Deux projets d’arrêtés 1) fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus) et 2) fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée chaque année

Consultation du 08/01/2018 au 29/01/2018 - 2059 contributions

Contexte général

Le loup est une espèce « strictement protégée », inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne, mais aussi aux annexes II et IV la Directive 92/43/CEE dite « Habitats, Faune, Flore », où il est classé « prioritaire d’intérêt communautaire ». Toutefois des dérogations à la protection sont prévues par ces textes pour prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques, à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas au maintien du bon état de conservation de la population de loups.

L’augmentation importante de la prédation (plus de 11 000 animaux domestiques en 2017), en lien avec l’augmentation de la population lupine et de son aire d’expansion, ont conduit à mettre en place depuis plusieurs années une politique d’intervention pour renforcer la défense des troupeaux lorsque les autres mesures de protection ne suffisent pas à contenir la prédation.

Le cadre actuel d’intervention sur la population de loup est constitué de l’arrêté cadre du 30 juin 2015 qui fixe les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus). Il définit les types de tirs autorisés pour la défense des troupeaux et la lutte contre la prédation. Il prévoit de fixer chaque année, pour une période allant du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante, un seuil maximum de loups pouvant être détruits afin de garantir le maintien de la population de l’espèce dans un état de conservation favorable.

Cet arrêté « cadre » est complété chaque année par un arrêté « plafond » dans lequel le nombre maximum de loups pouvant être détruits est fixé par les services du ministère en se fondant sur les données du suivi hivernal de la population de loup fournies par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Dans le cadre du bilan du plan national d’action qui s’achève fin 2017 et des travaux de la démarche prospective Loup à l’horizon 2025/2030, des propositions de modification du protocole d’intervention sur la population de loup ont été formulées afin d’éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint avant la fin de la période, tout en reconnaissant aux éleveurs le droit de défendre leurs troupeaux en cas d’attaque.

Contenu des textes :

1°) Le projet d’arrêté « cadre » propose les évolutions suivantes :
- possibilité de gérer les tirs de loups sur une période calée sur l’année civile pour éviter l’atteinte du nombre maximum de loups pouvant être abattus au moment de la montée en estive des troupeaux ;
- priorité donnée aux tirs de défense, utilisables toute l’année, et limitation des tirs de prélèvement à la période entre le 1er septembre et le 31 décembre et principalement sur les zones ayant subi de nombreuses attaques ;
- mise en place par le préfet de département d’un suivi des dommages dus au loup sur les troupeaux d’animaux domestiques permettant d’évaluer l’importance et la récurrence des attaques, afin de procéder à un sélection de territoires où les tirs de prélèvements et de prélèvements renforcés de loups peuvent être autorisés ;
- possibilité de réaliser des tirs d’effarouchement (non létaux) sans formalité administrative en l’absence de mise en place de mesures de protection des troupeaux ;
- conditions d’accès aux tirs de défense (simple et renforcée), uniformisées quelle que soit l’ancienneté de la colonisation des territoires ;
- suivi d’une formation de 2 heures pour la réalisation de tirs de défense renforcée ;
- obligation d’envoyer chaque année à la DDT le registre de tirs, nécessaire pour justifier la délivrance d’autorisation de tir de prélèvements ;
- meilleure lisibilité de la section relative aux tirs de prélèvements avec une présentation harmonisée avec celle des tirs de défense ;
- définition d’un régime spécifique d’intervention sur certains fronts de colonisation où la mise en œuvre des mesures de protection présente des difficultés importantes.

2°) Le projet d’arrêté « plafond » définit la modalité de calcul du nombre de loups qui pourront être abattus en se basant sur les résultats de l’étude scientifique collective sur le devenir de la population de loups en France réalisée en 2016.

Pour 2018, ce nombre est fixé à 40 spécimens. Il sera actualisé au printemps de l’année 2018, une fois connu le nouvel effectif moyen de loups fourni par l’ONCFS.

Pour les années suivantes, ce plafond correspondra à 10 % de l’effectif recensé, avec une actualisation annuelle au printemps. L’arrêté « cadre » prévoit des dispositions afin d’éviter que le plafond de destruction ne soit atteint trop précocement en cours d’année ; néanmoins, si ce plafond venait à être atteint, il est prévu la possibilité de mise en œuvre des tirs de défense (simple ou renforcée) dans la limite de 2% de l’effectif moyen de loups.

