio diversité, vous savez quand même qu’il n’y aura plus vraiment de bio diversité où une meute s’établira, elle se chargera de ne rien laisser de vivant à la ronde !
    Et puis il n’y a aucun moyen de protéger des troupeaux par exemple dans le bocage charollais où il y a plein de petits prés loin des bâtiments, les clôtures sont totalement inefficaces, impossible de prendre 10 patoux si on a 10 prés avec des moutons, et puis les bovins ne sont plus en sécurité non plus … il n’y a vraiment rien à faire, mais ça depuis 30 ans on le voyais venir, sans rien pouvoir faire pour y remédier. De mauvaises décisions en mauvaises décisions d’illuminés, tous les hommes de terrain (vraiment, pas les gens qui habitent en ville et se mêlent de réguler la campagne) ont su que ce problème allait arriver un jour ….
    ben voilà, maintenant on fait quoi ? On essaie de réguler un animal tellement malin qu’il ne se laisse pas approcher, et on attend en regardant souffrir nos bêtes … et dire que les écolos végétariens pensent qu’on ne les aiment pas ces animaux qu’on élève pour la boucherie, pourtant dans la plupart des cas, ils sont tellement mais tellement loin de la réalité !

  •  Avis défavorable à ce projet., le 8 décembre 2023 à 00h30

    L’homme doit enfin apprendre à cohabiter avec les autres espèces et le loup en fait partie, d’autant qu’il a déjà été exterminé en France, voulons-nous reproduire cette aberration ?
    Enfin, en tant que grand prédateur, il fait partie des espèces qui en régule d’autres, il est utile.
    Il faut donner les moyens aux éleveurs de s’adapter et de protéger leurs troupeaux par les chiens Patou notamment. Les autres pays (Italie, Espagne…) cohabitent sans problèmes.

  •  Pour une protection totale sans droit d’abattage , le 8 décembre 2023 à 00h25

    Habitant en commune rurale où le loup est revenu depuis de nombreuses années, il y est simple de constater que canis lupus lupus a toute légitimité de retrouver et conserver sa place au sein de nos territoires qui sont à l’origine les siens.

    Il est un des maillons essentiels dans l’équilibre de la faune par son rôle de prédation sur le gibier à forte capacité de reproduction ayant, par là même, une capacité de forte limitation des dégâts causés sur les cultures vivrières.

    Il ne représente, si l’on se donne la peine de mettre en place de simples moyens de protection des troupeaux (bergers, chiens, filets), aucune menace et n’est qu’un simple voisin curieux.

    Moi-même randonneur, je pars souvent seul sur plusieurs jours, sans la moindre inquiétude, n’hésitant pas à dormir à la belle étoile.

