Projet d’arrêté relatif à l’encadrement de la pêche de l’anguille de moins de 12 centimètres par les pêcheurs professionnels en eau douce pour la campagne 2020-2021
La gestion de l’anguille
L’anguille vit alternativement en eau douce et en eau de mer et doit traverser l’océan Atlantique pour se reproduire en mer des Sargasses. Les larves prennent ensuite le chemin inverse.
Le cycle de vie de l’anguille est composé de trois stades :
- la civelle (ou anguille de moins de 12 cm), stade juvénile de l’anguille,
- l’anguille jaune, anguille colonisant le domaine continental et sédentaire pendant 10 à 15 ans,
- l’anguille argentée, stade reproducteur retournant en mer des Sargasses.
Depuis les années 1980, on assiste à un déclin inquiétant du stock d’anguilles européennes. Les principaux responsables de la diminution de la population d’anguilles sont :
- la circulation entravée des anguilles par les barrages hydroélectriques ou les seuils non pourvus de passe à poissons ;
- la dégradation de leurs habitats dans les zones humides, à la pollution des eaux et des sédiments ;
- la pêche ;
- le braconnage ;
et aussi, le parasitisme.
Le règlement (CE) n°1100/2007 du 18 septembre 2007 (dit règlement « anguille ») institue des mesures de reconstitution du stock d’anguilles européennes afin de favoriser le retour des géniteurs vers leur lieu de reproduction. Il prévoit pour les États membres, sur le volet pêche :
- de mettre en œuvre des mesures de réduction de la mortalité par pêche ;
- de mettre en place un système de déclarations des captures d’anguille ;
- d’assurer la provenance légale des captures exportées et importées sur leur territoire ;
- de réserver 60 %, des civelles pour des opérations de repeuplement dans le territoire de l’Union.
Ainsi les autorités françaises se sont engagées sur le long terme à stopper l’effondrement du stock via des actions ambitieuses et progressives. Un plan national de gestion de l’anguille a été élaboré par la direction de l’eau et de la biodiversité du MTES et la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture du MAA et approuvé par la Commission européenne le 15 février 2010.
Le plan fixe comme objectif une réduction de la mortalité par pêche de civelles de 60 % à partir de 2015. Il prévoit l’instauration de quotas de pêche et la limitation de la période de pêche à 5 mois.
Le quota de pêche pour la civelle pour la saison 2020-2021
La civelle est pêchée par les pêcheurs professionnels sur le domaine fluvial et sur le domaine maritime.
Le quota de pêche de la civelle est déterminé par le ministre chargé des pêches maritimes et le ministre chargé de la pêche en eau douce, au regard :
- de l’avis d’un comité scientifique qui établit ses préconisations au regard de l’état du stock d’anguilles et des objectifs prévus par le plan de gestion de l’anguille,
- de l’avis d’un comité socio-économique auquel participent les pêcheurs professionnels et qui se prononce sur les conséquences sociales et économiques des mesures de gestion envisagées.
Le quota de pêche est réparti entre les pêcheurs professionnels maritimes à hauteur de 83 % du quota total et les pêcheurs professionnels en eau douce pour les 13 % restant. Le détail de la répartition et de ses modalités de gestion est prévu par deux arrêtés ministériels : l’un est relatif au quota de pêche attribué aux pêcheurs maritimes, l’autre est relatif au quota de pêche attribué aux pêcheurs professionnels en eau douce.
Pour la saison de pêche 2020-2021, il est envisagé de fixer le quota de pêche de civelles destinées à la consommation à 23 tonnes, soit un quota inférieur de 11,5 % à celui fixé pour la campagne passée. Cette baisse prend en compte le rapport du comité scientifique et notamment son estimation du taux d’exploitation, pour l’atteinte des objectifs du plan de gestion de l’anguille.
Le quota de pêche de civelles destinées au repeuplement est fixé à 34,5 tonnes de manière à ce qu’il représente 60 % du quota total, conformément aux dispositions du règlement « anguille ».
Le présent projet d’arrêté fixe également les modalités de suivi des captures et prévoit la fermeture de la pêche lorsque les captures recensées dépassent 80 % des quotas.
La répartition du quota entre les unités de gestion de l’anguille est semblable à l’arrêté pris pour la saison de pêche précédente.
