Projet d’arrêté relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes sur le territoire de La Réunion

Consultation du 29/04/2020 au 21/05/2020 - 224 contributions

Les espèces exotiques envahissantes sont reconnues par la Convention sur la diversité biologique (CDB) comme la troisième cause de l’appauvrissement de la biodiversité mondiale. Elles sont favorisées par les perturbations et les pressions anthropiques (dégradation environnementale, commerce international, changement climatique…). Par leurs multiples impacts, elles menacent les espèces indigènes, les habitats naturels et les services rendus par les écosystèmes, mais également les activités économiques et la santé humaine.
Le droit applicable à ces espèces a connu ces dernières années des évolutions majeures.
Ainsi, le règlement (UE) n°1143/2014 du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes oblige, dans son article 6 § 2, les États-membres comptant des régions ultrapériphériques à adopter une « liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes dans chacune de ces régions ».
La France compte six régions ultrapériphériques, toutes situées dans les outre-mer : la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, Mayotte, La Réunion et Saint-Martin.
Les espèces exotiques envahissantes « préoccupantes » feront l’objet des mesures prévues à l’article 7 du règlement, c’est-à-dire que leur introduction dans le milieu naturel et éventuellement, plus strictement encore, leur introduction sur le territoire national, leur transit sous surveillance douanière, leur détention, leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur échange, leur mise en vente, leur vente et leur achat seront interdits.
Pour la mise en œuvre de cet article en droit français, et conformément aux articles L. 411-5 et L. 411-6 du code de l’environnement, les listes d’espèces exotiques envahissantes « préoccupantes » sont fixées par arrêté interministériel.
Ce projet de liste (espèces animales) a été élaboré par la Direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement de La Réunion, en lien étroit avec les acteurs locaux concernés. Cette démarche s’est inscrite dans le cadre des actions déjà engagées dans ce territoire pour lutter contre la présence d’espèces exotiques envahissantes : détermination des méthodes et sites de lutte, animation d’acteurs. Ce projet de liste a, avant d’être transmis au Ministère, été soumis au conseil scientifique régional du patrimoine naturel.
La présente liste concerne les espèces réglementées au titre de l’article L.411-6 du code de l’environnement, à savoir celles qui sont interdites d’introduction dans le milieu naturel, d’importation sur le territoire de La Réunion, de détention, de transport, d’utilisation, d’achat, de vente, d’échange.

Partager la page

Commentaires

  •  Éleveurs passionnés Bonjour , le 13 mai 2020 à 16h52

    Cela me révolte vous allez juste réussir le peu de petit éleveur que nous sommes en france Et qui préserve de nombreuses espèces dans un encadrement superbe pour la plupart
    Réveillé vous dans quelle bute est votre démarche à part l’argent l’argent l’argent

  •  Avis défavorable, le 13 mai 2020 à 16h27

    "le règlement (UE) n° 1143/2014 du 22 octobre 2014 relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes oblige, dans son article 6 § 2, les États-membres comptant des régions ultrapériphériques à adopter une liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes dans chacune de ces régions."
    Ce qui est fondamental à retenir d’un point de vue juridique, c’est que selon article 288 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, le règlement présente des caractéristiques qui lui sont propres et qui sont différentes des autres actes (directives, décisions, recommandations ou avis / classification issue du traité de Lisbonne de 2007) : Il est une norme précise qui se suffit à̀ elle-même.
    Le règlement est, en particulier, très différent de la directive qui lie tout Etat membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux instances nationales la compétence quant à̀ la forme et aux moyens.

    Ce projet n’est donc absolument pas conforme au règlement n° 1143/2014 du 22 octobre 2014. En effet, dans le projet actuel, on évoque quasi-systématiquement des classes, des ordres, des familles ou genres et non une liste précise d’espèces comme stipulé expressément dans le règlement européen. Si on inverse les choses, cela revient, dans les faits, à faire une liste positive avec le peu d’espèces restantes. Il nous semble que ça n’est pas ce qui est demandé.

    Même si le règlement n° 1143/2014 considère que « les espèces faisant partie d’un même groupe taxinomique ont souvent des exigences écologiques similaires et peuvent présenter des risques similaires, il convient, le cas échéant, d’autoriser l’inscription de groupes taxinomiques d’espèces sur la liste de l’Union. », ce principe ne peut pas s’appliquer au niveau de la classe ou de l’ordre, très rarement au niveau de la famille et rarement au niveau du genre qui regroupe des espèces qui ont souvent des besoins très différents.

    Prenons l’exemple de l’ordre des squamates ou squamata (10 078 espèces !), nous avons des espèces de lézards ou de serpents qui vivent dans des milieux désertiques, humides ou tempérées. En terme alimentaire, certaines sont herbivores, d’autres insectivores (certains serpents le sont) ou carnivores, là aussi avec des préférences alimentaires très différentes (petits mammifères, oiseaux, lézards, escargots, grenouilles ou autres serpents pour les espèces ophiophages). En matière de reproduction, les besoins peuvent aussi être très différents avec une hydrométrique ou des températures très variables pour des espèces ovovivipares ou ovipares. Le seul critère du « espèces grimpant aux arbres » évoqué dans l’avis du Conseil National de Protection de la Nature (CNPN) ne suffit pas à déterminer si une espèce est invasive et préoccupante ou pas et l’impact qu’elle peut avoir : est-elle diurne ou nocturne ? Préfère-t-elle des températures fraiches ou chaudes ? Quel est son régime alimentaire ? Est-ce une espèce prédatrice ? Que mange-t-elle ? Bien d’autres questions peuvent se poser.

    C’est pourquoi le règlement précise que : « Les critères régissant l’inscription sur la liste de l’Union constituent le principal instrument de mise en application du présent règlement. Pour garantir une utilisation efficace des ressources, ces critères devraient également garantir que, parmi les espèces exotiques envahissantes potentielles connues à ce jour, celles dont les effets néfastes sont les plus importants figureront sur la liste. La Commission devrait présenter au comité institué par le présent règlement une proposition de liste de l’Union fondée sur ces critères dans l’année suivant l’entrée en vigueur du présent règlement. Lorsqu’elle propose la liste de l’Union, la Commission devrait informer ledit comité de la manière dont elle a pris en compte ces critères. Il convient que lesdits critères comportent une évaluation des risques, conformément aux dispositions applicables en vertu des accords pertinents de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) relatifs aux restrictions touchant au commerce des espèces. »

    Autre constat, les conditions géographiques (multitude de milieux différents en fonction de l’altitude), climatiques (été chaud et hiver plus froid qu’en région équatoriale avec des remontées froides de l’antarctique), hydrologiques (quasi-totalité des rivières à sec durant l’année sauf durant les cyclones ou le débit peut être très violant) et physicochimiques de l’eau de l’île de la Réunion (étangs en bord de mer avec des remontées salines rendant l’eau fortement minéralisée) ne permettent pas à l’ensembles des espèces des classes, ordres, familles et genres mentionnés dans le projet d’arrêté de pouvoir prospérer sur ce territoire. Avec une telle diversité de biotopes et une grande différence de températures, de pluviométrie ou d’hydrométrie, il est forcément nécessaire d’être précis sur les espèces réellement envahissantes avec un caractère préoccupant et exclure les autres.