  •  CONTRE ce projet, le 8 décembre 2023 à 00h18

    Même « protégée » dans les textes, une espèce sauvage libre ne bénéficie d’aucune garantie de survie sur notre sol. Dès lors qu’elle est accusée de causer des dommages aux activités humaines, on peut l’éliminer. Ainsi, notre pays continue de s’acharner contre la population de loups toujours fragile.
    Dans le cas des loups, autant dire que les éleveurs et les chasseurs en profitent pour les accabler et les rendre responsables de « crimes » qui pourraient être évités, voire qu’ils n’ont pas commis. Devenus « bêtes à abattre », les canidés sauvages doivent se confronter à des humains qui veulent leur peau et qui l’obtiennent avec la complaisance des autorités. Eleveurs et chasseurs mènent la danse en France… Soumis à leurs lobbies, l’Etat finit par renier son engagement à protéger les loups dignement et tolère leur tuerie exponentielle, à raison de plus de 200 cette année. La politique d’extermination doit cesser. Les fantasmes occultes et les mensonges éhontés ne doivent plus gouverner les esprits ni notre pays.
    Les loups sont les victimes collatérales des pratiques d’élevage intensives. Diabolisés, ils sont massivement tués dans le cadre de tirs légaux au nom de la protection de troupeaux d’animaux voués à l’abattoir. Dans ce projet, je constate que l’élevage est mis sur un piédestal, et que le loup n’est qu’un intrus dans le système de l’élevage qu’il convient d’éliminer. Pourtant, son rôle au sein d’une biodiversité si fragilisée, n’est plus à démontrer ! Cela n’empêche pas le gouvernement de prendre des mesures toujours plus défavorables à leur encontre, puissance des lobbies de la chasse et de l’agriculture industrielle oblige…
    Ce projet d’arrêté confirme en tous points la déplorable politique de gestion du loup, centrée exclusivement sur leur abattage, au lieu de privilégier et d’encourager les solutions de cohabitation basées sur la protection des troupeaux.
    Un PNA a normalement pour but est de veiller à la protection effective d’une espèce mais ici, contrairement aux apparences, c’est tout l’inverse qui est recherché. Le document affiche un soutien sans faille aux pratiques d’élevage existantes sans jamais en interroger les conséquences négatives. Les grands perdants, ce sont évidemment les loups. Leur protection n’est plus du tout au cœur du projet, bien au contraire : ils ysont désignés comme des cibles à abattre.
    Vu le matraquage médiatique du lobby agricole et les sorties de nombreux politiques peu soucieux du sort des animaux, on pouvait craindre le pire concernant le PNA Loup 2024-2029.
    Ce projet de Plan National d’Action ne vise pas à obtenir un bon état de conservation de la population de loups dans l’ensemble de son aire de répartition. Au contraire, il organise une régulation de l’espèce qui n’est pas acceptable.
    Au mépris des arguments scientifiques, ces projets ne visent plus à favoriser la cohabitation entre le loup et les activités humaines mais au contraire à limiter au maximum sa présence dans son aire de répartition naturelle.
    Je tiens à dire que le gouvernement ne représente absolument pas la volonté de la majorité de la population française sur le désir de protection des loups et de la cessation de cette politique de destruction insensée. Les Français sont majoritairement favorables à la présence du loup comme l’ont montré les résultats des précédentes consultations ou des sondages divers.
    Au début des années 1990, lorsque les loups sont réapparus d’eux-mêmes dans les Alpes françaises, notre pays se jurait de réparer les erreurs du passé en accueillant dignement ces merveilleux mammifères dont il avait abattu le dernier représentant en 1937. Notre Etat s’est dès lors engagé à accepter de voir se développer sur son territoire cette espèce strictement protégée tant sur le plan international qu’européen ) et national. Malgré ce triple bouclier juridique et une hausse régulière de ses effectifs, l’espèce reste toujours classée vulnérable sur la liste rouge de l’UICN France.
    Malheureusement, on ne peut que constater, trente ans après son retour sur le sol national, que le nombre de loups présents en France reste insuffisant à terme pour garantir la viabilité génétique de l’espèce. cette dernière n’est, en effet, pas assurée à l’heure actuelle car pour permettre à la population de s’adapter aux changements futurs et ainsi assurer sa viabilité sur le long terme, un effectif de 2500 à 5000 individus adultes constitue le minimum nécessaire. Autrement dit, la taille en-dessous de laquelle la population de loups n’est pas viable, est de 500 individus reproducteurs, et donc, pour assurer la viabilité démographique et écologique d’une population, celle-ci doit compter au moins 500 adultes potentiellement reproducteurs, et non pas 500 individus, ce qui est bien différent !
    Alors que la Commission européenne envisage d’affaiblir la protection des loups sous la pression des lobbies et que le Gouvernement français permet de tuer chaque année toujours plus de loups (169 loups tués en 2022 et déjà 183 loups tués en 2023), je ne me sens pas du tout en phase avec cette politique d’abattage toujours plus destructrice et suis favorable à la protection des loups. Je suis en faveur du maintien d’une protection stricte en France et dans l’UE pour garantir leur survie à long terme.
    Certains de nos concitoyens s’escriment encore à refuser, par principe, de cohabiter avec eux en paix et justifient leur position en les incriminant à tout bout de champ : tandis que les éleveurs (d’ovins principalement) les accusent de s’attaquer aux troupeaux, les chasseurs leur reprochent de s’en prendre aux mêmes proies qu’eux. Et surtout, ils font figure de parfaits boucs émissaires, tantôt pour endosser la pleine responsabilité de la crise de la filière ovine qui ne les a cependant pas attendus pour rencontrer des difficultés, tantôt pour expliquer la diminution des grands ongulés sauvages (cerfs, chevreuils, chamois, mouflons, sangliers…) dont ils se nourrissent. A écouter leurs détracteurs, les loups sont donc responsables de la chute drastique de la biodiversité française et des problèmes économiques des éleveurs ! Pourtant, les faits disent tout le contraire.
