Projet de Plan national d’actions en faveur du Milan royal

Consultation du 24/07/2017 au 05/09/2017 - 27 contributions

Dans le cadre de la stratégie nationale pour la biodiversité, la France consacre un effort particulier à la préservation des espèces les plus menacées présentes sur son territoire.
Pour ces espèces, le Ministère de la Transition écologique et solidaire met en place des plans d’actions opérationnels qui sont un outil complémentaire au dispositif législatif et réglementaire les protégeant. Ces plans visent la sauvegarde des espèces végétales et animales les plus vulnérables pour lesquelles la France a une responsabilité patrimoniale.

Le Milan royal est un rapace qui occupe à l’échelle mondiale une aire de distribution restreinte à l’Europe occidentale. En France, le Milan royal est présent sur une bande de territoire qui s’étend du nord-est du pays au Massif central, avec un peuplement qui se prolonge au sud-ouest sur le piémont pyrénéen et une population insulaire en Corse.

C’est un oiseau classé comme vulnérable sur la liste rouge des espèces menacées. Notre pays porte une responsabilité majeure pour sa conservation parce qu’il héberge à l’échelle mondiale, la deuxième population nicheuse après l’Allemagne et la deuxième population hivernante après l’Espagne. La France constitue également le principal couloir de migration de l’espèce.

Face au déclin constaté des populations françaises de Milan royal dans les années 90, un premier plan national de restauration de l’espèce a été engagé pour une durée de 5 ans (2003-2007). Son objectif général était de stopper la diminution des effectifs et de restaurer les populations de milans royaux.
Malgré les actions entreprises en sa faveur et la stabilisation de ses effectifs, le Milan royal reste encore dans une situation fragile face aux différentes menaces susceptibles de l’affecter : empoisonnement, destructions, collisions, et modifications de son habitat.
Au regard de ses engagements internationaux en faveur de la biodiversité et des obligations communautaires, la France doit donc poursuivre et renforcer les actions en vue d’améliorer l’état de conservation du Milan royal et favoriser la reconquête de son aire de distribution passée.

Un nouveau plan d’action lancé par le Ministère de la Transition écologique et solidaire en faveur du Milan royal vient d’être élaboré . Sa période d’application a été portée à dix ans (2017-2026).
Le double objectif de ce plan national d’actions est de consolider les noyaux de population existants et de retrouver une population viable de cette espèce sur notre territoire.

La consultation est ouverte du 24 juillet au 5 septembre 2017.

En application du dernier alinéa du II. de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

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Commentaires

  •  milan royal, le 26 juillet 2017 à 14h08

    Ce rapport est très complet, et très instructif pour toutes les catégories de rapaces, emblématiques ou "ordinaires".
    Le traitement des rongeurs est généralisé pour les agriculteurs et les particuliers, subventionné totalement par les mairies.
    Protéger le milan royal c’est symbolique, et peut entraîner des comportements plus respectueux envers les écosystèmes naturels.

  •  Protection du Milan Royal, le 26 juillet 2017 à 12h23

    Bonjour,

    La cause de disparition du Milan Royal est France tout particulièrement bien identifiée : les rodonticides.
    Or, en 2015, tout en en ayant élargi le spectre d’usage, la bromadiolone fut la molécule retenue comme rodonticide.
    En conséquence, la cause de disparition est identifiée mais elle est maintenue en l’état.
    Quel sens accorder à un PNA qui n’exclurait pas -a minima- cette molécule des territoires où les milans royaux sont potentiellement présents ? Aucun.

    Salutations cordiales
    Christian Pacteau

  •  Milan Royal, le 25 juillet 2017 à 23h17

    J’ai pu constater à plusieurs reprises lors de déplacement dans le Doubs (25), une grosse mortalité de ces rapaces, victimes de la Bromadiolone, destinée initialement à lutter contre les rongeurs dans les prairies. Malheureusement, personne ne semblait s’en soucier et à l’heure actuelle, ce poison est toujours largement utilisé, empoisonnant au passage sangliers et autres animaux consommant les rongeurs empoisonnés.

  •  Bonnes intentions…, le 25 juillet 2017 à 14h42

    Tout ceci paraît plein de bonnes intentions, et fort légitime, comme pour la protection de l’Aigle de Bonelli par exemple. Mais certains éléments font douter de l’efficacité du plan.

    D’abord, la recherche de financements, pour laquelle rien n’est précisé. Bon, on pourra toujours compter sur les bénévoles de la LPO pour surveiller les sites de nidification, mais ça ne suffira pas.

    Ensuite, les 2 principales causes de mortalité, bien difficiles à réduire, même avec une sensibilisation du public : les empoisonnements d’origine agricole (pesticides) ou surtout dus à l’emploi de bromadiolone et autres anticoagulants contre les rats dans les décharges ne peuvent être évités qu’en couvrant les silos, décharges, etc… d’un grillage (même les appâts contraceptifs pour les rats seraient nocifs pour les milans), ou alors par l’installation de colonies de prédateurs des rats au sol, par exemple des renards. On entend d’ici les protestations des chasseurs !!!
    Quant à la 2° cause, les collisions, essentiellement avec les éoliennes, elles ne peuvent être évitées qu’en équipant lesdites éoliennes d’une protection dans le genre de celle des ventilateurs domestiques, une sorte de cage entourant les pales, peut-être faite de fils de nylon translucide sur une armature pour limiter la laideur de la chose. Mais évidemment, il y aurait un coût d’installation et une petite perte d’efficacité, et les pauvres éoliennes ont déjà tant de mal à se faire accepter…

    Donc en conclusion, bravo pour le projet, mais les problèmes pratiques sont loin d’être résolus.

  •  Collisions et grands oiseaux et manque de nourriture, le 25 juillet 2017 à 12h57

    Il est un sujet tabou concernant les obstacles pour la sauvegarde des grands rapaces : les parcs éoliens placés en ce moment à marche forcée même dans les parcs naturels protégés !
    Aussi l’industrie et les manques de nourriture comme les carcasses laissées à disposition sous prétexte de risques sanitaires qui provoquent chez les rapaces des comportements agressifs entraînant des réflexes de défense des éleveurs.
    Nous avons tout oublié de la "nature" et ne lui donnons plus de priorité cohérente donc nous assistons à l’extinction des espèces…..

  •  Projet de Plan national d’actions en faveur du Milan royal, le 25 juillet 2017 à 12h54

    Bonjour,
    je suis très favorable à tout plan en faveur de la protection des espèces. Membre de la LPO LUBÉRON MONTS DE VAUCLUSE, je suis donc extrêmement attachée à la réalisation de ce plan en faveur du milan royal. En particulier, je me permets de conseiller une sensibilisation forte des populations, les destructions humaines des rapaces restant un problème qu’il s’agit de résoudre, pour une bonne réussite des objectifs du plan. Les rapaces sont encore considérés en tant que nuisibles, alors qu’ils concourent grandement à la biodiversité par leur prédation naturelle.

    je vous engage donc à établir un plan d’action qui prend en compte la sensibilisation, des chasseurs entre autres, et à adjoindre à cette formation des mesures légales pénalisantes pour toute destruction.

    en vous remerciant,
    cordialement,
    anne marie parein

  •  Espèces menacées - le Milan Royal, le 25 juillet 2017 à 10h42

    Je suis tout à fait favorable à ce projet pour protéger cette espèce. Pourquoi alors les loups, qui sont aussi une espèce à protéger, sont eux persécutés?

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