Projet de décret relatif aux modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées des installations industrielles

Consultation du 07/08/2025 au 05/09/2025 - 21 contributions

Contexte :

Plus connues sous le nom de PFAS, les per- et polyfluoroalkylées sont des substances aux propriétés chimiques spécifiques, utilisées dans de nombreux domaines industriels et produits de la vie courante. Ces substances sont extrêmement persistantes dans l’environnement.

Les sources d’émissions de PFAS dans l’environnement sont potentiellement nombreuses, sous différentes formes (rejets aqueux, rejets gazeux) : stations d’épuration des eaux usées des collectivités (en raison des produits utilisés par le grand public qui contiennent des PFAS), installations d’incinération et de traitement/recyclage des déchets, aéroports (en raison de l’usage des mousses anti-incendie pour les exercices ou en cas d’accident), zones de formation ou d’entraînement des services d’incendie et de secours (pour les mêmes raisons), sites militaires (notamment pour les mêmes raisons), friches industrielles, sites industriels, émissions par les objets ou produits de consommation courante lors de leur utilisation, usage en tant que produits phytosanitaires, etc.

Certains sites industriels fabriquent des PFAS, d’autres en utilisent en quantités plus ou moins importantes. Des PFAS se retrouvent alors dans les rejets aqueux de ces industries.

La loi no 2025-188 du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées (PFAS) prévoit à son article 2 que la France se dote d’une trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de PFAS des installations industrielles, de manière à tendre vers la fin de ces rejets dans un délai de cinq ans à compter de la promulgation de la loi.

Le Gouvernement, sous l’égide du ministère de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la mer et de la pêche a, dès 2022, organisé l’action publique, pour notamment réduire à la source les émissions de PFAS dans l’environnement. Cette volonté politique s’est traduite par un plan d’action ministériel en janvier 2023. Elle a été ensuite renforcée et étendue à toutes les thématiques concernées par la présence de PFAS dans l’environnement au travers du plan d’action interministériel d’avril 2024.

Au regard du tissu industriel français, composé de plusieurs dizaines de milliers d’installations industrielles aux activités variées, potentiellement toutes exposées aux PFAS et de la disponibilité des bureaux d’étude à analyser ces substances, la capacité d’un suivi périodique exhaustif de l’ensemble de ces rejets aqueux industriels n’est pas acquise.

Par conséquent, avec ce manque de connaissance sur l’exhaustivité des sites industriels qui rejetteraient des PFAS, l’objectif de réduction à la source des émissions de PFAS a commencé, en 2023, par le lancement d’une campagne nationale de recherche des PFAS dans les rejets industriels, inédite à l’échelle internationale. Elle a consisté à rechercher l’éventuelle présence de PFAS dans les eaux résiduaires des activités industrielles, soumises à la réglementation des installations classées, les plus susceptibles d’être exposées à leur présence. Depuis fin 2023, c’est plus de 3000 établissements qui ont fait analyser leurs eaux résiduaires.

Les résultats de cette campagne montrent que près d’un établissement sur deux a retrouvé au moins une fois un PFAS dans ses eaux usées. Les PFAS mesurés ne sont pas nécessairement liés au procédé industriel, ils peuvent être présents dans l’eau d’alimentation du site. L’inspection des installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) se mobilise fortement afin de s’assurer que les exploitants engagent les actions nécessaires pour identifier les sources afin de supprimer ou, à défaut, réduire à un niveau aussi bas que possible l’émission de PFAS.

À la faveur de cette action concrète, des réductions significatives des émissions de PFAS ont déjà été obtenues. Ces gestions au cas par cas et opérationnelles se poursuivent et sont pleinement compatibles avec l’objectif, fixé par le législateur, de tendre vers la fin de ces rejets.

En conséquence, en l’état des connaissances sur les rejets aqueux en PFAS des installations industrielles, issue notamment de l’action du Gouvernement engagée en 2023, le présent projet de décret définit une trajectoire de réduction globale, pour l’ensemble des sites industriels. Elle est inspirée par les informations et actions disponibles pour les sites industriels soumis à la campagne nationale PFAS, lancée en 2023 et concerne tous les composés chimiques qualifiés de PFAS, de manière à faire tendre les rejets aqueux industriels de ces substances vers zéro d’ici 2030.

Contenu du décret :

Le décret contient un article.

Il concerne les installations industrielles qui ont des rejets aqueux dans lesquels des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées sont présentes.

Toutes les substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées sont concernées.

La trajectoire est précisée : elle consiste en une réduction des émissions de 70 % d’ici 2028 en prenant pour référence les émissions de 2023, telles que connues ou estimées, afin de tendre vers la fin de ces rejets en 2030.

Des PFAS peuvent être présents dans l’eau utilisée (eau prélevée dans un cours d’eau ou dans une nappe par exemple) par l’installation industrielle. Dans ce cas, pour l’appréciation du respect de cette trajectoire, la quantité de PFAS provenant de l’extérieur de l’établissement peut être déduite des rejets.

