(1) Projet d’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2014-2015
(2) Projet d’arrêté fixant la liste des départements dans lesquels peuvent être délimitées les unités d’action prévues par l’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus)

Consultation du 22/05/2014 au 15/06/2014 - 1266 contributions

CONTEXTE GÉNÉRAL
Depuis la réapparition naturelle du loup en France en 1992, afin de concilier protection de l’espèce et maintien des activités d’élevage, les ministères chargés de l’écologie et de l’agriculture mobilisent des moyens importants pour accompagner les éleveurs dans la mise en place de mesures de protection des troupeaux domestiques et indemniser les dommages pour lesquels la responsabilité du loup n’est pas écartée.
En complément de l’accompagnement des éleveurs, dans le cadre des grands principes définis par le plan d’action national loup pour la période 2013-2017, il est également possible, afin de prévenir les dommages aux troupeaux et lorsque toute autre méthode de prévention se révèle inadaptée ou insuffisante, de déroger à l’interdiction de destruction de spécimens protégés en procédant à des interventions sur la population de loups. Ces dérogations sont accordées conformément aux droits communautaire et national relatifs à la protection stricte de l’espèce, dans la mesure où elles ne nuisent pas au maintien de l’état de conservation favorable de l’espèce.

CONTENU DES PROJETS D’ARRÊTÉS
Ces deux projets d’arrêtés feront l’objet d’une présentation devant le Conseil national de protection de la nature, en vue du recueil de son avis lors du comité plénier du 11 juin 2014.

1) Le premier projet d’arrêté fixe le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2014-2015, en application du principe de dérogation à la protection stricte ci-dessus exposé.
Le fait de conditionner les opérations départementales de destruction par tir au respect d’un tel plafond national permet de garantir que ces dérogations ne nuiront pas au maintien de l’état de conservation favorable de la population de loups en France. Cet arrêté est pris annuellement, afin que les marges de manœuvre biologiques permettant de déterminer les possibilités d’intervention sur l’espèce soient estimées sur la base des informations les plus fines et les plus actualisées possibles.
Pour la période 2014-2015, le plafond proposé se présente comme suit :
♦ Le I de l’article 1er du projet d’arrêté le fixe à vingt-quatre spécimens, reconduisant ainsi le plafond déterminé pour la période 2013-2014 dans un arrêté ministériel du 16 mai 2013.
Le II du même article introduit un principe de révision possible de ce nombre, “dans la limite de douze spécimens supplémentaires”.
Dans tous les cas ce nombre, tel que fixé au I ou tel qu’éventuellement révisé en application du II tient compte des préoccupations relatives à l’état de conservation de la population de loups, en ce qu’il a été déterminé en prenant appui sur une méthodologie scientifique dont une description détaillée est disponible en page 34 du plan loup 2013-2017. Cette méthodologie, conçue comme un outil d’aide à la décision politique, permet notamment :

  • de modéliser à court terme (un à deux ans) l’évolution la plus probable des effectifs de loups, compte tenu de la croissance observée ainsi que de sa variation au cours des années passées ;
  • et de disposer d’une mesure explicite des risques associés à la prise de décision, en terme d’évolution de la population de loups après mise en œuvre des prélèvements par rapport à un niveau attendu (notion de “croissance résiduelle”).

♦ Afin de s’assurer du respect du plafond ainsi fixé, l’article 2 interdit les tirs de prélèvement encadrés par l’arrêté ministériel DEVL1312136A du 15 mai 2013, à compter de la date éventuelle à laquelle le nombre de spécimens détruits s’élèvera au maximum fixé à l’article 1er, diminué de deux spécimens.
Afin de permettre aux éleveurs dont les troupeaux resteraient exposés à cette même date au risque de prédation du loup, la mise en œuvre de tirs de défense pourra continuer d’être autorisée, dans les conditions décrites dans l’arrêté cadre du 15 mai 2013.

