Projet d’arrêté relatif à la mise en place à titre expérimental de mesures d’effarouchement de l’ours brun dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux

Consultation du 29/04/2020 au 22/05/2020 - 2081 contributions

Contexte général

L’ours (Ursus arctos) est une espèce strictement protégée au niveau international (Convention de Berne), communautaire (directive dite « Habitat Faune Flore ») et français (code de l’environnement). À ce titre, toute perturbation intentionnelle des spécimens d’ours est interdite au titre de l’article L. 411-1 du code de l’environnement, mais des dérogations sont prévues au titre de l’article L. 411-2 du même code pour prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques, à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas au maintien du bon état de conservation de la population.
À ce titre, il est nécessaire de prendre un arrêté ministériel pour encadrer ces opérations d’effarouchement, réalisées auprès de troupeaux bénéficiant de mesures de protection, et les limiter dans le temps et dans l’espace. L’effarouchement comprend une série de dispositifs pouvant être utilisés pour éloigner l’ours des troupeaux quand les mesures de protection sont insuffisantes ou difficilement mobilisables. Il s’agit d’agir à proximité des troupeaux et pendant l’estive.

En 2019, 738 attaques ont été recensées dans les Pyrénées dont 362 ont été indemnisées au titre des dommages dus à l’ours, totalisant 1173 animaux tués et 36 ruches détruites. L’année a été marquée par 5 dérochements d’ampleur, dont 4 en Ariège et un dans le Parc National des Pyrénées. Trois événements sont imputables à l’ours (500 ovins morts), l’un est de cause indéterminée donnant lieu à indemnisation, et le dernier n’est pas imputable à l’ours. Ces événements expliquent en partie la forte hausse des dommages en 2019.

Contenu du texte

L’article 1 précise que ces dispositions seront applicables jusqu’au 1er novembre 2020.

L’article 2 précise les 2 catégories de mesures d’effarouchement :
- des mesures d’effarouchement simple, à l’aide de moyens sonores, olfactifs et lumineux, qui constituent le 1er niveau
- des mesures d’effarouchement renforcé, mises en œuvre par des personnes qualifiées, qui se réalisent à l’aide de tirs non létaux et par l’intervention de chiens adaptés, et qui constituent un second niveau.

À ce titre, les articles 3 et 4 organisent une gradation : les mesures de premier niveau doivent être mobilisées en préalable à l’utilisation des mesures de second niveau.
L’article 3 précise les modalités de mise en œuvre des mesures d’effarouchement simple. Afin de cibler leur utilisation sur les estives les plus prédatées, il est prévu de prendre en compte la survenance d’au moins quatre attaques sur l’estive au cours des deux années précédant la demande. La dérogation est délivrée par le préfet de département pour une durée maximale de 6 mois.
L’arrêté de 2020 intègre des modifications d’ordre rédactionnel, s’agissant des moyens d’effarouchement olfactifs, et de la condition de délivrance de la dérogation.
Par ailleurs, l’arrêté de 2019 permettait d’obtenir une dérogation uniquement en cas d’attaque l’année ou les années précédente(s). L’arrêté de 2020 ouvre la possibilité de solliciter une dérogation si une attaque survient en année N également, afin de répondre à un besoin identifié.
En outre, est ajoutée une condition de déclenchement des mesures d’effarouchement simple, afin de cibler les contextes nécessitant des interventions : elles ne peuvent ainsi être mises en œuvre que lorsqu’une présence récente d’ours à proximité est avérée.
Enfin, la nouvelle rédaction de l’article détaille les modalités de production de compte-rendu d’opérations, précisant que c’est au bénéficiaire d’en envoyer l’ensemble au préfet, soit à la fin de la saison d’estive, soit lorsqu’il sollicite une dérogation pour mettre en place des effarouchements renforcés.