Dans le cadre de la participation du public, les deux projets d’arrêtés, celui relatif aux pêcheurs professionnels maritimes et celui relatif aux pêcheurs professionnels en eau douce, font l’objet d’une mise en ligne par les services de chaque autorité ministérielle compétente.
La consultation du public a lieu du 22 septembre 2020 au 13 octobre 2020 inclus.
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Commentaires
La civelle est l’alevin de l’anguille. Sa pêche est interdite pour les pêcheurs amateurs. Le principe d égalité de tous devant la loi devrait être appliqué aux pêcheurs professionnels. L anguille étant une espèce en voix de disparition avec un très long cycle de reproduction mal connu et non reproductible artificiellement la pêche a la civelle avec une vocation autre que scientifique doit être interdite.
La civelle est l alevin de l anguille. Sa pêche est interdite pour les pêcheurs amateurs. Le principe d égalité de tous devant la loi devrait être appliqué aux pêcheurs professionnels. L anguille étant une espèce en voix de disparition avec un très long cycle de reproduction mal connu et non reproductible artificiellement la pêche a la civelle avec une vocation autre que scientifique doit être interdite.
Cet arrêté est un non sens au regard des enjeux de protection. Pour un moratoire de la pêche à l’anguille tant que cette espèce reste menacée.
L’Association Nationale pour la Protection des Eaux et Rivières-TOS est défavorable à ce projet d’arrêté.
Nous considérons qu’aucune pêche d’anguilles européennes (Anguilla anguilla) de moins de 12 centimètres ne doit avoir lieu en 2020 et pour les années qui viennent. Pour avancer une telle opinion, nous nous basons sur plusieurs faits qui devraient être pris plus au sérieux par les instances décisionnelles.
Premièrement, l’anguille européenne est classée en « danger critique d’extinction » par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) et la tendance donnée pour l’état de leur population pointe vers le bas.
De plus, comme l’a rappelé récemment l’UICN, l’abondance des civelles aujourd’hui ne représente que 10% de son niveau historique et l’espèce subit toujours aujourd’hui de fortes pressions. Parmi elles : la surpêche, le braconnage, les barrages et autres obstacles à leur migration, les pollutions …
Rappelons également que l’anguille européenne est classée en 2008 en annexe II de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction).
Deuxièmement et sur un plan purement factuel, pour l’année 2019 le groupe de travail DATAPOMI, qui regroupe les 9 associations françaises « Migrateurs » pour rassembler leurs données sur les poissons migrateurs, montre que l’état des populations d’anguilles européennes est « mauvais » sur les trois-quarts du territoire français.
Enfin, nous insistons sur le fait que les pêches de repeuplement ne sont pas efficaces, contrairement à ce que prétendent certains acteurs, bien au contraire. La mortalité résultant des prises puis du transport est déjà considérable. Plusieurs études scientifiques démontrent cet aspect et pointent en faveur d’un arrêt total de la pêche de l’anguille européenne.
ANPER-TOS estime qu’aucune pêche à l’anguille européenne ne devrait être autorisée et ce, que ce soit sous couvert de repeuplement ou non.
L’Union des Fédérations de pêche des Bassins Rhône-Méditerranée et Corse (UFBRMC) émet un avis défavorable concernant le projet d’arrêté.
Nous notons avec satisfaction que les UGA Rhône-Méditerranée et Corse ne font l’objet d’aucune attribution de quota pour la pêche de la civelle, en cohérence avec les diagnostics établis quant à l’état de population d’Anguille sur ces bassins.
En revanche, ces bassins font figure d’exception, et le projet d’arrêté prévoit l’attribution d’un quota total de 57,5 t de civelles au niveau national. Or, le cycle de vie de l’espèce et son état de conservation imposent une gestion adaptée et ambitieuse à l’échelle nationale et européenne.A ce titre, la baisse de quota de 11,5 % par rapport à la campagne de pêche précédente, si elle mérite d’être soulignée, ne représente toutefois qu’un trompe-l’œil par rapport à la situation critique dans laquelle se trouve l’espèce.
