Plan national d’action 2021-2025 en faveur du dugong

Consultation du 20/04/2021 au 11/05/2021 - 15 contributions

Le dugong est un mammifère marin herbivore présent dans les eaux tropicales et subtropicales de l’Indopacifique, des côtes est-africaines au Vanuatu. Le taux de croissance des populations de dugong est faible. L’espèce, qui se nourrit sur les herbiers de phanérogames marines, est dépendante des habitats côtiers. Le dugong est donc particulièrement vulnérable aux impacts anthropiques. Le dugong est aujourd’hui classé vulnérable par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN) et est inscrit dans l’annexe I de la CITES. Le dugong est intégralement protégé en France dans le cadre de l’arrêté du 1ier juillet 2011 fixant la liste des mammifères marins protégés sur le territoire national et les modalités de leur protection.

A Mayotte, des études menées entre 2002 et 2008 ont suggéré que la population de dugongs, qui a été relativement abondante par le passé, ne dépasserait pas la dizaine d’individus, et que la cause majeure de son déclin a été sa surexploitation. Cette situation a conduit les pouvoirs publics à considérer qu’il était prioritaire de se doter d’une stratégie de conservation de la population de dugongs à l’échelle du territoire. Le Ministère en charge de l’environnement a donc souhaité se doter d’un plan national d’action (PNA) en faveur du dugong.

Considérant la complémentarité entre le PNA en faveur du dugong et les orientations de gestion du Parc naturel marin de Mayotte (Office française de la biodiversité), ce dernier a assuré l’animation de la première phase de ce PNA de 2012 à 2017, sous pilotage de la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement de Mayotte. A l’issue de cette première phase, une évaluation de la mise en œuvre du PNA en faveur du dugong à Mayotte a été menée en 2018-2019 sur la base de l’analyse des documents produits par l’animateur (bilans annuels et bilan final) et des consultations menées auprès des acteurs ayant participé à la mise en œuvre du plan.

L’évaluation réalisée indique qu’en dépit des actions mises en œuvre, l’état de conservation global du dugong reste défavorable et que l’effort de conservation engagé depuis plus de 5 ans doit encore être poursuivi sur le long terme afin d’inverser cette situation. Les consultations ont permis d’établir un faible potentiel des acteurs locaux à être moteurs dans la mise en œuvre d’actions de protection des dugongs. Ainsi, bien que de nombreuses actions de préservation des dugongs soient inscrites dans le Plan de Gestion du Parc Naturel Marin de Mayotte, elles sont peu susceptibles d’être mises en œuvre à court terme par manque de ressource humaine supplémentaire dédiée à ce sujet. Cette situation permet de conclure à la nécessité d’afficher le caractère prioritaire de cette protection et de maintenir une politique spécifique de protection des dugongs pour assurer la survie des derniers individus.

En conclusion, la perspective d’un second PNA en faveur du dugong à Mayotte a été jugée souhaitable par le Ministère en charge de l’environnement et les partenaires locaux concernés. Ce second PNA a été corédigé par le centre d’étude et de découverte des tortues marines (CEDTM) avec les sociétés Marex et Océanide pour le compte de la DEAL de Mayotte, et a été soumis au Conseil national de protection de la nature qui a émis un avis positif en 2020.

Ce plan fait à présent l’objet d’une consultation du public pour trois semaines, étape préalable à sa validation par le Ministère en charge de l’environnement.

Partager la page

Commentaires

  •  Avis de l’Association Naturalistes Environnement et Patrimoine de Mayotte sur le PNA Dugong, le 11 mai 2021 à 12h50

    Le 1er PNA n’a pas satisfait et n’a pas permis de renforcer d’une part les connaissances sur l’espèce à Mayotte et dans la zone et d’autre part les mesures de protection en faveur de la sauvegarde du faible nombre d’individus encore aujourd’hui observé sur Mayotte. Plusieurs observations ont été réalisées ces derniers jours, et ce dans une zone propice à son alimentation malgré les projets qui pourraient contribuer à la destruction de son habitat.