    Nous avons, dans nos eaux, les espèces indigènes suivantes : Anguilla marmorata, Anguilla mossambica, Anguilla bicolor bicolor, Kuhlia rupestris, Eleotris fisca, Eleotris mauritianus, Awaous nigripinnis, Glossogobius giurus et Stenogobius polyzona.
    Toutes ces espèces sont carnivores et de nature à empêcher la prolifération des poisson exotiques de couleur vive (la plupart des poissons d’aquarium). Le « Tilapia », espèce exogène et prédatrice, est également présente en très grand nombre dans nos étangs. Si des espèces exotiques adultes arrivaient à échapper à cette prédation naturelle et parvenaient à se reproduire, les alevins n’auraient aucune chance de survie.

    Nous avons donc deux questions : A-t-on retenu les espèces dont les effets néfastes sont les plus importants pour la Réunion ? Sur quelle évaluation des risques s’est-on appuyé pour retenir les classes, ordres, familles et genres à interdire pour notre île ?

    Il est à noter que dans l’arrêté du 14 février 2018 relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire métropolitain, il est fait mention, en annexe, d’une liste d’espèces clairement identifiées. Les seules exceptions portent sur les genres de tortue Chrysemys spp, Clemmys spp, Graptemys spp, Pseudemys spp et Trachemys spp, même si on mentionne aussi l’espèce Trachemys scripta, et la famille des Sciuridae. Ces regroupements sont sans doute justifiés par des études scientifiques (elles sont nombreuses pour les tortues dites « de Floride »). Pour le reste, il faudrait procéder selon le même principe pour le projet concernant l’île de la Réunion. La règle reste l’espèce et les regroupements taxonomiques l’exception.

    Ensuite, il faut également être précis sur la définition même d’une espèce exotique envahissante préoccupante.

    Selon la définition du règlement n° 1143/2014 qui a une valeur normative, une espèce exotique envahissante préoccupante pour un État membre est « une espèce exotique envahissante autre que les espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union, pour laquelle un État membre considère, en s’appuyant sur des données scientifiques, que les effets néfastes de sa libération et de sa propagation, même s’ils ne sont pas pleinement démontrés, sont lourds de conséquences pour son territoire, ou une partie de celui-ci, et requièrent une action au niveau de l’État membre concerné ».

    Il ne faut donc par faire les choses par idéologie, mais bien en s’appuyant objectivement sur la définition claire « des espèces exotiques envahissantes préoccupantes » du règlement. A ce sujet, nous nous interrogeons : sur quelles études scientifiques propre à l’île de la Réunion s’est-on appuyé pour placer ces ordres, classes, familles ou genres entiers dans la catégorie des invasifs préoccupants ?

    Sur ce point précisément, et en effectuant des recherches sur les « espèces » mentionnées dans ce projet (base de données sur les espèces exotiques envahissantes en Outre-Mer de l’UICN / liste du Centre de ressources espèces exotiques envahissantes dont la coordination et l’animation sont assurées par l’UICN France et l’Office français de la biodiversité / site internet du GEIR (Groupe Espèces Invasives de La Réunion) / liste rouge des espèces menacées en France de l’UICN et du MNHN - faune de La Réunion / etc.), nous avons des interrogations.

    En effet, impossible de trouver une quelconque information sur le caractère invasif et préoccupant à la Réunion d’une famille de poisson d’eau douce comme les Characidae (1 122 espèces dont 300 régulièrement commercialisées et jamais observées dans les eaux réunionnaises) ou les Aplocheilidae. C’est la même chose pour la plupart des autres familles…

    Autre cas incompréhensible pour l’ordre des Pelecaniformes (les pélicans), L’espèce Pelecanus rufescens
    (nous ne savons pas s’il s’agit bien de celle-ci puisque nous n’avons aucune précision dans le projet d’arrêté) a été observée, selon nos sources, de manière exceptionnelle à l’île de la Réunion (au moins une donnée fiable en 1997) (Putelat, Probst & Lépissier, 1998). L’individu repéré est venu par ses propres moyens, probablement à partir de populations naturelles de Madagascar. Dans ce cas, nous ne sommes absolument pas dans le cas d’une espèce invasive introduite par l’homme puisque l’espèce est venue par ses propres moyens, et nous sommes encore moins dans le cas d’une invasion préoccupante car le dernier cas d’observation fiable porte sur un seul individu, il y a 23 ans.

    Cela confirme qu’il y a un vrai problème de fond avec ce projet qui ne s’appuie pas sur des données factuelles pourtant abondantes sur le sujet.

    Si le règlement européen oblige à établir une liste d’espèces invasives et préoccupantes avec, préférentiellement, ce niveau de détail (c’est-à-dire l’espèce), c’est qu’il y a une bonne raison. Les regroupements par classe, ordre, famille ou genre sont l’exception et non la norme. Cette raison a été comprise en France métropolitaine. Pourquoi ne le serait-elle pas dans les RUP et, plus particulièrement, à la Réunion dans le cas présent.

    Nous demandons d’éviter les surenchères inutiles, sans pour autant se jeter dans l’insouciance ou l’irresponsabilité. Comme toujours pour légiférer, il s’agit d’avoir le ton juste.

    Concrètement, il faut être plus précis et respecter le règlement européen en précisant les espèces et ne pas céder à la facilité en englobant des classes, ordre ou famille entière dont les espèces ont très peu de choses en commun.

    Un autre exemple : la crevette Neocaridina heteropoda var. Red a été observée en 2018 dans la Rivière du Mât (l’une des rares rivières en eau toute l’année), ayant probablement été lâchée dans la nature. La population observée était très importante. Dans ce cas, pas de problème car cette espèce correspond bien à la définition. Mais alors, il faut bien mentionner l’espèce « Neocaridina heteropoda » dans l’arrêté et pas autre chose.