En effet, le quota de 57,5 t proposé dépasse la valeur la plus haute parmi celles envisagées par le comité scientifique (56 t). Il dépasse donc l’estimation fournie par le modèle le plus « optimiste » sur les valeurs de recrutement d’Anguille et avec la probabilité la plus faible (25%) d’atteindre l’objectif. Le quota proposé est donc très éloigné de celui qui permettrait d’assurer une gestion selon le principe de précaution (16 t pour le modèle de recrutement d’Anguille le plus « pessimiste » et avec une probabilité de 75 % d’atteindre l’objectif).
Au-delà de la question des quotas, qui par ailleurs n’ont jamais été limitants jusqu’à présent (sauf exception en 2013), le comité scientifique constate que le taux d’exploitation est en augmentation et dépasse la cible de gestion pour la 5ème année consécutive. Si le recrutement 2020-2021 reste du même ordre que celui des années précédentes, un quota de 57,5 t entièrement utilisé conduirait à un taux d’exploitation largement supérieur à la cible de gestion du plan national anguille (77% alors que la cible est de 40%).
Concernant le repeuplement, nous considérons qu’il ne constitue pas une mesure efficace de gestion et de restauration de la population d’Anguille, et qu’il constitue même au contraire un facteur de mortalité supplémentaire qui devrait donc être intégré aux captures et au taux d’exploitation.
Plus largement, nous souscrivons à l’avis de la Fédération Nationale de la Pêche en France (FNPF) et de la protection du milieu aquatique, émis concernant ce projet d’arrêté. Nous rappelons ainsi que lors de l’élaboration du plan national, la FNPF avait demandé un moratoire de 5 ans sur toutes les formes d’exploitation par la pêche et pour tous les stades de l’anguille, seule vraie mesure ambitieuse et efficace de gestion des pêcheries compte-tenu de l’état de la population d’Anguille. Nous insistons également sur l’urgence de mettre en œuvre des mesures concrètes et ambitieuses sur les autres volets du plan de gestion, en particulier sur la continuité écologique, la protection et la restauration des habitats et la qualité de l’eau.
L’ARPARA émet un avis défavorable à ce projet d’arrêté visant à encadrer la pêche de l’anguille de moins de 12 centimètres par les pêcheurs professionnels en eau douce pour la campagne 2020-2021 ; principalement en raison d’un état du stock d’anguilles qui continue à décliner.
Comme le souligne la FNPF, le quota total projeté de 57,5 tonnes parait largement surévalué au regard des résultats du taux d’exploitation des années précédentes et des connaissances actuelles sur le repeuplement.
En raison de trop nombreuses et fortes incertitudes, identifiées et rappelées notamment par le comité scientifique, l’avenir de l’anguille et des certitudes sur son mauvais état actuel, le quota total pour la pêche de la civelle devrait être basé sur le principe de responsabilité et fixé de manière à atteindre la cible de gestion avec la plus forte probabilité.
Ainsi, ce quota total 2020-2021 ne devrait pas dépasser 16 t selon la valeur fournie par l’analyse du comité scientifique pour le modèle à une tendance avec une probabilité de 75% d’atteindre l’objectif.
La quantité d’anguilles destinées au repeuplement, 34,5 tonnes, est considérables. Cela nous questionne quant à la pertinence et la nécessité de cette mesure (et son coût). Pêcher les anguilles, c’est perturber leur cycle de vie naturel. Ne vaudrait-il mieux pas limiter les perturbations ?
Il est envisagé de fixer le quota de pêche de civelles destinées à la consommation à 23 tonnes, ce qui représente environ 66 700 000 anguilles qui disparaitront des cours d’eau durant la campagne 2020-2021 (en considérant qu’il y a environ 2 900 alevins dans un kilogramme). Ces 66 millions d’anguilles pêchées au stade juvéniles pour la consommation ne pourront pas se développer dans le cours d’eau, ni retourner en mer pour se reproduire. Cette espèce est pourtant considérée comme vulnérable et protégée (elle fait l’objet depuis 2007 d’un plan européen de sauvegarde imposant aux états membres de la Communauté Européenne des mesures de gestion par bassin versant. Elle est inscrite à l’annexe II de la convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES, dite convention de Washington) fixant des règles de protection fasse à la surexploitation). La diminution de 11,5% des quotas, va certes dans la bonne direction, mais reste bien trop timide par rapport à l’état des populations d’anguilles dans les cours d’eau français. Ces quotas bien trop élevés ne sont pas en adéquation avec les autres mesures de protection de l’anguille dans les cours d’eau : à quoi sert de construire à grand frais des aménagements pour protéger les déplacements des anguilles dans les cours d’eau (passe à anguilles, dévalaison…) si elles sont pêchées avant même d’y arriver ? Les quotas de pêche à l’anguille devraient être revus drastiquement à la baisse, il faudrait même interdire la pêche de cette espèce protégée tant que les populations ne sont pas stabilisées.
