Plan national d’actions 2021-2023 en faveur de la flore endémique de la vallée de la Seine Normande et de ses habitats

Consultation du 04/06/2021 au 30/06/2021 - 8 contributions

Viola hispida Lam., 1779, Biscutella laevigata subsp varia (Dumort.) Rouy & Foucaud, 1895 – isolat normand “Biscutella neustriaca Bonnet” et Iberis intermedia subsp intermedia Guers., 1803 sont trois taxons endémiques des éboulis ou pelouses pionnières de la vallée de la Seine. Viola hispida et Iberis intermedia subsp intermedia ont été évaluée « en danger critique » lors de l’établissement de la liste rouge des espèces de la Flore vasculaire de France métropolitaine. Biscutella laevigata n’a été évaluée qu’au rang de l’espèce sur la liste nationale mais l’isolat normand “Biscutella neustriaca” a été évalué “En Danger” sur la liste de Haute-Normandie. La préservation de ces trois taxons constitue un enjeu majeur pour la flore normande, la flore de France et la flore mondiale. Il y a donc un intérêt manifeste à agir en leur faveur en mettant en œuvre un PNA.

Ce PNA fait suite à deux programmes Life (1999 2003 puis 2006 2012) ; il est focalisé sur la conservation et la gestion des habitats d’éboulis et de pelouses écorchées sur craie et de trois espèces endémiques présentes en nombre restreint de populations dans une partie de la vallée de la Seine Normande, à savoir Viola hispida Lam., Biscutella laevigata subsp. varia (Dumort.) Rouy & Foucaud isolat normand « Biscutella neustriaca Bonnet ».

Ce PNA regroupant trois espèces concernées par des habitats crayeux d’éboulis et de pelouses calcaires de la vallée de la Seine Normande, tous habitats de la Directive européenne « Habitats » et prioritaires en ce qui concerne les éboulis est pertinent.
Pour mémoire :
Viola hispida est strictement associé aux éboulis des pentes crayeuses raides de la Seine aval et de l’Eure : éboulis à Violette de Rouen et Gaillet à tiges graciles [ Violo hispidae-Galietum gracilicaulis Liger et J. Duvign. 1969], riche en micro endémiques séquaniennes et micromorphes glaréicoles. Ce type d’habitat ébouleux représente l’ultime jalon vers l’ouest de l’alliance du Leontodontion hyoseroidis Duvign. et al. 1970, habitat prioritaire 8160* de la Direct ive « Habitats » regroupant les éboulis calcaires collinéens subatlantiques à subcontinentaux (voir Cahier d’habitat « *Éboulis crayeux de la vallée de la Seine et de la Champagne »).
L’isolat normand de Biscutella laevigata subsp. varia s’installe préférentiellement dans les pelouses crayeuses écorchées de la basse vallée de la Seine qui, d’un point de vue dynamique, peuvent succéder aux éboulis précédents. Il s’agit de phases pionnières ou postpionnières à niche de régénération active de pelouses à Sesleria caerulea , soit de la pelouse à Pulsatille vulgaire et Seslérie bleuâtre [ Pulsatillo vulgaris-Seslerietum caeruleae Boullet 1986], à caractère méso xérophile sur pentes crayeuses raides et corniches chaudes et ensoleillées des basses vallées de la Seine et de l’Eure, soit en situation plus froide sur pentes fraîches des craies du val de Seine et affluents : pelouse à Fétuque de Léman et Seslérie bleuâtre [ Festuco lemanii-Seslerietum albicantis Boullet 1986], habitat 6210 de la Directive « Habitats » (voir Cahier d’habitat « Pelouses calcicoles méso xérophiles nord atlantiques des mésoclimats froids »).
Quant aux habitats d’Iberis intermedia subsp. intermedia, d’aire très restreinte en aval de Rouen, moins bien connus, ils s’inscrivent dans une séquence dynamique depuis les éboulis mobiles du Leontodontion hyoseroidis Duvign. et al. 1970 se stabilisant vers une phase écorchée (à niche de régénération active) de la pelouse submontagnarde mésophile du Festuco lemanii-Seslerietum albicantis. Il faut noter que les habitats de ces espèces microendémiques correspondent également à des isolats de végétation à caractère submontagnard qui font toute l’originalité de cette partie de la vallée de la Seine et de la partie aval de la vallée de l’Eure et qui ont fait l’objet de nombreux travaux d’étude (J. Liger, J. Duvigneaud, P.H. Frileux, V. Boullet, D. Alard, T. Dutoit, CBN Bailleul…).

Les objectifs du PNA sont :
• permettre une meilleure protection et gestion des Endémiques et des sites naturels qui les hébergent ;

• connaître davantage les exigences écologiques des espèces et leur état de conservation pour une meilleure gestion conservatoire ;

• mieux valoriser les enseignements et les réussites de la conservation des Endémiques et de leurs habitats.

Les onze fiches actions proposées sont cohérentes au vu de l’état des connaissances sur ces espèces et ces habitats.

La mise en œuvre du PNA est coordonnée par la direction régionale de l’environnement, de la ‘aménagement et du logement (DREAL) de Normandie et l’animation est confiée au Conservatoire botanique national de Bailleul, Antenne de Normandie orientale. Ce PNA sera ensuite confié au conservatoire botanique national de Normandie, une fois ce dernier créé.

Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a donné un avis favorable le 24 septembre 2020 sur ce PNA.

En application du dernier alinéa du II. de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception. Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

La consultation est ouverte du 3 juin au 30 juin 2021.

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Commentaires

  •  une photo, le 8 juin 2021 à 10h11

    comment je fais pour vous envoyer une photo en rapport avec la Viola et un site exceptionnel ? Et à qui ?

  •  Avis favorable, le 5 juin 2021 à 10h00

    Avis favorable mais la création de la RNN serait un bon outil pour préserver habitat et flore endémique.

    Clarisse Holik

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