Projet d’arrêté relatif à la mise en place à titre expérimental de mesures d’effarouchement de l’ours brun dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux

Consultation du 21/05/2019 au 14/06/2019 - 1661 contributions

Contexte général

L’ours (Ursus arctos) est une espèce strictement protégée au niveau international (Convention de Berne), communautaire (directive dite « Habitat Faune Flore ») et français (code de l’environnement). À ce titre, toute perturbation intentionnelle des spécimens d’ours est interdite, mais des dérogations sont prévues par ces textes pour prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques, à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas au maintien du bon état de conservation de la population.

L’effarouchement comprend une série de dispositifs pouvant être utilisés pour éloigner l’ours des troupeaux quand les mesures de protection sont insuffisantes ou difficilement mobilisables. Une mesure d’effarouchement est assimilée à une perturbation intentionnelle et ne peut donc être mise en place que sur la base d’une dérogation. Le projet d’arrêté a pour objet de fixer les conditions et limites dans lesquelles ces dérogations peuvent être accordées par les préfets, lorsqu’elles visent la prévention des dommages aux troupeaux domestiques par prédation.

En 2018, la responsabilité de l’ours n’a pas pu être écartée lors de 552 attaques constatées sur l’ensemble du massif des Pyrénées, tuant 780 animaux domestiques, principalement des ovins, et détruisant 20 ruches.

Contenu du texte

L’article 1 précise que ces dispositions seront applicables jusqu’au 1er novembre 2019. Il prévoit également que ses dispositions ne s’appliquent pas aux mesures de conditionnement aversif qui peuvent être ordonnées par les préfets pour prévenir les dommages causés par un spécimen d’ours manifestant l’un des comportements suivants :

  • absence persistante de fuite lors de rencontres avec l’homme ;
  • attaques répétées d’un troupeau le jour malgré la présence du berger ;
  • alimentation régulière à partir de nourriture d’origine humaine
    Les actions à mener dans le cas de ces comportements inhabituels sont encadrées par le protocole d’intervention sur un « Ours à problèmes » (validé par le Préfet de Région Midi-Pyrénées en décembre 2010).

L’article 2 précise les 2 catégories de mesures d’effarouchement :

  • des mesures d’effarouchement simple, à l’aide de moyens sonores, olfactifs et lumineux, qui constituent le 1er niveau
  • des mesures d’effarouchement renforcé, mises en œuvre par des personnes qualifiées utilisant des tirs non létaux et qui constituent un second niveau.

L’article 3 précise les modalités de mise en œuvre des mesures d’effarouchement simple. Afin d’en faciliter la mobilisation pour les estives les plus prédatées, il est prévu de prendre en compte la survenance d’au moins quatre attaques sur l’estive au cours des deux années précédant la demande. La dérogation est délivrée par le préfet de département pour une durée maximale de 6 mois. Elle est conditionnée à l’utilisation des moyens de protection du troupeau (chiens de protection, clôture ou gardiennage), sauf si le troupeau est reconnu comme ne pouvant être protégé par le préfet de département.

L’article 4 précise les modalités de mise œuvre des mesures d’effarouchement renforcé. Ces mesures permettent le recours à l’effarouchement par tirs non létaux (tir avec des cartouches en caoutchouc ou des cartouches à double détonation). Afin de faciliter l’accès à ces mesures pour les estives les plus prédatées, il est prévu de tenir compte des estives ayant subi au moins quatre attaques cumulées sur les deux années précédentes, malgré la mise en œuvre effective de moyens d’effarouchement de niveau 1. La dérogation est délivrée par le préfet de département pour deux mois et est reconductible deux fois sur demande du bénéficiaire assortie du compte-rendu prévu au même article. Ces mesures ne peuvent être utilisées que sur des troupeaux protégés et bénéficiant d’un regroupement nocturne.

L’article 5 concerne le cas du parc national des Pyrénées où toute mesure d’effarouchement en cœur du parc national nécessite une autorisation du directeur du parc, délivrée en application des dispositions du IV de l’article 3 du décret du 15 avril 2009 qui réglemente cet espace.

