Deux projets d’arrêtés 1) fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus) et 2) fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée chaque année

Consultation du 08/01/2018 au 29/01/2018 - 2059 contributions

Contexte général

Le loup est une espèce « strictement protégée », inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne, mais aussi aux annexes II et IV la Directive 92/43/CEE dite « Habitats, Faune, Flore », où il est classé « prioritaire d’intérêt communautaire ». Toutefois des dérogations à la protection sont prévues par ces textes pour prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques, à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas au maintien du bon état de conservation de la population de loups.

L’augmentation importante de la prédation (plus de 11 000 animaux domestiques en 2017), en lien avec l’augmentation de la population lupine et de son aire d’expansion, ont conduit à mettre en place depuis plusieurs années une politique d’intervention pour renforcer la défense des troupeaux lorsque les autres mesures de protection ne suffisent pas à contenir la prédation.

Le cadre actuel d’intervention sur la population de loup est constitué de l’arrêté cadre du 30 juin 2015 qui fixe les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus). Il définit les types de tirs autorisés pour la défense des troupeaux et la lutte contre la prédation. Il prévoit de fixer chaque année, pour une période allant du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante, un seuil maximum de loups pouvant être détruits afin de garantir le maintien de la population de l’espèce dans un état de conservation favorable.

Cet arrêté « cadre » est complété chaque année par un arrêté « plafond » dans lequel le nombre maximum de loups pouvant être détruits est fixé par les services du ministère en se fondant sur les données du suivi hivernal de la population de loup fournies par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Dans le cadre du bilan du plan national d’action qui s’achève fin 2017 et des travaux de la démarche prospective Loup à l’horizon 2025/2030, des propositions de modification du protocole d’intervention sur la population de loup ont été formulées afin d’éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint avant la fin de la période, tout en reconnaissant aux éleveurs le droit de défendre leurs troupeaux en cas d’attaque.

Contenu des textes :

1°) Le projet d’arrêté « cadre » propose les évolutions suivantes :
- possibilité de gérer les tirs de loups sur une période calée sur l’année civile pour éviter l’atteinte du nombre maximum de loups pouvant être abattus au moment de la montée en estive des troupeaux ;
- priorité donnée aux tirs de défense, utilisables toute l’année, et limitation des tirs de prélèvement à la période entre le 1er septembre et le 31 décembre et principalement sur les zones ayant subi de nombreuses attaques ;
- mise en place par le préfet de département d’un suivi des dommages dus au loup sur les troupeaux d’animaux domestiques permettant d’évaluer l’importance et la récurrence des attaques, afin de procéder à un sélection de territoires où les tirs de prélèvements et de prélèvements renforcés de loups peuvent être autorisés ;
- possibilité de réaliser des tirs d’effarouchement (non létaux) sans formalité administrative en l’absence de mise en place de mesures de protection des troupeaux ;
- conditions d’accès aux tirs de défense (simple et renforcée), uniformisées quelle que soit l’ancienneté de la colonisation des territoires ;
- suivi d’une formation de 2 heures pour la réalisation de tirs de défense renforcée ;
- obligation d’envoyer chaque année à la DDT le registre de tirs, nécessaire pour justifier la délivrance d’autorisation de tir de prélèvements ;
- meilleure lisibilité de la section relative aux tirs de prélèvements avec une présentation harmonisée avec celle des tirs de défense ;
- définition d’un régime spécifique d’intervention sur certains fronts de colonisation où la mise en œuvre des mesures de protection présente des difficultés importantes.

2°) Le projet d’arrêté « plafond » définit la modalité de calcul du nombre de loups qui pourront être abattus en se basant sur les résultats de l’étude scientifique collective sur le devenir de la population de loups en France réalisée en 2016.

Pour 2018, ce nombre est fixé à 40 spécimens. Il sera actualisé au printemps de l’année 2018, une fois connu le nouvel effectif moyen de loups fourni par l’ONCFS.