    Le nouveau PNA, bien qu’assez complet et démontrant une volonté de travaux collaboratifs avec les instances locales à Mayotte mais aussi avec les acteurs de la conservation dans le canal du Mozambique, fait face à un dilemme. Alors que certains PNA s’attachent à dimensionner financièrement l’ensemble des actions favorisant la conservation d’une espèce et à en proposer une contribution de l’état, on doit constater que ce PNA n’est dimensionné financièrement que pour les actions accompagnées par l’état et que l’enveloppe allouée ne permettra ni d’atteindre les objectifs de connaissance ni d’escompter des résultats en matière de conservation.

    Au regard de cette enveloppe et de cette incohérence entre les fonds alloués et la difficulté de la tâche, nous ne pouvons quoi qu’il en soit qu’encourager l’état à favoriser les efforts de prospection, de connaissance et de collaboration pour assurer aux dugongs encore présents à Mayotte, mais aussi aux Comores, à Madagascar et au Mozambique, les meilleurs engagements possibles. Pour cela, le rôle de l’animation, qui dans ce PNA est essentiellement un rôle de communication, doit pouvoir s’insérer dans une structure qui non seulement disposera des moyens pour accompagner ce rôle mais qui facilitera la mobilisation de ressources pour que l’ensemble des actions listées dans le PNA puisse se réaliser.

    L’amélioration de la connaissance sur les herbiers de Mayotte, le respect des zones de protection forte pour les dugongs, l’évolution de la législation, la génétique, la capacité de soins éventuels, le dénombrement des individus, l’évolution des connaissances sur les menaces, l’aire de distribution, les migrations régionales et les stocks de Madagascar, du Mozambique et des Comores sont autant de sujets majeurs et décisifs pour une contribution nationale. L’insertion de cette contribution de l’état dans un programme plus vaste, rattaché à d’autres sites ou programmes menés dans la région ou à venir (dugong & seagrass conservation project du FEM, financements AFD auprès du Parc National de Mohéli, programme VARUNA à venir …) et une animation menée par un organisme convaincu et prêt à s’investir pour diversifier et étendre les financements disponibles pour l’espèce sont des éléments complémentaires indissociables du PNA actuellement proposé qui nous l’espérons favorisera à minima la protection de la population existante.

    L’association Naturalistes Environnement et Patrimoine de Mayotte, créée en 1999 et contribuant activement à la protection du patrimoine naturel de Mayotte souhaite s’investir concrètement dans cette démarche. Gestionnaire de la RNN de l’ilot Mbouzi depuis sa création en 2007 et fervente défenseur de la cause des tortues marines à Saziley, 2 sites fréquentés par les Dugongs, l’association dispose des compétences requises et d’un réseau d’acteurs régional pour mener à bien cette mission.

  •  Contribution de France Nature Environnement à la consultation publique relative au Plan national d’action 2021 – 2025 en faveur du dugong, le 11 mai 2021 à 10h30

    Créée en 1968, reconnue d’intérêt public depuis 1976, France Nature Environnement est la fédération française des associations de protection de la nature et de l’environnement. C’est la porte-parole d’un mouvement de 3500 associations, regroupées au sein de 80 organisations adhérentes, présentes sur tout le territoire français, en hexagone et outre-mer et rassemblant 850 000 adhérents. Les militants sont présents dans plus de 200 instances nationales de concertation et 10 000 au niveau local et régional.

    Riche de ses associations ultramarines engagées pour la défense de leur environnement marin et littoral, forte de son expertise transversale (milieux aquatiques, biodiversité, eau, énergie, aménagement du territoire, déchets,…), France Nature Environnement est représentée au conseil de gestion du parc naturel marin de Mayotte. Elle effectue un travail d’accompagnement de ses associations ultramarines et relaie leurs demandes auprès des services de l’Etat.

    Vous trouverez ci-dessous les recommandations de France Nature Environnement relatives au plan national d’action (PNA) 2021 – 2025 en faveur du dugong :

    France Nature Environnement insiste sur la nécessité d’adopter une approche régionale quant à la mise en œuvre d’actions de préservation du dugong et salue l’action n°2.4 visant à améliorer les connaissances sur les connectivités régionales. Il est nécessaire de mener l’ensemble des actions prévues dans ce PNA en coopération avec les différents parcs nationaux de la région (notamment les parcs nationaux de Mohéli aux Comores et de l’archipel de Bazaruto au Mozambique) ainsi que les autres organismes travaillant sur ces populations au Mozambique et aux Comores. En effet, ces collaborations permettraient d’étudier de manière plus approfondie la dynamique de l’espèce sur les côtes est africaine et malgache.

