Projet de décret fixant les règles et procédures applicables à la destruction de haies
Consultation du 25/11/2025 au 16/12/2025 - 2777 contributions
Ce projet de décret est pris en application de la loi n°2025-268 du 24 mars 2025 d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations futures (dite loi « OSARGA »). L’article 37 de cette loi a introduit dans le code de l’environnement un dispositif de protection et de gestion durable des haies codifié aux articles L. 412-21 à L. 412-27.
Afin de renforcer la préservation des haies et de maintenir le linéaire planté, l’objectif de ce dispositif est de simplifier et unifier les procédures administratives applicables aux projets de destruction de haies, en créant une déclaration unique préalable (ou, le cas échéant, une autorisation unique), avec une compensation systématique et au moins équivalente.
Commentaires
Le projet de décret relatif aux règles applicables à la destruction de haies ne garantit pas un niveau de protection suffisant pour ces éléments essentiels de la biodiversité, de la qualité des sols et de la régulation hydrologique.
1. Absence d’affirmation claire du principe de non-destruction
Le texte traite la destruction des haies comme une opération ordinaire, alors qu’elles assurent des fonctions écologiques et agronomiques indispensables. La préservation devrait être la règle, la destruction l’exception strictement encadrée.
2. Dérogations trop larges et insuffisamment justifiées
Les motifs permettant la destruction sont flous et facilement interprétables ; le décret ne prévoit ni obligation de démontrer l’absence d’alternatives, ni évaluation écologique indépendante. Les mesures compensatoires sont insuffisantes pour garantir une équivalence écologique réelle.
3. Contrôles et sanctions insuffisants
Les contrôles prévus sont limités et les sanctions peu dissuasives, ce qui fait peser un risque important de destructions illégales ou non compensées.
4. Manque d’articulation avec les politiques territoriales
Le texte s’inscrit mal dans les stratégies locales et nationales en matière de biodiversité, de climat et de trame verte et bleue, compromettant la cohérence d’ensemble des actions de protection.
Conclusion
En l’état, le projet de décret ne répond pas aux enjeux écologiques et climatiques actuels et ne garantit pas une protection effective des haies
Je vis dans un des villages les plus affectés par le "remembrement", l’enlèvement des haies aux années 60/70. Le village souffre plus des conditions arides estivales que d’autres villages voisins du au manque de couverture forestière et même le manque de toute végétation du aux pratiques agricoles intensives.
Il faut replanter des haies et ne pas les enlever. Ceci pour
palier aux effets du réchauffement climatique et stabiliser les sols. Les haies peuvent diminuer le stress hydrique de terres appauvries par l’agro-industrie par la culture du maïs maintenue à coup de pompage d’eau pour l’irrigation dans la nappe phréatique. Les champs sont déjà énormes et la terre est dégradée et exposée dans de nombreuses régions de France. Il faut réintroduire les haies, l’équilibre hydrique et la biodiversité des haies pour favoriser des terres, un sol et des champs sains.
AVIS DÉFAVORABLE.
Un traitement automatisé des demandes, augmentant le risque d’erreurs et facilitant les destructions.
Une définition et une cartographie contestées, risquant d’exclure 20 à 40 % des haies du cadre de protection.
Une application incomplète de la séquence “Éviter – Réduire – Compenser“, réduisant les garanties environnementales.
L’absence d’accompagnement technique des agriculteurs, pourtant crucial pour une gestion durable.
Des incertitudes concernant la protection des espèces, alors que les haies abritent une faune essentielle.