Pour les années suivantes, ce plafond correspondra à 10 % de l’effectif recensé, avec une actualisation annuelle au printemps. L’arrêté « cadre » prévoit des dispositions afin d’éviter que le plafond de destruction ne soit atteint trop précocement en cours d’année ; néanmoins, si ce plafond venait à être atteint, il est prévu la possibilité de mise en œuvre des tirs de défense (simple ou renforcée) dans la limite de 2% de l’effectif moyen de loups.

En cas de situation exceptionnelle, afin d’assurer en permanence la protection des troupeaux domestiques, les tirs de défense simple pourront être autorisés par le préfet au-delà des plafonds de destruction. Si des loups sont détruits en application de cette disposition et si l’évolution de la dynamique de la population de loups le nécessite, il en sera tenu compte l’année suivante.

Le dernier bilan hivernal de l’ONCFS (2016/2017) décrivant l’état de la population de loup fait état 57 zones de présence permanente (dont 44 meutes) pour un effectif total estimé après modélisation à une moyenne de 357 individus (indice entre 265 et 402). Le suivi estival 2017 recense 63 zones de présence permanente (dont 52 meutes), soit une progression de plus de 14 % dans l’année.

La consultation est ouverte du 8 au 29 janvier 2018.

En application du dernier alinéa du II. de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

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Commentaires

  •  Pour une politique de conservation du loup et du pastoralisme, le 29 janvier 2018 à 14h13

    La politique actuelle de l’Etat est axée sur la destruction systématique de loups dont l’efficacité n’a toujours pas été prouvée, voire même, par des tirs non justifiés et donc perturbants, qui rend imprévisible le comportement des individus restants de la meute, affaiblie en nombre et s’attaquant donc à des proies plus faciles. Il faut aujourd’hui avoir le courage d’établir sur le long terme une vraie politique de conservation de l’espèce tout en préservant un pastoralisme durable : les mesures de protection doivent être affinées techniquement et soutenues avec l’aide directe de la brigade de tir reconvertie vers le conseil aux bergers et la protection directe des troupeaux. Enfin, les tirs ne peuvent être assimilés à de la protection, mais leur autorisation doit rester exceptionnelle et être limitée exclusivement à la période de présence des troupeaux.

  •  Protégeons nous moutons !, le 29 janvier 2018 à 14h09

    En tant que Président du Syndicat Ovin de la Moselle qui regroupe une centaine d’éleveurs, je tiens à rappeler que le loup ne nous dérange pas à partir du moment où il ne s’attaque pas à nos troupeaux.

    En 2017, le loup en France, c’est plus de 3000 attaques, plus de 10 000 victimes pour un budget de 26 millions d’euros.
    A de rythme, en un peu plus de 5 ans de prédation sur le territoire c’est l’équivalent du cheptel ovin mosellan qui disparaîtra !

    Les chiffres parlent d’eux-même, le plan loup est un échec, un gouffre financier et une catastrophe pour notre filière !

    Pourtant rien à y faire et les discussions autour du nouveau plan loup 2018-2023 ne sont que le prolongement du précédent. Toujours plus de contraintes, plus de protections (inefficaces), plus d’administratif !

    Comment peut-on encore parler de protection des troupeaux alors que depuis plus de 25 ans le loup analyse, comprend et frappe?
    La seule mesure de protection efficace connue aujourd’hui c’est l’homme.

    En terme de protection des troupeaux il faut innover et surtout remettre l’éleveur, l’homme, l’être humain au coeur des débats.

    Il y a urgence car aujourd’hui le loup progresse et les éleveurs disparaissent !