    Ces actions de coopération pourraient également s’inscrire dans des programmes dédiés à la biodiversité du sud-ouest de l’océan Indien et pourraient être financées par des fonds complémentaires, comme ceux de l’Agence française de développement. Ces actions pourraient également être rattachées aux programmes de conservation des dugongs qui sont développés dans la zone indopacifique. France Nature Environnement estime que ces pistes de financements sont à étudier, en complément des fonds alloués au PNA, ceux-ci semblant insuffisants pour mener à bien et de manière concrète les actions proposées par le PNA.

    France Nature Environnement soutient les actions prévues dans le cadre de l’objectif n°2 du PNA. Concernant les herbiers profonds, des liens sont à faire avec les actions visant à la préservation des tortues, à l’échelle locale. Afin d’avoir une estimation la plus précise possible de l’état de la sous-population des dugongs, les programmes de suivis aériens de migration de l’espèce sont à déployer sur l’ensemble de la région, en coopération avec les différents acteurs régionaux mentionnés précédemment. Concernant les travaux visant à poursuivre l’identification des aires d’alimentation et de repos du dugong (comme par exemple l’action 2.2, consistant à conduire un travail d’investigation au niveau local, en coopération avec les pêcheurs, les clubs de plongée et autres opérateurs touristiques), une fois ces aires définitivement identifiées, celles-ci doivent ensuite être consacrées en zones de protection forte, dans le cadre de la Stratégie nationale pour les aires protégées 2020 – 2030.

    France Nature Environnement déplore la mise en œuvre du projet d’allongement de la piste de l’aéroport de Mayotte, qui aura des conséquences dramatiques sur le milieu marin et en particulier sur la préservation du dugong et rappelle que la sous-population de dugongs présente dans le sud-ouest de l’océan Indien est classée « en danger ». En effet, la zone d’allongement de la piste de l’aéroport de Mayotte correspond à une zone de passage de l’espèce. Un tel projet est inconciliable avec les objectifs de reconquête de la biodiversité fixés par la France et plus précisément avec l’objectif n°1 du PNA, visant à « limiter au maximum la mortalité des derniers individus » et doit être abandonné au plus vite.

    Enfin, France Nature Environnement préconise un renforcement des moyens de contrôle, une meilleure cohésion au sein des équipes de surveillance du milieu marin à Mayotte et au niveau régional, ainsi qu’un système strict de sanction des infractions sur le milieu marin (notamment concernant la pêche au filet dans le lagon, pourtant interdite et entraînant des captures accessoires de différentes espèces, y compris le dugong).

  •  Acquisition de connaissances par les acteurs de terrain, le 5 mai 2021 à 08h14

    Une seule ligne sur les sciences participatives alors que l’effort de recherche est fait par les professionnels et les particuliers. Il faudrait que toutes les observations soient centralisées au même endroit (TsiÔno ou autre) et donc faire une grande campagne de communication sur ce sujet !

  •  Mesures ERC !, le 4 mai 2021 à 07h18

    Ce document bien rédigé ne met cependant pas suffisamment en alerte le lecteur sur l’extinction imminente qui pèse sur cette espèce. L’urgence ne ressort pas suffisamment.

    Il est proposé des mesures ERC, pour la protection de l’habitat face au développement littoral, mais pour une espèce à ce stade de conservation, les mesures ERC ne seront jamais suffisante pour limiter ou compenser l’impact sur la population de dugong.

    Le projet de nouvelle piste de l’aéroport par exemple, qui se situe dans une zone à enjeux pour le dugong impactera par sa dégradation directe, indirecte et par la nuisance des travaux, la population de dugong.

    Ce type de projet ne peux pas voir le jour en l’état, le scénario choisit n’est pas optimal.

  •  continuons à protéger le dugong, le 3 mai 2021 à 11h50

    Continuons à protéger cette espèce et son habitat (les herbiers) si paisible et si atypique dans le lagon mahorais.
    Le dugong comme toutes les autres espèces animales et végétales ont leurs places dans la chaine complexe du vivant.

  •  vite vite vite, le 1er mai 2021 à 21h15

    Cela fait trop longtemps que la situation se détériore,depuis 10 ans, rien n’avance? il faut agir vite, il y a urgence a sauver ces mammifères uniques en leur genre !