L’article 6 prévoit que l’ONCFS est chargé de réaliser un bilan annuel de l’application de ces mesures.

Consultation obligatoire :

  • Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a été consulté le 25 avril et s’est prononcé défavorablement (avis joint).
  • La consultation du public est ouverte du 21 mai au 14 juin 2019.

En application du dernier alinéa du II. de l’article L.123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.

Partager la page

Commentaires

  •  Non à la mise en place de mesures d’effarouchement à l’encontre de l’Ours brun dans les Pyrénées !, le 14 juin 2019 à 13h54

    Je suis contre l’effarouchement des ours dans les Pyrénées.

    Les moyens de protection de troupeaux (chiens de protection,regroupement nocturne) et de ruchers (clôture électrique )sont connus et efficaces quand ils sont mis en place !
    Pas besoin de mesures d’effarouchement :
    C’est illégal dans ces conditions (Directive habitats). Qui plus est il n’y a aucun ours à problème dans les Pyrénées.
    C’est potentiellement dangereux pour l’Ours et source de dérangement pour la faune et l’avifaune.

  •  CONTRE les mesures d’effarouchement artificielles !, le 14 juin 2019 à 12h48

    Je partage l’avis de la l’ASPAS : "Les méthodes d’effarouchement artificiel (sonore, lumineux, chimique, etc) seraient de nature à déranger l’ensemble de la faune présente en estive et en forêt adjacente, faune majoritairement intégralement protégée, tels les rapaces nocturnes, les rapaces diurnes, les passereaux nicheurs, les grands tétras, les isards, etc. qui ne manqueront pas de déserter les lieux en raison de ces dérangements intempestifs." !

  •  Protégez les troupeaux et laissons les ours tranquilles, le 14 juin 2019 à 12h20

    Le seul moyen de réduire les dégâts d’ours est de protéger les troupeaux. Toutes les actions doivent aller dans ce sens, ce qui n’est pas le cas de ces effarouchements.
    Effaroucher les ours dans ces conditions est illégal en regard de la directive européenne « Habitats ». Il y a en effet d’autres solutions, et c’est potentiellement dangereux pour les ours.
    Le tir à balles de caoutchouc est potentiellement dangereux pour les ours, a fortiori s’il est pratiqué par des personnes non-formées et non-expérimentées comme c’est prévu dans ce projet d’arrêté.
    Le meilleur moyen d’effaroucher les ours sans risque est l’utilisation de chiens de protection. Ils sont autonomes, peu chers et très efficaces quand ils sont bien éduqués, en nombre suffisant et dans de bonnes conditions (troupeaux regroupés la nuit). Hors cas exceptionnel, c’est le seul mode d’effarouchement acceptable.
    Les bergers ont autre chose à faire la nuit que d’effaroucher les ours. Déjà très occupés la journée, ils doivent se reposer la nuit.
    Effaroucher les ours est inutile si les troupeaux sont protégés et inefficaces s’ils ne le sont pas. Il est impossible de faire comprendre à un ours qu’il ne doit pas attaquer à des troupeaux sans protection !
    L’effarouchement d’ours anormalement prédateur est déjà prévu et possible dans le cadre du protocole « ours à problème ». Or, aucun ours actuellement présent dans les Pyrénées ne relève de cette catégorie.

  •  NON ! #EffarouchementNON #ProtectionOUI, le 14 juin 2019 à 12h20

    PROTECTION OUI , ( = création d’emplois verts)

    NON à l’effarouchement

  •  NON ! #EffarouchementNON #ProtectionOUI, le 14 juin 2019 à 12h19

    NON ! #EffarouchementNON #ProtectionOUI

  •  NON ! #EffarouchementNON #ProtectionOUI, le 14 juin 2019 à 12h12

    NON ! #EffarouchementNON #ProtectionOUI

  •  CONTRE CETTE MESURE !, le 14 juin 2019 à 12h09

    Je suis entièrement d’accord avec le commentaire très documente d’Isabelle ROGEZ,membre de l’APSAS, et tous ceux de l’APSAS(dont je suis membre )

  •  Contre l’effarouchement, le 14 juin 2019 à 12h05

    L’ASPAS, Association pour la protection des animaux sauvages, œuvre pour la protection de la faune sauvage, pour la préservation du patrimoine naturel et pour ladéfense des droits des usagers de la nature.
    L’ASPAS est une organisation non gouvernementale, membre du Bureau Européen de l’Environnement. 100% indépendante, elle œuvre au niveau national grâce au soutien de ses 10 000 adhérents.