  •  Stop à l’hypocrisie, le 29 janvier 2018 à 14h08

    STOP à l’abattage des loups. Ils sont une ESPECE PROTEGEE. Quel est le mot que Monsieur le Ministre et Messieurs les fonctionnaires du Ministère de l’Environnement ne comprennent pas dans la formule : EPSPECE PROTEGEE?
    Les bergers ne protègent pas suffisamment leurs troupeaux. Alors et qu’ils arrêtent de nous tirer des larmes lorsqu’ils trouvent leurs bêtes égorgées alors que cela ne les dérangent pas de les envoyer à l’abattoir se faire tuer de manière innommable.
    Il faut arrêter de consommer de la viande, c’est mauvais pour la planète et pour la santé. Stop aux élevages industriels ou traditionnels car les animaux finissent dans les mêmes abattoirs monstrueux. Alors stop à l’hypocrisie, stop au carnage des loups et du bétail.

  •  Liberté et vie sauvage sont indissociables…, le 29 janvier 2018 à 14h06

    Laissez le loup tranquille, comme le vautour, le blaireau, la fouine, le castor, l’ours, le ragondin, tous ces animaux SONT LA NATURE et participent à l’équilibre naturel viable à très long terme…Tuez quelques bergers, ça fera de la place…De quel droit l’élevage est-il prioritaire sur le sauvage ??? Répondez s’il vous plaît profiteurs de tous poils…

  •  Pas de dérogation, le 29 janvier 2018 à 14h00

    Le loup est une espèce protégée, depuis quand peut-on abattre des spécimens d’une espèce protégée ? Le rhinocéros blanc est une espèce protégée, çà n’a pas empêché, la mort, au Zoo de Thoiry, de Vince, un rhinocéros de 4 ans. Ceci s’appelle du BRACONNAGE ! Et le résultat est le même : la disparition de cette espèce dite protégée. On voudrait voir disparaître le Loup qu’on ne s’y prendrait pas autrement.

  •  Les arguments sur le projet d’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loup dont la destruction pourra être autorisés chaque année, le 29 janvier 2018 à 13h47

    En cours d’année, le plafond défini à 10 % de l’effectif moyen de loups présent peut être relevé de 2 % pour des tirs de défense simple ou renforcée si le plafond de 10 % est atteint avant la fin de l’année : ceci ne respecte pas les préconisations de l’expertise scientifique diligentée par l’Etat lui-même, qui définit la nécessité de ne pas dépasser ce taux de 10 %.

    Pire encore, en cas de situation « exceptionnelle », les tirs de défense simple peuvent être autorisés au-delà du plafond fixé annuellement. Sans définition de ce qui est entendu par « situation exceptionnelle », sans nombre limitatif de ce dépassement, les tirs de défense simple qui peuvent conduire à la destruction de loup (9 cas sur les 6 derniers mois), cette disposition revient à établir par arrêté qu’il n’y a tout simplement plus de plafond annuel maximal de tir ! L’Etat abandonne le moyen le plus objectif et mesurable de garantir à terme la viabilité de l’espèce. Cette disposition, introduite au dernier moment et jamais évoquée dans les instances consultatives, doit être abandonnée car non conforme aux engagements de notre pays.

  •  Non a l’abattage des loups qui se conclura par l’éradication du Loup en France., le 29 janvier 2018 à 13h43

    Respectons nos engagements pris lors de la Convention de Berne. Observons d’un oeil objectif, constructif et non politique la situation du marché des ovins en France et les problèmes dérivant de la concurrence étrangère (Nouvelle Zélande entre autre) au lieu d’en attribuer la source au loup.
    Revoyons le problème des bergers responsables de troupeaux trop vastes donc incontrôlables et fournissons réellement aux éleveurs "responsables" les moyens de protection nécessaires.Dénonçons les remboursements abusifs de bêtes "tuées par le loup" qu’il s’agisse de chiens errants ou de vieux animaux malades ou devenus improductifs mis là exprès en tant que proies.
    Respectons, point très important, l’habitat du loup dans un monde où la surpopulation est déjà présente.
    Ce qui précède dépendant de l’intention et la bonne volonté de tous.

