Projet de plan d’action pour prévenir l’introduction et la propagation d’espèces exotiques envahissantes

Consultation du 13/01/2022 au 04/02/2022 - 50 contributions

Contexte

Les espèces exotiques envahissantes sont des espèces végétales ou animales, transportées par l’Homme hors de leur aire de répartition naturelle et introduites volontairement ou involontairement sur le territoire national.

Une petite partie seulement des espèces exotiques sont considérées comme envahissantes, lorsque non seulement elles parviennent à survivre et à se reproduire dans ce nouveau milieu, mais elles prolifèrent et perturbent l’écosystème au détriment des espèces naturellement présentes.

Les perturbations peuvent être très diverses : prédation (ex : rats qui dévorent les œufs d’oiseaux) ; concurrence pour la nourriture ou les lieux de reproduction pour les animaux, l’espace et l’accès au soleil pour les végétaux ; propagation de maladies auxquelles les espèces locales sont sensibles ; jusqu’à la modification du milieu (ex : dégradation des rives par les ragondins).

D’autres problèmes peuvent s’y ajouter : effets sur la santé humaine, effets sur les animaux d’élevage ou les végétaux de culture (ex : les frelons asiatiques s’attaquent aux abeilles domestiques) ou nuisance aux activités (ex : proliférations de plantes aquatiques qui perturbent la pêche ou la navigation sur les cours d’eau).

Les espèces exotiques envahissantes sont reconnues comme l’un des principaux facteurs d’appauvrissement de la biodiversité mondiale [1] et ce problème s’aggrave car l’introduction d’espèces est favorisée par l’accroissement des transports et le réchauffement planétaire, ce qui peut faciliter l’installation ou la prolifération de certaines espèces.

La France est particulièrement vulnérable aux invasions biologiques. D’une part, les territoires ultra-marins abritent une très grande biodiversité, avec un endémisme important lié à leur insularité. D’autre part, le territoire métropolitain est au carrefour de 4 régions biogéographiques, présente 3 façades maritimes et accueille des transports internationaux importants.

Compte tenu de leurs impacts sur la santé environnementale, humaine et animale, la lutte contre les espèces exotiques envahissantes est un défi qui s’inscrit parfaitement dans le concept « One Health, Une seule santé », et qui donc nécessite des mesures globales et coordonnées pour être relevé.

Objectifs

Dès lors qu’une espèce exotique envahissante est répandue, sa gestion s’avère complexe et coûteuse. Il est très difficile d’arriver à l’éradiquer et la contenir nécessite un effort important dans la durée. Prévenir l’introduction de nouvelles espèces ou leur propagation sur le territoire national constitue ainsi un volet essentiel de l’action entreprise par l’Etat.

C’est pourquoi le présent plan d’action développe et renforce le volet relatif à la prévention de la Stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes [2] adoptée en mars 2017.

Il répond par ailleurs à l’exigence du règlement (UE) n° 1143/2014 du Parlement européen et du Conseil du 22 octobre 2014 sur la prévention et la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes [3].

Il pose les bases d’une action collective plus efficace pour prévenir le plus en amont possible l’invasion biologique, en s’attaquant à l’introduction et à la propagation des espèces les plus préoccupantes au niveau européen ou national et en renforçant l’alerte et l’action précoce sur de nouvelles menaces.

Ce plan d’action s’appuie sur les réglementations existantes, qu’il complète, par des mesures volontaires d’information du public, de vigilance collective et d’engagement volontaire des acteurs professionnels.

Le plan d’action est constitué :
-  D’un socle de mesures pour structurer la mobilisation collective et assurer une large sensibilisation ;
-  D’un volet transversal à toutes les voies et espèces, visant à renforcer la vigilance dans des secteurs-clés (contrôle aux frontières, commerce en ligne, Outre-mer…) ;
-  D’un volet relatif aux espèces végétales dans le cadre des « usages ornementaux et horticoles » ;
-  D’un volet relatif aux espèces animales dans le cadre des « élevages, repeuplements et détentions domestiques » ;
-  D’un volet propre aux « corridors et transports ».

Le plan d’action couvre les milieux terrestre, dulçaquicole et marin, sur l’ensemble du territoire national, métropole et collectivités ultra-marines. Ces dernières font l’objet d’une attention particulière, tant dans le domaine réglementaire que pour les actions volontaristes, du fait de leur richesse particulière en matière de biodiversité et du fort taux d’endémisme dû à leur caractère insulaire.

Procédure

Suite à la concertation avec les différentes administrations concernées et les représentants des principales filières socio-professionnelles, le projet de plan d’action a été examiné le 26 octobre 2021 par le Conseil National de la Conservation de la Nature, qui a rendu un avis favorable, assorti de recommandations [4].

Il fait actuellement l’objet d’un examen par le Conseil National de la Biodiversité.

[1] https://www.fondationbiodiversite.fr/wp-content/uploads/2019/11/IPBES-Depliant-Rapport-2019.pdf
[2] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/17039_Strategie-nationale-especes-exotiques-invahissantes.pdf
[3] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:32014R1143
[4] http://www.avis-biodiversite.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/2021_24_avis_cnpn__projet_plan_d_action_eee.pdf

Plus d’informations
www.ipbes.int
www.ecologie.gouv.fr/especes-exotiques-envahissantes
http://especes-exotiques-envahissantes.fr/

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Commentaires

  •  Retour d’InterApi sur le projet de plan d’action pour prévenir l’introduction et la propagation d’EEE, le 4 février 2022 à 17h54

    Madame, monsieur,

    Nous comprenons que la consultation publique actuelle concerne une proposition de plan d’action portant sur l’axe 1 de la stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes (SNEEE), relatif à la « prévention de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes ».
    L’interprofession souhaite appuyer l’intérêt de l’Action 6 du présent plan d’action, portant sur le développement des connaissances sur les EEE et l’évolution des menaces. En effet, il est primordial de mettre en place une veille pour prévenir l’introduction d’espèces invasives non encore présentes sur le territoire qui menaceraient l’Apis mellifera et l’activité apicole, ces menaces étant accélérées par les effets du réchauffement planétaire.
    Pour la suite, l’interprofession reste à l’écoute du lancement d’une consultation publique portant sur axe 2 de la SNEEE, relatif aux « interventions de gestion des espèces et restauration des écosystèmes”.

    Bien cordialement,
    La commission "résolution des problèmes de production" d’InterApi.