    La sagesse voudrait que l’on retienne uniquement les espèces effectivement envahissantes comme celle-ci. Evitons d’inscrire ou de retranscrire dans ce projet une crainte hypothétique ou la peur collective pour une classe ou une famille (les reptiles, les araignées, etc.).

    A l’inverse du cas de Neocaridina heteropoda, le fait de retrouver 4 spécimens de telle espèce, ou pire, de tel genre dans l’année ne constitue pas un caractère envahissant préoccupant même si les médias peuvent s’en émouvoir. Il s’agit souvent d’abandons par des propriétaires dépassés qu’il est possible d’éviter en exigeant le certificat de capacité dans les RUP pour les espèces et genres demandant certaines connaissances particulières. On supprime ainsi les achats impulsifs et irréfléchis d’un animal dont on ignore tout. Il est à noter que beaucoup de dispositions existent déjà dans l’arrêté du 8 octobre 2018 fixant les règles générales de détention d’animaux d’espèces non-domestiques. Les choses vont plutôt dans le bon sens. Encore faut-il que ceux qui passent leur certificat de capacité à la Réunion ne soient pas plus limité en termes d’espèces que ceux qui le passent en métropole.

    En effet, le certificat de capacité peut être utilisé dans le cadre de l’application de ce règlement qui prévoit que « Grâce aux mesures prises en vertu du présent règlement, les États membres peuvent imposer des obligations aux détenteurs ou aux utilisateurs d’espèces exotiques ».

    A l’autre bout de la chaine, il nous appartient aussi d’organiser une filière de récupération de ces animaux pour éviter qu’ils ne finissent dans nos espaces naturels, même en petit nombre. Les membres du collectif Réunion biodiversité vont s’organiser en ce sens : Kensy Aquarium récupérera les poissons (poissons rouges, « pleco », cichlidés divers, etc.) auprès des particuliers qui souhaitent s’en séparer, l’association Reptiles 974 se chargera des reptiles. Il existe déjà des associations qui ont les structures adaptées pour récupérer les oiseaux exotiques.

    Nous souhaitons également mettre en avant l’une des particularités de la population réunionnaise. Celle d’avoir toujours aimé s’occuper des animaux. Cette tradition ne disparaîtra pas parce qu’on aura interdit toutes les importations d’animaux exotiques. Nous souhaitons vous alerter sur ce point car nombreux seront ceux qui irons prélever dans la nature les animaux qu’ils ne pourront plus se procurer autrement, peu importe l’espèce : oiseaux (bec rose, Cardinal, espèces endémiques), poissons (guppy, bouche ronde, etc.) et reptiles (lézards verts/Phelsuma endémiques ou non) avec les conséquences que l’on peut imaginer sur le milieu. Pour d’autres, se sera simplement le recours au marché noir et aux trafics en tout genre. Si on veut garder un contrôle sur la vente d’animaux, il faut que l’acquisition d’espèces non invasives reste légale.

    D’un point de vue économique, le règlement européen indique, comme précisé plus haut, que « celles (les espèces) dont les effets néfastes sont les plus importants figureront sur la liste » et « Il convient que lesdits critères (de sélection des espèces) comportent une évaluation des risques, conformément aux dispositions applicables en vertu des accords pertinents de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) relatifs aux restrictions touchant au commerce des espèces ». En apportant cette précision le règlement reconnait qu’il y a toute une activité commerciale autour de la vente d’animaux de compagnie (poissons d’aquarium, oiseaux, rongeurs et reptiles), dont font partie les animaux exotiques. Nous regrettons que ce point ait été ignoré dans le projet d’arrêté concernant l’île de la Réunion. Nous ne sommes pas opposés à interdire de la vente les espèces réellement invasives avec un caractère préoccupant. Néanmoins, le choix de ces espèces doit se faire dans le cadre d’une réelle concertation et en s’appuyant sur une véritable évaluation des risques.

    On ne doit pas jeter le bébé avec l’eau du bain sous prétexte de vouloir trop bien faire dans le domaine de la biodiversité. Le trop est parfois l’ennemi du bien.

    Cette RUP est déjà fortement touchées par le chômage avec un taux proche de 25% et tout interdire, sans discernement, entrainerait inévitablement des fermetures d’animaleries et de grossistes avec d’importantes suppressions d’emplois. Au vu de la crise post-covid19 qui s’annonce dans tout le pays, c’est aussi un élément à prendre en compte.

    Le secteur des animaux de compagnie représente sur notre île :
    Une trentaine d’établissements (animaleries, jardineries, importateurs, grossistes et éleveurs) employant plus de 200 personnes, sans compter les emplois indirects liés à cette activité (transitaires, transporteurs, compagnies aériennes, etc.),
    Un chiffre d’affaires annuel entre 150 et 200 millions d’euros,
    Une TVA collectée pour l’Etat entre 13 et 17 millions d’euros,
    Une somme estimée entre 3 et 5 millions au titre de l’octroi de mer réinjectée dans notre économie locale.
    Ne nombreux investissements et de lourds emprunts bancaires ont également été réalisés ces dernières années par les professionnels. Ce projet d’arrêté met en péril la totalité de la filière.

    Nous tenons également à préciser que les grossistes et animaleries de l’île de la Réunion n’ont pas tous officiellement été conviés à participer à la phase amont de consultation du projet. De plus, le peu de professionnels présents ont fait des remarques qui n’ont pas été prises en compte. Il n’y a donc pas eu de réelle concertation globale sur le projet.

    POUR CONCLURE :

    La liste des espèces envahissantes doit être précise et porter uniquement sur des espèces clairement identifiées (aspect juridique incontournable et obligatoire). Le principe de précaution propre à la France devrait être traité par l’obligation du certificat de capacité (l’outil doit être appliqué convenablement à la Réunion).

    L’esprit de cet arrêté nous semble verser dans une mode de la peur aveugle à l’égard d’une catégorie de personnes en culpabilisant non pas les auteurs de lâchers d’espèces invasives (problématique déjà traitée par l’arrêté́ du 9 février 2018 relatif à̀ la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire de La Réunion), mais les possesseurs d’animaux exotiques ou de Nouveaux Animaux de Compagnie (NAC) dans leur ensemble. C’est omettre que la très grande majorité des possesseurs de ce type d’animaux ne sont pas des irresponsables face aux impératifs écologiques et surtout négliger que tous ne sont pas réductibles à n’être que des possesseurs de nouveaux animaux dits de compagnie, mais pour un nombre non négligeable des passionnés qui contribuent à élever des espèces rares et à accumuler des informations très importantes sur les conditions d’élevage et de maintenance. Grâce à ces passionnés des espèces peuvent être sauvées de l’oubli ou sauvées tout court (car considérées comme peu sympathique par beaucoup) et continuer d’exister autrement que dans les seuls ouvrages spécialisés.