2) Le deuxième projet d’arrêté fixe la liste des départements dans lesquels peuvent être délimitées les unités d’action prévues par l’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus).
La liste de ces départements est susceptible d’évoluer en fonction du classement ou du déclassement de certains secteurs en Zones de Présence Permanente ou ZPP (zones hébergeant un ou plusieurs individus ou meutes sédentarisés, au sujet desquels au moins trois indices de présence ont été relevés pendant au moins deux hivers consécutifs, avec une confirmation génétique lors d’au moins un des deux hivers).
Les conclusions du suivi hivernal 2013-2014 de la population de loups conduisent à proposer :

  • Le maintien de l’inscription des départements suivants, au titre des ZPP (nouvelles autant qu’anciennes) y étant recensées : Alpes de Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes, Drôme, Isère, Lozère, Pyrénées-Orientales, Haut-Rhin, Haute-Saône, Savoie, Haute-Savoie, Var, Vaucluse, Vosges ;
  • L’inscription des départements suivants pour tenir compte de la dimension trans-départementale établie de ZPP existantes : l’Ariège et l’Aude au titre des ZPP dites Carlit et Madres-Boucheville (partagées avec les Pyrénées-Orientales), les Bouches-du-Rhône au titre de la ZPP dite Ouest Var (partagée avec le Var)
  • L’inscription des départements suivants, pour tenir compte de la mise en évidence de nouvelles ZPP : l’Ardèche, au titre de la ZPP dite de Tanargue-Gardilles (partagée avec la Lozère), la Haute-Marne et la Meuse, au titre de la ZPP dite de "Haute-Marne – Vosges-Meuse" (partagée avec les Vosges)

Il apparaît important de rappeler les éléments suivants, afin que l’absence ou la présence d’un département dans ce projet d’arrêté ne fasse pas l’objet d’interprétations erronées :
♦ Les territoires potentiels d’intervention ne sont pas forcément limités, du fait de la prise d’un tel arrêté, aux départements ici évoqués.
Comme indiqué dans le plan loup, “Les départements ne figurant pas dans la liste fixée par [cet] arrêté ne sont nullement exclus de la réglementation fixant les conditions et limites dans lesquels des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordés par les préfets” (plan loup 2013-2017, page 34).
Les conditions de déclenchement et de déroulement des opérations diffèrent simplement selon que l’opération se déroule sur un territoire situé ou non en unité d’action.
♦ L’inscription d’un département ne signifie pas non plus pour autant que des opérations d’intervention auront forcément vocation à être mises en œuvre sur ce territoire durant la période 2014-2015.
C’est bien le respect d’une combinaison de critères qui conduit les autorités préfectorales à délivrer ou non les dérogations sollicitées sur le fondement des différents arrêtés ministériels composant le “protocole technique d’intervention” (cf. plan loup, page 33).
Ce projet d’arrêté ministériel apparaît ainsi comme l’une des illustrations du principe de gestion différenciée selon les situations, sur lequel repose notamment le plan loup.

Conformément à l’article 3 de la loi n° 2012-1460 du 27 décembre 2012 et au décret n° 2013-1303 du 27 décembre 2013, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

Mise à jour du 1er juillet 2014 : vous pouvez consulter ci-dessous la synthèse des observations ainsi que, dans un document séparé, les motifs des décisions.

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Commentaires

  •  Le loup, le 10 juin 2014 à 16h42

    Il est indispensable, pour que l’on puisse vivre en harmonie avec la nature, que le loup soit régulé.
    Il faut donner aux agriculteurs les moyens immédiats pour qu’ils puissent se défendre et préserver leurs animaux et leurs revenus.
    Les chasseurs peuvent aider ,mais il faut leur donner l’autorisation de tirer le loup à l’approche ou lors de battue. Inutile de dire que 26 loups peuvent être tirés quand on sait qu’avec les moyens actuels, le quota ne sera jamais atteint.

  •  Le loup est-il si envahissant qu’il faille en réduire le nombre ? , le 10 juin 2014 à 15h13

    Je n’ai encore vu aucune image de loups se promenant autour d’habitations ou sur le bord d’une route en France.
    Je crois qu’il est encore très difficile de les trouver. Si les Américains arrivent à tolérer des grizzly fouillant dans leurs poubelles, il devrait être possible, en France, de trouver des moyens pour limiter les pertes sur les troupeaux, ou pour que les éleveurs les supportent mieux. Autoriser aussi largement les chasses au loup (24, voir 36 !), c’est je crois, le considérer encore, comme un nuisible de plus !
    J’ai des poules et quand le renard m’en emmène certaines, je râle contre ce voleur…mais il a le droit de vivre, tout autant que moi et si mes poules avaient été mieux parquées, ce ne serait pas arrivé. Au contraire des éleveurs, je ne vis pas grâce à mes poules, cela est vrai. Mais il y a des risques à tous les métiers.
    Sans doute le loup pourrait-il être considérer comme un risque, un risque naturel, au même titre que les aléas climatiques et indemnisé en conséquence.

