Projet d’arrêté relatif à l’encadrement de la pêche de l’anguille de moins de 12 centimètres par les pêcheurs professionnels en eau douce pour la campagne 2020-2021

Consultation du 22/09/2020 au 13/10/2020 - 53 contributions

La gestion de l’anguille
L’anguille vit alternativement en eau douce et en eau de mer et doit traverser l’océan Atlantique pour se reproduire en mer des Sargasses. Les larves prennent ensuite le chemin inverse.

Le cycle de vie de l’anguille est composé de trois stades :
- la civelle (ou anguille de moins de 12 cm), stade juvénile de l’anguille,
- l’anguille jaune, anguille colonisant le domaine continental et sédentaire pendant 10 à 15 ans,
- l’anguille argentée, stade reproducteur retournant en mer des Sargasses.

Depuis les années 1980, on assiste à un déclin inquiétant du stock d’anguilles européennes. Les principaux responsables de la diminution de la population d’anguilles sont :
- la circulation entravée des anguilles par les barrages hydroélectriques ou les seuils non pourvus de passe à poissons ;
- la dégradation de leurs habitats dans les zones humides, à la pollution des eaux et des sédiments ;
- la pêche ;
- le braconnage ;
et aussi, le parasitisme.

Le règlement (CE) n°1100/2007 du 18 septembre 2007 (dit règlement « anguille ») institue des mesures de reconstitution du stock d’anguilles européennes afin de favoriser le retour des géniteurs vers leur lieu de reproduction. Il prévoit pour les États membres, sur le volet pêche :
- de mettre en œuvre des mesures de réduction de la mortalité par pêche ;
- de mettre en place un système de déclarations des captures d’anguille ;
- d’assurer la provenance légale des captures exportées et importées sur leur territoire ;
- de réserver 60 %, des civelles pour des opérations de repeuplement dans le territoire de l’Union.

Ainsi les autorités françaises se sont engagées sur le long terme à stopper l’effondrement du stock via des actions ambitieuses et progressives. Un plan national de gestion de l’anguille a été élaboré par la direction de l’eau et de la biodiversité du MTES et la direction des pêches maritimes et de l’aquaculture du MAA et approuvé par la Commission européenne le 15 février 2010.

Le plan fixe comme objectif une réduction de la mortalité par pêche de civelles de 60 % à partir de 2015. Il prévoit l’instauration de quotas de pêche et la limitation de la période de pêche à 5 mois.

Le quota de pêche pour la civelle pour la saison 2020-2021
La civelle est pêchée par les pêcheurs professionnels sur le domaine fluvial et sur le domaine maritime.
Le quota de pêche de la civelle est déterminé par le ministre chargé des pêches maritimes et le ministre chargé de la pêche en eau douce, au regard :
- de l’avis d’un comité scientifique qui établit ses préconisations au regard de l’état du stock d’anguilles et des objectifs prévus par le plan de gestion de l’anguille,
- de l’avis d’un comité socio-économique auquel participent les pêcheurs professionnels et qui se prononce sur les conséquences sociales et économiques des mesures de gestion envisagées.

Le quota de pêche est réparti entre les pêcheurs professionnels maritimes à hauteur de 83 % du quota total et les pêcheurs professionnels en eau douce pour les 13 % restant. Le détail de la répartition et de ses modalités de gestion est prévu par deux arrêtés ministériels : l’un est relatif au quota de pêche attribué aux pêcheurs maritimes, l’autre est relatif au quota de pêche attribué aux pêcheurs professionnels en eau douce.

Pour la saison de pêche 2020-2021, il est envisagé de fixer le quota de pêche de civelles destinées à la consommation à 23 tonnes, soit un quota inférieur de 11,5 % à celui fixé pour la campagne passée. Cette baisse prend en compte le rapport du comité scientifique et notamment son estimation du taux d’exploitation, pour l’atteinte des objectifs du plan de gestion de l’anguille.
Le quota de pêche de civelles destinées au repeuplement est fixé à 34,5 tonnes de manière à ce qu’il représente 60 % du quota total, conformément aux dispositions du règlement « anguille ».

Le présent projet d’arrêté fixe également les modalités de suivi des captures et prévoit la fermeture de la pêche lorsque les captures recensées dépassent 80 % des quotas.