    La conservation ex situ s’accompagne d’une participation croissante à la protection des espèces rencontrées en terrariophilie. Certains de ces éleveurs sont regroupés dans le monde associatif, par exemple au sein de l’European Studbook Foundation, la Deutsche Gesellschaft für Herpetologie und Terrarienkunde (DGHT) ou la Fédération francophone pour l’élevage et la protection des tortues (FFEPT).

    De même, l’oiseau Spinus cucullatus (Tarin rouge du Venezuela) est classé en annexe A du règlement (CE) n° 338/97 du Conseil relatif à la protection des espèces de faune et de flore sauvages par le contrôle de leur commerce depuis 1996 en tant qu’espèce menacée. Un élevage massif par les amateurs a permis de le classer en annexe X (autorisation de commerce et d’élevage) du règlement n° 865/2006 pour les spécimens nés en captivité.

    Dans l’état actuel, nous formulons un avis défavorable au texte présenté car réalisé sans concertation, ne respectant pas le cadre juridique du règlement européen, trop réducteur (simplification abusive) et inexacte quant aux espèces invasives et réellement préoccupantes.

  •  Désolant , le 13 mai 2020 à 14h12

    Bravo vous allez faire mourir une multitude de petits éleveurs qui ne pourront plus céder ou échanger des animaux actuellement considérés comme domestique. En prenant ce chemin vous allez également accélérer la fermeture de petits producteurs qui fournissent ces éleveurs.
    L’écologie c’est très bien mais avant de vouloir mettre en place une politique de répression il serait peut-être judicieux de mettre en place une politique de sensibilisation.
    Puis soyons sérieux niveau écologie il y a bien plus haut ok taper. Mais bon face aux lobbies le gouvernement baisse sa culotte, comme toujours.

  •  Trop de restrictions, le 13 mai 2020 à 14h12

    Bonjour
    Je trouve encore ce nouveau projet de loi aberrant et beaucoup trop restrictif
    Plus personne n’elevera d’oiseaux bientôt
    Alors protéger la faune sauvage oui, mais mettre trop de bâtons dans les roues des éleveurs, aussi bien amateurs que professionnel, cela va conduire à la mort de biens des espèces
    Rappelons que la bernache d’Hawaï (branta sandvicensis) et la sarcelle Laysan (anas laysanensis) ont pu être sauvés de la disparition grâce à l’élevage !!
    Merci

  •  Notre Passion en danger d’extinction., le 13 mai 2020 à 13h27

    Réglementation Française outrancière mise en place par un état sous la pression d’extrémistes écologiques, visant à anéantir en France ceux qui oeuvrent bénévolement à la survie d’espèces menacées dans leur biotope naturel, en grande partie due à une démographie galopante de l’espèce humaine, et des conséquences qui s’y rattachent à savoir déforestation, exploitation minière, agriculture intensive, industrialisation tous azimuts.En résumé et une fois encore, la cause de la haute finance.
    Avec le fichier I-FAP, les certificats de capacité, les autorisations préfectorales de détention, ont généré un enterrement de première classe des Eleveurs Passionnés d’espèces non domestiques.
    Personnellement, et comme beaucoup d’Eleveurs, nous tiendrons pour responsables tous ceux qui ont oeuvrés pour la mise en place d’une législation française totalement absurde.

  •  En colère , le 13 mai 2020 à 13h01

    Vous ne faite que ça de mettre des contraintes a l’élevage alors que xe sont tous les eleveurs peut importe l’espèce contribue a sa preservation vous entrés dans la spirale infernale de taxation honte a vous car sa vous remplis lbien les poches

  •  Non à un tel arrêté, le 13 mai 2020 à 10h22

    Eleveur amateur métropolitain, je suis conscient de la nécessité de la protection de l’environnement.
    Cependant, ces dernières années, sous ce prétexte, des aberrations, des contraintes, des taxes sont venues mettre un frein à notre passion et ont entrainé la chute de quelques professionnels et l’abandon par des passionnés de nombreuses espèces jusque là détenues et dont pourtant, dans le milieu naturel, leur situation est préoccupante.
    Mais le tout, avec des exceptions incompréhensibles selon le statut non pas du seul oiseau mais de l’éleveur (simple amateur ou chasseur).
    Pourquoi une liste négative ? S’exonérant d’établir des preuves scientifiques tel que prévu par l’UE ?
    En application des articles L411-5 et L411-6 du Code de l’Environnement, ainsi que par l’article 3 de
    l’arrêté du 08 octobre 2018, cette liste ne risque-t-elle pas d’impliquer le marquage obligatoire et
    l’enregistrement au fichier national de ces espèces sur tout le territoire national ?
    Pourquoi ne pas établir une liste positive fondée sur des preuves scientifiques ? Adaptation aux climat
    et biotope locaux, régime alimentaire, potentiel de reproduction, maturité sexuelle, prolificité …
    Pourquoi ne pas recueillir l’avis de la Commission Nationale Consultative sur la Faune Sauvage Captive
    sur l’établissement d’une telle liste ? Cette commission est systématiquement oubliée dans toutes les
    propositions de textes concernant les animaux non domestiques …
    Pourquoi mettre à mort des spécimens vivants ? Uniquement parce que ces espèces sont déclarées
    envahissantes sur le territoire de la Réunion ? Si ce texte est adopté, il est impératif de les rapatrier en
    Métropole et de les attribuer aux structures de conservation et d’élevage.
    Cordialement

  •  Quelles sont réellement les Espèces Exotiques Envahissantes ?, le 13 mai 2020 à 00h52

    Contre …
    puisque trop restrictif alors que surveillance (marquage, tenue de registres) et déclaration en préfecture suffiraient amplement, et encore seulement pour quelques espèces.
    Pourquoi ces espèces nées en captivité depuis nombre de générations et donc considérées comme égales aux autres domestiques seraient-elles potentiellement dangereuses alors que rien n’est fait contre chiens et chats actuellement bien plus dérangeants, car livrées à eux mêmes à longueur de temps? Les constats sont formels, les invasifs sont déjà en place depuis belle lurette et nos deux meilleurs amis à 4 pattes ainsi que les rats ont par là même, si justement acquis les premières places aux titres de destructeurs/ravageurs, … après l’homme.
    Pouvez-vous expliquer le fait que pour protéger la biodiversité (faune et flore sauvage) il faille interdire les activités de tant d’espèces nées en captivité (la plupart depuis plus de 50 générations), alors que les activités de destruction des lieux primaires n’ont jamais été aussi permissives et intenses?
    Qui donc obligerait plutôt l’obtention d’un certificat de capacité spécial toutes espèces faune et flore donnant autorisations pour constructions superflues, replantations en monoculture, de même qu’excavations des sols jusqu’à niveau nettement inférieur à celui de l’humanité? et de la toute première vie sur terre?
    Est-il nécessaire de rappeler que l’humain fait toujours partie de la biodiversité? De ce fait, pour espèces exotiques envahissantes (EEE), ne vaudrait-il pas mieux surveiller ceux qui se croient d’un autre monde et s’approprient les plus hautes branches de l’écosystème?
    Merci pour votre attention.