    Si on laissait aux loups le droit d’exister et de jouer leur rôle de prédateurs naturels, l’équilibre des écosystèmes serait donc maintenu et aucune espèce sauvage ne serait menacée de disparition ni en surnombre. Mais les humains ne leur concèdent pas cette fonction. Ils se la sont appropriée et entendent assurer eux-mêmes le rôle de « gestionnaires » de la biodiversité. Les chasseurs, en premier lieu, se montrent très hostiles aux canidés sauvages car ils les voient comme des concurrents, allant même jusqu’à leur reprocher d’être à l’origine de la raréfaction des sangliers dans la Drôme alors qu’ils invoquent sans cesse leur surnombre partout ailleurs pour justifier le fait de les tuer. Leur seul et unique but est de conserver jalousement « leur gibier ».
    Ne me faisant guère d’illusion sur le fait que le gouvernement publiera son projet, malgré des résultats largement contre ce projet lors de la consultation publique, j’espère que l’ensemble des arguments seront alors utiles dans la perspective des recours juridiques éventuels.
    Voici maintenant, dit sous une autre forme, les raisons pour lesquelles, je m’oppose à la publication de ce projet en l’état :
    <span class="puce">- l’absence d’évaluation du PNA 2018-2023, ce qui est pourtant la norme en matière de PNA. En effet, pas d’évaluation de la pertinence ni de l’efficience des actions engagées afin d’en tirer des enseignements pour élaborer le nouveau PNA. En particulier, aucune analyse n’a été effectuée sur les bénéfices apportés par la protection des troupeaux et l’efficacité supposée des tirs létaux, alors que ce sont deux éléments centraux du plan. Pas d’analyse de l’évolution de la situation en termes de dommages, de développement de la population de loups, de valorisation des expériences de terrain favorisant la coexistence, ou de baisse du nombre d’animaux d’élevage tués par rapport au nombre de loups présents. En conséquence, le projet actuel ne tient pas compte des enseignements du plan précédent.
    <span class="puce">- Le contenu de ce PNA est en totale contradiction avec les avis scientifiques (comme l’avis défavorable du CNPN) . Une fois de plus, l’avis des scientifiques est nié et bafoué ouvertement de manière choquante et scandaleuse.
    <span class="puce">- l’état de conservation du loup en France est défavorable (la reproduction est quasi-cantonnée aux Alpes et ses marges)
    <span class="puce">- Alors que ce PNA devrait viser l’atteinte du bon état de conservation de l’espèce en France, tout en assurant le soutien et l’accompagnement du pastoralisme, il n’est fait mention que des impacts négatifs de la présence du loup et non des bénéfices qu’elle apporte. A l’inverse, l’élevage est présenté uniquement sous un angle positif, sans tenir compte des problèmes qu’il peut engendrer. Les problèmes liés au surpâturage ne sont pas une légende, mais sont bien réels. l’élevage porté sur un piédestal, sans aucun bémol, alors qu’on sait que les Alpes, par exemple, sont parfois soumises à un surpâturage intense. Au contraire, il n’est fait mention que des impacts négatifs de la présence du loup, rien sur son rôle bénéfique et ses bienfaits écosystémiques, notamment pour la forêt et même pour l’agriculture et la sylviculture grâce à la régulation des ongulés sauvages.
    Il conviendrait de mettre en avant le rôle des meutes de loups dans la régulation des populations d’ongulés sauvages afin d’améliorer la biodiversité et le fonctionnement des écosystèmes, notamment en limitant les dommages aux forêts et aux cultures ou en participant au contrôle des zoonoses. L’Etat doit engager un travail de communication, d’éducation sur l’image du loup qui est véhiculée (et souvent erronée)
    + Développer la connaissance sur l’écologie et la biologie du loup, sur son rôle fondamental dans les écosystèmes, notamment dans la limitation des dégâts forestiers et agricoles par les ongulés sauvages, sur l’adaptation des systèmes pastoraux à l’arrivée des prédateurs, ainsi que sur les moyens de protection et leur efficacité.
    <span class="puce">- L’étude de la possibilité de déclassement de l’espèce, aujourd’hui strictement protégée, en faveur de la modification du statut de protection du loup, envisagé à la fois dans la convention de Berne et dans la directive Habitats Faune-Flore, est une démarche sans précédent dans un PNA et contraire à l’objectif d’assurer le bon état de conservation
    <span class="puce">- état défavorable de la population de loups en France, classée "vunérable" sur la liste rouge UICN France
    La protection des loups n’est même pas abordée dans le projet :
    - Aucun objectif de protection des loups ne figure dans le projet alors que l’espèce est classée « vulnérable » en France. Rien n’est prévu pour garantir que la population de loups se portera bien à l’avenir.
    <span class="puce">- Le projet de PNA va même jusqu’à acter la nécessité de renforcer le recours aux tirs létaux. Difficile d’imaginer moins protecteur que cela.
    <span class="puce">- Comme l’indique le CNPN, la continuité des tirs, y compris durant la période de reproduction, est contraire à l’essence même du statut d’espèce protégée. Le loup peut être détruit toute l’année et ainsi laisser des jeunes orphelins qui vont mourir lentement, des jeunes en quête de meute sont traqués jusqu’à leur dernier souffle
    Le projet de PNA favorise l’élevage au détriment des loups :
    - Il inverse la logique des PNA, censés être protecteurs, et se fait l’écho de la grogne anti-loups des éleveurs qu’il défend.
    - Il maintient le principe injustifié de non-protégeabilité des troupeaux de vaches : un éleveur peut laisser son troupeau de vaches vagabonder sans aucune surveillance ni protection, puis venir réclamer des autorisations pour tuer des loups.
    Le projet de PNA n’insiste pas assez sur la protection des troupeaux par des méthodes non létales :