La répartition du quota entre les unités de gestion de l’anguille est semblable à l’arrêté pris pour la saison de pêche précédente.

Dans le cadre de la participation du public, les deux projets d’arrêtés, celui relatif aux pêcheurs professionnels maritimes et celui relatif aux pêcheurs professionnels en eau douce, font l’objet d’une mise en ligne par les services de chaque autorité ministérielle compétente.

La consultation du public a lieu du 22 septembre 2020 au 13 octobre 2020 inclus.

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Commentaires

  •  Quotas de pêche à la civelle., le 23 septembre 2020 à 16h49

    Les quotas de pêche à la civelle sont encore trop élevés, la population d’anguilles continuant à décroitre de façon alarmante. Il faut diminuer ces quotas tant que l’on n’aura pas une stabilisation, voire une remontée des effectifs

  •  Contre, le 23 septembre 2020 à 16h42

    Quand comprendrons-nous que lorsqu’une espèce est en voie d’extinction, il nous faut la protéger, c’est du bon sens , non?

  •  Civelles = caviar noir , le 23 septembre 2020 à 14h34

    Oui il faut interdire aux professionnels la pêche à la civelle mais l’autoriser aux particuliers avec une masse maximale/ journée de pêche. Vente interdite également.
    Cdlt,

  •  Faire respecter la Loi et suivre le comité scientifique, le 23 septembre 2020 à 10h46

    Il faut, bien sûr, poursuivre la pêche raisonnée de cette espèce qui contribue à l’excellence et à la diversité de la gastronomie française.
    Le rapport du comité scientifique doit être suivi
    Le braconnage est un source très importante de perte notamment des civelles dans l’estuaire de la Loire.
    Celui-ci est organisé comme l’est la grande criminalité, avec des moyens toujours plus puissants et, toujours supérieurs à ceux des autorités françaises.
    Il faut impérativement et tout simplement faire respecter le Loi en donnant les moyens aux forces de sécurité intérieure de lutter contre ce fléau.
    Les activités humaines liées à notre mode de vie urbain sont directement en cause dans le déclin de l’espèce et dans des proportions sans commune mesure avec l’impact de la pêche. Le discours consistant à vouloir empêcher purement et simplement la pêche, la chasse ou l’agriculture pour compenser les désordres causés par notre propre mode de vie, consommateur d’espace et destructeur des habitats de la faune sauvage ne doit plus prospérer.
    5 - Les sommes extrêmement importantes investies dans les mesures "d’affichage" de la protection de l’environnement devraient être réorientées vers la recherche scientifique pour faire face au parasitisme touchant ces animaux

  •  Suivre le comité scientifique et faire respecter la Loi, le 23 septembre 2020 à 10h45

    1 - Il faut, bien sûr, poursuivre la pêche raisonnée de cette espèce qui contribue à l’excellence et à la diversité de la gastronomie française.
    2 - Le rapport du comité scientifique doit être suivi
    3 - Le braconnage est un source très importante de perte notamment des civelles dans l’estuaire de la Loire.
    Celui-ci est organisé comme l’est la grande criminalité, avec des moyens toujours plus puissants et, toujours supérieurs à ceux des autorités françaises.
    Il faut impérativement et tout simplement faire respecter le Loi en donnant les moyens aux forces de sécurité intérieure de lutter contre ce fléau.
    4 - Les activités humaines liées à notre mode de vie urbain sont directement en cause dans le déclin de l’espèce et dans des proportions sans commune mesure avec l’impact de la pêche. Le discours consistant à vouloir empêcher purement et simplement la pêche, la chasse ou l’agriculture pour compenser les désordres causés par notre propre mode de vie, consommateur d’espace et destructeur des habitats de la faune sauvage ne doit plus prospérer.
    5 - Les sommes extrêmement importantes investies dans les mesures "d’affichage" de la protection de l’environnement devraient être réorientées vers la recherche scientifique pour faire face au parasitisme touchant ces animaux

  •  Contre le projet, le 23 septembre 2020 à 10h03

    Non à ce projet. Je suis pour un arrêt total de la pêche de cette espèce.

  •  contre la pêche des civelles., le 23 septembre 2020 à 09h54

    trop d’espèces critiques sont pêchées. Besoin de répit pour la nature pour se reproduire et repeupler les mers, rivières et lacs.