  •  Contribution de l’Interprofession VALHOR - complément, le 4 février 2022 à 16h09

    En 2021 l’interprofession française de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage a produit une contribution écrite à l’Assemblée nationale dans le cadre de la Mission d’information Assemblée Nationale sur les plantes invasives (Rapporteurs  : Mme. Nadia Essayan et M. Patrice Perrot ).

    Il parait intéressant d’en rappeler certains points qui permettent de réagir au contenu du plan d’action.

    Ne pas faire de confusion : exotique n’est pas forcément à risque envahissant ; indigène n’est pas a priori sans risque envahissant.

    Si la très grande majorité des plantes horticoles ne pose pas de problème, une faible proportion présente le risque, dans certaines conditions, de devenir envahissante avec des impacts négatifs sur l’environnement.
    Les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage rejoignent l’objectif général de prévenir les impacts sur la biodiversité et les écosystèmes liés à certaines espèces exotiques et envahissantes proposé dans le Plan d’action soumis à consultation.

    Mais il faut se concentrer sur le caractère potentiellement invasif et non sur le caractère exotique ou indigène, sur le caractère sauvage ou cultivé.

    La contribution écrite précise qu’il n’y a pas de lien systématique entre Exotique et Envahissant, tout comme des espèces Indigènes peuvent avoir un caractère envahissant. Cela laisse entendre que l’utilisation d’espèces non indigènes est déconseillée comme si elles étaient toutes potentiellement dangereuses, ce qui n’est pas le cas. Ce ne sont pas uniquement les plantes exotiques envahissantes qui peuvent avoir des impacts négatifs lorsqu’elles se propagent dans des milieux perturbés. Dans certains cas l’envahissement par les espèces indigènes peut avoir des impacts négatifs et des coûts économiques élevés. Voici deux exemples :
    • Le coût de la maîtrise des incendies liés à la colonisation par le pin d’Alep des terrains dégradés dans le sud de la France. Le pin d’Alep est une espèce très sensible au feu et qui se régénère plus vite que les autres espèces après le feu, ce qui entraîne un cercle vicieux : plus un territoire brûle plus il est envahi par les pins d’Alep et plus le risque d’incendie augmente. Avec les changements climatiques, les risques d’incendie risquent de devenir un problème majeur dans des régions de plus en plus nombreuses, entre autres en raison de l’extension de l’aire de répartition du pin d’Alep et d’autres espèces indigènes liées à l’écologie du feu.

    • Autre exemple de problème lié à l’envahissement par une espèce indigène : le coût de la gestion de la prolifération des algues vertes sur les côtes bretonnes a fortement augmenté suite à l’eutrophisation des eaux liée à l’agriculture.

    Il faut ainsi reconsidérer les vecteurs de dissémination des plantes exotiques envahissantes en les analysant dans un contexte plus large de propagation de plantes pionnières, qu’elles soient indigènes ou exotiques, en milieu perturbé.
    o A cet égard, la contribution s’appuie également sur le propos de Mme Gautier , représentante de la Fédération Française du Paysage rappelant que selon Anne Teyssèdre et Robert Barbault, du Museum d’Histoire Naturelle, il y a souvent une confusion dans les relations de cause à effet entre perturbation d’un milieu et prolifération d’une plante envahissante. Alors qu’on peut penser en voyant un milieu dégradé colonisé par une plante exotique envahissante que c’est la plante exotique qui est à l’origine de la dégradation du milieu, c’est le plus souvent la perturbation du milieu qui est la cause de la prolifération et non l’inverse. Donc au titre de l’expertise des professionnels du végétal et du paysage , nous proposons de rajouter l’Interprofession VAL’HOR dans la liste des intervenants de l’Action 12 : Prendre en compte les EEE dans la construction et l’exploitation des infrastructures linéaires

    <span class="puce">-  Refus des listes « positives » de type « tout sauf » évoquées en page 33
    Ce type de listes représente un danger majeur pour les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, engendrant une restriction brutale de la diversité d’espèces produites (plus de 160 000 fleurs, plantes et arbres actuellement). Le risque est également de voir s’appauvrir considérablement la diversité dans la demande de la part des donneurs d’ordre, avec un impact fort sur l’uniformisation des commandes basées sur des listes positives, ce qui correspondra mal à la grande diversité des conditions et des usages des projets d’aménagements. Nous vous alertons fortement sur l’incompatibilité de ce système avec la réalité des pratiques des entreprises et de leurs clients, ainsi que sur l’impact à terme sur la biodiversité. Ainsi de bonne foi ou mal conseillées des collectivités pourraient vouloir s’appuyer sur ce type de liste pour imposer des listes inadéquates au regard du danger supposé, de l’appauvrissement inéluctablement engendré de la diversité végétale, support de la biodiversité en général, et de la nécessaire végétalisation des espaces, urbains notamment, réponse à de nombreux enjeux (climat, qualité de l’air, cadre de vie, bien-être , lien social etc.) . Les espèces envahissantes doivent être encadrées par des listes négatives, la gamme végétale dans son ensemble ne doit pas être condamnée par des listes positives.
    Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, nous nous opposons formellement à l’application de listes « positives » de type « tout est interdit sauf » sur le territoire métropolitain.

  •  Avis favorable., le 4 février 2022 à 15h48

    France Nature Environnement est favorable à ce plan d’actions. La fédération espère que l’organisation du pilotage de ce plan sur la base du concept « One Health », associant ministères, administrations, établissements publics, sera de nature à donner plus d’efficience et d’efficacité aux actions envisagées. Nous constatons également avec satisfaction que le commerce en ligne est enfin bien identifié comme un secteur à sensibiliser et contrôler, quand bien même cela demeurera compliqué.
    Quelques remarques néanmoins :
    <span class="puce">-  Sur la forme de la consultation, une fois encore, l’avis très éclairant du Conseil national de la protection de la nature, dont nous partageons les remarques et propositions, n’est pas joint à cette consultation.
    <span class="puce">-  Sur le PNA
    La temporalité : les actions du PNA sont envisagées jusqu’à 2030. Sauf erreur, il n’est pas mentionné si des bilans intermédiaires sont prévus. Une clause prévoyant un bilan tous les 5 ans permettrait de s’assurer de l’avancée des actions et éventuellement de réorienter certaines mesures qui n’auraient, soit pas donner les résultats escomptés, soit nécessiteraient d’être corrigées du fait de l’évolution des connaissances ou des situations dans les territoires. De notre expérience des PNA, les actions les plus difficiles à mettre en œuvre sont généralement négligées, et fréquemment sont insuffisamment avancées au moment de l’échéance. Des bilans intermédiaires permettraient de s’assurer que le calendrier prévu est tenu.
    Les moyens humains et financiers. Ce plan est extrêmement ambitieux et si la question du pilotage et de la gouvernance de ce PNA devrait être améliorée par la mise en place du concept « One Health », il est important que les moyens humains et financiers soient bien à la hauteur de cette ambition pour passer enfin à une mise en œuvre effective des opérations de lutte contre la propagation dans les territoires, à une réalisation concrète des actions de communication auprès des cibles identifiées, et permettre aux administrations et établissements publics de mener concrètement les opérations de contrôle, d’information et de lutte sur le terrain.
    Les territoires ultra-marins. Le projet de PNA met bien en avant la fragilité des territoires ultra-marins face aux invasions. Le renforcement du volet réglementaire et les contrôles prévus ne sont pas les seuls leviers. Il est nécessaire d’agir concrètement sur le terrain pour limiter les propagations et intervenir au plus vite dès la détection.
    Le milieu marin est le grand oublié de ce projet de PNA, alors même que les enjeux y sont cruciaux.