  •  NON à ce projet sans consultation de CNCFSC , le 12 mai 2020 à 22h04

    Les espèces indigènes, les habitats naturels et les services rendus par les écosystèmes doivent être protégés, notamment par la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes.

    MAIS LA PRÉSERVATION DE LA BIODIVERSITÉ PASSE AUSSI PAR LA CONSERVATION EX-SITU !

    L’interdiction de la détention de certaines espèces, (et leur transport, leur colportage, leur utilisation, leur échange, leur mise en vente, leur vente, leur achat, leur introduction sur le territoire national, leur transit sous surveillance douanière) va porter un COUP D’ARRET À TOUTES LES ACTIONS DE CONSERVATION.
    Par ce commentaire, il est demandé au Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire de prendre en compte cette observation.

    Prendre un tel arrêté sur ce projet pose questions :

    POURQUOI METTRE À MORT DES SPÉCIMENS PRÉCIEUX ? Uniquement parce que ces espèces sont DÉCLARÉES ENVAHISSANTES (parce que exotiques) sur le territoire de la Réunion ? Si ce texte est adopté, il est IMPÉRATIF DE LES RAPATRIER en Métropole et de les attribuer aux structures de conservation et d’élevage.

    Pourquoi une LISTE NÉGATIVE ? S’exonérant d’établir des PREUVES SCIENTIFIQUES tel que prévu par l’UE ?

    En application des articles L411-5 et L411-6 du Code de l’Environnement, ainsi que par l’article 3 de l’arrêté du 08 octobre 2018, cette liste ne risque-t-elle pas d’impliquer le MARQUAGE OBLIGATOIRE et l’ENREGISTREMENT AU FICHIER NATIONAL de ces espèces sur tout le TERRITOIRE NATIONAL ?

    Pourquoi ne pas établir une LISTE POSITIVE fondée sur des preuves scientifiques ? ARGUMENTATION sur les capacités d’daptation aux climat et biotope locaux, régime alimentaire, potentiel de reproduction, maturité sexuelle, prolificité …

    Pourquoi ne pas recueillir l’AVIS DE LA CNCFSC Commission Nationale Consultative sur la Faune Sauvage Captive sur l’établissement d’une telle liste ? Cette commission est SYSTÉMATIQUEMENT OUBLIÉE dans toutes les propositions de textes concernant les animaux non domestiques …

  •  Prévention des introductions d’espèces pour l’avenir du territoire réunionnais et de ses écosytèmes, le 12 mai 2020 à 09h51

    Contrairement à la plupart des iles océaniques, nous de disposons d’aucune règlementation pour prévenir l’introduction d’espèces exotiques sur le territoire. Je soutiens pleinement cette première initiative qui fait reconnaître par l’Europe l’importance de l’outre mer et de La Réunion en particulier, territoire dont l’écononomie et le tissu vivant sont menacés plus qu’ailleurs par la multiplication des introductions d’espèces exotiques animales et végétales.

  •  Lettre à Madame Elisabeth Borne,Ministre de la Transition Écologique et Solidaire, le 12 mai 2020 à 08h40

    Madame Elisabeth Borne
    Ministre de la Transition Écologique et Solidaire
    246 boulevard Saint-Germain
    75007 Paris
    Lattes, le 11 mai 2020
    Madame la Ministre de la Transition écologique et solidaire,
    Nous savons votre intérêt pour la cause animale,
    C’est pourquoi, nous souhaiterions porter votre attention sur l’arrêté relatif à la prévention de l’introduction et de la propagation des espèces animales exotiques envahissantes sur le territoire de La Réunion – interdiction de toutes activités portant sur des spécimens vivants
    NOR : TREL1823177A

    Les éleveurs principalement d’Estrildidés, Fringillidés, d’Agapornidés ou encore de Perruches calopsitte risquent d’être fortement impactés et soumis à déclaration préfectorale dans un délai de 6 mois maximum après la date de publication du nouvel arrêté.
    Les surplus d’élevage deviendraient impossibles à replacer en oiseaux de compagnie puisqu’un certificat de capacité et une ouverture d’établissement seraient exigés des nouveaux propriétaires.

    Voila ce que vous demandez :
    Afin d’épuiser le stock, les spécimens le constituant sont :
    (i) soit vendus ou transférés, dans un délai maximum de 1 an après la date de publication de cet arrêté, à des établissements bénéficiaires de l’autorisation prévue au II de l’article L. 411-6 ;
    (ii) soit transférés, dans un délai maximum de 1 an après la date de publication de cet arrêté, sur un territoire français pour lequel l’espèce n’est pas interdite au titre des articles L.411-5 et L.411-6 du code de l’environnement ;
    (iii) soit abattus ou éliminés.

    Ces conséquences seraient désastreuses, dramatiques pour les éleveurs, les particuliers qui possèdent un ou plusieurs oiseaux,
    (tel un Inséparables (formes sauvages et domestiques) Agapornis spp , une calopsitte Nymphicus hollandicus (Kerr, 1792) car faute de ne pouvoir se mettre en règle avec votre arrêté, leurs oiseaux seraient abattus ou éliminés.

    Ma lettre est motivée afin que vous réalisiez le désagrément qui serait fait à toutes ces personnes qui aiment leurs oiseaux et veulent continuer ainsi.

    En vous remerciant de toute l’attention que vous voudrez bien porter à notre démarche, nous vous prions de croire,
    Madame la Ministre à l’assurance de notre haute considération.

    Jany Lecomte

    Président de la commission psittacidés UOF (COM France).