    • L’ASPAS se prononce résolument contre toute action d’effarouchement artificiel.
    En effet, la présence des chiens de protection et la surveillance active des bergers sont des moyens d’effarouchement naturels qui ont prouvé leur efficacité quand ils sont bien mis en œuvre, ainsi que l’utilisation de parcs électrifiés.
    • Les méthodes d’effarouchement artificiel (sonore, lumineux, chimique, etc) seraient de nature à déranger l’ensemble de la faune présente en estive et en forêt adjacente, faune majoritairement intégralement protégée, tels les rapaces nocturnes, les rapaces diurnes, les passereaux nicheurs, les grands tétras, les isards, etc. qui ne manqueront pas de déserter les lieux en raison de ces dérangements intempestifs.
    • Ces actions d’effarouchement artificiel n’ont pas fait la preuve de leur efficacité et nul ne connaît la réaction individuelle de chaque ours devant ces menaces : habituation ? Fuite ? Apprentissage et conditionnement ?
    John. D. C. Linnell (2000, Norwegian Institute for Nature Research, Taste aversive conditionning, Carnivore damage prevention news) et Skuban (2011, Dem Braunbären auf der Spur) expliquent que l’ours brun ne fait pas d’association entre l’effarouchement (peur, douleur) et le troupeau, mais avec l’endroit où il se trouve et continue de fréquenter le bétail sur d’autres lieux qui peuvent être proches dans des délais qui peuvent être courts. On peut déduire qu’il n’y a pas d’apprentissage à long terme et que les actions d’effarouchement ne seront pas efficaces.
    • Pire, les effarouchements artificiels constitueront un dérangement qui peut entraîner une anormale dispersion des ours, qui, dans un comportement tout à fait normal, conduiront de nouvelles prédations sur de nouveaux sites. L’effarouchement peut donc mener à une dissémination des ours qui n’est pas recherchée et qui peut devenir problématique.
    • Entre aléas de la réaction des ours et certitudes du dérangement de la faune sauvage, les autorités doivent s’en tenir au respect de la loi : pas de dérangement de la faune sauvage protégée.
    • De plus, l’effarouchement devenu possible risque de se traduire dans l’esprit de certains acteurs par une plus grande permissivité à déranger la faune sauvage protégée. Certains acteurs risquent de s’engouffrer dans des pratiques d’effarouchement incontrôlées.

    ASPAS, le 13 juin 2019
    Contact délégation Ariège :
    Alain Marek 06 07 39 65 51
    Association pour la protection des animaux sauvages
    ASPAS - BP 505 - 26401 CREST Cedex

  •  Non à l’effarouchement, d’abord les mesures de protection !, le 14 juin 2019 à 11h54