  •  Observations sur le projet de plan d’action par la Fédération des Jardineries et Animaleries de France, le 4 février 2022 à 12h21

    Les distributeurs spécialisés, jardineries et animaleries, sont conscients de l’importance de prévenir les impacts sur la biodiversité et sur les écosystèmes liés à certaines espèces exotiques envahissantes. Nous saluons le travail réalisé par les autorités. Toutefois nous souhaiterions faire part de certaines observations.
    Sur le Végétal, les professionnels sont engagés dans une démarche proactive via le Code de conduite professionnel relatif aux plantes exotiques envahissantes pour l’horticulture ornementale qui comporte des restrictions totales (liste de consensus) ou partielles d’utilisation de certaines plantes dans des conditions bien définies (liste des plantes soumises à recommandations). Toutes les plantes d’intérêt horticole citées en pages 25 à 27 du Plan d’action soumis à consultation (sauf Cortaderia jubata et Ehrharta calycina, non encore présentes sur le territoire français) font d’ailleurs partie de la liste de consensus du Code de conduite professionnel.
    Il est important de rappeler que ce code de conduite a toujours été réalisé en amont de la réglementation.

    Par ailleurs, nous ne sommes pas favorable à la mise en place de listes dites « positives ». En effet, ce type de listes représente un danger majeur pour les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, engendrant une restriction brutale de la diversité d’espèces produites (plus de 160 000 fleurs, plantes et arbres actuellement). A l’inverse du but recherché, ces listes risques d’uniformiser le paysage et d’appauvrir la biodiversité.

    Concernant l’Action 1, il s’avère qu’au niveau végétal, les différents acteurs de la filières travaillent de concert sur ces sujets. A ce jour il n’existe pas d’interprofession regroupant les acteurs de la filière animalerie.

    Au regard de l’action 14, la proposition sous-entend que les espèces Exotiques sont toutes Envahissant. Cela n’est pas le cas et les professionnels, dans le cadre de leur engagement dans le Code de conduite Plantes envahissantes de l’interprofession préconisent des espèces non envahissantes en substitut d’espèces dont le caractère envahissant est avéré.

  •  Contribution de la Fédération des grossistes en Fleurs et Plantes F.G.F.P., le 4 février 2022 à 11h59

    Si la très grande majorité des plantes horticoles ne pose pas de problème, une faible proportion présente le risque, dans certaines conditions, de devenir envahissante avec des impacts négatifs sur l’environnement.

    Les professionnels GROSSISTES rejoignent l’objectif général de prévenir les impacts sur la biodiversité et les écosystèmes liés à certaines espèces exotiques et envahissantes proposé dans le Plan d’action soumis à consultation.

    L’Interprofession VAL’HOR s’est d’ailleurs proactivement engagée, dès 2015, dans la mise en œuvre d’un Code de conduite professionnel relatif aux plantes exotiques envahissantes pour l’horticulture ornementale qui comporte des restrictions totales (liste de consensus) ou partielles d’utilisation de certaines plantes dans des conditions bien définies (liste des plantes soumises à recommandations).
    Toutes les plantes d’intérêt horticole citées en pages 25 à 27 du Plan d’action soumis à consultation (sauf Cortaderia jubata et Ehrharta calycina, non encore présentes sur le territoire français) font d’ailleurs partie de la liste de consensus du Code de conduite professionnel : https://www.codeplantesenvahissantes.fr/accueil/
    • Le Code de conduite VAL’HOR a vocation à devenir un outil de dialogue reconnu auprès des organisations de protection de l’environnement et des services de l’État, puisqu’il montre la capacité des professionnels du végétal à se saisir du sujet des plantes exotiques envahissantes et leur volonté d’exercer leur métier dans le cadre d’une activité durable et bénéfique à tous.

    • Certains points du Plan d’action soumis à consultation appellent cependant les remarques suivantes :

    o Refus des listes « positives » de type « tout sauf » évoquées en page 33
    Ce type de listes représente un danger majeur pour les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, engendrant une restriction brutale de la diversité d’espèces produites (plus de 160 000 fleurs, plantes et arbres actuellement). Le risque est également de voir s’appauvrir considérablement la diversité dans la demande de la part des donneurs d’ordre, avec un impact fort sur l’uniformisation des commandes basées sur des listes positives, ce qui correspondra mal à la grande diversité des conditions et des usages des projets d’aménagements. Nous vous alertons fortement sur l’incompatibilité de ce système avec la réalité des pratiques des entreprises et de leurs clients, ainsi que sur l’impact à terme sur la biodiversité.
    Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, nous nous opposons formellement à l’application de listes « positives » de type « tout est interdit sauf » sur le territoire métropolitain.
    Par ailleurs le réchauffement climatique modifie déjà les aires de répartition des espèces vivantes sur Terre. Les plantes sont adaptées à un climat, à un sol, à un milieu, à un écosystème et cela évoluera encore avec de tels changements. Il faut donc éviter une approche binaire de type « tout sauf ». C’est le rôle des professionnels du végétal que de conseiller au mieux leurs clients et de proposer une analyse plus complexe.
    Enfin il faut resituer les enjeux dans un contexte historique de migration et de brassage des espèces végétales. La France possède des paysages d’une remarquable diversité qui ont en grande partie été façonnés par l’Homme. L’introduction volontaire de plantes exotiques sur notre territoire, notamment des plantes comestibles maraîchères ou fruitières originaires d’Asie ou d’Amérique du Sud, a eu des impacts positifs indéniables, tant sur le plan alimentaire qu’économique ou patrimonial (mimosa, muguet, chrysanthème…).

