Projet de plan national d’action en faveur de l’aigle de Bonelli (Aquila fasciata)

L’Aigle de Bonelli (Aquila fasciata) est un rapace de taille moyenne des climats semi-arides dont la présence en France, comme en Europe, se limite au pourtour méditerranéen.

L’espèce est en déclin depuis 50 ans sur toute son aire de répartition (Inde, Chine, Moyen-Orient, Maghreb et sud de l’Europe). En France, la population nicheuse était estimée à 80 couples en 1960 et il n’en restait que 22 en 2002 (elle atteint 30 couples en 2012). Depuis les simples initiatives locales de conservation des années 1970 jusqu’aux deux derniers Plan Nationaux d’Actions (1999-2004, 2005- 2009), la connaissance sur l’espèce s’est beaucoup améliorée, les actions de conservation et de lutte contre les menaces se sont structurées. Mais malgré ces efforts, l’espèce est encore aujourd’hui classée « en danger » selon la liste rouge nationale de l’UICN et son état de conservation très précaire en fait l’un des rapaces les plus menacés de France.

Près de 40 ans de suivis de la population française d’Aigle de Bonelli (et plus de 20 ans de baguage systématique des poussins) ont permis de mieux connaître les besoins fondamentaux de l’espèce et les facteurs influençant son évolution.
Ainsi, la disponibilité en sites de reproduction (falaises avec replats ou cavités, en dessous de 700 m d’altitude), d’une part, et en zones de chasse dont le couvert végétal est préférentiellement ouvert et en mosaïque, d’autre part, constituent les besoins essentiels au bon développement de la population. Les principales menaces pour la survie de l’espèce sont les lignes électriques (électrocution, percussion), les persécutions (tir, piégeage, empoisonnement) ainsi que la perte de territoires de chasse due à la pression des activités humaines, (artificialisation, dérangements aux abords de la zone de nidification), et à la fermeture des milieux ouverts.

Malgré les nombreuses actions menées par ce qui constitue aujourd’hui un véritable réseau d’acteurs et de partenaires (observateurs, associations, collectivités, établissements publics et services de l’État), la population française d’Aigle de Bonelli reste fragile et nécessite de poursuivre les efforts menés pour sa conservation. C’est pourquoi le Ministère de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie a souhaité la poursuite des précédents Plans Nationaux d’Actions.

L’Aigle de Bonelli est une espèce dont la productivité naturelle est faible, ce qui se traduit par un accroissement lent des effectifs. L’évaluation de l’efficacité des actions ne peut donc se mesurer que grâce à l’analyse de données sur une longue période. C’est ce qui a motivé la décision de concevoir ce nouveau Plan National d’Actions pour une durée de 10 ans.

L’enjeu de ce Plan est de consolider la population actuelle française d’Aigle de Bonelli et d’assurer sa pérennité. Les efforts du PNA seront orientés sur la réduction des menaces et la préservation des habitats avec un effort particulier dans les sites vacants, seuls espaces à même de permettre un développement futur de la population d’Aigle de Bonelli.

Pour cela, sept objectifs, déclinés en 27 actions, ont été fixés :
1. réduire et prévenir les facteurs de mortalité d’origine anthropique ;
2. préserver, restaurer et améliorer l’habitat ;
3. organiser la surveillance et diminuer les sources de dérangements ;
4. améliorer les connaissances pour mieux gérer et mieux préserver l’Aigle de Bonelli ;
5. favoriser la prise en compte du Plan dans les politiques publiques ;
6. faire connaître l’espèce et le patrimoine local remarquable ;
7. coordonner les actions et favoriser la coopération internationale.

Vous pouvez consulter :

- le projet de plan

Partager la page