  •  L’Homme et le loup, le 29 janvier 2018 à 13h41

    Un peu d’histoire… Le loup a été exterminé, historiquement, pour des raisons valables pour l’époque : - peur car durant les périodes de guerre ou autre période de stresse, le loup pouvait entrer dans les grandes villes
    <span class="puce">- maladie : maintenant, toutes les maladies transmises par le loups se soignent
    <span class="puce">- attaque l’homme et les troupeaux : les troupeaux étaient gardés par des enfants

    Aujourd’hui, nous avons réglé en partie ces problèmes. Mais les acteurs concernés d’aujourd’hui ne sont pas tous consultés : les éleveurs, les chasseurs, les scientifiques, les écologistes, et le grand public. Pour l’étude, seuls les chasseurs et les scientifiques ont eu la chance de faire une étude, présentées au grand public.
    Les axes de ces recherches ? Destruction de la soi-disant menace. Quand allons-nous parler de plan pour la protection des troupeaux ? Quand un berger et un chien doivent surveiller et protéger un troupeau de 500 brebis, est-ce logique ? Il existe des solutions pour ça, mais elle coûte cher… Les éleveurs doivent s’aligner sur les prix à l’international,et ne peuvent donc pas protéger leur troupeau de manière optimale. Une des solutions pour eux : financement de parc de pâturage, financement pour les bergers et les chiens qui doivent rester avec le troupeaux tout l’été.
    Ensuite, les chasseurs ont peur de ne plus avoir de gibiers, et ce plaignent de la mortalité de leurs bêtes relâchée (faisans etc), alors qu’un randonneur peut presque les caresser et qu’ils ne peuvent pas se nourrir… Aucun commentaire
    Les scientifiques se basent sur des statistiques, mais au vu des études et des documents que j’ai lu, il ne peuvent pas encore prévoir la viabilité de la population.
    Les écologistes ont des programmes, des financements pour l’étude du loup qui est protégé, et on nous dit qu’il faut le détruire…

    Cette histoire ne vous rappelle rien ? Moi, elle me rappelle celle de l’ours dans les Pyrénées. L’Homme a éradiqué les ours, et un chasseur a tué le dernier de souche pyrénéenne.
    Allons nous recommencé, et encore démontrer la capacité des français à vivre avec son environnement ? Et bien, c’est parti pour.
    Puis autorisé les tirs d’effarouchement ? Bienvenu dans l’autorisation du port d’arme…
    Faites une étude à long terme, avec tous les partis, avant de mettre ces mesures en place !
    Quand l’Homme cessera-t-il de penser qu’il peut avoir un avis de vie ou de mort sur les espèces qui le dérange soi-disant ?

  •  Stop au loup, le 29 janvier 2018 à 13h32

    La montagne pour les moutons !

  •  Stop a l’expansion du loup en France, le 29 janvier 2018 à 13h26

    Les études montrent que le loup se porte très bien en France malgré ça régulation. Le nombres de prélèvement n’est pas suffisant pour maintenir une population correct de canidés.
    Pour le maintient de la biodiversité, du pastoralisme et de l’élevage en France, il est nécessaire d’agir de suite pour limiter l’expansion.
    Les loups s’attaquent déjà à nos animaux domestiques aux abords de nos maisons et bientôt à nos enfants !!! Et tant que cela ne sera pas arrivé,on ne réagira pas avec les bons moyens.
    La sommes de dégât (sans parler de la détresse des éleveurs et la
    mauvaise santé des troupeaux du au stress crée par la présence de loups)est devenue bien trop importante et est en forte hausse !
    Ne prenons pas en compte les avis des urbains qui ne sont pas touchés et à des années lumières des problèmes rencontrés sur le terrain.
    Le maintient des troupeaux en alpages est essentiel au maintient de l’état de nos montagnes.
    Agissons vite !!!