    o Action 5 : Limiter l’introduction et la propagation par le commerce en ligne d’EEE réglementées
    Quand il est évoqué en page 43 « Examiner, au niveau national ou européen, comment imposer aux vendeurs de préciser le pays d’origine des espèces qu’ils proposent, identifier précisément ces espèces, rappeler aux clients les obligations de se conformer aux règles d’importation (CITES, contrôles sanitaires, etc.) » il conviendrait de préciser si l’on fait référence à l’aire de répartition naturelle du végétal ou au pays dans lequel il a été produit. Dans ce dernier cas, l’information est disponible sur le passeport phytosanitaire, obligatoire pour chaque specimen lors d’une vente à distance.

    o Action 12 : Prendre en compte les EEE dans la construction et l’exploitation des infrastructures linéaires
    Nous proposons de rajouter l’Interprofession VAL’HOR dans la liste des intervenants.

    o Action 14 : Sensibiliser les professionnels du végétal sur les risques liés aux EEE
    La proposition en page 55 d’« Encourager les pépiniéristes et les distributeurs à proposer de préférence des espèces indigènes en substitut d’espèces exotiques envahissantes » est représentative de simplifications voire d’imprécisions sur les termes « Exotique », « Envahissant », « Exogène », « Indigène », que l’on retrouve à différents endroits dans le Plan d’action.
    Il n’y a pas de lien systématique entre Exotique et Envahissant, tout comme des espèces Indigènes peuvent avoir un caractère envahissant. Si nous comprenons bien les propos autour des risques induits par l’accélération et la mondialisation des échanges, il ne nous parait pas justifié de faire apparaitre une confusion entre Espèces exotiques envahissantes et Espèces exotiques en général. Cela laisse entendre que l’utilisation d’espèces non indigènes est déconseillée comme si elles étaient toutes potentiellement dangereuses, ce qui n’est pas le cas.
    La formulation adéquate serait donc plutôt « Encourager les pépiniéristes et les distributeurs à proposer de préférence des espèces non envahissantes en substitut d’espèces dont le caractère envahissant est avéré ». Les entreprises qui souscrivent au Code de conduite professionnel VAL’HOR s’engagent d’ailleurs à promouvoir l’utilisation de plantes de substitution et à communiquer et diffuser de l’information sur les plantes exotiques envahissantes.

  •  Projet de Plan d’Action contre les EEE, le 4 février 2022 à 11h49

    Avis favorable, avec meilleure prise en compte de l’avis du CNPN.
    Il conviendrait pour que cela soit vraiment un plan un volet planning, moyens et financement chiffrés des mesures, en commençant par les mesures de fond (pédagogie, écoles, fédération des acteurs) qui vont installer un terreau favorable à la prise en compte de ce sujet.
    Un exemple entre autres : il existe plusieurs guides de reconnaissances des EVEE, alors qu’un seul validé par l’ensemble des acteurs serait pertinent, chaque filière se concentrant sur ses problématiques spécifiques.
    Il est également important d’avoir une méthodologie de détermination à priori du caractère potentiellement envahissant des espèces végétales utilisées pour prévenir l’impact potentiel des reboisements tenant compte du réchauffement climatique.

  •  Plan d’action EEE, le 4 février 2022 à 10h38

    Bravo pour ce plan

  •  Des réserves sur le Plan et un refus des "listes positives", , le 3 février 2022 à 22h10

    Les horticulteurs et pépiniéristes, producteurs de végétaux d’ornement essentiels au cadre de vie sont conscients de la nécessité de préserver la biodiversité et les écosystèmes et de l’impact de certaines espèces exotiques envahissantes sur les milieux.
    La filière de l’horticulture ornementale s’est emparée de la problématique des plantes envahissantes en amont du développement d’une stratégie nationale et s’est engagée dès 2015 dans une démarche volontaire, avec la mise en œuvre d’un Code de conduite professionnel relatif aux plantes exotiques envahissantes pour l’horticulture ornementale, qui comporte des restrictions totales (liste de consensus) ou partielles d’utilisation de certaines plantes dans des conditions bien définies (liste des plantes soumises à recommandations).Toutes les plantes d’intérêt horticole citées en pages 25 à 27 du Plan d’action soumis à consultation (sauf Cortaderia jubata et Ehrharta calycina, non encore présentes sur le territoire français) font partie de la liste de consensus du Code de conduite professionnel : https://www.codeplantesenvahissantes.fr/accueil/
    C’est pourquoi, la FNPHP s’oppose à la terminologie utilisée dans le Plan d’action pour prévenir l’introduction et la propagation d’espèces exotiques envahissantes, qui sous-entend que seules les plantes indigènes sont la solution aux plantes envahissantes et que les ornementales « dites exotiques » sont à proscrire..
    Les différentes approches relatives aux plantes envahissantes ne retiennent généralement que l’impact négatif des plantes, alors qu’elles peuvent avoir des aspects positifs majeurs (exemple du Robinier pseudo acacia utilisé pour son bois, Arundo donax (Canne de Provence) utilisée pour la fabrication des hanches pour les instruments à vent, Rosa rugosa utilisé pour les aménagements de bords de route pour sa rusticité et sa résistance au sel, Acacia dealbata (Mimosa), emblème patrimonial de la ville de Bormes les Mimosas dans le Var…
    La très grande majorité des plantes horticoles ne pose pas de problème, même si une faible proportion présente le risque, dans certaines conditions, de devenir envahissante avec des impacts négatifs sur l’environnement. Pour ces espèces, la profession rejoint les objectifs de prévention du Plan d’action mis à consultation.
    Cependant, nous souhaitons réagir sur certains points du Plan :
    1) Nous nous opposons à l’élaboration de listes « positives » de type « tout est interdit sauf » évoquées en page 33
    Ce type de listes représente un danger majeur pour les professionnels de l’horticulture car source de restriction de la diversité des espèces produites (plus de 160 000 fleurs, plantes et arbres actuellement) ou donc source d’appauvrissement et d’uniformisation des paysages s’ils devaient être créés uniquement à partir des listes positives.
    2) Action 14 : Sensibiliser les professionnels du végétal sur les risques liés aux EEE et les inciter à proposer des espèces indigènes en substitut d’espèces exotiques envahissantes. Cette rédaction sous-entend que toute espèce exotique est envahissante et qu’utiliser des espèces non indigènes est déconseillé. Les professionnels, notamment dans le cadre de leur engagement dans le Code de conduite Plantes envahissantes de l’interprofession préconisent des espèces non envahissantes en substitut d’espèces dont le caractère envahissant est avéré.