  •  pour interdiction totale, le 23 septembre 2020 à 08h53

    si le déclin est important il faut prendre des mesures radicales

  •  Civelles toujours menacées, le 22 septembre 2020 à 22h22

    "Des mesures ambitieuses et progressives" dit le ministère.
    On peut lui faire confiance sur la progressivité des mesures.
    Qu’il s’agisse de chasse ou de pêche, ce ministère est toujours actif pour que les décisions aillent moins vite que le déclin des espèces.
    Pourquoi continuer à autoriser des prélèvements de civelles pour l’alimentation ? Y-aurait-il un risque de famine à s’alimenter autrement ?
    Toutes ces mesures dérogatoires aux objectifs de préservation des espèces paraissent totalement ahurissantes.

  •  NON au projet d’arrêté relatif à l’encadrement de la pêche de l’anguille de moins de 12 centimètres par les pêcheurs professionnels en eau douce pour la campagne 2020-2021, le 22 septembre 2020 à 20h37

    Bonjour,

    L’Anguille d’Europe (Anguilla anguilla) est est classée "En Danger Critique d’Extinction" par l’UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature). Et ce, aux échelles Mondiale, Européenne, Nationale, et dans la quasi-majorité des Régions de France ayant réalisé une liste rouge de leur ichtyofaune d’eau douce.

    Cet unique argument devrait suffire à interdire sa pêche au moins jusqu’à ce que l’espèce retrouve un statut de conservation hors des catégories menacées.

    il s’agit ici ni plus ni moins qu’une pression économique. Une minorité de personnes n’ayany pas été informés sur le sujet ou décidant de passer outre, implicant tout un mécanisme commercial par la suite : demande ⇒ offre. Nombreux sont les espèces de poissons pouvant être consommées et qui sont dans de bons états de conservation. En mer comme en eau douce.

    De plus, l’OMS rappel que nous mangeons (les Français), comme un très grand nombre d’autres pays, beaucoup trop de poissons par rapport à ce que notre physiologie a besoin (de même pour la viande).

    Plutôt que de cherche le bon pourcentage de pêche en rivière et en mer pourquoi ne pas laisser les populations se reconstituer et voir après ?

    C’est insensé. L’anguille d’Europe va disparaître sous nos yeux et à cause de nous. Alors qu’elle est là depuis des centaines d’années et résulte d’une évolution tout à fait spectaculaire. Elle est de plus, un élément indispensable de l’écologie des eaux douces.

    De plus, comment avoir confiance dans ce texte qui a une erreur de chiffres dans la répartition du quota de pêche ; 83 % (pêcheurs professionnels en mer) +13 % (pêcheurs professionnels en eau douce) = 96 %. Que deviennent les 4 % ?

    C’est donc un NON catégorique et formel.

    Cordialement

  •  Réduire davantage les quotas, le 22 septembre 2020 à 19h00

    Réduire davantage les quotas parait nécessaire, mais on n’y arrivera que quand il sera trop tard.

    Question : 83% (prof. de mer) + 13% (prof. d’eau douce)= 96%.
    Que deviennent les 4% ?

  •  L’anguille en voie de disparition, le 22 septembre 2020 à 18h06

    Il faudrait interdire la pêche de l’anguille -et autres poissons migrateurs- que ce soit aux embouchures, dans la mer ou les rivières. Trois ou quatre années d’interdiction totale suffiraient à leur population pour se reconstituer, à condition que, parallèlement, l’eau soit dépolluée, car la pollution des eaux est elle aussi, au même titre que la surpêche, à l’origine de la disparition des anguilles. C’est seulement à ce moment-là qu’il faudrait en effet rédiger un arrêté régulant les quotas.L’arrêté présenté aujourd’hui fait comme si tout allait bien, ce qui n’est pas le cas.

  •  pour MAIS, le 22 septembre 2020 à 16h51

    A vrai dire je suis ni pour ni contre, car il faut à mon avis être plus ambitieux sur le niveau de capture. Il faudrait baisser plus vite et de façon plus importante les quotas afin que ces espèces puissent pendant quelques années se reproduirent plus facilement.
    Il est important également d’avoir une vraie police de la nature afin de limiter le braconnage de ces espèces.