  •  Marché noir ? , le 10 mai 2020 à 11h30

    Autant d’interdictions ne sont-elles pas susceptibles de conduire à l’explosion du marché noir plutôt qu’au respect de la réglementation ?
    On a déjà l’exemple des tortues Radiata à 80/90 % non déclarées…
    Ce texte me semble excessif !

  •  Non à cela, le 10 mai 2020 à 07h46

    Cela fait des années que des personnes élèvent des oiseaux exotiques à la Réunion sans pour autant mettre en danger notre éco système, celui ci est plud impacté par l’urbanisation massive et les aménagements divers. Il serait plus judicieux de mieux contrôler les entrées accidentelles voir clandestines d’animaux sauvages et végétaux divers (port et aéroport) que de vouloir traquer et interdire a de simples citoyens de vivre simplement leur passion. Cette démarche n’a qu’un but simplement lucratif pour l’état et n’a rien à voir avec l’environnement cela est bien dommage. Laisser nous vivre notre passion simplement SVP

  •  Sensibilisation et contrôle, le 7 mai 2020 à 08h07

    Merci pour cet arrêté attendu depuis longue date. Il devra permettre de protéger notre île si tant est que les moyens appropriés pour sensibiliser, accompagner et contrôler les détenteurs et amateurs de ces espèces soient au rendez-vous. Les efforts devront être mis sur :
    <span class="puce">- la formation des agents de l’état en charge du contrôle (reconnaissance des espèces)
    <span class="puce">- la collaboration avec les groupements interprofessionnels et d’élevage de loisirs
    <span class="puce">- le contrôle des éleveurs/revendeurs de ces espèces
    Les commentaires laissés ici montrent le travail qu’il reste à faire pour expliquer le bienfondé des enjeux de protection de l’environnement derrière ces interdictions.

  •  Liste trop limitative, le 7 mai 2020 à 07h07

    Je suis le premier d’accord qu’il faille protéger la biodiversité et La Réunion des espèces invasives, mais est-ce vraiment le moyen le plus efficace ?
    L’Agame des colons et le Grand lézard vert, sont arrivés de Madagascar par bâteau marchand ! Oui, la Neocaridina davidi a été retrouvée dans les cours d’eau, mais je suppose que pas toutes les espèces ont été retrouvées abandonnées dans la nature. D’ailleurs, vu le prix de la neocaridina, je ne pense pas que ça ait été fait volontairement !
    De plus, votre document (article 3.1.) dit concerner toute espèce "Introduit[e] hors de son aire de répartition naturelle" : ceci ne veut pas forcément dire dans la nature ; et si on parle de nature, sachez que pour les aquariophiles, nos espèces sont en biotope fermé ! Donc cet argument n’est pas valable.
    Et pourquoi ne pas faire la chasses aux espèces invasives comme le Tilapia ? Le Guppy sauvage ? Qu’en est-il de la bataille contre la vigne maronne ? Dois-je rappeler que se sont les autorités qui ont introduit cette miraculeuse Mouche bleue ? Pourquoi ne pas plutôt se focaliser sur la mouche des fruits qui détruit tous les fruits depuis peu ?
    Parce que c’est une réglementation imposée par l’Europe, mais dont le biotope est complètement différent de celui de La Réunion. Pourquoi sinon, en Martinique, cette liste d’espèces interdites a été fortement réduite ? Il n’y a pas que la pression des associations de passionnés, la réglementation a aussi été mieux préparée (ils ont eu plus de temps et moins de Covid-19 je suppose). A ce moment-là, ne prenez pas des décision hâtives, même si l’Union Européenne presse, prenez l’excuse du Covid-19 !!
    Cette liste est trop limitative et ne correspond pas aux réalités du territoire. De plus, plein d’espèces sont pour les passionnés des animaux de compagnie. Voudriez-vous qu’on vous dise que votre animal de compagnie devra être éliminé l’année prochaine ? Cette liste, aussi exhaustive dans cet état-là, va enfreindre profondément notre liberté en tant que passionné de certains animaux. Et qui dit passionné, dit respect, et éveil à une conscience environnementale (que j’ai pu lire dans un commentaire plus haut et qui est vrai).
    Personnellement, j’avais déjà répertorié des espèces invasives auprès des autorités compétentes, je suis aussi entré en contact pour aider la SEOR à éliminer des rats pour protéger les espèces endémiques d’oiseaux, mais j’ai bien peur que faire preuve d’aussi peu de compréhension (scientifique et sociale) concernant cette nouvelle réglementation pourrait détruire cet esprit de solidarité établi chez plein de réunionnais, moi y-compris.

  •  Argumentation contre la forme et le fond du projet, le 7 mai 2020 à 06h52

    Argumentaire s’opposant en l’état au
    projet d’arrêté ministériel
    NOR : TRELI82317A
    Spécifique à l’île de La Réunion

    SUR LA FORME
    Les assistants aux commissions techniques ont été informés en séance que le ministère n’examinerait que « deux lignes de dérogation » par ordre d’animaux (tortues, serpents,…) Cette limite administrative extrêmement restrictive impliquait de fait des choix limités dans les propositions de dérogation.
    De même a-t-il était précisé que la synthèse des propositions allait être DEPOSEE au ministère mais NON PRESENTEE en réunion, ce qui a bien évidemment diminué la portée des arguments et empêché La Réunion de toute possibilité de défendre ses positions, d’apporter des commentaires et de répondre aux éventuelles questions des services.
    On peut donc noter ici dans la chaine de l’instruction du dossier une volonté d’obstruction de toute possibilité d’argumenter ou de proposer une autre position que celle voulue par les bureaux ministériels.

    Entre l’examen des commissions et la rédaction de l’arrêté, on constate un glissement sournois des termes employés. On passe « d’espèces potentiel-lement envahissantes à « espèces envahissantes » et on fait l’amalgame entre « exotiques » et « envahissantes ». Ceci à pour effet de donner un caractère toxique à de nombreuses espèces courantes.
    Enfin, dans cet aspect purement formel, on constate une instruction à charge du dossier, avec une stratégie de fermer les débats et d’argumenter la justification des futures contraintes en prenant exemple sur les incidents arrivés dans les pays étrangers.