    Non à l’effarouchement, d’abord les mesures de protection !
    Je me prononce résolument contre toute action d’effarouchement artificiel.
    En effet, la présence des chiens de protection et la surveillance active des bergers sont des moyens d’effarouchement naturels qui ont prouvé leur efficacité quand ils sont bien mis en œuvre, ainsi que l’utilisation de parcs électrifiés.
    • Les méthodes d’effarouchement artificiel (sonore, lumineux, chimique, etc) seraient de nature à déranger l’ensemble de la faune présente en estive et en forêt adjacente, faune majoritairement intégralement protégée, tels les rapaces nocturnes, les rapaces diurnes, les passereaux nicheurs, les grands tétras, les isards, etc. qui ne manqueront pas de déserter les lieux en raison de ces dérangements intempestifs.
    • Ces actions d’effarouchement artificiel n’ont pas fait la preuve de leur efficacité et nul ne connaît la réaction individuelle de chaque ours devant ces menaces : habituation ? Fuite ? Apprentissage et conditionnement ?
    John. D. C. Linnell (2000, Norwegian Institute for Nature Research, Taste aversive conditionning, Carnivore damage prevention news) et Skuban (2011, Dem Braunbären auf der Spur) expliquent que l’ours brun ne fait pas d’association entre l’effarouchement (peur, douleur) et le troupeau, mais avec l’endroit où il se trouve et continue de fréquenter le bétail sur d’autres lieux qui peuvent être proches dans des délais qui peuvent être courts. On peut déduire qu’il n’y a pas d’apprentissage à long terme et que les actions d’effarouchement ne seront pas efficaces.
    • Pire, les effarouchements artificiels constitueront un dérangement qui peut entraîner une anormale dispersion des ours, qui, dans un comportement tout à fait normal, conduiront de nouvelles prédations sur de nouveaux sites. L’effarouchement peut donc mener à une dissémination des ours qui n’est pas recherchée et qui posera de nouveaux problèmes.
    • Entre aléas de la réaction des ours et certitudes du dérangement de la faune sauvage, les autorités doivent s’en tenir au respect de la loi : pas de dérangement de la faune sauvage protégée.
    • De plus, l’effarouchement devenu possible risque de se traduire dans l’esprit de certains acteurs par une plus grande permissivité à déranger la faune sauvage protégée. Certains acteurs risquent de s’engouffrer dans des pratiques d’effarouchement incontrôlées.

    Isabelle Rogez, adhérente ASPAS, le 13 juin 2019

  •  Non à l’effarouchement des ours ! Protégeons mieux les troupeaux !, le 14 juin 2019 à 11h49

    L’ASPAS rejoint FERUS et d’autres associations de protection de la nature pour affirmer que le seul moyen de réduire les dégâts d’ours est de mieux protéger les troupeaux avec clôtures électrifiées et chiens patous. Toutes les actions doivent aller dans ce sens, ce qui n’est pas le cas de ces effarouchements envisagés. Le meilleur moyen d’effaroucher les ours sans risque est l’utilisation de chiens de protection. Ils sont autonomes, peu chers et très efficaces quand ils sont bien éduqués, en nombre suffisant et dans de bonnes conditions (troupeaux regroupés la nuit). Hors cas exceptionnel, c’est le seul mode d’effarouchement acceptable !

  •  renaud de Bellefon, le 14 juin 2019 à 11h43

    Je suis contre cet arrêté permettant l’effarouchement permanent sur tout le massif d’ours qui ne répondent aucunement au protocole ours à problème. Je vous demande de l’enterrer purement et simplement.
    Cet arrêté est prédictif, il fait de tout ours un ours à problème, et permet de faire fi d’une concertation et étude sérieuse si un cas analogue se produisait ;
    Il est représentatif de la pratique gouvernementale actuelle, un discours alarmiste sur l’environnement, une action spectaculaire, un suivi qui la réduit à néant ;
    Face à la dégradation avéré de la biodiversité, la présence de l’ours et les changements comportementaux et de perception de l’autre, l’animal, qu’elle implique est une chance que le gouvernement laisse passer. Oui, comme pour les phytosanitaires, les comportements et pratiques des exploitants agricoles doivent changer. Cet arrêté les conforte dans leur refus de toute évolution innovante (la conduite et la protection des troupeaux), leur refus de toute concertation (depuis 2006), leurs violences…
    Contre la majorité de la population (études, actions de terrains, consultations comme celle ci le montre) qui est pour la présence de l’ours, pour la mise en oeuvre des mesures de protection par les éleveurs.
    En retirant cet arrêté, vous montrerez, pour une fois que participation citoyenne à des consultations est écouté, pas seulement comptabilisé et enregistrée. n’était-ce, pas au sorti de la consultation nationale, une des conclusions tirée par notre premier ministre que d’écouter plus les citoyens. Il semble que dans le cas qui nous occupe ici, la demande à écouter est claire ; retirer ce projet d’arrêté (et ceux qui l’accompagnent en Ariège et dans les Hautes-Pyrénées).