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Commentaires

  •  A compléter, préciser pour permettre une application à la hauteur des enjeux, le 26 août 2025 à 17h10

    Ce projet de décret n’est pas du tout à la hauteur des enjeux liés aux émissions de PFAS par les installations industrielles. En effet, son périmètre d’application est flou, la trajectoire proposée ne permet pas une dynamique à court terme, les méthodes de calcul ne sont pas explicitées de manière applicable et elle laisse les plus gros pollueurs continuer à polluer de manière inadmissible.

    Afin de respecter l’esprit de la loi à savoir une réduction significative et rapide des rejets de PFAS, je propose :
    - d’ajouter un premier point de la trajectoire à mi 2026
    - de mettre à chaque point de la trajectoire un objectif commun et ambitieux pour toutes les installations industrielles (l’objectif proposé basé sur les émissions 2023 laisse la possibilité aux plus gros pollueurs de continuer à polluer de manière inadmissible pendant encore plusieurs années)
    - d’ajouter un dispositif obligatoire de surveillance afin de contrôler la réduction des émissions dont la méthode doit être définie par arrêté et devra a minima intégrer les 34 PFAS actuellement surveillés. (https://www.ecologie.gouv.fr/politiques-publiques/pfas-surveillance-letat-eaux-france)

  •  Précisions à apporter, le 25 août 2025 à 15h08
    Apporter la précision des installations industrielles concernées : toutes les industries ? que les ICPE ? ou que certaines ICPE ? Apporter la précision sur le type de rejet concerné : rejet d’eau de process uniquement ? Apporter la précision sur le type de rejet non concerné : rejet d’eau pluviale ?
  •  Allons plus loin et interdisons la production de produits libérant des PFAS, le 22 août 2025 à 14h24
    Pour tous les systèmes d’extinction incendie, il est tout à fait possible de passer au "tout eau" et de le légiférer pour que les industries et entreprises utilisant des émulseurs avec des PFAS les éliminent. Pour que les industries et entreprises concernées puissent éliminer et arrêter d’utiliser les produits contenant des PFAS, il faut prévoir une filière d’élimination ne mettant pas en danger la population. J’imagine que le stockage en compartiments étanches, comme les déchets nucléaires, sera tout d’abord nécessaire avant de trouver une filière qui élimine totalement les PFAS. Si on veut éliminer les PFAS de l’environnement, le meilleur moyen est bien de ne pas en produire. Ainsi, un décret innovant devrait contenir une partie sur la régénération de nos eaux (et de nos sols qui sont un énorme réservoir de PFAS) et une partie sur l’interdiction de commercialiser des produits contenant des PFAS. Seul le traitement de nos eaux ne servira à rien, il faut empêcher la production de PFAS à la source. En espérant que vous teniez compte de ce commentaire dans vos réflexions pour améliorer encore et toujours le monde de nos enfants.
  •  Contre le nouveau projet d’arrêté , le 21 août 2025 à 14h37
    Les écoles de pilotage , qu’elles soient professionnelles ou associatives , sont toujours prêtes à apporter leur concours , comme elle le font depuis des années , afin d’aboutir aux meilleurs solutions. Les membres des Aéroclubs et des écoles travaillent sans relâche depuis des dizaines d’années avec la sous - préfecture et les riverains
  •  Eolien industriel, le 19 août 2025 à 12h29
    Les composantes perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées sont contenues dans les peintures notamment pour les pales et ces PFAS sont distribués à de grandes distances y compris sur les cultures dites "bio". Soit on demande aux constructeurs à ce que les peintures des éoliennes ne contiennent plus de PFAS, soit on retire aux agriculteurs le label bio et on augmente la distance des éoliennes avec des habitations ou des lieux où se trouvent des animaux.
  •  Madame Deneufeglise , le 19 août 2025 à 08h09
    Il est temps que le gouvernement réagisse !!
  •  Contestation, le 18 août 2025 à 11h09
    Il est plus facile de s’attaquer à l’activité aéronautique, notamment aux aéroclubs, plutôt qu’aux multinationales et autres états pollueurs. Sauvons la France, cassons le tissu économique et social, retournons vivre dans des grottes pendant que le reste du monde continue à polluer.
  •  Contestation, le 17 août 2025 à 11h40
    Bonjour, Pilote depuis 1986 et 2006 à Cannes, instructeur bénévole depuis 2021, je ne comprends pas ce positionnement de notre ministère de tutelle à vouloir réduire notre activité de formation étant la base pour tous les futurs pilotes professionnels dont les compagnies sont de plus en plus demandeur. La France à une culture aéronautique historique et dont son domaine économique présente une balance commerciale excédentaire ! Ce projet de décret ne ferait que couper la branche sur laquelle la France est assise ! Avoir un aéroclub de proximité permet le maintien de cette culture aéronautique, notamment avec les BIA au sein des collèges et lycées et développer des vocations sur l’ensemble des volets du domaine aéronautique (pilotes, mécaniciens, ingénieurs, techniciens, …) Les tours de pistes, faisant l’objet de nouvelles restrictions, sont un exercice fondamental de la formation des pilotes permettant l’acquisition des procédures indispensables à la précision et la sécurité de ces atterrissages. Nous respectons déjà des procédures de moindre bruit et nos avions sont équipés de silencieux supplémentaires amenant leur niveau sonore nettement inférieurs aux motos, scooter ou équipements de jardins ! Dans ce sens, je ne comprends pas ces nouvelles restrictions et encore moins le samedi où les nuisances domestiques et de la rue sont prépondérantes. Je ne comprends cette démarche des protestataires prenant bien évidement l’avion pour leurs vacances, sans se soucier des nuisances qu’ils génèrent sur les aéroports de départ ou d’arrivée. Cet arrêté ne prend nullement en compte l’antériorité de l’aéroport, initialement champs d’aviation, et des protestataires profitant de l’attractivité financière des terrains pour ensuite faire valoir les nuisances subies.
  •  Projet de décret relatif aux modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées des installations industrielles | Consultations publiques, le 16 août 2025 à 19h28
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  •  Stop aux PFAS, le 16 août 2025 à 18h27
    Protégez nous, servez la France, cessez de vous faire acheter par des lobbys. Tout l’argent du monde ne vous sauvera pas de ces maladies.
  •  Projet de décret relatif aux modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées des installations industrielles | Consultations publiques, le 16 août 2025 à 15h19