  •  Non aux abattages de loups, le 29 janvier 2018 à 13h23

    Bonjour,

    Les tirs de loups sont inutiles pour la protection des troupeaux et ne servent qu’à faire plaisir aux lobbies agricoles. D’après l’expertise scientifique collective de mars 2017 (Muséum National d’Histoire Naturelle / ONCFS, l’efficacité des tirs n’est pas prouvée et les experts s’interrogent sur leurs effets contre-productifs (éclatement des meutes, hausse de la prédation sur les troupeaux). Il est dommage de ne pas en tenir compte alors que cette expertise a été commandée par les pouvoirs publics eux-mêmes. D’autres études ont montré l’inefficacité des tirs de loups. Pourquoi continuer dans cette voie qui ne fonctionne pas ?

    Les tirs de loups sont devenus la solution de facilité alors qu’ils devaient être l’ultime recours, quand tous les autres moyens n’ont pas fonctionné (cf. Directive Habits Faune Flore). Les tirs d’effarouchement deviennent malheureusement secondaires ; ils doivent pourtant absolument être remis en application.

    Je regrette aussi que la brigade tueuse de loups soit pérennisée, et que les chasseurs particuliers soient toujours sollicités.

    De même la libéralisation du tir de défense à canon rayée, qui atteint davantage sa cible que le canon lisse, montre que l’État français veut de l’efficacité pour tuer les loups !

    Concernant l’accès plus rapidement aux tirs sur les fronts de colonisation de l’espèce : cette mesure est la porte ouverte à la destruction des loups sans la mise en place des moyens de protection. Les pouvoirs publics s’enfoncent de plus en plus dans la régulation et le zonage du loup…

    Par ailleurs, le plan prévoit d’abattre 10 % de la population de loups chaque année. Mais l’expertise collective met en garde contre les trop nombreux tirs de loups actuels. Pour les chercheurs, les prélèvements légaux « ne devraient pas […], dépasser 10 % de l’effectif estimé pour que la population présente un bilan numérique au moins stable. » Pourtant, pour respecter ses engagements européens, la France ne doit pas réguler sa population de loups mais lui permettre de s’étendre tant que les milieux naturels favorables sont encore disponibles. Et ceux-ci sont encore nombreux, notamment dans les forêts de plaine, très giboyeuses. Dans les massifs montagneux, toujours aucune reproduction constatée dans le massif Central ou les Pyrénées 20 ans après le retour de l’espèce dans ces zones. Dans les Vosges, aucune naissance repérée au sein de la SEULE meute reproductrice en 2017.

    "Si le plafond de 10 % est atteint avant la fin de l’année, 2 % de la population de loups pourra éventuellement être encore tuée." : Cela montre que les pouvoirs publics ne sont même pas capables de respecter leurs dispositions de départ qui sont pourtant déjà très lourdes pour l’avenir du loup en France.

    Par ailleurs, rappelons que le loup est toujours une espèce menacée d’après la dernière Liste rouge UICN France (2017)

    Concernant la viabilité de la population : le plan loup a pour but d’atteindre « un seuil de viabilité de la population fixé à 500 spécimens », chiffre donné par l’expertise collective. Mais comme l’indique l’expertise : « 500 a longtemps été considéré nécessaire pour préserver le potentiel évolutif et réduire suffisamment les problèmes de dépression de consanguinité. Les généticiens considèrent aujourd’hui qu’il s’agit d’une sous-estimation, et recommandent des tailles efficaces de l’ordre de 1000-5000 ». Ou encore « pour permettre à la population de s’adapter aux changements futurs et ainsi assurer sa viabilité sur le long terme, un effectif de 2500 à 5000 individus adultes constitue le minimum nécessaire. »

    Le chiffre de viabilité de 500 individus donné par le plan loup est obsolète. On se demande par ailleurs ce qu’il adviendra des loups « en surplus » une fois le chiffre de 500 dépassé, peut être dès 2019 : ces loups n’auront plus leur place d’après l’ État français ? Les milieux naturels favorables disponibles sont pourtant encore nombreux en France (cf plus haut).