  •  À quand la coexistence ? , le 10 juin 2014 à 14h42

    En ce qui concerne le projet d’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2014-2015, la fixation d’un chiffre maximum de prélèvements possible paraît aujourd’hui ressortir plus de la communication que de l’organisation réelle de la coexistence avec l’espèce.

    L’année dernière, notre fédération a dénoncé le choix du nombre plafond de 24, excessif et impratiquable. La saison passée a validé notre position. Dans ce cadre, renouveler le choix de ce nombre assorti d’une possibilité d’augmentation en cours de saison sans par ailleurs en préciser les conditions, relève tout autant de la communication ; ce qui compte, c’est que les autorisations de tir respectent réellement le cadre dérogatoire, et que la prévention des attaques soit améliorée.

    En ce sens, nous renouvelons la demande expresse de vérification de la mise en place effective de moyens de protection avant toute autorisation de tir de défense, et a fortiori de prélèvement, et son intégration dans les arrêtés correspondants.

    Nous nous opposons aussi fermement à des autorisations de tir l’hiver en l’absence des troupeaux, disposition prévue dans le "plan Loup" et déjà dénoncée.

    Nous demandons également une vraie politique anti-braconnage : de vrais moyens d’investigation sur le terrain, des sanctions exemplaires et une déduction majorée du nombre de loups braconnés au quota de prélèvements : pour chaque loup dont le braconnage est prouvé, deux loups seront déduits du plafond annuel maximal.

    À propos du projet d’arrêté fixant la liste des départements dans lesquels peuvent être délimitées les unités d’action prévues par l’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus), comme les années précédentes, cet arrêté mélange la définition d’Unités d’actions territoriales cadrant les possibilités d’indemnisations et de soutien aux éleveurs et secteurs où des possibilités dérogatoires d’autorisation de tirs seraient ouvertes.

    Il ne fait de plus aucune distinction entre les départements où des meutes sont installées et ceux qui représentent des territoires de nouvelle colonisation de l’espèce, avec y compris la présence non permanente d’un individu dans certains cas. Nous demandons en conséquence le retrait de cette liste de ces territoires de colonisation, à savoir l’Ardèche, l’Ariège, l’Aude, les Bouches-du-Rhône, la Haute-Saône, la Haute-Marne et la Meuse, départements dans lesquels la destruction d’individus ne correspondrait aucunement à la "gestion adaptative" mise en avant par l’Etat.

    Aussi, sur la base de ces éléments, notre fédération rend un avis défavorable à ces projets organisant la destruction de spécimens de Loup.

  •  A quoi sert aujourd’hui le statut d’espèce protégée ?, le 10 juin 2014 à 14h30

    Il est acquis, au travers de ces mesures, que l’État français laisse apparaître un caractère peu intransigeant sur le statut d’espèce protégée lorsque des problématiques économiques entrent en contradiction avec les espaces accueillant ces espèces.
    Les contraintes réglementaires sont pourtant fortes dans certains domaines afin de préserver les écosystèmes et leur biodiversité, en témoignent les démarches répondant au titre de la Loi sur l’Eau par exemple. De plus, dans le cas de destruction d’habitats ou d’espèces protégés, même si une définition claire reste à mettre en œuvre, des systèmes de compensation liés aux impacts voient aujourd’hui une augmentation certaine et croissante.
    Aussi et dans ce cadre, il apparaît légitime de se poser certaines questions. Pourquoi assistons-nous à une telle souplesse concernant les dérogations liées aux espèces protégées lorsque des projets agricoles ou industriels, générant un profit économique important et de fait faisant face à des lobbies du même poids, deviennent prioritaires sur les engagements de l’État français en matière de préservation de la biodiversité? Pourquoi ne pas mettre la profession agricole face à ses responsabilités concernant la protection des troupeaux, et ce, quand bien même, avec des systèmes d’aides financières et techniques, plutôt que de stigmatiser de grands prédateurs à la base de nos chaînes alimentaires et des équilibres écosystémiques?
    Il ne faut pour autant pas entendre dans ces notions l’usage abusif d’argent public pour compenser les pertes économiques dues aux prédations et prélèvements réalisés par cette espèce, souvent dramatiques pour les exploitants, qui justifierait des mesures d’abatage. Mais bien une réelle prise de conscience du partage de l’espace avec l’ensemble des compartiments du monde du vivant.