Nous sommes donc contre ces quotas bien trop élevés de pêche à la civelles.
Les projets d’arrêtés pour la campagne précédente (2019-2020) ont fait l’objet d’une consultation qui, malgré une majorité d’avis négatifs (18 avis défavorables et 2 avis favorables : http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/synthese_et_decision_consultation_publique___arrete_quota_civelle_2019-2020_v2.pdf), n’a pas entrainé une modification des arrêtés. Nous demandons que les avis soumis lors de ces consultations soient réellement pris en compte.
L’ARFPPMA PACA est satisfaite de voir que pour la campagne de pêche 2020-2021, aucun quota de pêche (que ce soit pour de la consommation comme pour du repeuplement) n’a été autorisé pour les UGA Rhône Méditerranée et Corse qui la concernent directement.
Pour autant, et au regard des données scientifiques dont on dispose au niveau local mais également national, européen et même mondial (rappelons si ce n’est encore nécessaire que l’Anguille européenne est toujours classée sur la liste rouge mondiale des espèces menacées par l’UICN en danger critique d’extinction), il nous paraît important de prendre enfin la mesure de l’urgence à agir pour sauver cette espèce et de fait les différentes pêcheries qui en découlent.
Pour ce faire, nous ne voyons qu’une seule solution viable sur le long terme : interdire toute commercialisation de l’espèce à quelque stade de développement que ce soit et donc à fortiori à l’état de civelle. Conformément à ce qui avait été demandé en 2015 par la FNPF, un moratoire de tout type de pêche sur plusieurs années et de mise en place d’un suivi de cette mesure nous paraîtrait donc plus qu’opportun pour enrayer les résultats peu probants et encourageants de l’indice de recrutement de l’espèce, comme des autres indices de suivi de l’espèce, compte-tenu des particularités de son cycle biologique (et plus précisément de sa reproduction).
D’autant que, sur le Rhône, les membres du COGEPOMI Rhône Méditerranée ont pu mettre en exergue que l’arrêt de consommation de l’espèce, à la suite des pollutions par les PCB, a eu un effet positif sur le Rhône pour l’espèce.
Rappelons, là encore, si la preuve devait en être faite que des mesures drastiques de gestion d’autres populations piscicoles, comme le thon rouge par exemple, ont montré toutes leurs efficacités vis-à-vis de la reconstitution durable de ces stocks.
De fait, considérant que la situation globale du stock d’Anguilles en France mais aussi en Europe et plus largement dans le monde entier, demeure préoccupante et que ce stock, selon l’avis récurrent du CIEM là encore, doit être considéré à un niveau qui ne permet toujours pas un niveau de recrutement suffisant pour atteindre les objectifs fixés par le règlement européen, nous regrettons que les mesures prises sur les UGA Rhône Méditerranée et Corse ne soient pas étendues aux autres UGA françaises pour l’année 2020-2021.
C’est donc à ce titre là que nous émettons un avis défavorable sur le projet d’arrêté.
Enfin, dans la mesure où notre avis ne serait pas pris en compte, nous espérons toutefois que des mesures plus strictes, importantes et efficientes de contrôle des déclarations de captures seront prises dans toutes les UGA bénéficiant de quotas de pêche pour les civelles et dans quelque corps de métier que ce soit (pêcheurs professionnels en eau douce comme marins pêcheurs et marayeurs).
Suite à la consultation publique relative à l’encadrement de la pêche de l’anguille de moins de 12 cm par les pêcheurs professionnels en eau douce, pour la campagne 2020/2021, voici ci-dessous les observations de la Fédération de pêche des Deux-Sèvres :
La Fédération n’a pas de remarque particulière sur le texte.