  •  Demande de retrait du projet d’arrêté ministériel relatif à la mise en place à titre expérimental de mesures d’effarouchement de l’ours brun dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux., le 14 juin 2019 à 11h25

    Bagnères, le 14 juin 2019

    France Nature Environnement 65, les associations qu’elle représente et ses adhérents, sont opposés à cet arrêté et demandent son retrait pur et simple.

    Le titre même de l’arrêté est incohérent, il confond prévention/protection et effarouchement. Il oublie la gradation qui existe entre ces deux pratiques en faisant de l’exceptionnel, l’effarouchement, le quotidien qui est la protection des troupeaux qui seule peut avoir une action préventive, durable, efficace et innovante.

    Rappelons que l’ours brun, espèce protégée et en danger critique d’extinction en France, est l’objet d’un plan national d’actions 201-2025 qui affirme que sa conservation et le maintien de sa population sont les priorités, impliquant alors la mise œuvre de moyens de protections pour les activités humaines (agricoles notamment) et de sensibilisation.
    La priorité de ce plan national c’est l’ours et non les troupeaux, pour que ces derniers puissent être protégés des prédations de l’ours, le plan comprend toute une série de mesure d’aide à la mise en œuvre des moyens de protection (berger, chien de protection, clôtures, conduite de troupeaux…) que manifestement les éleveurs, pour une grande majorité, refusent d’employer. C’est leur choix, l’ours n’a pas à payer pour leur refus de l’innovation pastorale. Ces mesures sont modernes et orientent le pastoralisme vers de meilleurs résultats environnementaux (améliorations des estives par un pâturage conduit), zootechnique (meilleur suivi des animaux en altitude), économique et sociétaux.
    C’est d’ailleurs aussi sur ces constats que se base l’avis de la CNPN, pour donner un avis défavorable à ce projet d’arrêté. En effet cet arrêté, reflet d’une politique gouvernementale erratique, sans ligne de conduite, sans cohérence, inverse les priorité. Il semble demander à l’ours, animal sauvage non apprivoisé, de répondre à l’injonction de son hypothétique maître « pas touche aux troupeaux », retourne dans ta forêt. Ce n’est pas l’ours, aux ours, de s’adapter, mais bien aux éleveurs, aux promeneurs et habitants de changer des habitudes prises dans un temps où sa présence était moindre. Si l’État fiat le choix de renforcer la population d’ours sauvages, il ne peut pas le lendemain les présenter comme trop sauvage, pas assez apprivoisés

    On le sait, et les études abondent qui permettent de s’appuyer sur des faits, des vérités, les moyens de protections sont efficaces, réduisent très grandement les pertes et les attaques. Les éleveurs, leurs organisations n’arrivant pas à démontrer le contraire, elles utilisent la violence verbale, parfois physique, que l’État cautionne en proposant cet arrêté. Nous le disons très clairement, le seul arrêté acceptable c’est celui qui affirmera « pas de mesures d’effarouchement, sans mise en œuvre préalable des moyens de protection durables ».

    L’idée de mettre en place des mesures « d’effarouchement », qui sont conditionnées à la mise en œuvre de moyens de protection des troupeaux, s’il est avéré qu’un ours est à problème, est acceptée par les associations de protection de la nature et de l’environnement, dont FNE 65, qui ont validé le protocole ours à problème. Encore conviendrait-il de justifier que les ours dans les Pyrénées et, en particulier dans les Pyrénées ariégeoises, sont réellement à problème, ont des comportements anormaux.
    Le protocole « ours à problème » définit les critères qui permettent d’établir cette qualification à un individu. Ils sont au nombre de 3, comme rappelé dans les documents accessible à la consultation ;

    1) un comportement trop familier avec l’humain.

    2) Un ours agressif envers l’homme.

    3) Un ours anormalement prédateur, sur un troupeau protégé.

    Aucune de ces situations n’existent actuellement dans les Pyrénées, et même l’ours Goiat dans les hautes-Pyrénées, n’a pas eu un comportement qui rentre dans ces critères en 2019. Il n’y a pas d’ours à problème dans les Pyrénées.

