Projet de plan national d’action en faveur du Crapaud vert (Bufo viridis)

Consultation du 28/03/2014 au 05/05/2014 - 1 contribution

Le Crapaud vert (Bufo viridis) est une espèce d’amphibien anoure qui affectionne plus particulièrement les milieux rudéraux ou cultivés, découverts, qui peuvent être des gravières, d’anciens sites miniers, voire certaines zones urbaines. Le biotope aquatique où il se reproduit consiste en des points d’eau relativement peu profonds, peu mouvementés, avec peu ou pas de végétation.
La répartition actuelle du Crapaud vert est limitée à la Lorraine (Moselle, sur une centaine de secteurs accueillant plus de 5000 individus en trois noyaux : dépression du Warndt, commune de Bliesbruck, commune de Cattenom), à l’Alsace (Bas-Rhin sur environ 30 secteurs avec quelques 600 individus, Haut-Rhin avec deux secteurs qui comptabilisent environ 130 individus), à la Franche-Comté (Doubs où une population a été découverte en 2010 avec quelques dizaines d’individus) et à la Corse (sur environ 90 secteurs sans avoir d’estimation de la population totale). En termes d’effectifs, il s’agirait donc d’une population de 5000 à 7000 individus adultes.
Le Crapaud vert est en déclin en Europe occidentale depuis plusieurs années, principalement en limite occidentale de son aire de répartition, en lien notamment avec l’évolution défavorable de son habitat. Les principales menaces susceptibles de détruire, altérer ou fragmenter l’habitat du Crapaud vert sont liées à l’urbanisation, aux projets d’infrastructures de transport et d’aménagement économique, dont les activités d’extraction de matériaux. S’ajoutent à tout cela l’évolution des pratiques agricoles, la gestion de l’eau, les pollutions éventuelles.
Le Crapaud vert est inscrit à l’annexe IV de la directive européenne 92/43/CEE dite « Habitats-Faune-Flore » (21 mai 1992) et à l’annexe II de la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (19 septembre 1979).
Classé en danger pour les populations du nord-est de la France par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature, il est intégralement protégé en France par l’arrêté du 19 novembre 2007 fixant la liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire et les modalités de leur protection. Il fait partie de la liste des 37 espèces de vertébrés protégés menacées d’extinction en France et dont l’aire de répartition excède le territoire d’un département, fixée par l’arrêté du 9 juillet 1999 : les dérogations aux interdictions de l’article L411-1 du code de l’environnement relèvent d’une décision ministérielle et non préfectorale.
Le ministère chargé de l’environnement a jugé prioritaire en outre de conduire une stratégie de conservation à long terme en faveur du Crapaud vert et a décidé de réaliser un plan national d’actions visant à enrayer les menaces touchant l’espèce et à assurer a minima la pérennité des populations de l’espèce en atteignant une dynamique viable.
Ce plan précise les orientations suivantes : amélioration de la connaissance de sa biologie et de son écologie, préservation des populations et des habitats, réduction des menaces anthropiques et prévention contre les maladies infectieuses, communication et sensibilisation du grand public et de l’ensemble des acteurs concernés, prise en compte dans les documents d’aménagement, avec la réalisation d’outils méthodologiques (guide technique de prise en compte du Crapaud vert dans les projets d’aménagement…).
Deux plans régionaux d’actions en faveur du Crapaud vert sont déjà mis en œuvre, l’un en Alsace (2012) et l’autre en Lorraine (2014). Il faut signaler que, dans le cadre des instructions des projets d’exploitation d’extraction ou d’infrastructures routières, sont intégrées des remises en état, des mises en place d’habitats favorables ou d’aménagements spécifiques pour éviter les interactions entre l’espèce et l’aménagement.

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