La diminution du quota de 11.5% par rapport à la campagne passée, suite à l’avis du comité scientifique, ne change pas l’impact sur l’espèce à un stade où elle est le plus vulnérable.
La complexité et la durée du cycle de vie de l’espèce anguille ne permet pas de voir d’évolution favorable suite à cette série de mesures.
De plus, nous émettons de forts doutes sur les impacts de la réintroduction de civelles issues de captures par les pêcheurs professionnels.
Depuis 5 ans, la période d’ouverture de la pêche de l’anguille jaune pour les pêcheurs amateurs en eaux douces est de 5 mois. Cette mesure devait permettre une reconstitution du stock d’anguille et permettre aux anguilles argentées d’aller se reproduire en plus grand nombre.
Les pêcheurs amateurs à la ligne et aux engins ont respecté cette contrainte en espérant que le nombre d’anguilles allait augmenter.
Malheureusement cette mesure n’a pas apporté les résultats envisagés. Le stock d’anguille n’augmente pas, les dévalaisons ne sont pas plus importantes qu’il y a 5 ans sur notre bassin Sèvre Niortaise.
Le projet de quotas pour l’année 2020 2021 prévoit une baisse de 11.5% des prélèvements, cela peut paraître important mais cette mesure ne changera que très peu les résultats.
En effet, une mesure n’apporte pas du tout le résultat escompté, c’est le prélèvement pour réintroduction des civelles qui représente 60% des prélèvements. Cette mesure, à part le fait qu’elle subventionne les pêcheurs professionnels, se montre contre productrice.
En effet, la mortalité des jeunes civelles est considérable après réintroduction, sans compter l’introduction possible d’agents pathogènes. La nature veut que ces civelles remontent les fleuves et les cours d’eau pour grossir en rivières, la participation de l’homme casse cette chaine et modifie un processus naturel.
Donc, laissons les pêcheurs professionnels pêcher les 40% du quotas pour la consommation, on peut comprendre l’intérêt économique, bien que… mais laissons passer les 60% de civelles pêchées pour peu de résultat en réintroduction.
Bien d’autres mesures apporteront aussi des résultats, diminution des seuils, actions contre le braconnage organisé, lutte contre le réchauffement climatique… Nous ne pouvons pas approuver un tel projet, si peu ambitieux, qui de plus cristallise la colère des pêcheurs.
La Fédération de pêche des Deux-Sèvres donne donc un avis négatif sur la consultation publique quotas civelles saison 2020-21, non pas sur la baisse du quota mais sur l’inefficacité du repeuplement et l’impact de la pêche professionnelle sur cette espèce.
Outre les arguments développés dans le présent avis (https://drive.google.com/file/d/1iS55PFbSrM30yzQv-klp1X7PeIFxmBy0/view?usp=sharing) et en soutien de la Fédération nationale de la pêche en France et de la protection du milieu aquatique (FNPF), l’Union des fédérations départementales des associations agréées pour la pêche et la protection du milieu aquatique du bassin Loire-Bretagne (UFBLB) demande la mise en place d’un quota soutenable pour l’espèce à savoir un quota total de 16 t pour la campagne 2020-2021.
L’état du stock d’anguille demeure toujours très bas et poursuit son déclin. Par ailleurs les indicateurs disponibles ne montrent pas d’amélioration notable, bien au contraire. Il est nécessaire d’insister sur l’objectif de rétablissement global de l’anguille sur l’ensemble de son cycle et donc sur le maintien d’une gestion prudente et rigoureuse, tant que les objectifs en termes d’anguilles argentées et que l’ensemble des indices montrant un rétablissement certain de la population n’auront pas été atteints.
L’anguille européenne est classée espèce « en danger critique d’extinction » sur la liste rouge des espèces menacées de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Un tel classement est attribué à une espèce lorsqu’il est considéré que le risque d’extinction à l’état sauvage est extrêmement élevé. L’anguille fait partie des 92 espèces menacées d’extinction les plus pêchées ; se trouvant au 17e rang en tonnage et dans le top 10 du prix de revente au kilo selon une étude publiée cette année dans Nature communications (1).