  •  Non aux tirs de prélèvement !, le 10 juin 2014 à 14h22

    N’y a t-il pas un non sens d’abattre une espèce menacée et protégée par vos propres lois, en sommes n’est ce pas "se tiré une balle dans le pied", "sciée la branche sur laquelle on est assis", ou tous simplement la loi contre la loi, contre la démocratie (puisque les sondages prouvent que les Français sont contres l’abattage des Loups) ! D’autant plus que ces tirs de prélèvement ne sont clairement pas une solution et n’arrange rien ! Une cohabitation est clairement possible et ces tirs ne vont pas dans ce sens ! Ils ne font que semer les germes d’une éradication de l’espèce, une fois de plus ! Ne répétons pas les erreurs du passer !

  •  Pour une gestion pragmatique du loup, le 10 juin 2014 à 14h09

    Depuis 1937, date de disparition officielle du loup en France, notre pays a fortement changé.

    Les routes, les autortoutes, l’agriculture, la population, l’occupation du territoire, les Lois, !! tout est différent.

    Force est de constater que les personnes qui sont à la génèse de la réintroduction du loup n’ont pas pris la mesure du boulversement structurel de notre pays.

    Seulement certaines zones de notre territoire pourrait être en capacité d’acceuillir des loups.

    Pas toute la France !!!

    Ayant chassé dans certains pays reculés et pauvres, où le loup est présent, je tiens à faire part de l’inimitié des populations à l’égard des supers prédateurs que sont les loups et les ours.

    Ces animaux sont des destructeurs de moutons, de chevaux et autres bétails.

    Ne perdons pas de vue que ces animaux sont certes magnifiques mais d’un autre temps : temps des grands espaces et de la liberté perdue.

    Temps où la gestion des espèces se faisait dans un massif, une vallée, une montagne au plus près des préoccupations des hommes et de la nature.

    Aujourd’hui tout se décide loin du terrain et des êtres qui ont la connaissance.

    Bref, tout ceci pour dire que la place du loup n’est pas partout, n’importe comment et sans contrôle.

    A chacun sa place.

  •  Régulation d’espèces protégées, le 10 juin 2014 à 13h48

    Bravo pour les mesures mises en place depuis trop peu de temps a mon goût.En effet vouloir le retour du loup sur notre territoire est un fait (chose largement accomplie à ce jour.)Du fait de son expansion tant en terme de démographique que géographique des mesures de régulation s’impose.Continuez a distribuer des subventions exorbitante à tout va pour l’indemnisation des dégâts de grand prédateur ou pour sans prémunir est une aberration s’il n’y a pas une gestion des effectifs rigoureuse. N oublions pas que l’espèce Loup ce trouve en haut de la chaîne alimentaire sans aucune autre menace sur nos territoire pouvant nuire a sont développement.Sans un plan Loup l’espèce se retrouvera dans un futur proche en surnombre et de partout
    et créant quoi qu’on en dise des problèmes de sécurité et de survie des gens qui vivent de l’élevage.Combien nous coûtera encore sans gestion la survie des éleveurs,n’y aurait t’il pas en France d’autre secteur a "arroser" de subvention pour la survie de TOUS.Donc oui a une gestion raisonné dans un souci de cohabitation entre tous

  •  GESTION DU LOUP, le 10 juin 2014 à 12h12

    L’espèce n’est plus en danger et ne nécessite plus l’ultra protection dont elle fait l’objet. Il faut autoriser sa régulation afin que les activités humaines restent possibles dans les zones à loups. Plus de pragmatisme et moins d’idéologie sur ce sujet permettrait au gouvernement de récupérer un peu de crédit sur sa capacité à trouver des solutions pérennes aux problèmes du moment, au moins pour ceux de ce type. Concernant la régulation du loup les dispositions prises dans le 04 ont montré leur efficacité quand le Préfet a choisi de confier aux chasseurs en battue le prélèvements d’individus, alors que depuis des mois l’ONCFS peinait à obtenir un résultat.