    SUR LE FOND
    L’île de La Réunion est LE PREMIER DEPARTEMENT DE FRANCE en termes d’éleveurs de tortues déclarés, avec à ce jour plus de 220 capacitaires et plus de 3000 éleveurs d’agrément. L’histoire de « l’île tortue » est intimement liée à cet animal, avec deux espèces endémiques (dont Cylindrapsis borbonica) qui étaient là au début du peuplement et qui ont servi de nourritures aux premiers arrivants au XVIIème siècle, avec l’importation massive de tortues de Madagascar dès le XVIIIème siècle (Astrochelys radiata) que chaque famille avait dans sa cour, avec l’arrivée des tortues dulçaquicoles emmenées par les premiers migrants chinois au XIXème siècle et enfin l’implantation au XXème siècle d’une ferme d’élevage de tortues marines (Chelonia mydas) reconvertie en Centre d’Etude et de Protection des Tortues Marines. Plusieurs structures présentent aujourd’hui des tortues au public, faisant de cet animal, qu’il soit terrestre ou aquatique, le TOTEM DE LA REUNION. Cette omniprésence dans l’histoire et le quotidien des habitants devrait légitimer le PRINCIPE D’EXCEPTION CULTURELLE des nouvelles législations liées à la tortue et convertir le regard de ceux qui les rédigent. Le nombre exceptionnel de capacitaires et d’éleveurs d’agrément s’explique par les campagnes de sensibilisation et de communication réalisée auprès des éleveurs au moment où de nouveaux dispositifs réglementaires étaient imposés aux détenteurs de tortues. Dans les années 2005 2006, l’association Société Chéloniophile de Bourbon accompagnait en moyenne 20 éleveurs par jour à constituer leurs dossiers de déclaration. Après les campagnes de marquage par transpondeur, qui ont été pour tous une source d’investissement importante, il a fallu à nouveau intervenir pour une nouvelle dépense obligatoire, la déclaration au fichier national. Et maintenant, à tous ceux qui ont fait l’effort de se mettre en conformité et d’investir pour régulariser leur élevage, on veut encore imposer de nouveaux interdits qui touchent le cœur de leur passion.

    Sur le potentiel dangereux des espèces, si on peut constater des implications malheureuses dans notre île, le cas des tortues est tout autre. Les pouvoirs publics reconnaissent comme fiable l’estimation du nombre d’Astrochelys radiata à 50 000 adultes, et une hypothèse basse d’une reproduction de 15 000 nouveaux nés par an. Pourtant, on n’a jamais fait remonter d’installation de cette espèce dans le milieu naturel. La passion des réunionnais pour les tortues empêche en fait tout risque d’installation, la première tortue trouvée étant immédiatement récupérée. Il en va de même pour les aquatiques. Les animaleries commercialisent depuis plusieurs décennies pelusios castaneus et Pelomedusa subruff, tortues parfaitement acclimatées à notre climat. Il s’en est vendu des milliers, à un prix très abordable, et pourtant on n’en retrouve aucune dans les eaux vives ou stagnantes de La Réunion. Le cas des tortues dites de Floride (Trachemys sp et Pseudemys sp) est identique à beaucoup d’autres pays, dont la métropole. Quelques spécimens ont été observés dans les années 1980 dans les retenues d’eau du Bocage à Sainte Suzanne, de l’étang de Saint Paul et dans celui du Gol de Saint Louis. Depuis, si on observe encore quelques individus, on note aucune augmentation des populations et aucun juvénile n’a été trouvé. Il est probable que si les adultes se reproduisent, les bébés soient dévorés par les Lapias et les Butors.
    Des cas d’évasion ont cependant été mentionnées en cours de commission, mais ils sont anecdotiques et résiduels. Il y a 20 ans, Un spécimen de tortue à grosse tête (Platysternon megacephallum) et un autre de tortue à long coup (Chelodina sienberocki) ont été récupérés dans la nature. En dehors du fait qu’il faut plus d’individus pour une hypothétique reproduction, Leur rareté et leur cout font qu’ils feraient l’objet de chasses actives des amateurs de ces espèces remarquables.

    On peut regretter que la nomenclature « tortues aquatiques » implique aussi les tortues « semi aquatiques » dont certaines espèces se plaisent et se reproduisent dans de nombreux jardins de passionnés. On peut aussi réfuter l’argument énoncé en commission qui consiste à offrir tout un panel d’espèces terrestres aux attentes des passionnés de tortues aquatiques. Quel rapport ? Cet argument est fallacieux car il propose d’importer à La Réunion des espèces qui ne l’étaient pas précédemment et qui de toute façon atteindraient des prix hors d’atteinte, généralement plusieurs milliers d’euros (cf disponibilités des revendeurs sur internet)
    Les éleveurs réunionnais ont déjà subi de nombreuses restrictions, ont déjà fait beaucoup d’effort d’adaptation, de dépenses dans l’identification de leurs animaux, de régularisations administratives et de compréhension. Mais maintenant le projet d’arrêté ministériel, tel qu’il est présenté, va impacter directement l’objet de leur passion. Les nouvelles contraintes qu’ils vont subir sont en plus spécifiques à l’outre-mer, ce qui fait que ce qui sera interdit à un ultramarin sera autorisé à un métropolitain. Cette discrimination sera mal vécue d’autant que les critères décisionnels sont discutables d’un point de vue zootechnique et de protection des sites sauvages.
    L’exemple de cette mauvaise argumentation est donné par la seule espèce aquatique autorisée pour La Réunion, la mata mata (Chelus fimbriatus) dont on vient d’ailleurs de découvrir une nouvelle espèce. Son autorisation n’est justifiée que parce qu’il faut être détenteur du Certificat de Capacité, et qu’elle fait l’objet d’une clause très restrictive qui ne concerne que les animaux inscrits à l’inventaire de la faune guyanaise. Mais aucun argument quant à son risque d’installation n’est opposé. Pourtant les eaux douces réunionnaises et leur faune nourricière conviendraient parfaitement cette surprenante tortue….

    En conclusion. Il est regrettable que ce projet arrive après la crête de vague de l’arrivée des reptiles en animalerie. Toutes les animaleries et tous les élevages spécialisés ont fermé, et on ne vend plus de reptiles dans les salons animaliers. Le secteur de l’herpétophilie s’est assagi et structuré en association qui ont su accompagner leurs adhérents à la modération et la raison. Sans remettre en cause le bienfondé d’un tel arrêté dans un contexte insulaire de biodiversité sensible et de cohabitation avec un Parc National, la liste des espèces beaucoup trop restreinte qu’il propose et la brutalité de l’application qu’il induit plaident pour une nouvelle mouture mieux discutée localement et défendue physiquement dans les bureaux ministériels. Le tout interdit règle en apparence les problèmes mais génère en dessous des comportements frauduleux. Si les précédentes évolutions des textes trouvaient en réponse la possibilité de se mettre en conformité, ce projet n’ouvre aucune autre solution que l’interdit. Les services concernés ont à de multiples occasions été prévenus que devant trop de contraintes, de nombreux éleveurs allaient entrer en « marronage »
    Ce n’est pas parce qu’il y a un risque d’accident de voiture qu’il faut interdire la vente de voiture, et même si le nombre de morts baisse sur les routes, l’empilement des règlements qui pèsent sur les automobilistes fait qu’il y a de plus en plus de conducteurs sans permis et sans assurance…
    ON PEUT CANALISER UNE PASSION, ON PEUT LA FAIRE EVOLUER, ON PEUT LA REGULARISER MAIS ON NE PEUT PAS INTERDIRE UNE PASSION.