    Concernant les arrêtés loups pour 2018, je conteste :

    – Le nombre de 40 loups à abattre qui est trop important pour permettre la viabilité du loup en France à long terme (cf. contribution de FERUS sur le nouveau plan loup 2018-2023).

    – En mars 2018, le nombre de loups à « prélever » sera réévalué d’après le comptage hivernal pour correspondre à 10 % de la population de loups. Nul doute que le nombre de 40 loups sera revu à la hausse si le nombre de loups augmente. L’inverse sera-t-il aussi vrai ? Je demande à voir…

    – Où est passée la trêve hivernale du 1er mars au 30 avril, suspendant les tirs pendant la période de rut de l’espèce ??? Le loup, pourtant espèce protégée, devient une espèce chassée toute l’année au contraire des espèces dite gibier.

    – Les tirs peuvent toujours avoir lieu en l’absence des troupeaux.

    En espérant que vous prendrez en compte les avis des citoyens,
    Cordialement

  •  Non à l’abattage sans limite des loups !, le 29 janvier 2018 à 13h17

    Monsieur le Ministre,
    Dans ce projet d’arrêté, les tirs sont autorisés sur toute l’année civile, et pourront donc s’effectuer même en période de reproduction, ce qui met en péril cette espèce protégée (convention de Berne, et loi française : directive Habitat)
    Par ailleurs, les dérogations à l’interdiction d’abattre les loups sont accordées quel que soit le contexte, ce qui montre bien que le but est de tuer les loups, et non d’encourager la mise en place d’une cohabitation pacifique et harmonieuse (pourtant possible !) entre éleveurs et loups. Les bergers seront autorisés à tuer les loups même s’ils n’ont pas mis en place de dispositifs de protection. Autant dire que plus rien n’incite les éleveurs à se tourner vers les mesures de protection qui sont pourtant efficaces dans les pays voisins (où les loups ne sont pas abattus).
    Pour rappel, voici ces simples mesures qui devraient être exigées avant toute indemnisation, et avant tout tir de loup :
    Parcage nocturne dans des parcs clôturés (clôtures électriques)
    Utilisation de des chiens de bergers (patous)
    Mise en place d’effaroucheurs (foxlights)
    Présence humaine (bergers et aides-bergers)
    Le projet d’arrêté autorise de fait le tir des loups sans limite, ce qui est inconcevable pour une espèce protégée. L’ensemble du projet révèle une seul ligne directrice, un seul objectif : exterminer les loups, sans chercher d’autre solution, et en allégeant au maximum les formalités administratives à renseigner en cas d’abattage, rendant l’abattage banal et facile.
    Les quotas sont souples et permettront de dépasser largement les 40 individus abattus par an (on en comptera donc 75 pour 2017-2018 puisque 35 ont déjà été abattus depuis l’arrivée au Ministère de M. Hulot), la pérennité de l’espèce (déjà fragile, 360 individus présents actuellement ne suffisent pas à en faire une espèce viable) est compromise : prélever 10 à 12% des individus ne permet pas la viabilité de l’espèce, comme le démontre l’analyse de l’ESCO citée pour le projet d’arrêté concernant le PNA loups.
    Enfin, la possibilité d’augmenter les quotas de tirs au-delà de 12% sans limite et sans cadre précis autre que « situation exceptionnelle », notion floue et juridiquement vide de sens, supprime de fait la notion de « plafond » d’abattage, et permettra d’exterminer la population de loups sans aucune limite.
    Monsieur le Ministre, nous vous avons connu ardent défenseur de la biodiversité, vous servez désormais de caution écologique au gouvernement Macron, mais ne servez en rien la cause de la défense de l’environnement. La déception est immense quant à votre absence de rôle dans ce gouvernement et votre soumission aux lobbies.
    Monsieur le Président légitime son action en arguant du soutien du peuple dans d’autres domaines (migrants…), qu’il écoute aussi la voix du peuple sur la question environnementale : selon un sondage IFOP réalisé en 2013, 80% des Français sont favorables à la protection du loup ! 80% des électeurs seront donc opposés à cette politique de destruction !
    Cordialement