  •  pour un plan de protection, le 23 avril 2021 à 17h21

    je suis pour ce plan de protection

  •  Pour le second PNA en faveur du dugong, le 21 avril 2021 à 16h12

    Il est essentiel d’agir en faveur de la conservation des dugongs et d’adopter un second PNA à cet effet.

  •  Avis favorable , le 21 avril 2021 à 15h04

    Je suis tout à fait favorable à la mise en place d’un second PNA en faveur du Dugong.

  •  PNA en faveur des dugongs, le 21 avril 2021 à 15h02

    Avis favorable avec recommandations ; La dégradation des eaux côtières de Mayotte est avérée, mais son impact sur l’état de santé des dugongs et leur habitat n’a jamais été étudié. Donc faire cette étude.
    L’arrêt des captures (intentionnelles ou accidentelles) lors des activités de pêches constitue la priorité absolue.
    Suggestion : Interdire la pêche aux abords et dans le parc naturel marin et développer des ancrages à bouée pour préserver les herbiers profonds.

  •  oui, le 20 avril 2021 à 21h12

    Bonsoir , oui je suis ok pour la réalisation du nouveau plan

  •  Pour, le 20 avril 2021 à 19h57

    Pour un nouveau PNA pour la protection du dugong.

  •  Et comme d’hab’ pas moyen de voir les commentaires des autres…, le 20 avril 2021 à 17h41

    La mise en place d’un recueil des avis dispense apparemment de la nécessité de laisser le public voir les avis posés par les autres commentateurs…

  •  Bla bla bla bla bla, le 20 avril 2021 à 17h39

    Encore une fois, notre administration, riche en science communicative, nous déploie un trésor d’inefficacité : 105 k-euros dépensés sur 5 ans (dont environ 80% pour la seule gestion du PNA =plan national d’action) le tout pour essayer de sauvegarder une dizaine d’individus exotiques non tracés un par un. À ce tarif-là, c’est vraiment pas cher (trop peu) par individu d’espèce menacée d’extinction et (beaucoup) trop cher pour le citoyen. Quant aux moyens de répression et de coercition, pas trace. Chers concitoyens et autres passants étrangers du canal du Mozambique, détruisez en paix, on ne vous en tiendra pas rigueur, ce ne sera qu’une espèce (pacifique) de plus détruite par l’homme…
    Je ne doute pas (enfin, pas complètement) que les personnes qui ont rédigé ces lignes soient animées des meilleures intentions (quoique…). Mais où est le bon sens? Où est la marque de la priorité ABSOLUE à la protection des individus restants? Où est l’argent? On observe, on chapitre, on catalogue, on informe, faut pas que ça coûte trop quand même cette histoire, mais pour le reste, mes chers dugongs, prière d’aller plaider votre cause vous-mêmes devant une autorité internationale : la France se déclare incompétente à vous protéger efficacement. Remarquez, quand on laisse mourir en Méditerranée des Africains par dizaines et centaines, pourquoi ferait-on mieux pour des dugongs?
    NB : 105 k-euros c’est un dixième du coût d’UN jeu de masques de fabrication de circuits intégrés sur silicium (les fameuses "puces" de nos bijoux/doudous techniques) dans une des technologies utilisées couramment de nos jours, le CMOS 45nm. Il se crée chaque années des CENTAINES de circuits différents avec cette seule technologie… Juste histoire de donner une échelle de valeurs…

    Je ne suis pas sûr que cet avis politiquement incorrect apportera un quelconque changement dans la rédaction de ce projet mais cela ne fera qu’une consultation de plus où la consultation du public aura fait l’objet de critiques "recensées" mais non prises en compte effectivement dans le fond. Ce n’est pas si grave, le prochain rapport sur l’application de la convention d’Aarhus ne manquera pas de signaler que "quelques individus et associations mentionnent le manque de prise en compte des avis négatifs majoritaires du public". Et rien ne changera, les "procédures" ayant été prétendument mises en place pour garantir la consultation du public, l’intégration des commentaires et le recours contre des décisions inadéquates. Amen. Sic dixit Caesar.

  •  Avis favorable , le 20 avril 2021 à 17h22

    Comment impliquer davantage les populations locales dans la protection du dugong ?
    avis favorable