En cas de situation exceptionnelle, afin d’assurer en permanence la protection des troupeaux domestiques, les tirs de défense simple pourront être autorisés par le préfet au-delà des plafonds de destruction. Si des loups sont détruits en application de cette disposition et si l’évolution de la dynamique de la population de loups le nécessite, il en sera tenu compte l’année suivante.

Le dernier bilan hivernal de l’ONCFS (2016/2017) décrivant l’état de la population de loup fait état 57 zones de présence permanente (dont 44 meutes) pour un effectif total estimé après modélisation à une moyenne de 357 individus (indice entre 265 et 402). Le suivi estival 2017 recense 63 zones de présence permanente (dont 52 meutes), soit une progression de plus de 14 % dans l’année.

La consultation est ouverte du 8 au 29 janvier 2018.

En application du dernier alinéa du II. de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

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Commentaires

  •  Sauvons le LOUP, le 9 janvier 2018 à 12h49

    Tant que l’homme ne comprendra pas qu’il est vital de sauvegarder les populations d’animaux sauvages comme le LOUP sur notre territoire car il fait partie intégrante de la chaîne, on ne pourra rien proposer…seulement des solutions palliatives misérables..
    DE GRÂCE PRÉSERVEZ LE LOUP…
    Sylvie

  •  Projet d’arrêtésTirs loups, le 9 janvier 2018 à 12h48

    LE LOUP EST UNE ESPECE PROTEGEE ! LES TIRS NE SONT PAS LA SOLUTION CAR ILS AGGRAVENT LA SITUATION ! ECOUTEZ DONC LES SPECIALISTES DU LOUP, LES NATURALISTES … : TOUT LE MONDE Y GAGNERA, POUR UNE COHABITATION PACIFIQUE. CESSONS D EXTERMINER LES GRANDS PREDATEURS, ILS ONT LEUR PLACE ET LEUR ROLE A JOUER DANS LA NATURE.

  •  Stop à ces tueries, le 9 janvier 2018 à 12h47

    Solution cruelle,indigne d’individus censés être civilisés et responsables ! Et qui se prétendent de plus défenseurs de l’environnement. Honteux.

  •  Non au tir de loups, le 9 janvier 2018 à 12h46

    Bonjour
    Le loup n’est pas un nuisible et il régule lafaune et la flore.
    Comment font ils en Italie pour vivre en harmonie avec les loups ?
    Nous devrions nous rapprocher de leur façon de voir les choses plutot que de les tuer
    Merci de tenir compte de notre point de vue

  •  Assassiner pour contenter les laches, le 9 janvier 2018 à 12h45

    Les assassiner pour régler vos petits problèmes d’humains? Nous devons cohabiter, et la ou leur présence nous dérange, c’est que nous avons manifestement empiété sur leur territoire.
    Tellement d’humains dérangent et sont pourtant en liberté, parfois même à des places qu’ils ne méritent pas !

    pas d’intérêt réel à abattre les loups, je suis donc totalement contre.

  •  Non à la tuerie !, le 9 janvier 2018 à 12h42

    Faut arrêter ! Le loup n’est pas un tueur sanguinaire ! Autoriser a tuerie est un acte gratuit pour satisfaire une bande de chasseur incultes !

  •  Prenons l’exemple de l’Italie !, le 9 janvier 2018 à 12h41

    Bonjour,

    En Italie les bergers et les loups ont réussi à cohabiter sans avoir besoin de tuer ces magnifiques animaux. Imprescindibles pour l’équilibre de la flore et de la faune, les loups doivent être protégés par l’État et pas massacrés. STOP AUX TIRS DE LOUPS !!!

  •  Stop aux massacres des loups, le 9 janvier 2018 à 12h40

    Les éleveurs n’ont qu’à clôturer leur champs !et chercher pourquoi les animaux sauvages ne peuvent plus se nourrir dans la nature, car le gros problèmes est là ! Alors arrêtons cet acharnement contre les loups !

  •  Assassiner pour contenter les lâches , le 9 janvier 2018 à 12h40

    Assasiner les loups ne résout aucun des petits problèmes d’humains, qui ne sont autres que les lois de la cohabitation. Parce que oui, nous ne sommes pas sur NOTRE planète, il faut la partager paraît-il !
    Beaucoup d’humains dérangent, pourtant on ne les assassine pas, quel droit avons nous de le faire sur d’autres espèces.

    Totalement contre l’abattage des animaux sauvages !!