  •  Loup, y es tu ?, le 10 juin 2014 à 11h28

    De manière générale, la réponse apportée par le gouvernement aux problèmes engendrés par le loup est inadaptée. Le recours aux tirs ne peut permettre une réelle cohabitation entre élevages et loups et ne peut aboutir qu’à la disparition du loup en France. Est ce le but recherché? Le loup est une espèce strictement protégée par la Directive européenne "Habitats". La France fait-elle encore partie de l’Europe ?
    L’effort, si la volonté politique est réellement de résoudre les problèmes entre le loup et les éleveurs, devrait être porté sur la protection des troupeaux et non sur l’efficacité des tirs et l’augmentation du nombre de loups pouvant être tués !!!

    Environ 300 loups seraient présents sur notre territoire, selon les derniers comptages hivernaux. Abattre 36 loups revient à éliminer 12% de la population !!!
    Aucune limite du nombre de loups prélevés par département n’est fixée. Ainsi, 36 loups pourraient être éliminés sur un même département et pour les départements récemment colonisés, la totalité des individus pourrait être exterminée…

    Dernière remarque : l’organisation de la filière ovine française est déficiente, les subventions publiques représentant l’essentiel du revenu des éleveurs et les encourageant à posséder de très grands troupeaux peu productifs et souvent peu compatibles avec la biodiversité, sans compter qu’ils sont plus difficiles à surveiller.

  •  Non aux tirs aveugles, oui à la protection des troupeaux, le 10 juin 2014 à 09h23

    Des méthodes efficaces de protection des troupeaux existent qui éviteraient, si elles étaient systématiquement et rigoureusement mises en place, la plupart des attaques de loups. La conservation d’un emblème aussi noble de la biodiversité que le loup mérite bien que les pouvoirs publics fassent cet effort. L’espèce est encore fragile, notamment dans les Vosges et dans le Massif Central où seuls quelques spécimens ont été aperçus. Ces tirs à grande échelle, en particulier dans les départements où les loups sont à peine réinstallés sont un scandale. La France est en train de sombrer dans une pathétique beauferie.

  •  Disparition des chiens dits "errants", le 10 juin 2014 à 06h49

    L’exemple même d’un faux problème, par Alain Tamisier , le 9 juin 2014 à 14h38

    Le loup a horreur de la concurrence !

    Pour ma part, 2 attaques en 35 ans d’activité par des chiens, non pas "errants" mais en divagation, des chiens de voisinages proches (maxi 10 km). Je pense être représentative de la moyenne française, loin des chiffres aberrants assénés sans vergogne.
    Des études scientifiques basées sur une cohorte représentative et surtout, pour ne pas biaiser les résultats, établies en zone hors loup, ont confirmé l’impact dérisoire de ces chiens soit disant errants.
    http://www.pyrenees-pireneus.com/Pastoralisme/Chiens/Chiens-Errants-Divagants/Pastoralisme-ChiensErrants-EtudeCERPAM.pdf

  •  Décryptage d’un argument fallacieux, le 10 juin 2014 à 00h45

    Clientélisme et populisme sont les 2 mamelles…, par LAFFONT MARC , le 6 juin 2014 à 18h24

    Il en fallait bien un pour évoquer les subventions en agriculture et enfoncer le clou avec celles octroyées aux ovins alors qu’elles sont les moins incitatives du panel.
    Ensuite prendre les moyennes des résultats nationaux est inepte comme argument pour ce sujet ; bien des petits effectifs en complément à une autre activité plus principale entrent dans ces statistiques ou encore les agx de laitiers qui partent à l’engraissement, ils ne sont pas représentatifs des ateliers spécialisés qui ont des résultats bien meilleurs que votre exemple !