    - Aucun bilan/retour d’expérience sur les mesures de protection des troupeaux n’a été établi. Ce devrait être un minimum à faire pour pouvoir ajuster la conduite à tenir pour les années suivantes !
    <span class="puce">- Le PNA ne prend pas la peine de renforcer les mesures de contrôle sur la mise en œuvre des mesures de protection des troupeaux. A quand la mise en place de contrôles effectifs sur le terrain et la conditionnalité des indemnisations à la mise en place des mesures de protection en adéquation avec la réalité du terrain et la taille du troupeau ??
    Le projet de PNA méprise les impacts positifs des loups au sein des écosystèmes et ne les aborde même pas :
    - Les loups contribuent pourtant à maintenir l’équilibre des milieux naturels en limitant le développement des populations de cervidés et de sangliers, populations que les chasseurs ne parviennent pas à réguler, mais qui ont ont peur que le loup vienne concurencer leur activité de loisir…
    <span class="puce">- Les loups sont des auxiliaires de la biodiversité.
    Comme le soulignent des chercheurs du CNRS, le contrôle exercé par les prédateurs – ici, les loups – conditionne le maintien d’une diversité végétale et animale élevée. Pour exemple, la Société forestière suisse a constaté que la présence des loups avait un « effet indirect positif sur le rajeunissement de la forêt, notamment par la prédation et la régulation du cerf »
    Je ne nie pas que sur le terrain, la présence des grands prédateurs représente une contrainte pour tous les professionnels de l’élevage et engendre un travail supplémentaire, une façon de travailler différente. Mais le nombre d’attaques rapporté aux nombre d’animaux de rente présents est modéré au regard des pertes dues aux accidents et aux maladies. Les taux de déprédation sont à relativiser.
    Dans les Alpes, où les loups sont présents depuis 1992, les dommages sont en baisse depuis le début de l’actuel PNA (-22%), alors que les effectifs de loups ont doublé (+110%). Ces résultats sont le fruit des efforts constants d’une majorité d’éleveurs et de bergers qu’il est impératif de reconnaître et de faire connaître. Les dommages doivent inciter à améliorer les mesures existantes, notamment en remettant des moyens humains au centre de l’accompagnement.
    Selon le chiffre officiel de la DREAL Auvergne-Rhône-Alpes, en charge du suivi de la population lupine, les loups avaient tué ou blessé 10 509 animaux d’élevage et fait 12 526 nouvelles victimes en 2022. Des chiffres qui ne représentent finalement qu’entre 0,16 et 0,17 % du cheptel ovin français et qui semblent d’autant plus dérisoires comparés aux plus de 4 millions d’agneaux et d’ovins de réforme envoyés à l’abattoir tous les ans pour la consommation humaine.
    Je rappelle ici que des éleveurs et des bergers des filières ovines et caprines ont adapté progressivement leurs pratiques afin de protéger leurs troupeaux et permettre la coexistence entre l’élevage et la présence d’un grand prédateur. Des aides publiques nationales et européennes conséquentes ont été affectées chaque année au plan loup et activités d’élevage. Elles ont permis la mise en place de mesures de protection des troupeaux ainsi qu’une indemnisation des dommages.
    Ce PNA n’est en réalité pas un plan d’action visant à favoriser le bon état de conservation du loup. Nous demandons l’abandon de ce projet et le retour à un texte plus équilibré, prenant en compte les avis scientifiques et les travaux du Groupe National Loup
    Ce projet de PNA ne vise pas à obtenir un bon état de conservation de la population de loups dans l’ensemble de son aire de répartition. Au contraire, il organise une régulation de l’espèce qui n’est pas acceptable.
    Je crois qu’aucun gouvernement n’a affiché autant de désintérêt pour la protection des animaux et formenté des projets plus macabres les uns que les autres afin d’anéantir des espèces animales ciblees pourtant protégées !!! Que ne ferait-il pas pour plaire aux chasseurs, aux agriculteurs et aux éleveurs ? La biodiversité est en grand danger avec Macron et son gouvernement !
    Il est urgent de changer notre regard sur la faune sauvage et de réaliser ce que la biodiversité apporte à l’équilibre des écosystèmes naturels. Redonnons de la place aux autres espèces en assumant politiquement la légitimité de leur présence à nos côtés.
    Il est temps de redonner aux loups la place qu’ils méritent dans la nature et pactiser, enfin, avec le monde sauvage. Les loups doivent protégés !
    On peut coexister avec les loups. Un bel exemple en Italie depuis des années aucun abattage de loups. Les éleveurs ont protégé leurs troupeaux avec l’aide des régions. l’Italie qui a su mettre en place une cohabitation intelligente entre les éleveurs et le loup !!! En Italie, selon le dernier recensement, 3 307 loups (entre 2 945 et 3 608).
    Dans le parc national des Abruzzes, la cohabitation avec le monde agricole semble particulièrement harmonieuse, et les anciens éleveurs ont toujours vécu avec les loups et conservé l’habitude de protéger correctement leurs troupeaux. Ils acceptent avec philosophie la présence des canidés sauvages et les indemnisations - conditionnées par la mise en place de mesures préventives. - qu’ils perçoivent en cas de dommage, même si la situation se révèle parfois plus tendue dans les régions que les loups ont recolonisées récemment63, comme le Piémont, les Alpes et la Toscane. Le ministère de l’Environnement a confirmé son engagement d’interdire de tuer les loups sans exception. Tout tir est donc considéré comme un acte de braconnage. Et la population lupine reste en expansion !
    En Espagne, la population lupine est estimée entre 2000 et 2500 individus répartis dans 297 meutes. Dernièrement (2021) : décision du gouvernement espagnol d’interdire la chasse aux loups en Galice, dans les Asturies, la Cantabrie et la Castille-et-León, comme dans le reste du pays.
    Inspirons-nous des pratiques qui fonctionnent et continuons de soutenir et d’améliorer ce qui marche déjà chez nous au lieu de détruire et de flatter les anti !!