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  •  Opposition, le 16 août 2025 à 12h12
    Le calendrier est beaucoup trop long. Il y a urgence et les industriels doivent se reconvertir très rapidement
  •  Projet de décret relatif aux modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées des installations industrielles | Consultations publiques, le 14 août 2025 à 23h34
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  •  Clarification des industriels visés, le 12 août 2025 à 16h33
    Bonjour, 1° Pour faciliter la compréhension du champ d’application de ce projet de décret, il faudrait être précis sur les industriels qui sont concernés par cette trajectoire de réduction / suppression des PFAS dans les rejets aqueux. Pour rappel : seuls certains sites soumis au régime de l’autorisation ICPE étaient visés en 2023 par l’obligation de procéder à des campagnes de mesures pour identifier la présence de PFAS dans leurs rejets. Dans la rédaction de l’article L.523-6-1 du Code de l’environnement, et dans le présent projet de décret, le texte peut s’imposer à tous les industriels qui procèdent à des rejets aqueux (non classés au titre des seuils prévus par la nomenclature des installations classées - ICPE- ou relevant des régimes de la déclaration et de l’enregistrement ICPE). Pourtant, ces industriels n’étaient pas concernés par les premières campagnes de mesures imposaient en 2023. 2°Une liste des PFAS soumis à l’obligation de réduction ou de suppression serait également appréciable.
  •  Clarification des industriels visés, le 12 août 2025 à 16h33
    1° Pour faciliter la compréhension du champ d’application de ce projet de décret, il faudrait être précis sur les industriels qui sont concernés par cette trajectoire de réduction / suppression des PFAS dans les rejets aqueux. Pour rappel : seuls certains sites soumis au régime de l’autorisation ICPE étaient visés en 2023 par l’obligation de procéder à des campagnes de mesures pour identifier la présence de PFAS dans leurs rejets. Dans la rédaction de l’article L.523-6-1 du Code de l’environnement, et dans le présent projet de décret, le texte peut s’imposer à tous les industriels qui procèdent à des rejets aqueux (non classés au titre des seuils prévus par la nomenclature des installations classées - ICPE- ou relevant des régimes de la déclaration et de l’enregistrement ICPE). Pourtant, ces industriels n’étaient pas concernés par les premières campagnes de mesures imposaient en 2023. 2°Une liste des PFAS soumis à l’obligation de réduction ou de suppression serait également appréciable.
  •  Pas très détaillé - tout ça pour ça ? , le 12 août 2025 à 16h11

    Il n’y a pas de seuil de rejet ni de détail par molécule alors que la nocivité est bien diverse dans cette famille nombreuse

    Par ailleurs, comment cela va t’il s’appliquer site par site : celui qui rejette 100 nanogramme/litre devra atteindre 30 et celui qui rejette 100 micro, 30 microgramme litre ?

    Attendons la suite

  •  Projet de décret relatif aux modalités de mise en œuvre de la trajectoire nationale de réduction progressive des rejets aqueux de substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées des installations industrielles | Consultations publiques, le 12 août 2025 à 00h04
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  •  Avis favorable , le 11 août 2025 à 18h50
    Oui à la propreté de nos eaux
  •  Réduction des rejets aqueux de PFAS, le 10 août 2025 à 21h56
    Favorable a ce projet de décret ambitieux
  •  un décret complémentaire devrait être promulgué, le 9 août 2025 à 17h17
    Il est donc raisonnable de croire que nous sommes dans une situation où la commercialisation sur notre territoire des produits contenant ces substances doit être interdite. Envoyez donc bouler les organismes d’influence qui voudraient vous faire croire que le risque n’est que broutille !