    C’est le dernier argument qui est essentiellement retenu. Pour autant on remarquera que pour le considérer comme anormalement prédateur, l’arrêté projeté ouvre grand les critères de prédation anormale, notamment en les étendant à plusieurs saisons pastorales, comme si les conditions d’une année à l’autre sur une estive étaient les mêmes (temps, pratique de conduite, garde, taille du troupeaux…) et que les comportements de l’ours n’évoluaient pas. D’ouvrir ainsi à d’autre saison montre parfaitement que le rédacteur de cet arrêté sait parfaitement qu’il ne pourrait pas justifier les mesures d’effarouchement en restant dans le cadre temporel de la saison pastorale. Il en démontre ainsi l’inanité.

    Enfin, la généralisation au cas par cas, à la demande des éleveurs, de ces moyens d’effarouchement, et en particulier des tirs non létaux, est, en ce temps où le monde s’inquiète sur l’effondrement de la biodiversité naturelle, des sources de dérangement pour toutes les espèces. Ils font courir des risques non seulement à l’ours, mais aussi aux autres animaux, voire aux humains. Il y a déjà des offres d’emplois qui ont été déposées qui laissent à entendre que l’usage des armes pourrait être un plus. Il n’est pas interdit de penser, que ces mesures pourraient, surtout si elles se multipliaient, avoir l’effet inverse, induisant des dérangements permanent des ours, les mettant à même d’attaquer plus de troupeaux. AU risque de voir des ours disparaître indirectement du fait d’effarouchements répétés, par collision avec un véhicule par exemple. N’est-ce pas ce qui est arrivé en 2006 avec Franska, qui effarouchée illégalement par les éleveurs, était en déplacement permanent et a fini par entre en collision avec un véhicule et mourir ? Est-ce ce que veut pour Sorita et Claverina, le ministre actuel de l’environnement, M. de Rugy ? En tout cas c’est ce que peut faire croire cet arrêté…

    Au contraire, de tout ce qui est aujourd’hui mis en avant par le gouvernement et son administration, en lien avec l’abandon de cet arrêté qui n’est qu’un piètre et illusoire moyen pour acheter de la paix sociale, nous attendons, comme beaucoup, la mise en ouvre d’une vrai politique d’accompagnement à la présence de l’ours (et d’autres prédateurs) dans les Pyrénées :
    <span class="puce">- favoriser la mise en place de moyens de protections et accompagner ceux qui les mettent en place (notamment quand apparaissent des problèmes avec les chiens de protection)
    <span class="puce">- pour sensibiliser les populations à la présence de l’ours et à sa proximité possible avec les habitations, à des rencotres.

    La priorité de l’État, il faut le rappeler, est la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées, et donc d’aider les humains à s’adapter à la présence de cet animal « patrimonial » en apportant les aides nécessaires ; non de mettre en œuvre des mesures pouvant entraîner des comportements « anormaux » de l’animal.

    Pour France Nature Environnement 65
    Renaud de Bellefon

  •  Contre l’effarouchement des ours, le 14 juin 2019 à 10h59

    Le processus est simple comme d’habitude : on protège une espèce et on associe à cette protection (ce qui permet de la contourner)de multiples dérogations qui la mettent finalement en péril. Comment peut-on prétendre, avec si peu d’ours présents, qu’il y ait de véritables problèmes insurmontables. La vraie question est celle de la présence active d’un groupe anti-ours minoritaire qui fait feu de tout bois (y compris la violence) pour faire valoir son désir d’éradication de l’ours, espèce emblématique des Pyrénées qui fait partie de notre patrimoine commun. Il est une fois de plus lamentable de voir les pouvoirs publics oublier leur rôle en matière de biodiversité alors qu’à tous les niveaux (y compris présidentiel) on a la bouche pleine du mot (galvaudé) de biodiversité.

  •  Contre l’effarouchement, le 14 juin 2019 à 10h57

    Je suis contre l’effarouchement qui ne servira à rien.

  •  contre l effarouchement, le 14 juin 2019 à 10h40

    Je suis contre l’effarouchement qui d ailleurs ne résoudra pas la présence des ours il faudrait d’abord que les parcs électrifies soient mis en place tous les soirs,qu il y est plus de chiens de garde et de bergers dans les grands troupeaux.Et il faudrait une grande complicité entre éleveurs,bergers,la pastorale et les associations de protection de la nature……..