L’anguille européenne est également inscrite à l’annexe II (commerce étroitement contrôlé) de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES). Ce qui est tout à fait paradoxal car Anguilla anguilla devrait être inscrite à l’annexe I (commerce international interdit) en adéquation avec son statut d’espèce menacée d’extinction. Par ailleurs, la forte présence de l’anguille européenne sur des marchés asiatiques alimentés dans la plus totale illégalité (exportation hors Union européenne interdite) ; constatée par une étude publiée en 2020 par Science advance (2) ; devrait alerter les autorités compétentes et les amener à s’interroger sur le renforcement de la régulation du marché international.
L’UFBLB rappelle la demande effectuée par la FNPF lors du dernier Comité National de mai 2018 à laquelle se sont associés les pêcheurs professionnels, les associations et les représentants d’usagers pour l’impérative et urgente mise en œuvre de mesures concrètes ambitieuses sur les autres volets du plan de gestion en particulier sur la continuité écologique, la protection et la restauration des habitats et la qualité de l’eau…
Depuis 3 ans, la FNPF a relayé les risques de dépassement des cibles de gestion en termes de taux d’exploitation. Les résultats des dernières années confirment ces dépassements malgré des captures qui ne dépassent pas les quotas. Des quotas systématiquement choisis parmi les valeurs hautes proposées sur la base de recrutements fragiles conduisent à une sortie des objectifs du plan avec des écarts de plus en plus importants. Le quota 2020-2021 proposé présente un risque fort de sortie d’objectif au regard d’un recrutement toujours faible. Ces quotas sont loin des valeurs dictées par une approche de précaution et par les engagements de la France. La dérive observée est inadmissible puisque maintenant identifiée. Elle mérite des mesures adaptées auxquelles le quota proposé par l’arrêté pour 2020-2021 ne répond absolument pas.
En raison de trop nombreuses et fortes incertitudes, identifiées et rappelées par le comité scientifique, et le CIEM sur l’avenir de l’anguille et des certitudes sur son mauvais état actuel, l’UFBLB demande que le quota total pour la pêche de la civelle soit basé sur le principe de responsabilité et fixé de manière à atteindre la cible de gestion avec la plus forte probabilité.
Ainsi, ce quota total 2020-2021 ne devrait pas dépasser 16 t selon la valeur fournie par l’analyse du comité scientifique pour le modèle à une tendance avec une probabilité de 75% d’atteindre l’objectif. La répartition entre les différentes UGA et catégories de pêcheurs (Mer, eau douce) doit permettre de ne pas dépasser ce quota total de précaution. Le quota total de 16 t doit ainsi être redistribué par une nouvelle rédaction :
<span class="puce">- de l’arrêté concernant le quota d’anguille européenne de moins de 12 cm pouvant être prélevées par pêche professionnelle en eau douce pour la campagne 2020-2021 ;
<span class="puce">- de l’arrêté fixant le quota d’anguille européenne de moins de 12 cm pour la campagne de pêche maritime 2020-2021.
En conclusion, l’UFBLB s’oppose fermement au quota total projeté de 57,5 tonnes, largement surévalué au regard des résultats du taux d’exploitation des années précédentes et des connaissances actuelles sur le repeuplement.
Le Président,
Jean-Paul DORON
(1) Roberson, L.A., Watson, R.A. & Klein, C.J. Over 90 endangered fish and invertebrates are caught in industrial fisheries. Nat Commun 11, 4764 (2020). https://doi.org/10.1038/s41467-020-18505-6
(2) Richards, John & Sheng, Victoria & Yi, Chung & Ying, Chan & Ting, Ng & Sadovy, Yvonne & Baker, David. (2020). Prevalence of critically endangered European eel (Anguilla anguilla) in Hong Kong supermarkets. Science Advances. 6. eaay0317. https://doi.org/10.1126/sciadv.aay0317
Je suis contre ce texte qui autorise une pêche démesurée d’une espèce en danger critique d’extinction.
Comme d’habitude, cet avis ne sera pas pris en compte et l’arrêté sera publié, et on n’aura plus que nos yeux pour pleurer quand il n’y aura plus d’anguilles !
L’anguille est une espèce en seuil critique d’extinction en Europe, plus aucun prélèvement de civelles destiné à la consommation ne doit être effectué.
Les populations d’anguilles continuent de s’effondrer.