    En ce qui concerne les moyens d’information, la FNPHP n’est pas favorable à un étiquetage unitaire, mais propose un affichage sur les lieux de vente et/ou une information dans les conditions générales de vente des entreprises.

  •  Propositions relatives aux EEE dans les îles tropicales, le 3 février 2022 à 17h24

    Les trois propositions suivantes pourraient améliorer le plan d’actions en projet.

    La surveillance
    Le cas des îles tropicales doit être considéré dans toute sa singularité. Ces territoires exigus sont souvent caractérisés par une diversité biologique et un endémisme élevés. Aux Antilles, par exemple, le nombres d’espèces arborescentes indigènes est trois fois supérieur à celui de l’Europe et dans les forêts de montagne, plus de trente pour cent de ces mêmes arbres, sont endémiques des Petites Antilles. Dans ce contexte hors normes, les espèces exotiques envahissantes peuvent affecter le patrimoine naturel plus gravement qu’ailleurs. La lutte contre les EEE doit donc reposer sur une surveillance performante et pérenne. Pour rendre compte de la dynamique des espèces envahissantes ou des espèces exotiques susceptibles de le devenir, cette surveillance nécessite la constitution d’une base de données ouverte et constamment modifiable. Cet outil doit intégrer les observations localisées, les données biologiques et démographiques des espèces cibles. Il faut éviter de figer la liste des plantes reconnues comme envahissantes et maintenir une vigilance soutenue sur l’ensemble des taxons menaçants.

    Les taxa infra-spécifiques
    L’application des listes "positives" interdisant l’introduction des taxons exotiques, mais pas les individus exotiques d’espèces indigènes (déjà présentes), va conduire à la multiplication d’introgressions. En introduisant des représentants issus d’une île voisine, on peut progressivement faire disparaître les divergences locales inter-îles, qui sont la spécificité des peuplements archipelagiques (espèces cryptiques a priori très nombreuses) et qui expliquent l’amplification des endémismes. Toutes les introductions devraient être interdites ou contrôlées.

    Sur la lutte biologique en contexte insulaire
    Le sensibilité particulière des systèmes insulaires suggère une autre précaution.
    Dans la grande majorité des cas, les luttes biologiques sont envisagées dans une configuration unique : une espèce d’intérêt agronomique (exotique) est victime d’un parasite ou d’un complexe de parasites (exotiques) qu’on tente de contrôler en introduisant son ennemi naturel exotique. Le succès d’une telle lutte biologique n’est pas garanti mais l’introduction de nouveaux taxa exotiques est certaine.
    Si les espèces exotiques envahissantes affectent directement les populations insulaires, la lutte biologique, en multipliant les introductions, ne peut à terme, qu’impacter négativement la biodiversité des îles (et du monde).

  •  ON AVANCE ?, le 3 février 2022 à 15h57

    Toujours beaucoup de bla bla sur les EEE, on persiste à proposer des mesures, organiser des réunions, mais qu’en est-il sur le terrain? Rien ! on ne fait rien pour réguler ces EEE. Ces espèces végétales et animales continuent à se reproduire allègrement. Elles ne sont plus envahissantes, mais bien présentes. Un peu de courage !

  •  Contribution du Comité français de l’UICN, le 3 février 2022 à 14h50

    Le Comité français de l’UICN approuve la rédaction et l’adoption de ce plan d’action primordial pour la prévention des EEE, et qui est important pour que la France réponde à ses obligations pour le respect du règlement européen relatif aux EEE

    Ce plan nécessite d’une part un pilotage fort et structuré associant l’ensemble des services de l’Etat concernés, tout particulièrement les différents ministères, et d’autre part des moyens plus importants dans les différents services et établissements de l’Etat en charge des contrôles principalement (OFB, douanes, SIVEP, etc.) et davantage de formation pour les accompagner. Ceci rejoint les recommandations émises par la mission parlementaire sur les plantes exotiques envahissantes de juillet 2021.

    Une de nos principales recommandations est donc l’attribution de moyens humains et financiers plus importants dans la mise en œuvre effective de ce plan. La stratégie nationale relative aux EEE a permis la réalisation de certaines actions structurantes (comme le centre de ressources EEE et la réglementation) mais n’étant pas dotée de moyens suffisants, n’a pas permis d’avancer sur d’autres actions comme la liste nationale d’espèces et ce plan national d’action sur les voies d’introduction, actuellement proposé. Il est donc urgent de doter le plan mais aussi la stratégie nationale EEE de moyens humains et financiers conséquents pour la coordination et la mise en œuvre des actions.

    La mise en œuvre de ce plan doit nécessairement associer les services du ministère de l’agriculture (SIVEP et services vétérinaires), les douanes, et le ministère de la santé dans l’approche «  One Health  ». L’interministériel est crucial et sur ce point nous proposons que l’Etat constitue une cellule nationale de biosécurité pour assurer cette coordination et la bonne mise en œuvre de ce plan (Proposition également formulée par le CNPN et la mission parlementaire sur les plantes exotiques envahissantes).

    Ce plan s’intéresse principalement aux espèces réglementées par l’Union européenne. Même s’il est indiqué que la liste s’intéresse également aux espèces réglementées en outre-mer et en métropole, le nombre d’espèces concernées reste limité alors qu’il devrait prendre en compte les espèces qui ne sont pas encore présentes ni réglementées sur le territoire. En particulier, parmi les espèces principalement ciblées par le plan (les espèces préoccupantes pour l’Union), très peu sont présentes en outre-mer. Pour avoir un réel impact sur la gestion des vecteurs d’introduction pour réduire significativement les flux d’introduction d’espèces dans les départements d’outre-mer, le plan doit être élargi systématiquement à l’ensemble des EEE à risque, présentes ou non sur ces territoires, en s’appuyant dans un premier temps sur les arrêtés ministériels existants (tableau page 20).

    Ce plan national devrait intégrer un volet marin qui n’est pas suffisamment développé, alors que les eaux de ballast et le biofouling sont des vecteurs d’espèces non indigènes marines. En ce sens, le ministère de la Mer mériterait d’être plus fortement associé et mobilisé sur ces enjeux et faire le lien avec la mise en œuvre de la convention mondiale sur la gestion des eaux de ballast (la convention BWM). Le ministère des outre-mer pourrait également être informé et associé aux actions concernant particulièrement l’outre-mer (notamment action 3, 8 et 11).