  •  Contre l’effarouchement des ours dans les Pyrénées, le 14 juin 2019 à 10h29

    Je suis contre l’effarouchement des ours dans les Pyrénées. Effaroucher les ours dans ces conditions est illégal en regard de la directive européenne « Habitats ». Il y a en effet d’autres solutions, et c’est potentiellement dangereux pour les ours.

    Il serait temps d’apprendre à vivre avec la nature et pas contre elle.

  •  Contre l’effarouchement des ours dans les Pyrénées, le 14 juin 2019 à 10h28

    Je suis contre l’effarouchement des ours dans les Pyrénées. Effaroucher les ours dans ces conditions est illégal en regard de la directive européenne « Habitats ». Il y a en effet d’autres solutions, et c’est potentiellement dangereux pour les ours.
    Il serait temps d’apprendre à vivre avec la nature et pas contre elle.

  •  le projet des "200 connards", le 14 juin 2019 à 10h09

    n’en avez vous pas marre, chaque année, de vous faire manipuler par ce même groupuscule ultra minoritaire d’a peine 200 connards, opposés a l’ours pour des raisons qui n’ont strictement rien a voir avec lui?

    chaque année, cette même poignée se plaint des pertes en estives (dues en grande partie aux accidents, blessures infectées, chiens errants, voleurs… toute causes non indemnisées), rejetant l’entière responsabilité sur l’ours. et tous les ans, le gouvernement fait servilement un geste en leur faveur, a la grande consternation de l’extrême majorité des pyrénéens.

    pourtant, il existe des solutions efficaces contre les dégats dus aux ours, et qui, effet secondaire appréciable, réduit considérablement la plupart des autres causes. techniques connues et utilisées partout en eurasie depuis plus de 15 000 ans : l’emploi de bergers, les parcs de contention nocturne et les chiens de protection.

    les éleveurs mettant ces mesures en place ont des pertes annuelles de l’ordre de 1% toutes causes confondues. quand d’autres préfèrent laisser faire, accuser des pertes de plus de 10% et s’épandre dans les médias a la recherche de compensations plus que généreuses.

    IL N’Y A PAS D’OURS A PROBLEME ni dans les pyrénées, ni nulle part en europe de l’ouest ! juste une bande de criminels qui préfèrent faire les poche du pays a la survie d’une espèce symbolique incontournable de notre culture pyrénéenne.

    en les contentant servilement, vous vous mettez a dos bon nombre de pyrénéens, ainsi que tous les amoureux de la nature.

    la seule vraie mesure raisonnable et efficace ne serait pas de tirer ces ours au flashball comme des manifestants (actes déjà très contestés au vu du nombre de blessés graves) mais de conditionner toute aide future a la mise en place de VRAIS moyens de protection.

    rappelons enfin que l’ours est une espèce menacée, que vous avez l’obligation de la préserver et renforcer ses effectifs, et que vous (nous) payez chaque année d’importantes amendes pour le non respect de celle ci.

  •  Contre l’effarouchement, le 14 juin 2019 à 10h07

    Il y a une quarantaine d’ours, dans les Pyrénées, l’espèce a failli disparaître, il en restait cinq au début des années 90, avant les réintroductions de 1996 et 2006.
    Pour mémoire, il y en avait plus d’une centaine à la fin des années quarante.
    Les ours font partie du patrimoine pyrénéen, il faut les protéger, en prendre soin, les considérer comme une richesse, et non pas les pourchasser, les effaroucher…
    Non à l’effarouchement des ours dans les Pyrénées.

  •   Je suis contre l’effarouchement des ours dans les Pyrénées., le 14 juin 2019 à 09h58

    Le meilleur moyen d’effaroucher les ours sans risque est l’utilisation de chiens de protection. Ils sont autonomes, peu chers et très efficaces quand ils sont bien éduqués, en nombre suffisant et dans de bonnes conditions (troupeaux regroupés la nuit). Hors cas exceptionnel, c’est le seul mode d’effarouchement acceptable.

Sur le même thème