L’article 4 précise les modalités de mise œuvre des mesures d’effarouchement renforcé. Ces mesures permettent le recours à l’effarouchement par tirs non létaux. De même, afin de cibler leur utilisation sur les estives les plus prédatées, il est prévu de tenir compte des estives ayant subi au moins quatre attaques cumulées sur les deux années précédentes, malgré la mise en œuvre effective de moyens d’effarouchement de niveau 1. A la différence de l’arrêté de 2019, la dérogation n’est plus délivrée par le préfet de département pour deux mois avec reconduction deux fois sur demande du bénéficiaire. Par souci d’allègement administratif et de réactivité dans la mise en place des mesures, la dérogation est délivrée pour une durée maximale de 6 mois (de même que pour l’effarouchement simple), le préfet pouvant décider de la suspendre si le compte-rendu bimestriel n’est pas réalisé ou si les conditions de dérogation ne sont plus réunies.
Ces mesures ne peuvent être utilisées que sur des troupeaux protégés et bénéficiant d’un regroupement nocturne.
Tout comme pour l’effarouchement simple, le projet d’arrêté modifié en 2020 clarifie les modalités d’établissement des comptes rendus d’opérations. Ainsi, la charge de les rédiger revient aux personnes ayant réalisé les actions d’effarouchement, après chacune des mises en œuvre. L’envoi au préfet est ensuite réalisé par le bénéficiaire de la dérogation, ou par l’OFB pour les cas où les effarouchements renforcés sont réalisés par ses agents.
Cet article comporte aussi enfin une modification rédactionnelle concernant les personnes habilitées à effectuer des tirs.

L’article 5 indique que les mesures prévues par l’article 3 du présent arrêté peuvent s’appliquer dans la zone cœur du parc national des Pyrénées, conformément aux dispositions du IV de l’article 3 du décret du 15 avril 2009.

L’article 6 prévoit que l’OFB est chargé de réaliser un bilan annuel de l’application de ces mesures.

Consultation obligatoire :

• Le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) a été consulté le 30 mars et s’est prononcé défavorablement (avis joint).
• La consultation du public est ouverte du 29 avril au 22 mai 2020.
En application du dernier alinéa du II. de l’article L.123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.

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Commentaires

  •  Contre l’effarouchement de l’ours brun, le 19 mai 2020 à 00h19

    La liste rouge nationale des espèces menacées ( travail conjoint de l’Union International pour la Conservation de la nature et du Muséum National d’Histoire Naturelle) indique que sur le territoire français, métropole et Outre-mer confondus, près d’une espèce sur trois est en danger de disparition. Ces données mettent en lumière l’état d’une nature grandement fragilisée.
    D’ailleurs, l’ours brun est considéré comme une espèce en danger critique d’extinction par cette même liste.

    Les mesures concernant notre patrimoine naturel commun doivent s’appuyer sur les compétences sérieuses de la communauté scientifique… le conseil national de la protection de la nature a émis un avis défavorables aux mesures expérimentales d’effarouchement de l’ours ; il doit être entendu.

    Il est temps pour la France de montrer un intérêt pour les différents écosystèmes présent dans nos régions et de ne plus mettre en coupes réglées la faune et la flore afin de leur permettre de se régénérer.

    La perception de l’animal et de la biodiversité est en train de changer dans notre société … la gestion de notre patrimoine naturel se doit d’en tenir compte.

    En tant que citoyen, je serai attentif aux positions qui seront prises dans le futur par les différents elu(e)s et qui m’aideront à définir mes choix politiques. Je serai aidé en cela par le travail d’information des différentes associations de protection animale et de préservation de l’environnement.

  •  Non au Projet d’arrêté relatif à la mise en place à titre expérimental de mesures d’effarouchement de l’ours brun dans les Pyrénées pour prévenir les dommages aux troupeaux, le 18 mai 2020 à 23h43

    Il doit bien y avoir un autre moyen de satisfaire tout le monde en respectant chacun. Les éleveurs et leurs animaux, les ours et la nature. Les moyens de protection des troupeaux (troupeau regroupé en parc électrifié avec patous, sans effarouchements, gardes nocturnes, etc,) ont faits leurs preuves. Il est possible d’assurer la cohabitation de l’ours et du pastoralisme, moyennant une bonne protection du troupeau, et un bon accompagnement de l’éleveur. Mais pas avec l’effarouchement. Merci.

  •  NON à l’effarouchement de l’ours brun , le 18 mai 2020 à 23h02

    Ils ont assez de problèmes comme cela et si on en introduit ou on en a ré introduit , laisser faire la nature

  •  qui est l ’intrus.. , le 18 mai 2020 à 22h16

    Subir des attaques d ours est traumatisant pour les bergers comme pour les moutons. Avec des mesures de protection bien appliques il ne devrait pas y avoir autant de dégâts . Est ce que ce ne sont pas les humains et les moutons les intrus qui devrions s’adapter ? Quite a abandonner certains alpages .
    En vue de la densité d’ours dans les pyrènees par a port a la densité dans d’autres régions montagneuses il me semble que le problème est surtout psychologique.
    La Slovénie gère ses ours avec la discipline de l’empire austro -hongrois ,et même les italiens arrivent a cohabiter avec ..