    Enfin, au-delà des filières d’introductions "économiques" classiques, le plan doit également porter sur les politiques et stratégies d’aménagement du territoire, y compris les politiques nationales d’adaptation aux changement climatiques, qui peuvent favoriser l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Cela concerne par exemple les projets actuels qui ont recourt à la plantation d’essences forestières exotiques (potentiellement envahissantes ou susceptibles d’introduire des pathogènes) pour répondre aux dépérissements des forêts et favoriser la résilience de la forêt française aux conséquences des changements climatiques.

  •  Proposition relative à la fiche 16 "Former les agents effectuant les missions de police", le 3 février 2022 à 12h36

    Proposition d’ajouter les Conservatoires d’espaces naturels comme intervenants.
    En Pays de la Loire, le CEN (Animateur du réseau régional EEE) intervient auprès des services de l’Etat sur cette thématique EEE dans le cadre de formations CVRH. Il est également envisagé par ce réseau de développer et d’organiser une formation spécifique EEE pour les agents "police de l’environnement" (Projet)

  •  avis très défavorable, le 3 février 2022 à 10h43

    ce projet n est vraiment pas bon car il veut étendre a la métropole ce qui a été déjà très mal mis en place a La Reunion.
    aucune vraie concertation n acte mise en place avec les vrais amateurs , très peu d écoute puisque le résultat est très loin de nos attentes et vises a interdire un nombre important d espèces qui ne pourront jamais devenir envahissantes car le climat ne leur conviennent pas .
    en fait , tout était fait a l avance ! et réalise par des fonctionnaires qui n ont aucunes connaissances des espèces qu ils ont interdit ou pour certaines autorises contre l avis des experts réunionnais !
    et cette méthode du ’tout sauf’ n est donc pas la bonne .

  •  Remarques de l’Interprofession de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage sur le Plan d’action, le 3 février 2022 à 10h04

    Si la très grande majorité des plantes horticoles ne pose pas de problème, une faible proportion présente le risque, dans certaines conditions, de devenir envahissante avec des impacts négatifs sur l’environnement.

    Les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage rejoignent l’objectif général de prévenir les impacts sur la biodiversité et les écosystèmes liés à certaines espèces exotiques et envahissantes proposé dans le Plan d’action soumis à consultation.

    L’Interprofession VAL’HOR s’est d’ailleurs proactivement engagée, dès 2015, dans la mise en œuvre d’un Code de conduite professionnel relatif aux plantes exotiques envahissantes pour l’horticulture ornementale qui comporte des restrictions totales (liste de consensus) ou partielles d’utilisation de certaines plantes dans des conditions bien définies (liste des plantes soumises à recommandations).Toutes les plantes d’intérêt horticole citées en pages 25 à 27 du Plan d’action soumis à consultation (sauf Cortaderia jubata et Ehrharta calycina, non encore présentes sur le territoire français) font d’ailleurs partie de la liste de consensus du Code de conduite professionnel : https://www.codeplantesenvahissantes.fr/accueil/

    Le Code de conduite VAL’HOR a vocation à devenir un outil de dialogue reconnu auprès des organisations de protection de l’environnement et des services de l’État, puisqu’il montre la capacité des professionnels du végétal à se saisir du sujet des plantes exotiques envahissantes et leur volonté d’exercer leur métier dans le cadre d’une activité durable et bénéfique à tous.

    Certains points du Plan d’action soumis à consultation appellent cependant les remarques suivantes :

    <span class="puce">- Refus des listes « positives » de type « tout sauf » évoquées en page 33
    Ce type de listes représente un danger majeur pour les professionnels de l’horticulture, de la fleuristerie et du paysage, engendrant une restriction brutale de la diversité d’espèces produites (plus de 160 000 fleurs, plantes et arbres actuellement). Le risque est également de voir s’appauvrir considérablement la diversité dans la demande de la part des donneurs d’ordre, avec un impact fort sur l’uniformisation des commandes basées sur des listes positives, ce qui correspondra mal à la grande diversité des conditions et des usages des projets d’aménagements. Nous vous alertons fortement sur l’incompatibilité de ce système avec la réalité des pratiques des entreprises et de leurs clients, ainsi que sur l’impact à terme sur la biodiversité.
    Pour toutes les raisons évoquées ci-dessus, nous nous opposons formellement à l’application de listes « positives » de type « tout est interdit sauf » sur le territoire métropolitain.
    Par ailleurs le réchauffement climatique modifie déjà les aires de répartition des espèces vivantes sur Terre. Les plantes sont adaptées à un climat, à un sol, à un milieu, à un écosystème et cela évoluera encore avec de tels changements. Il faut donc éviter une approche binaire de type « tout sauf ». C’est le rôle des professionnels du végétal que de conseiller au mieux leurs clients et de proposer une analyse plus complexe.
    Enfin il faut resituer les enjeux dans un contexte historique de migration et de brassage des espèces végétales. La France possède des paysages d’une remarquable diversité qui ont en grande partie été façonnés par l’Homme. L’introduction volontaire de plantes exotiques sur notre territoire, notamment des plantes comestibles maraîchères ou fruitières originaires d’Asie ou d’Amérique du Sud, a eu des impacts positifs indéniables, tant sur le plan alimentaire qu’économique ou patrimonial (mimosa, muguet, chrysanthème…).

    - Action 5 : Limiter l’introduction et la propagation par le commerce en ligne d’EEE réglementées
    Quand il est évoqué en page 43 « Examiner, au niveau national ou européen, comment imposer aux vendeurs de préciser le pays d’origine des espèces qu’ils proposent, identifier précisément ces espèces, rappeler aux clients les obligations de se conformer aux règles d’importation (CITES, contrôles sanitaires, etc.) » il conviendrait de préciser si l’on fait référence à l’aire de répartition naturelle du végétal ou au pays dans lequel il a été produit. Dans ce dernier cas, l’information est disponible sur le passeport phytosanitaire, obligatoire pour chaque specimen lors d’une vente à distance.

    - Action 12 : Prendre en compte les EEE dans la construction et l’exploitation des infrastructures linéaires
    Nous proposons de rajouter l’Interprofession VAL’HOR dans la liste des intervenants.