    Avoir 460 brebis et ne sortir que 33200 en produit, mieux vaut aller à la pêche ! Si c’est votre référence je comprends mieux votre façon de percevoir l’élevage ovin ; je suis à 1.6 de productivité…

    Ça fait plusieurs fois que je lis qu’il faudrait renforcer les moyens de protections, qui existent déjà et qui montrent leur inefficacité depuis 20 ans, je m’interroge sur quels moyens supplémentaires il va encore falloir nous contraindre ? Des miradors ?

    Et pourquoi pas profiter du grand nombre d’intervenants qui s’insurgent d’une régulation encadrée pour les envoyer goûter aux joies du pastoralisme ?
    Un stage en immersion en compagnie d’un berger, initiative déjà tentée il me semble avec quelques désillusions et traumatismes, allez savoir pourquoi…

    Le pastoralisme par définition c’est la liberté pour les brebis de paitre en toute quiétude, si cette condition et elle seule n’est pas rempli, on peut plier les gaules.

    C’est ce qui se passe dans le piémont italien avec l’abandon des espaces au profit du loup, l’ensauvagement d’une région dont l’attrait n’aura plus grand intérêt.
    http://www.eleveursetmontagnes.org/actualite/13-actualite/893-italie-le-loup-bouleverse-lorganisation-pastorale-des-vallees

  •  non à l’abattage aveugle et injustifié des loups, le 9 juin 2014 à 21h59

    le tir de loups ne règlera pas le problème de prédations sur les troupeaux. Au contraire il risque de déstabiliser les meutes et d’augmenter les attaques. Ce sont des tirs en aveugle qui risquent d’éliminer les individus qui ne posent pas problèmes. Il faut aider les bergers à protéger les troupeaux et là éventuellement tirer sur les loups qui attaquent. Il y a bien plus de dégâts avec les chiens errants. Les tirs sont politiques, juste pour calmer les tensions. Il faut aussi arrêter de vouloir faire plaisir aux chasseurs pour qui le loup est un concurrent, alors que c’est un animal carnivore comme l’homme ! Alors allons nous devenir tous végétariens? Et les herbivores seront trop nombreux !!!

  •  Destruction des louprs , le 9 juin 2014 à 18h19

    Je suis vraiment scandalisée que soit proposé une telle mesure . Après les nuisibles qui gênent les chasseurs , les renards, les blaireaux etc maintenant les loups . Je soutien la démarche de l’ASPAS dont texte joint et je suis résolument contre

    De manière générale, la réponse apportée par le gouvernement aux problèmes engendrés par le loup est inadaptée. Le recours aux tirs ne peut permettre une réelle cohabitation entre élevage et loup. Tant que les troupeaux seront accessibles, et sauf à éradiquer cette espèce strictement protégée par la Directive européenne « Habitats », ces destructions n’empêcheront pas la survenance de dommages sur les troupeaux non ou mal protégés. L’effort devrait être donc porté sur la protection des élevages et non sur l’efficacité des tirs et l’augmentation du nombre de loups pouvant être tués.

    Sur l’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) qui pourront être détruits pour la période 2014-2015 :
    <span class="puce">- Environ 300 loups seraient présents sur notre territoire selon les derniers comptages hivernaux. Abattre 36 loups revient à éliminer 12% de la population !
    <span class="puce">- Aucune limite du nombre de loups prélevés par département n’est fixée. Ainsi, 36 loups pourraient être éliminés sur un même département, et, pour les départements récemment colonisés, la totalité des individus pourrait être exterminée.

    Sur l’arrêté fixant la liste des départements dans lesquels peuvent être délimitées les unités d’action :
    <span class="puce">- 6 nouveaux départements sont désormais listés alors qu’il s’agit de zones de colonisation récente du loup, dans lesquelles les moyens de protection n’ont pas encore été efficacement mis en œuvre. Faciliter la réalisation des tirs à ce stade, revient dans les faits à interdire totalement la présence du loup dans ces départements. Or, la législation européenne impose le maintien des populations de loup dans un état de conservation favorable, sur l’ensemble de son aire de répartition naturelle.
    <span class="puce">- Les dommages dans ces départements, sont faibles à inexistants (aucune attaque dans les Bouches-du-Rhône, 8 en Ardèche, 2 en Ariège, 2 dans l’Aube, 23 en Haute-Marne, 6 en Meuse). Leur faible importance ne justifie pas le recours aux tirs.