  •  Non à l’effarouchement des ours., le 18 mai 2020 à 21h22

    L’ours est encore très menacé en France. Le fait de les effaroucher va diminuer leur zone de vie, ce qui ne sera pas favorable à sa conservation. Il faut se tenir à l’avis des scientifiques qui donnent un avis défavorable eux aussi

  •  Sauvons la bio-diversité, non à l’effarouchement., le 18 mai 2020 à 20h05

    "L’ours brun ne peut servir d’otage face aux difficultés de l’élevage de montagne pour s’adapter au nouveau contexte de l’exode rural, du manque de main d’œuvre, des maladies et des règlements sanitaires, de la concurrence féroce des importations de viande à bas prix dans le contexte de la mondialisation. L’ours n’a créé aucun des problèmes actuels qui rendent difficile la rentabilité de l’élevage extensif dans les Pyrénées. Au lieu d’accuser l’ours de tous les maux pour réussir l’union du secteur de l’élevage et obtenir davantage d’appuis et davantage d’aides de la part des politiques, il faudrait promouvoir un « contrat » avec le secteur de l’élevage pour apporter des réponses non seulement au retour de l’ours brun mais aussi à son propre avenir. Une démonstration existe depuis de nombreuses années, dans les Monts cantabriques, où l’ours n’est pas l’ennemi des activités d’élevage de montagne. L’ours apporte une économie complémentaire aux territoires de montagne, en promouvant un tourisme de nature là où il habite. Si dans les Monts cantabriques on a pu obtenir ce résultat, on peut également y parvenir dans les Pyrénées."

  •  Non à l’effarouchement des ours dans les Pyrénées, le 18 mai 2020 à 19h18

    Bonjour,

    Je suis opposé à l’effarouchement des ours dans les Pyrénées.

    Les effarouchements sont inutiles, inefficaces et contre-productifs. Une protection efficace des troupeaux repose sur le triptyque Berger compétent – Regroupement nocturne du troupeau – Chiens de protection sélectionnés, éduqués, et en nombre suffisant.

    la pertinence des tirs d’effarouchement n’est pas démontrée, la mise en place de solutions alternatives n’a pas été envisagée et à l’inverse le risque de tels tirs (ours blessé ou tué, oursons séparés de leur mère…) fait peser un grave danger sur les individus mais aussi plus largement sur la population d’ours dans les Pyrénées.

    Ces opérations génèrent un risque évident de dérapage et organisent inutilement une confrontation homme – animal potentiellement dangereuse pour l’un comme pour l’autre.

  •  Non à l’effarouchement des ours, le 18 mai 2020 à 18h53

    Merci de les laisser en paix, ils se font déjà assez massacrer comme ça par des gens qui ne supportent pas de cohabiter avec eux

  •  Laissons la nature à la Nature, le 18 mai 2020 à 18h30

    Laissons leurs espaces naturels aux animaux sauvages. Tous les animaux, et l’Homme en tête, ont un territoire sur lequel ils sont libres.

    Après 6 semaines de confinement et de confiscation de liberté sur leurs territoires, les humains comprennent-ils ce que vivent déjà les ours et autres espèces animales, privées toutes leurs vies de jouir comme ils le veulent de leurs territoires ? De quel droit allons-nous interdire aux ours de se déplacer pour leurs besoins vitaux ? Je suis résolument contre les mesures d’effarouchement aussi bien sonores que physiques. De plus que veut dire un tir non létal ? Qu’il suffit de blesser l’animal et il comprendra lorsqu’il agonisera ? De tirer en l’air et d’effrayer le troupeau qui était censé être protégé ? Nous ne sommes pas chez les cow-boys !