    - Action 14 : Sensibiliser les professionnels du végétal sur les risques liés aux EEE
    La proposition en page 55 d’« Encourager les pépiniéristes et les distributeurs à proposer de préférence des espèces indigènes en substitut d’espèces exotiques envahissantes » est représentative de simplifications voire d’imprécisions sur les termes « Exotique », « Envahissant », « Exogène », « Indigène », que l’on retrouve à différents endroits dans le Plan d’action.
    Il n’y a pas de lien systématique entre Exotique et Envahissant, tout comme des espèces Indigènes peuvent avoir un caractère envahissant. Si nous comprenons bien les propos autour des risques induits par l’accélération et la mondialisation des échanges, il ne nous parait pas justifié de faire apparaitre une confusion entre Espèces exotiques envahissantes et Espèces exotiques en général. Cela laisse entendre que l’utilisation d’espèces non indigènes est déconseillée comme si elles étaient toutes potentiellement dangereuses, ce qui n’est pas le cas.
    La formulation adéquate serait donc plutôt « Encourager les pépiniéristes et les distributeurs à proposer de préférence des espèces non envahissantes en substitut d’espèces dont le caractère envahissant est avéré ». Les entreprises qui souscrivent au Code de conduite professionnel VAL’HOR s’engagent d’ailleurs à promouvoir l’utilisation de plantes de substitution et à communiquer et diffuser de l’information sur les plantes exotiques envahissantes.
    Enfin, nous appelons à reformuler le point « Soutenir l’étiquetage et l’information volontaires sur l’impact possible des EEE non-réglementées et les mesures préventives » de la manière suivante « Soutenir l’information volontaire sur l’impact possible des EEE non réglementées et les mesures préventives par un affichage sur les lieux de vente et l’ajout dans les conditions générales de vente des entreprises ».

  •  Un plan nécessaire pour la prévention mais trop peu orienté vers la lutte opérationnelle, le 1er février 2022 à 15h22

    La prévention de l’introduction et de la propagation des EEE sur les territoires est absolument nécessaire pour contrer l’arrivée de nouvelles espèces potentiellement problématiques pour les équilibres des écosystèmes en place.
    Selon les espèces considérées, cette approche peut apparaître trop tardive à l’échelle de certains territoires déjà fortement impactés (Jussie, Renouée, Érable négundo, Myriophylle, Ouette d’Egypte, Ecrevisses…)
    De plus, l’absence d’un programme d’actions opérationnel de lutte, financé à la hauteur des enjeux, fait cruellement défaut pour contenir des foyers d’EEE déjà présents dans les milieux naturels.
    Les financements d’opérations en dehors des espaces naturels protégés (type Natura 2000) sont quasi-inexistants. Une mobilisation de l’ensemble des acteurs / financeurs (Europe / Etat / Régions / Agences de l’eau / Départements…) est indispensable pour coordonner/organiser/financer une lutte efficace à la hauteur des dégâts, tant écologiques qu’économiques, déjà observés en de nombreux sites.
    Concernant les acteurs de la lutte, il nous semble indispensable d’associer les collectivités territoriales (a minima à l’échelon intercommunalité) qui interviennent sur de nombreux sujets en lien avec les espaces naturels et responsables entre autres des questions relatives à la GEMAPI.
    Dans le cadre de la veille, il nous semble également important de mettre en place des sentinelles sur les pays limitrophes.

  •  Avis favorable au projet de plan d’action pour prévenir l’introduction et la propagation d’espèces exotiques envahissantes, le 1er février 2022 à 09h36

    Le levier législatif est un des domaines d’action nécessaire pour prévenir l’introduction de nouvelles espèces exotiques envahissantes impactant l’environnement, la santé ou l’économie. Il est important que cela couvre un nombre suffisant d’espèces et que les décisions soient prises rapidement. Le plan d’action semble cohérent à la vue des enjeux.

  •  AVIS TRES DEFAVORABLE CONCERNANT LE DECRET DU 28/06/21, le 31 janvier 2022 à 11h41

    Mobilisation de La Réunion pour la consultation sur le projet de plan d’action pour prévenir l’introduction et la propagation d’espèces exotiques envahissantes

    TRES MAUVAIS PLAN D ACTION mis en place sur les territoires Ultra Marins et qui
    risque fort, d’être étendu en France Métropolitaine

    Plusieurs réunions de travail ont été organisées – il est vrai !
    Mais dans quel but ? Pour nous faire croire que nous aurions une écoute attentive
    à nos diverses propositions ??

    tout ceci n’a était qu’un faux semblant puisque le décret du 28/06/21 ne comporte quasiment
    aucune des propositions faites lors de ces ateliers de travail -

    les professionnels de l’animalerie, les passionnées d’espèces exotiques, la population locale -
    tous ces gens n’ont pas été écoutés alors qu’il y avait une forte mobilisation
    (plus de 1500 signatures pour la pétition mise en ligne,,,)
    tout était décidé d’avance ,

    Toutes les espèces interdites ne sont pas invasives – loin de là -
    le résultat des études scientifiques commandées n’interdisait pas une liste aussi
    longue et pourtant – dans ce décret – des quantités de familles y figurent sans
    aucune donnée scientifique en justification,

    La poputation ne comprend pas de telles restrictions – les arguments ne sont pas
    plausibles et viennent de responsables qui ont une méconnaissance totale de la
    bio diversité de notre Ile

    ce décret a des conséquences dramatiques sans pour autant stopper les réelles espèces
    invasives sur notre territoire ( quelques fois importées par les services de l’Etat !!)

  •  projet de plan d’action pour prévenir l’introductions et la propagation d’espèces envahissantes, le 28 janvier 2022 à 17h57

    favorable à ce projet

  •  Avis très défavorable pour ce projet de plan d’action, le 27 janvier 2022 à 19h58

    Ce projet de plan d’actions est désolant car il envisage d’étendre à la France métropolitaine ce qui a été (très mal) mise en œuvre dans les territoires ultra-marins.

    Étant nous-même de l’île de La Réunion, si la finalité est d’adopter la même approche idéologique et la même méthodologique que dans les outre-mer, ce plan d’action ne sera que très peu efficace pour lutter contre les espèces invasives (cf. « Consolidation du cadre règlementaire », page 33 du plan d’action).

    Nous souhaitons faire part à tous du fruit de notre expérience sur la méthode du « tout sauf… » pour définir la liste des familles et genres taxonomiques potentiellement envahissant avec un caractère préoccupant (changement de paradigme).

    Les critiques que nous formulons et ce qu’il faut absolument éviter de reproduire :

    * Il n’y a pas eu de vraie concertation avec la population locale, les passionnés d’animaux exotiques et les professionnels de la filière animalerie. Nous avons assisté à un vrai simulacre de concertation lors des ateliers de travail pour l’élaboration de l’arrêté du 28 juin 2021 « relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire de La Réunion–interdiction de toutes activités portant sur des spécimens vivants ».
    En effet, tous les principaux acteurs du secteur d’activité n’ont pas été invités (?), quasiment aucune des propositions des personnes présentent n’ont été retenues et il y a eu très peu d’écoute après la consultation publique puisque tout était déjà ficelé. Plus encore, durant les ateliers de travail antérieurs à la signature de l’arrêté, les études scientifiques commandées n’ont pas été suivi (ces études ne recommandaient pas de quasiment tout interdire, loin de là. Pourtant, c’est l’option qui a été retenu, en dehors de toute justification scientifique).