  •  Merci d’Abandonner ce Projet qui menace l’Espèce Protégée des Loups, le 8 décembre 2023 à 00h05

    Bonjour,
    Nous devons protéger les Loups non pas par une politique laxiste d’abattage cruel d’une espèce extraordinaire qui devrait être protégée car la population est peu nombreuse comparé à l’étendue des territoires en France.
    Nous devrions favoriser la recherche de moyens pour les Bergers et les éleveurs afin qu’ils puissent protéger leurs troupeaux à l’aide d’adjoints bergers et d’autres mesures
    techniques de protection. Nous devons tenir compte des avis des scientifiques comme ceux du Muséum national d’histoire naturelle, Conseil national de la protection de la nature ainsi que des associations de protection de la Nature.

    Le nouveau PNA devrait viser la conservation de l’espèce en France, tout en assurant le soutien et l’accompagnement des agros pasteurs et éleveurs. Il ne mentionne que l’impact négatif des loups et non des bénéfices que leur présence apporte.
    L’engagement de l’Etat en faveur de la modification du statut de protection du loup et son déclassement d’espèce strictement protégée, envisagé à la fois dans la convention de Berne et dans la directive Habitats Faune-Flore, est une démarche très agressive qui menace délibérément l’espèce au profit d’éleveurs qui ne recherchent pas la cohabitation contrairement à d’autres pays comme dans les Asturies, Pyrénées espagnoles.
    Les dérogations de tirs de loups vont faire diminuer la population alors qu’il faudrait viser plus de moyens de protection des troupeaux des éleveurs. qui reste la principale méthode efficace pour limiter les dommages.
    Pouvez vous abandonner ce projet et essayer de prendre en compte les avis scientifiques et les travaux des associations pour la protection du Loup.
    Merci beaucoup pour votre attention. Kim Nguyen Jeudi 7 Décembre 2023, Paris