  •  Ne tuons pas le loup, le 29 janvier 2018 à 13h00

    Le loup est passé dans l’imaginaire collectif d’un symbole de danger et de prédateur à celui d’un animal rare, lui-même en danger. Le loup qui a fait peur pendant des siècles et a été vu comme une menace fait maintenant rêver les petits et renforce le lien qu’ont les hommes avec la nature. Il est une richesse qui est source de fierté et même de dynamisme touristique pour certains territoires.

    La cohabitation n’est pas facile, mais elle doit s’appuyer sur des mesures qui ne se limitent pas aux tirs destinés à tuer. Il est donc important d’assurer que l’encadrement de ces mesures ne soit pas amoindri, notamment lorsqu’il y a un risque pour les animaux les plus jeunes (périodes de reproduction). Les mesures d’effarouchement doivent être prévilégiées avant toute chose. Un accompagnement réaliste des éleveurs et des habitants doit être mis en place en ce sens.

  •  non au massacre des loups, le 29 janvier 2018 à 12h57

    Je m’oppose à ces textes qui valident la destruction du loup. La France ne peut-elle pas faire une vrai réflexion ? Il ne faut pas céder à des groupes de pression qui avancent souvent de faux arguments. Les solutions existent, simplement le gouvernement a d’autres dossiers à régler, alors la vie de quelques loups ne pèsent pas lourd. Je rappelle que le loup est une espèce protégée. Je demande un moratoire suivi d’une vraie réflexion durable.

  •  Limitation stricte et encadrement des tirs de loups, le 29 janvier 2018 à 12h54

    Il est absolument nécessaire de limiter la majorité des tirs aux tirs d’effarouchement en n’autorisant les éventuels tirs de prélèvement dans le cas de prédations répétées sur un même troupeau - strictement contingentés et uniquement assurés par la puissance publique - que si les mesures de protection prescrites des troupeaux d’ovins sont toutes correctement et effectivement mises en œuvre.

  •  Projet d’arrêté "plafond" pour gérer les populations de loups ., le 29 janvier 2018 à 12h53

    Bonjour ,
    Je donne mon avis sur ce sujet en cours .
    Il est révoltant de voir l’attitude des défenseurs du loup qui agissent presque de manière dogmatique comme une sorte de religion intégriste .
    Comment peut-on trouver normal que des éleveurs de brebis subissent ces attaques ? On en a dénombré 9 788 en 2016, essentiellement dans les Alpes-Maritimes, contre 8 964 en 2015, 4 920 en 2014 …etc (référence:le Journal "Le Monde") .
    C’est aussi humiliant pour ces éleveurs d’être utilisés comme de simples "nourrisseurs" de loups . On parle de dédommagements , mais ,
    je peux en témoigner les éleveurs sont très attachés à leurs animaux et c’est un déchirement de voir le cadavre d’une brebis qui venait manger dans leur main .
    Cela ne se répare pas simplement avec quelques euros.
    J’apporte mon soutien à tous ceux qui luttent pour sauver leurs troupeaux .

  •  STOP A L ABATTAGE DU LOUP !, le 29 janvier 2018 à 12h51

    Arrêtons ce massacre et les dépenses inefficaces.
    Continuons à mobiliser des aides pour les autres moyens de protection des troupeaux. Redonnons au loup la place de prédateur/régulateur que l’Homme lui a volée.