  •  Le loup , le 9 janvier 2018 à 12h39

    Le loup est utile à l’écosystème..
    Le loup peuple la terre depuis plus longtemps que nous et il est naturel qu’il mange de la viande !
    Je comprends la douleur des éleveurs qui perdent des bêtes, mais la solution n’est pas de tuer d’autres animaux !

  •  développement durable ?, le 9 janvier 2018 à 12h37

    Un pas en avant, quinze pas en arrière. Votre politique de développement durable est une blague cynique. Et ce sont la nature et les animaux non soumis à la dictature de l’homme qui en font les frais. A commencer par les loups… Et sans oublier les ours.

  •  Non aux tirs de loups, protégez les ! jouez votre rôle et écoutez la majorité des Français !!, le 9 janvier 2018 à 12h37

    Pourquoi ce qui marche en dehors de nos frontières ne fonctionne t il pas en France, pourquoi ne protège t on pas les troupeaux suffisamment, pourquoi faut il tuer des loups voire des louveteaux (!!) pour se dire qu’on "règle" le problème ? Je répète à nouveau que le loup est une espèce PROTEGEE ! Pas touche aux loups ! (et pourquoi on fait des consultations, dont les résultats vont en majorité vers la volonté de protéger le loup, si on ne respecte pas le choix des Français ?)

  •  NON, le 9 janvier 2018 à 12h34

    NON à l’abattage des loups ! les français sont donc les seuls à ne pas être capables de cohabiter avec les prédateurs ? qui tuent pourtant moins que les chasseurs abrutis qui les poursuivent impitoyablement… il existe plusieurs solutions pour protéger les troupeaux, pourquoi les français refusent-ils de les utiliser ??? et pour rappel, les loups sont une espèce protégée…

  •  Arrêtez vos massacres , le 9 janvier 2018 à 12h32

    Je suis pour les respect des animaux qui sont des êtres sensibles ayant un un coeur et bien plus d’humanité que certains êtres humains

  •  ARRÊTONS LE MASSACRE , le 9 janvier 2018 à 12h23

    Pourquoi vouloir encore tuer des Loups, ils ne sont pas nombreux en FRANCE en rapport de nos voisins européens Italie, Espagne, Allemagne, etc …. ou les problèmes sont minimes en rapport du nombre.
    Il faut mieux garder et mieux protéger les troupeaux et MOINS indemniser les éleveurs qui pour beaucoup profitent du système.
    Les Loups ont bon dos, on oublie volontairement les nombreux dégâts causés par les chiens errants.

  •  Non au projet d’arrêté, le 9 janvier 2018 à 12h23

    A quel moment allez vous écouter les scientifiques et les protecteurs des animaux et arrêter ces tirs qui n’ont pour effet que d’éclater les meutes et par la même les empêcher de s’attaquer aux grosses proies (cerfs, sangliers, etc) pour se rabattre sur les proies faciles (troupeaux). Ces tirs sont donc totalement contre productifs ! réfléchissez un peu !

  •  Non a la chasse aux loups, le 9 janvier 2018 à 12h20

    Les loups sont indispensables a notre écosystème !
    si une rivière inondait des plantations on n assécherait pas cette rivière, l agriculteur serait indemnisé et devrait soit se reconvertir soit aller planter ailleurs, pourquoi ce n est pas le cas pour les éleveurs?

  •  Études contradictoires, le 9 janvier 2018 à 12h15

    Bonjour,

    Je trouve que les chiffres sont ici tournés à l’avantage de la destruction contrôlée des loups. Notamment sur la question des attaques annuelles. Quelle proportion de ces attaques est imputable à des chiens ?

    Je pense nécessaire de laisser encore le loup en France tranquille et de travailler à des moyens de prévention et de défense, comme le font d’autres pays où l’animal est respecté.

  •  NON AUX TIRS DE LOUPS, le 9 janvier 2018 à 12h13

    Le pouvoir a cédé aux lobbies de l’élevage d’ovins et de la chasse,alors que l’opinion publique ne leur est pas favorable.
    Le pouvoir oublie l’ouverture à la société civile, malgré ses dires, comme l’ancien pouvoir socialiste.
    Les précédentes consultations publiques donnaient 95% de NON
    AUX TIRS DE LOUPS.
    Vous devez écouter les Français et cesser de céder aux râleries
    des paysans qui n’ont qu’à changer de métier s’ils ne sont pas
    contents.

  •  stop a l’abattage des loups, le 9 janvier 2018 à 12h11

    espèce protégée défense d’abattre !

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