  •  Non à l’interdiction, Oui à la pédagogie. , le 5 mai 2020 à 13h16

    Je m’adresse en tant qu’aquariophile passionné. Je ne pense pas que l’interdiction de ces espèces soit favorable à la pratique de l’aquariophilie. En effet il serait intéressant de prendre en compte que la majorité des aquariophiles réunionnais ont une conscience écologique ancrée en eux.En effet quand un individu place un aquarium chez lui en reproduisant au mieux le milieu de l’espece qu’il maintient, ce dernier fait preuve d’une conscience environnementale. Il serait dommageable que nous, passionnés et respectueux de l’environnement soyons pénalisés dans notre pratique. Je parle par expérience, c’est en maintenant les espèces que j’ai, en créant des biotopes adaptés à mes poissons qu’est né chez moi depuis mon adolescence une conscience environnementale et par conséquent le respect des milieux naturels de l’Ile. Ainsi exposé , je pense que l’interdiction massive d’especes aurait plusieurs impacts néfastes. D’une part la limitation des espèces laisserait place chez de futur aquariophile à l’experience "du poisson rouge en bocal" or l’aquariophilie ne se limite qu’à ce simple aspect. D’autre part je pense aux emplois que génère l’aquariophilie et qui seraient mis en péril. Cependant je prends conscience de la nécessité de protéger nos cours d’eaux. Il serait par conséquent plus pertinent de faciliter la pêche des espèces invasives. Il faudrait aussi s’intéresser aux ventes dans de grandes enseignes où souvent on ne donne pas de bons conseils aux nouveaux acquéreurs. Une pédagogie adaptée aux aquariophiles novices serait plus profitable à chacun. Une pédagogie qui donne à voir la diversité des milieux et des espèces mais aussi initier l’individu à une conscience environnementale nécessaire.

  •  quels sont les critères ?, le 4 mai 2020 à 21h23

    Quels sont les critères de sélection des espèces soit disant envahissantes pour la réunion?
    comment peut on expliquer que par exemple les guppys soient autorisés ( Poecilia reticulata ) mais pas les guppy endler (Poecilia wingei) par exemple ? de plus ces espèces font partie des plus "envahissantes" qui soient. pour preuve , nos rivières en sont remplies ! C’est un non sens ! et on le retrouve tout au long de cette liste ! c’est consternant de voir que ceux qui écrivent les textes soient si peu au courant des sujets dont ils traitent !

  •  contestation d’un projet aberrant , le 4 mai 2020 à 17h11

    Bonjour, vue l’ampleur que prend votre politique de dictature je me permet de vous contredire et de contesté votre projet qui et non seulement stupide mais incohérant, personnellement je suis éleveur amateur de petites, moyennes et grandes perruches et cela fais 47 ans et je voie le nombre impressionnent d’entreprises que des éleveurs amateurs ou professionnelles fonts vivres, mais visiblement cela ne vous impacte pas, mais a vrais dire ça ne m’étonne vraiment pas on ne confit pas la gestion d’un pays à des incompétents il n’y a qua voir la gestion du pays qui part en vrille, Je suis pour la contestation d’un projet aberrant qui net n’y plus qu’un projet politique et n’a absolument riens a voir avec l’écologie, petite précision une des espèces de perruches à collier que vous considérez comme espèce envahissante et pressante sur l’Europe de puits la création de Rome donc cela aurais du avoir un impact Non vous ne croyez pas, bref au final la population d’une sa dissente espèce envahissante qui détruit n’autre biodiversité s’avère bien maigre, alors laisser tomber de telles aberrations cela suffit maintenant.

  •  introduction des especes exotiques sur l’Ile de la Reunion, le 4 mai 2020 à 11h31

    Sous surveillance pourquoi, pas pour le reste pas d’accord… Où cela va s’arrêter !!! qu’en est il alors des autres espèces considérèes comme domestiques : chiens, chats, chevaux, pigeons, lapins, volailles ou tous autres espèces qui peuvent elles aussi être envahissantes et vecteurs de virus au même titre que les oiseaux décrits dans cet arrêté … Y a t’il plus de risque qu’un amateur élève une cinquantaine d’oiseaux exotiques qu’un producteur de volailles qui élèvent, transportent et vendent leur production par milliers d’individus ?
    Prenez en compte que nombre de ces espèces décrites dans l’annexe 1de ce projet de loi sont considérées chez nous comme "DOMESTIQUES" au sens propre de la loi.(Colombes diamants, Caille peinte de Chine, Agapornis Roseicollis et Fischer, Calopsittes …etc)

    Pourquoi nous éleveurs d’oiseaux sommes nous toujours attaqués.. alors que dans un avenir très proche certaines espèces ne seront sauvées de l’extinction que grâce à nous éleveurs et aussi réintroduits comme cela se fait déjà sur certains continents.

    En résumé sous contrôle oui, mais ce décret extrémiste et dans l’état
    NON.
    Pourquoi pour éviter les invasions ne pas mettre en place une verbalisation dissuasive pour toute réintroduction de ces espèces dans la nature et sans autorisation. Faisons les choses de façon intelligente, l’extrémisme n’ayant jamais été très bonne conseillère en la matière… ou alors pourquoi ne pas exterminer toute vie animale sur les continents ? Peut être est ce la solution !! ainsi hormis l’homme, plus de vecteur de maladie ! Croisons les doigts pour qu’un politique en son temps n’ai pas cette idée, on peut aisément le penser dans le sens où ce projet de loi prévoit que dans un délai d’une année tout spécimen concerné par cette loi sera abattu ou éliminé !! qu’en est il des association de défense des animaux , connait on leur position sur le sujet ? les a t’on seulement consulté ?

    Travaillons plutôt en concertation avec tous les acteurs concernés par ce projet de loi, c’est comme cela que nous avancerons de façon plus contructive.