L’espèce est en danger.
Comment justifier de risquer l’extinction d’une espèce pour 20 tonnes de poisson?
Interdire la pèche légale est aussi nécessaire pour combattre la vente des civelles braconnées.
Il n’est pas raisonnable d’autoriser un prélèvement des civelles par des professionnels, alors que l’espèce est en danger. Je suis donc contre tout quota attribué à des professionnels.
Seul un prélèvement pour effectuer un repeuplement en amont parait censé, sous réserve que ces prélèvements et relâches soit contrôlés par des scientifiques habilités par l’état.
Bien sur, il faut en complément lutter contre le braconnage.
Cordialement.
STOP A LA PECHE A LA CIVELLE DE MOINS DE 12 CM ET STOP A LA DESTRUCTION DE L’ESPECE ANGUILLE
C’EST UNE ESPECE EN DANGER CRITIQUE D’EXTINCTION U.I.C.N.
<span class="puce">- Quotas de pêche : 0 = (0 tonne, 0 kilo)
<span class="puce">- Répartition :
- 0% pêche professionnelle maritime (= 0 tonne)
- 0% pêche professionnelle eau douce (= 0 tonne)
<span class="puce">- Le repeuplement, doit être sorti des quotas de pêche, et être quantifié, décidé, géré , réalisé par des scientifiques naturalistes qualifiés et assermentés. Il faut sortir de la position plus qu’ambiguë, voir trompeuse, qui laisse l’observateur perplexe en tout cas, qui consiste à "noyer les quotas de "repeuplement" dans les quotas de pêche" qui sont antinomiques.
<span class="puce">- Durée envisagée : plusieurs années, le temps que l’espèce sorte de la zone rouge "espèce en voie critique d’extinction" de l’U.I.C.N., puisque personne ne sait faire "se reproduire l’espèce" en milieu artificiel, il n’y a donc aucun plan B de secours….
De plus chacun sait, qu’en dessous d’une certaine densité, les espèces n’arrivent plus à se reproduire, faute, pour les adultes matures, d’être assez nombreux pour pouvoir se croiser et se rencontrer (dans la mer des Sargasses)…
<span class="puce">- Aucun suivi des captures (puisque zéro capture) ,mais par contre, il faudrait établir un contrôle sérieux de l’arrêt véritable, pour un temps qui sera défini, de la pêche à la civelle.
Puisque nous nous situons dans le cadre d’un effondrement de la ressource (effondrement de 95% entre 1970 et 2015 - chiffres C.I.T.E.S.), il faut laisser à l’espèce les moyens de se régénérer et de sortir du cercle vicieux où la destruction (recrutement pour les pêcheurs) va plus vite que les capacités de régénération de l’espèce. Une véritable protection des civelles doit être mise en place afin de préserver la ressource. Les civelles/juvéniles sont l’avenir de l’espèce.
Autrement dit pour que ça soit clair :
"Cessons de tuer la poule aux œufs d’or"
<span class="puce">- Répartition entre les unités de gestion = aucune = 0.
Contrairement à ce que semblent croire certains pêcheurs , certains politiques, qui se comportent comme des prédateurs, les poissons sauvages, (comme tout ce qui est vivant dans la mer) ne leur appartiennent pas, mais ils sont un patrimoine vivant collectif, universel, qui appartient à tous, et qui est à gérer avec beaucoup de respect et de façon durable .
La pêche, qui auparavant, se situait à sa juste place en nourrissant les familles et les peuples, a été remplacée par une machinerie aveugle et prédatrice, qui porte préjudice aux pécheurs honnêtes et respectueux de leur métier (car il y en a beaucoup), et qui, en exterminant les espèces dont l’anguille , fait le lit aux famines de demain par gestion calamiteuse des ressources.
Je rappelle que le jour de dépassement des ressources de la terre "Over shoot Day" était cette année le 22 août 2020, contre le 29 décembre en 1970, le 11 octobre en 1990 et le 23 septembre en 2000.
LA PROTECTION DE LA NATURE ET DES SES ESPECES VIVANTES DONT L’ANGUILLE EST NOTRE ASSURANCE VIE, A NOUS, LES HUMAINS
En 2012/2013 Mme la Ministre Delphine Batho , visionnaire et lucide, avait très sérieusement et très courageusement commencé à envisager la protection de "l’espèce anguille" ( un grand merci à elle), mais, comme par hasard , elle n’est pas restée plus d’un an dans ses fonctions… !!! hélas !!!