  •  Non à ces deux projets de dérogations à la protection stricte du loup et à la fixation d’un quelconque quota de destruction., le 29 janvier 2018 à 12h41

    Le nouveau plan est toujours principalement axé sur les tirs létaux de loups, alors qu’il s’agit d’une espèce strictement protégée au niveau européen, que la pérennité de l’espèce en France est encore loin d’être assurée et qu’une grande partie du territoire reste à conquérir.
    Les tirs létaux sont très rapidement devenus une solution de facilité systématique, alors que ces dérogations aux conventions ne peuvent être légitimement utilisées qu’en ultime recours lorsque tous les moyens de protection ont été réellement mis en œuvre et se sont révélés inefficaces, ce qui est loin d’être le cas je peux le confirmer, habitant en milieu rural dans le département à plus forte présence qui a été le premier recolonisé.
    Le seuil de viabilité de l’espèce, longtemps estimé à 500 individus et retenu par le plan loup, est obsolète. Les généticiens recommandent maintenant des effectifs variant de 2 500 à 5 000 individus adultes comme constituant un minimum nécessaire pour permettre l’adaptabilité aux changements et assurer la pérennité de l’espèce sur le long terme.
    L’État cherche à satisfaire les revendications du lobby de l’élevage, sans résoudre ses problèmes qui relèvent essentiellement des accords internationaux de fixation des prix de la viande ovine sur le marché français. Les troupeaux ovins dans notre pays sont démesurés dans une recherche perverse de subventions plus conséquentes. Ils sont d’autant plus difficiles à défendre des prédations de canidés (importante prédation des chiens incluse) et très préjudiciables à l’environnement par l’érosion des sols, la pollution des nappes phréatiques dues aux déjections, l’utilisation abondante de pesticides pour lutter contre les parasites, la déforestation dans le but de créer de nouvelles zones de pâture (et ce à l’intérieur même des parcs nationaux qui devraient être exempts d’élevage). De surcroît cet élevage extensif ne correspond en rien à la demande française de plus en plus marginale.
    Il serait bon que l’État tienne compte de tous ces éléments qui participent à une catastrophe écologique et écoute la volonté de la population française défavorable aux tirs de loups et aspirant à un équilibre et une richesse de biodiversité que seuls les grands prédateurs peuvent assurer si on leur en laisse la possibilité. Il est indispensable de conserver en France de grands espaces où la nature reprend ses droits sans exploitation forestière, l’extension de la forêt constituant la meilleure réponse à la prolifération des gaz à effet de serre.
    Dans le contexte actuel de chute vertigineuse de la biodiversité et d’incertitude écologique, nous attendons de l’État français qu’il prenne un tournant décisif beaucoup plus rassurant, allant vers une réconciliation avec la Nature et le Vivant, promouvant les espaces sauvages et forestiers en développant un écotourisme garant de l’avenir des générations futures et d’une bonne qualité de vie sur la planète à très long terme.

  •  Protection du vivant dans les deux sens , le 29 janvier 2018 à 12h38

    Je ne peux accepter pour la pérennité de la présence du loup le fait d’accepter des tirs de défense simple avec arme létale sans condition d’attaque ou de dommage causé au troupeau. De même la mise en oeuvre de tirs de prélèvement renforcé ainsi que la dérogation de dépasser la limite de tirs à 10% de l’effectif en dehors d’attaques effectives de la part du loup revient à permettre son éradication à terme.

  •  NON AUX ABATTAGES DE LOUPS, le 29 janvier 2018 à 12h24

    De très nombreux pays arrivent à vivre avec le loup, pourquoi pas nous ? ! J’ai assisté à plusieurs conférences qui le prouvaient chaque fois…
    Les éleveurs doivent apprendre à bien encadrer et ’protéger’ leurs troupeaux : autant investir là dedans que dans ce massacre…
    Les loups ne sont en rien une menace. Mais plus on en tuera, plus on éclatera les meutes. Cela fera plus de loups solitaires qui viendront près des maisons. En meute, ils ne sont pas fous : ils s’éloignent de nous.
    Oui à la préservation de la biodiversité !
    Et tout ceux qui veulent leur mort n’ont qu’à apprendre à le connaitre. Il n’y a que les ignorants qui ont peur et qui tuent…

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