  •  Avis sur les projets d’arrêtés, le 9 juin 2014 à 18h01

    L’efficacité des tirs sur la diminution des attaques n’est pas prouvée (et ne le sera jamais tant que les troupeaux ne seront pas tous efficacement protégés) et cette « solution » n’est pas viable à long terme car elle reste incompatible avec la protection d’une espèce. Partant de là, augmenter les tirs et le nombre de loups à tuer est totalement inadapté au problème et ne sert qu’à répondre au lobby de l’élevage ovin, dont l’objectif n’est pas la cohabitation mais l’extermination de l’espèce. Personne n’est dupe. Une position courageuse du gouvernement serait d’amplifier les efforts de recherche en matière de protection des troupeaux, afin de trouver de nouveaux modes de protection et en indemnisant (correctement mais uniquement) les élevages effectivement protégés quand ces mesures ont échoué.

    Il ne faut pas perdre de vue qu’en zone de montagne, les éleveurs utilisent l’espace naturel pour l’élevage de leurs animaux : ils en tirent un profit (et si le revenu qu’ils en tirent ne leur semble pas satisfaisant, il s’agit dans ce cas de problèmes économiques de filière partagées par tous les éleveurs, même hors zone de présence du loup, qui n’ont donc rien à voir avec les attaques de loup). Il ne faudrait donc pas inverser les rôles : le loup est présent naturellement dans ces territoires et les reconquiert de manière naturelle, les éleveurs y sont présents en tant qu’utilisateurs, et bénéficiaires. Ils bénéficient par ailleurs d’aides publiques notamment européennes pour exercer leur activité. Il est donc normal de leur demander d’accepter ce qui constitue une contrainte du milieu pour leur élevage, en mettant en œuvre toutes les mesures possibles pour s’en protéger et en tolérant les espèces qui partagent ces espaces.

    Je suis donc en désaccord avec le projet d’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups qui pourront être détruits en 2014-2015 :
    <span class="puce">- d’une part, comme développé ci-dessus, car cette solution est inadaptée, inefficace, non viable à long terme et ne permet pas d’améliorer l’acceptation de l’espèce nécessaire à une véritable cohabitation ;
    <span class="puce">- d’autre part car, si cette solution devait tout de même être retenue, le nombre de loups prélevés par département doit être limité pour ne pas tuer tous les individus colonisant un nouveau territoire et éviter une pression locale trop forte sur une seule population de loups (ce qui n’est pas prévu dans l’arrêté).

    Concernant la liste des départements dans lesquels peuvent être délimitées les unités d’action, elle ne doit en aucun cas être allongée tant que les mesures de protection ne sont pas mises en place dans les nouveaux départements colonisés par le loup. Le tir est une solution extrême qui doit rester exceptionnelle, quand tous les autres moyens de protection d’un troupeau ont échoué. Il ne doit pas être utilisé en premier recours, comme cet arrêté semble le proposer.

    Cordialement,
    AL Robbin

  •  Pauvre France ! , le 9 juin 2014 à 16h31

    Qui du loup ou de l’éleveur a empiété sur le territoire de l’autre ! Alors qu’ils ne restent pratiquement pas de loups, on s’inquiète du sort des éleveurs français à cause et seulement de par la présence de quelques loups ! Que se soit le loup ou l’ours, certains Français sont incapables de cohabiter alors que dans d’autres pays, comme l’Italie où le loup est bien plus présent qu’en France, les bergers savent très bien cohabiter notamment par la présence de patoux pour garder les troupeaux ! Oh attention le loup arrive….. !! On se croirait dans les légendes du Moyen Age. Certains commentaires me désespèrent et certains mélangent tout ! L’agneau français comme le reste, ce ne sont pas les Français qui les mangent et ce même quand on ne parlait pas du loup ! Comme si les loups étaient à eux seuls responsables de tous les comportements alimentaires des Français ! Quand on sait en plus que les éleveurs sont indemniser à chaque fois qu’ils perdent une brebis, qu’on accuse le loup de l’avoir dévorer alors qu’il n’y a aucune certitude ! Si on autorise le tir des loups c’est simplement pour ne pas se mettre à dos les éleveurs, tout comme les agriculteurs lorsqu’on leur dit que la PAC va baisser les aides. Ces dernières années ils ont touché trop de subventions - ils ne s’en vantent pas ! - et maintenant la France doit rembourser mais ce ne sont pas les agriculteurs qui vont payer mais tous les autres contribuables ! On croit rêver mais hélas non… sacrée gestion de l’argent public, du territoire, des espèces…. !! Je suis totalement CONTRE ce projet absurde !

