Projet de décret fixant les règles et procédures applicables à la destruction de haies
Consultation du 25/11/2025 au 16/12/2025 - 1138 contributions
Ce projet de décret est pris en application de la loi n°2025-268 du 24 mars 2025 d’orientation pour la souveraineté alimentaire et le renouvellement des générations futures (dite loi « OSARGA »). L’article 37 de cette loi a introduit dans le code de l’environnement un dispositif de protection et de gestion durable des haies codifié aux articles L. 412-21 à L. 412-27.
Afin de renforcer la préservation des haies et de maintenir le linéaire planté, l’objectif de ce dispositif est de simplifier et unifier les procédures administratives applicables aux projets de destruction de haies, en créant une déclaration unique préalable (ou, le cas échéant, une autorisation unique), avec une compensation systématique et au moins équivalente.
Commentaires
Préservons les haies plantées intelligemment par nos ancêtres. Replantons les haies massivement et sans détruire l’existant. Nos ingénieurs modernes fabriquent des inondations et des incendies, où nos ancêtres avaient eu la science d’élaborer du bocage pour ralentir et limiter les inondations et les incendies.
Nos politiciens en sont encore à confondre une forêt et un champs de panneaux solaires, si bien qu’ils confondent encore une haie ancienne, avec la monoculture à moitié morte et stérile qui sert à égayer les parcs des quartiers chics.
Cette proposition de loi est d’autant plus sournoise qu’elle prétend faciliter la destruction des haies pour les protéger. Hallucinant de bêtise.
Avis défavorable au projet de décret fixant les règles et procédures applicables à la destruction de haies.
Si l’objectif affiché est en principe de renforcer la préservation des haies et de maintenir le linéaire planté, ce dispositif va simplifier les procédures administratives applicables aux projets de destruction de haies, en créant une déclaration unique préalable, avec une compensation systématique et au moins équivalente. Cela fait redouter l’ aggravation des destructions de haies, car le dispositif ne cherchera pas à dissuader les destructions, mais à les simplifier en orientant le demandeur vers une compensation.
Or environ 750 000 km de haies ont déjà été arrachés en France soit du fait du remembrement agricole soit en raison du déclin de l’élevage au profit surtout de la céréaliculture intensive.
Malgré le pacte Haie initié laborieusement en 2023, la tendance n’est toujours pas inversée, et on continue d’ arracher nettement plus de haies qu’on en plante, en dépit des incitations.
Il semble donc dommageable de faciliter l’arrachage des haies, et même d’automatiser ce processus, au lieu d’accompagner convenablement les agriculteurs pour éviter les arrachages, qui ont un effet calamiteux sur la faune sauvage, voire la conservation des sols, la pollinisation…
Même si le dispositif prévoit heureusement des mesures de compensation pour toute haie arrachée, il est évident que la destruction d’une haie ancienne ne sera pas compensée immédiatement par la plantation d’une nouvelle haie. Et donc le temps indispensable pour obtenir un même degré de fonctionnalité entre une haie détruite et la nouvelle haie va entrainer pendant ce délai un déclin probablement irréversible des espèces dépendant des haies détruites, dont nombre d’entre elles, inféodées au milieu agricole, sont déjà en état de conservation déclinant.
Il convient d’abandonner la notion de trouées pour calculer le linéaire de haie pour permettre une application plus pertinente de la réglementation sur les espèces protégées et une réelle compensation de l’ensemble de l’espace dédié à la haie.
Il faut prendre globalement en compte les cumuls de projets de destruction pour toutes les réglementations protégeant les haies : projets simultanés de destruction, ou découpage du projet dans le temps, qui permettent de passer sous les seuils réglementaires et détruire une haie par petites sections.
Malheureusement, la cartographie semi-automatique, si elle peut rester un outil pour alimenter un Observatoire de la haie, avec des données globales sur les évolutions du linéaire, la production de statistiques pour guider les acteurs et les politiques publiques, elle comporte trop d’erreurs pour servir de base pour l’instruction des dossiers de demande de destruction.et ne permet pas de définir correctement les linéaires de haies, particulièrement les haies basses avec des très jeunes arbres ou des repousses. L’accompagnement des agriculteurs par un technicien compétent reste indispensable pour pouvoir instruire convenablement leurs demandes.Il faudrait donc appliquer dans le décret la loi d’orientation agricole qui prévoit un agrément de techniciens et l’obligation pour l’administration de transmettre leur liste à tout demandeur envisageant une destruction de haie.
Il semble opportun d’intégrer explicitement dans le dossier une rubrique « éviter / réduire » et des exigences sur la qualité de la compensation.
Bien sûr, l’application rigoureuse de la réglementation Espèces protégées s’impose.
Ainsi, transmettre tous les dossiers de destruction de haie au Conseil scientifique régional du patrimoine naturel et lui permettre de s’autosaisir pour garantir expertise et transparence.
Egalement utiliser l’outil en écologie des paysages construit par l’INRAE « Le Grain bocager », disponible nationalement, pour analyser l’impact des destructions sur les habitats et les corridors écologiques.
Supprimer tout seuil de linéaire en dessous duquel la réglementation espèces protégées, en souffrance, ne s’appliquerait pas.
Prouver la validité scientifique et la fiabilité des critères de connectivité, de typologie et de zonage.
Enfin associer le CNPN, les CSRPN et les parties prenantes à la définition des critères pour l’application de la réglementation espèces protégées.
Faute de quoi, et dans l’attente de ces modifications substantielles, mon avis ne peut être que défavorable.
Bonjour,
Je vous demande d’avoir un peu de clarté. Ecoutez les scientifiques (SELOSSE, GRANDCOLAS) et tous vous diront que détruire les haies c’est détruire la biodiversité et c’est détruire une partie des rendements de champs.
Il ne faut jamais se croire au dessus des lois de la nature…
Cordialement