Consultation publique relative au Plan national d’actions en faveur des tortues marines du Sud Ouest de l’Océan Indien

Sur les 7 espèces de tortues marines présentes dans le monde, 5 sont connues dans le sud-ouest de l’océan Indien (SOOI), dont 2 qui se reproduisent régulièrement dans les territoires concernés par ce Plan National d’Actions. Cette région du monde présente donc un intérêt particulier pour la conservation de ces espèces. A titre d’exemple, il est à noter que l’île Europa (Iles Eparses) constitue un des sites les plus importants au monde pour la reproduction de la tortue verte.
Cependant, comme partout dans le monde, les populations de tortues ont fortement diminué dans l’océan Indien jusqu’à la fin du XXème siècle. Ainsi à La Réunion, les populations nidificatrices ont été décimées, et de nos jours, l’on observe plus que seulement quelques pontes par an.

Les réglementations mondiales et nationales ont contribué à freiner le fort déclin des populations en interdisant la chasse et la commercialisation de ces espèces, mais cette protection reste insuffisante pour espérer une augmentation significative des effectifs. Il est donc important de mettre en place des actions efficaces localement et régionalement, conjointement élaborées par les acteurs concernés, et permettant de favoriser la reproduction des tortues et la conservation de leurs habitats. Ces actions regroupées autour d’un plan national d’actions devront permettre d’améliorer l’état de santé de ces populations dans le SOOI et plus largement à l’échelle de l’océan Indien. Le plan national constitue en outre une application pour les territoires français concernés, du mémorandum sur la conservation des tortues marines dans l’Océan Indien (IOSEA) dans le cadre de la convention sur les espèces migratrices.

Les territoires insulaires français du sud-ouest de l’océan Indien sont situés autour de Madagascar. Ils comptent deux départements d’outre-mer, La Réunion et Mayotte ainsi que les îles Eparses qui constituent le cinquième district des TAAF (Terres australes et antarctiques françaises). A ces territoires, est également associée une importante zone maritime : la zone économique exclusive (ZEE), qui représente près de 905 400 Km².
Le PNA tortue SOOI comprend une partie commune aux trois territoires où figurent le bilan des connaissances sur les espèces concernées et les stratégies et objectifs globaux mentionnant des spécifications locales. L’objectif global de ce plan est de protéger les tortues sur l’ensemble de leurs aires de répartition. Pour un maximum d’efficacité, ce plan a fait l’objet d’une réflexion commune entre l’ensemble des acteurs en charge de la gestion et protection des tortues dans le cadre d’une coordination globale. Dans cette démarche, la coordination avec les îles voisines a été indispensable pour l’élaboration d’actions communes impliquant les trois territoires et cibler précisément les besoins prioritaires pour la restauration. Cette partie commune a aussi pour but de mutualiser les connaissances sur ces espèces migratrices dont l’aire de répartition ne s’arrête pas à la limite de chaque territoire. Leur forte capacité de migration incite par ailleurs à réfléchir en terme d’échelle régionale en plus de l’échelon local et à coopérer avec les pays voisins qui partagent ces ressources avec la France.
A cette partie commune sont joints 4 plans d’actions (PA) distincts établis parallèlement pour les 3 territoires locaux français (Mayotte, La Réunion, Iles Eparses) et 1 territoire inter-régional couvrant les actions transversales aux différents territoires à l’échelle du sud-ouest de l’Océan Indien. Un opérateur est ainsi attribué à la rédaction de chaque PA local qui prend en compte les spécificités des territoires : fréquentation par les tortues, nombre de pontes, habitats, différences socio-culturelles et économiques… Les actions sont ici plus ciblées sur ces spécificités et élaborées en dialogue avec les acteurs locaux interagissant de près ou de loin avec les tortues marines et leurs habitats. Les actions locales sont donc inscrites dans une logique de conservation globale.

La visée de ce plan d’actions est de coordonner des mesures de protection efficaces sur le long terme. Les objectifs principaux sont les suivants :
- Préserver les habitats terrestres de ces espèces,
- Préserver les habitats côtiers, les sites d’alimentation et les corridors écologiques,
- Identifier et réduire les menaces,
- Améliorer les connaissances sur les populations du SOOI,
- Sensibiliser, informer et impliquer les communautés et l’ensemble des acteurs locaux dans la gestion et la préservation des tortues marines et de leurs habitats,
- Développer les modes de valorisation non extractifs comme l’écotourisme.

Les objectifs et actions ont été définis conjointement avec les différents acteurs en lien avec ces problématiques, pour permettre une protection des habitats et la conservation des tortues marines.
La particularité de ce PNA se traduit au travers de différents critères :
- 5 espèces de tortues marines,
- des statuts différents pour ces espèces,
- des espèces migratrices,
- 3 territoires caractérisés par des situations socio-économiques et culturelles très contrastées.
L’ensemble de ces spécificités implique d’avoir une vision régionale, et oblige à adopter une stratégie de conservation largement plus étendue que les seules échelles locales des territoires français.

Ce Plan National d’Actions se décompose donc en 5 volumes :
- Volume 1 – Partie commune : état des lieux, stratégie opérationnelle et plan d’actions régional, éléments communs à l’ensemble des territoires français visés par ce PNA
- Volume 2 – Plan d’actions de Mayotte
- Volume 3 – Plan d’actions de La Réunion
- Volume 4 – Plan d’actions des Iles Eparses

Partager la page