  •  la réponse apportée par le gouvernement aux problèmes engendrés par le loup est inadaptée, le 9 juin 2014 à 16h05

    Le recours aux tirs ne peut permettre une réelle cohabitation entre élevage et loup. Tant que les troupeaux seront accessibles, et sauf à éradiquer cette espèce strictement protégée par la Directive européenne « Habitats », ces destructions n’empêcheront pas la survenance de dommages sur les troupeaux non ou mal protégés. L’effort devrait être donc porté sur la protection des élevages et non sur l’efficacité des tirs et l’augmentation du nombre de loups pouvant être tués.

    Sur l’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) qui pourront être détruits pour la période 2014-2015 :
    <span class="puce">- Environ 300 loups seraient présents sur notre territoire selon les derniers comptages hivernaux. Abattre 36 loups revient à éliminer 12% de la population !
    <span class="puce">- Aucune limite du nombre de loups prélevés par département n’est fixée. Ainsi, 36 loups pourraient être éliminés sur un même département, et, pour les départements récemment colonisés, la totalité des individus pourrait être exterminée.

    Sur l’arrêté fixant la liste des départements dans lesquels peuvent être délimitées les unités d’action :
    <span class="puce">- 6 nouveaux départements sont désormais listés alors qu’il s’agit de zones de colonisation récente du loup, dans lesquelles les moyens de protection n’ont pas encore été efficacement mis en œuvre. Faciliter la réalisation des tirs à ce stade, revient dans les faits à interdire totalement la présence du loup dans ces départements. Or, la législation européenne impose le maintien des populations de loup dans un état de conservation favorable, sur l’ensemble de son aire de répartition naturelle.
    <span class="puce">- Les dommages dans ces départements, sont faibles à inexistants (aucune attaque dans les Bouches-du-Rhône, 8 en Ardèche, 2 en Ariège, 2 dans l’Aube, 23 en Haute-Marne, 6 en Meuse). Leur faible importance ne justifie pas le recours aux tirs.

  •  non à la destruction des loups, le 9 juin 2014 à 15h56

    la prise en compte des difficultés des bergers ok,mais cette mesure est stupide,elle ne réglera en rien les problèmes de l’élevage ovin.

  •  Non à ces arrêtés, le 9 juin 2014 à 15h42

    L’Espagne et l’Italie vivent depuis toujours avec le loup !
    Ce problème d’abattage de loups est franco-français .
    Il est plus facile de décréter des tirs que de résoudre réellement le problème des éleveurs.
    Évoqué dans d’autres contributions, les chiens errants, et des bêtes en mauvaise condition laissées à la prédation.
    Les vrais éleveurs existent.
    Et si le prédateur universel était l’homme?

  •  Pourquoi les abattre?, le 9 juin 2014 à 15h01

    En Allemagne et ailleurs, les loups sont devenus le poumon écologique et économique de régions touchées par la crise : en effet, ils attirent de nombreux touristes et relancent l’économie http://www.lapresse.ca/vivre/animaux/201303/04/01-4627514-un-village-allemand-fait-la-paix-avec-les-loups.php
    Au lieu de faire du loup le bouc émissaire des bergers, de le rendre responsable du déclins de populations ovine alors que c’est faux,alors que l’élevage d’ovins décline de toute façon en France (à cause notamment de l’importation et de l’élevage industriel, peut-être faudrait-il songer à apprendre à vivre avec le loup, et comprendre que sa présence peut être une richesse, pour la régulation de la faune, mais aussi pour des régions en perte de vitesse ?

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