    *Une règle aberrante de départ a alors été imposée : à savoir que pour chaque famille, tout devait être interdit sauf deux espèces par famille (le fameux « tout sauf » encensé par ce projet de plan d’action). Vous parlez d’une concertation !!! Pourquoi cette règle ? D’où vient-elle ? Nul ne le sait. Après de très lourdes pressions, cette règle à légèrement évoluée, mais à la marge (cf. arrêté du 28 juin 2021).

    *Le principe du tout interdire, sauf… a aboutit à prohiber des milliers d’espèces, voir des millions si on intègre les insectes, dont certaines sont effectivement invasives, mais dont la très grande majorité ne l’est pas ! On ne raisonne plus au niveau de l’espèce, mais de la famille ou du genre. C’est un problème. Exemple : la famille des Characidae est interdite dans son ensemble, sauf quelques genres obtenus au forceps après d’âpres négociations (mais rien de bien satisfaisant). Il s’agit pourtant de petits poissons d’Amérique du Sud qui ne peuvent absolument pas se reproduire à l’île de La Réunion (paramètres de l’eau incompatibles, cours d’eau temporaires et à courant très violent lors des cyclones, remontées fréquentes d’eau salée dans les étangs, prédations des Tilapias introduits dans nos cours d’eau par le service des Eaux et Forêts dans les années 50/60, etc.).

    *A l’inverse, refus d’inscrire dans cet arrêté des espèces qui peuvent effectivement être invasives. Des propositions avaient pourtant été faites dans ce sens. Exemple : les espèces de l’ex-genre Cichlasoma (poissons) éclaté maintenant en une multitude de genres. Pourtant, il est avéré que Amatitlania nigofasciata et Parachromis managuensis (inscris dans l’arrêté du 28 juin 2021 / rares espèces inscrites en tant que telle) sont présentent et se reproduisent dans les cours d’eau réunionnais (ces espèces peuvent s’adapter à des paramètres d’eau très large : PH de 6 à 8) avec un impact négatif sur la faune aquatique locale (prédation). Toutes les espèces proches et sympatriques des deux espèces ci-dessus auraient dû être étudiées et certainement interdites. Bref, cet arrêté est passé à côté !

    *Aucune mesure concrète dans l’arrêté réunionnais et dans ce projet de plan d’action pour lutter contre les espèces invasives qui arrivent par les ports et aéroports. A La Réunion, l’agame de colon (Agama agama / un lézard) est arrivé par le Port marchand de l’île et s’est répandu dans tout l’ouest de l’île. La même chose pour les Phelsumas malgaches (lézards verts non endémiques). Là aussi, on est passé à côté car l’Etat n’est peut-être pas prêt à mettre les moyens humains nécessaires pour effectuer les contrôles.

    *L’approche « tout interdire, sauf… » par son caractère arbitraire et injustifié provoque un rejet de la population locale pour tout ce qui vient de l’Etat sur les questions écologiques, ce qui est dramatique. Il s’agit là des conséquences désastreuses du manque de concertation et d’écoute. C’est pourtant un principe de base mis en œuvre dans beaucoup de pays : les actions de préservation ne sont possibles qu’avec l’adhésion de la population.

    * Une volonté de tout interdire pour masquer une relative méconnaissance du sujet. A plusieurs reprises, il nous a été dit : « je suis fonctionnaire, je ne suis pas un technicien ». Nous n’avons pas pu rentrer dans le détail de l’écologie des différentes espèces car nos interlocuteurs n’avaient pas les connaissances suffisantes. D’où l’importance et la nécessité, pour ces personnes, de s’appuyer sur les études scientifiques et les études d’impact commandées spécifiquement pour ça…

    Nous pourrions continuer longtemps comme ça, mais nous allons nous arrêter là car il y aurait beaucoup trop à dire.

    Pour couronner le tout, un recours auprès du Conseil d’Etat a été déposé pour casser l’arrêté avec la demande expresse de relancer cette fois-ci une vraie concertation pour rédiger un nouvel arrêté qui intègrerais réellement les espèces exotiques envahissantes avec un impact sur la faune et la flore de notre île. En effet, toutes les espèces « invasives », n’ont pas d’impact sur notre écosystème. Je prendrais l’exemple du caméléon panthère de Madagascar (Furcifer pardalis / « endormi » en créole réunionnais) qui est présent depuis le XVIIe siècle sur notre île sans aucun impact sur la faune et la flore.

    Il s’agit donc d’un sujet pointu qui doit être traité directement (fonctionnaires avec les connaissances minimums) et/ou indirectement par des experts (recours à des scientifiques attitrés / expertises). Aussi bien dans les outre-mer qu’en France métropolitaine.

    En plus, je vois que l’action 8 concernant les outre-mer, à la page 47 de ce plan d’action, dit : « La réglementation, déjà plus restrictive qu’en métropole, pourrait être encore plus protectrice ». Comme si le travail réalisé avait été satisfaisant en termes de concertation, de justification scientifique et, surtout, d’efficacité réelle pour lutter contre les espèces invasives. Selon moi, ce n’est malheureusement pas le cas.

    Après avoir exposé toutes ces anomalies constatées dans les outre-mer, j’exprime de sérieuses craintes pour ce plan d’action qui voudrait s’inspirer de la méthodologie adoptée chez nous (tout interdire, sauf…). Pour ces raisons, je donne un avis très défavorable à ce projet. Il faut revoir la copie en profondeur. La méthode du « tout sauf… » n’est pas la bonne. Une liste d’espèce négative est beaucoup plus claire et fonctionnelle. La liste positive est une erreur car arbitraire, peu rigoureuse, beaucoup trop large et incompréhensible pour les citoyens.

  •  Ni pour ni contre, le 26 janvier 2022 à 10h31

    Tant que le libéralisme ne sera pas remis en question, le traitement de cette problématique est pour le moins voué à l’échec… Mais c’est déjà bien de s’interroger à ce sujet. Enfin, dans un contexte continental dont les structures des peuplements faunistiques et floristiques découlent des multiples invasions biologiques au cours du temps, on peut s’interroger sur la pertinence de telles actions. Le contexte insulaire est tout autre et la pertinence nettement plus forte considérant la vulnérabilité intrinsèque des peuplements faunistiques et floristiques associés… Cf UICN…