  •  Défavorable !!! , le 8 décembre 2023 à 00h04

    Je suis totalement défavorable !!! Il faut cesser ces pratiques on ne peut plus médiévales !! L homme doit apprendre à cohabiter avec les autres espèces de cette planète et arrêter de penser qu il a tous les droits ! Nous sommes nous creusés les méninges réellement pour trouver des solutions ?? Ne serait ce pas une solution de facilité également moins coûteuse et satisfaisant la soif des lobbyng de chasse et venerie en tout genre?? Non vraiment STOP !

  •  Avis défavorable , le 8 décembre 2023 à 00h02

    Inadmissible, quand cesserons-nous de vouloir régir le monde ?

  •  contre sur les tirs sur le loup, le 8 décembre 2023 à 00h01

    Le loup est une espèce protéger et il n’est pas nuisible !

  •  avis Savoie , le 8 décembre 2023 à 00h01

    Avis complètement défavorable au nouveau plan Loup. vous n avez pas suffisamment analysé le précédent plan et notemment l incapacité des tirs. aucun prise en compte de la structure des meutes

  •  AVIS DEFAVORABLE , le 8 décembre 2023 à 00h00

    Les menaces que font peser le loup sur le monde agricole sont réelles uniquement car les paysans ne vivent pas correctement de leur activité et qu’ils et elles manquent de moyens pour protéger les troupeaux. Ce sont des choix politique et laisser les loups mourrir ne changera rien à la condition des agriculteurs

  •  Contre le plan anti loup, le 7 décembre 2023 à 23h59

    Je suis totalement contre ce plan qui vise à tuer les loups, chaque espèce est importante et il nous faut préserver chacune d’entre elle.

  •  CONTRE le PNA et pour une politique de la réconciliation à la nature , le 7 décembre 2023 à 23h58

    Je suis CONTRE le nouveau PNA qui s’inscrit dans la perspective de déclassement du Loup comme espèce protégée, du jamais vu dans un PNA. La démographie croissante du Loup n’est autre qu’un rétablissement des populations lupines sur le territoire, exterminées en France au siècle dernier. Toujours considéré vulnérable sur la liste rouge française, le Loup est une espèce essentielle aux écosystèmes forestiers, maintenant une pression sur les grands ongulés. Concernant les déprédations sur le bétail, les tirs ne sont pas efficaces. Un accompagnement concret et efficace est attendu de l’État, donnant les moyens à chaque agriculteur de protéger son troupeau avec le matériel adapté en lien avec les études éthologiques sur le Loup en milieu agropastoral. De même, une valorisation de ces productions localement est indispensable à la vie des éleveurs, et donc à la possibilité d’une paix avec le Loup.

  •  Avis défavorable sur le plan loup 2024-2029, le 7 décembre 2023 à 23h58

    Le plan loup 2024-2029 n’est pas un plan de Développement Durable dont le Ministère peut se targuer. Bien au contraire.
    Ce plan est un non sens absolu quant à la préservation de l’espèce qu’il prétend protéger.
    Tout d’abord la déclassification annoncée de l’espèce est un message fort sur le retrait du gouvernement sur la protection même du loup.
    Ensuite, le soutien aux éleveurs ne doit pas être uniquement d’ordre financier pour indemnisations, mais aussi de prévention ! Le loup est présent depuis maintenant plus de 30 ans en France, mais dans les Alpes dans d’autres pays depuis bien plus longtemps. Ce n’est pas comme si d’autres exemples concrets étaient indisponibles pour une gestion durable, écologique et économique, nous pouvons aussi nous en inspirer.
    Il est de notre devoir moral, en tant qu’etre humain, de faire preuve de discernement et de justice auprès à la fois des hommes et des animaux qui peuplent nos territoires, donc de refuser ce plan.

  •  Bien, mais il faut aller plus vite., le 7 décembre 2023 à 23h58

    Arrêtez les bla bla, les études, et mettez en oeuvre vos paroles.
    sinon on va disparaitre.

  •  Non au plan anti loup, le 7 décembre 2023 à 23h51

    Quand comprendrons nous que chaque espèce doit être préservée. La présence du loup sur notre territoire est fragile, il faut la protéger.