Malgré tout, ce scandale honteux, silencieux (masqué?) de la destruction d’une espèce va bien finir par éclater au grand jour (la société évolue heureusement) et je suis sûre que mes concitoyens vont en arriver à demander des explications aux responsables de ce désastre, si il se poursuit.
ARRET TOTAL DE LA PECHE A LA CIVELLE, POUR LE TEMPS NECESSAIRE A LA REGENERATION DE L’ESPECE.
il faut arrêter cette pêche les français ne respectent pas les quotas, manque de surveillance et de contrôle.si l on veut sauver l espèce il est urgent d interdire pendant quelques années cette pèche afin que les stocks se reforment, c’est vital, sinon c’est la fin de cette espèce, les sanctions contre les pecheurs doivent être plus lourdes.
L’anguille est en danger critique et le seul poisson ou la pêche de l’alevin est autorisé sur les autres espèces une tailles minimum légale existe donc la pêche de la civelle devrai être interdite depuis de nombreuse année
Protéger le stock de civelles c’est aussi protéger le devenir du stock d’anguilles qui est gravement menacé. Les prélèvements perdurent d’année en année même si les quotas autorisés sont plutôt revus à la baisse mais cela devient déraisonnable. La survie de l’espèce est en jeu ! Si les pratiques persistent, c’est la programmation (à petit feu) de la disparition de ce poisson migrateur.
Il aurait été pertinent de joindre au document de ce projet l’avis des scientifiques qui mènent une étude sur ce poisson depuis plusieurs années, afin de mieux appréhender la proposition pour la campagne 2020/2021.
Un moratoire de quelques années paraît indispensable avant d’atteindre le point de non-retour du renouvellement de l’espèce. Ce type de décision a déjà été pris avec succès pour des espèces de poissons strictement marins (la sole, la cabillaud, le thon rouge).
La qualité de l’eau est également un élément indispensable à améliorer, c’est un problème récurrent, incontournable bien que non spécifique à la civelle.
On sait également que le braconnage est d’autant plus intensifié que la ressource exploitée diminue. La civelle n’échappe pas à ce type d’activité illicite, aggravant ainsi la pression de prélèvement. Il est absolument nécessaire que la lutte contre braconnage soit plus « performante » et que les sanctions appliquées aux fraudeurs et à leurs réseaux soient vraiment dissuasives. Ces mauvaises pratiques sont nuisibles à la ressource et accentuent largement la fragilité des stocks. Elles portent aussi préjudices aux pêcheurs professionnels respectueux.
j habite dans le médoc ,j ai un bateau dans un petit port ou il y a 2 pêcheurs professionnels de civelles, en plus de tous les braconniers , institution dans le médoc…y compris les professionnels , qui ne respectent pas les quotas, manque de surveillance et de contrôle…
Alors je crois que si l on veut sauver l espèce il est urgent d interdire pendant quelques années cette pèche afin que les stocks se reforment, les professionnels peuvent pêcher d autres espèces pendant cette période, c est vital, sinon c est la fin de cette espèce, saisie des véhicules , du matériel et d autre part les sanctions contre les braconniers doivent être plus lourdes .
je suis pêcheur amateur , qui rentre très souvent sans poissons, je sors surtout pour prendre l air et admirer ces jolis moments, et j ai pu constater sur les cotes girondines un autre problème, celle de la pêche aux sennes(bateaux charentais) dans la bande des 300 mètres,quelquefois a racler le sable avec les coques(3 mètres eau) la ou viennent chasser les bars la nuit, dramatique pour les espèces.
Continuer d’instaurer des quotas pour les civelles s’apparente à de la fumisterie. Personne ne les respecte et le prélèvement systématique perdure. Il faudrait un jour ne plus pratiquer la politique de l’autruche.
Si nous voulons inverser le processus de raréfaction des anguilles, il faudrait envisager d’autres mesures plus radicales. Mais soyons réalistes, les professionnels sont si influents que rien ne sera fait car les intérêts financiers sont trop importants.