    Je soutiens la proposition de laisser les espaces naturels sur lesquels les troupeaux pâturent aux ours s’ils s’y rendent régulièrement. Les troupeaux n’ont qu’à être mieux protégés, moins importants et moins nombreux.
    Arrêtons cette hypocrisie de la prédation. Qui aujourd’hui ne va pas chercher sa nourriture toute préparée et à proximité ? Quand l’Homme se rend dans un commerce pour sa nourriture au lieu de tuer, dépecer, travailler, cuire, … sa bête, il fait comme tous les autres prédateurs, dont l’ours, dont il fait partie : il va au plus près, au plus pratique. Et lorsque le commerce est fermé il ne peut pas y entrer pour se nourrir. Donc quand un troupeau et des ruches sont biens protégés l’ours ne peut pas non plus y entrer pour se nourrir, se servir en miel. Piller les ruches pour du pollen, de la propolis, du miel, de la gelée royale est beaucoup plus néfaste pour l’espèce animale qu’est l’abeille que le passage d’un ours pour uniquement du miel.
    Arrêtons cette hypocrisie de la bienveillance sur les troupeaux : c’est triste et difficile de trouver son troupeau mort ou pire à l’agonie. Mais lorsque la vie d’un ovin ne dépasse pas 5 ans faute de productivité longue durée, sceller son sort par un envoi à l’abattoir où il sera tué sans étourdissement, le plus souvent à la méthode hallal ou cachère est-il une fin plus enviable qu’avec un ours ?

    Non aux effarouchements, non à la destruction de l’ours dans son habitat naturel.

  •  NON À L’EFFAROUCHEMENT DES OURS DANS LES PYRÉNÉES !, le 18 mai 2020 à 18h29

    Rapellons que l’ours est une espèce protégée, qu’elle est en danger critique d’extinction, et que la population des Pyrénées est la plus petite d’Europe. Malgré ce palmarès, il serait question d’effaroucher ces si peu nombreux spécimens, tout ça à cause de troupeaux mal, voir pas protégés ! Où est la cohérence?
    Messieurs les éleveurs, faites bien votre travail, protéger votre bétail avec les aides financières que vous percevez à cet effet, avant d’accuser les trop peu nombreux ours !

  •  Non à l’effarouchement, le 18 mai 2020 à 18h28

    Mais quand va-t-on cesser de vouloir à tout prix faire passer l’homme avant la nature.
    Quand va-t-on comprendre que si on laisse de l’espace aux animaux sauvages ces derniers ne viendront plus empiéter sur nos espaces.Nous sommes les intrus.
    Il est aussi étrange de constater qu’un berger croisé lors d’une randonnée et à qui nous disions notre étonnement de voir encore des moutons isolés sur les hauteurs nous répondent "oh vous savez chaque année on en perd comme ça.Le mouton c’est con, il baisse la tête, broute et ne se rend pas compte que du coup les autres ne sont plus là" "mais ils vont devenir quoi pendant l’hiver?" "oh et bien ça fait partie des pertes"…
    Mais si le loup ou l’ours tue un mouton alors là !!!!! scandale.Quelle bête sanguinaire !!!mais un mouton qui meurt par ce que le berger ne fait pas son travail????mais celui là c’était un con….Dommege pour lui.
    Deux poids , deux mesures….
    Alors non à l’effarouchement des ours .

  •  ours, le 18 mai 2020 à 18h13

    NON aux mesures d’effarouchement de l’ours brun

  •  non a l’effarouchement, le 18 mai 2020 à 17h32

    Gros sujet a discussions et autres polémiques dans mon secteur. Les éleveurs touchent des subventions confortables et leurs pertes animales-hélas- sont minimes. Et l’ours n’est pas systématiquement la cause. Donc laissons les ours vivre leur vie tranquillement.

  •  Non à l’effarouchement, le 18 mai 2020 à 16h59

    Le Conseil National de Protection de la Nature ayant voté contre,
    les associations locales de protection de la nature ayant voté contre
    La protection de la biodiversité notamment de l’ours ayant été déclaré d’intérêt communautaire,
    l’effarouchement n’est pas une solution. <br class="manualbr" />d’autres solutions existent qui ont fait leur preuves et qui ont permis un partage des lieux de vie de l’ours avec les intérêts humains notamment agricoles. <br class="manualbr" />ces solutions ont fait montre de leur efficacité.

  •  L’association FERUS est contre l’effarouchement des ours dans les Pyrénées, le 18 mai 2020 à 16h10

    L’association FERUS déplore une nouvelle action de l’Etat à l’encontre d’une espèce protégée via le prétexte d’une "expérimentation" qui se révèle à durée indéterminée par le subterfuge du renouvellement annuel. Expérimentation ne comportant d’ailleurs pas plus de protocole d’étude que de critère de sanction permettant d’évaluer scientifiquement son efficacité, comme il se devrait.

    L’année 2019 a montré que l’aptitude de telles dérogations à faire diminuer les dommages aux troupeaux était inexistante. L’examen de la fréquence et de la récurrence des dommages sur les estives concernées révèle que celles-ci n’ont pas changé avant/après l’application de ces mesures. De même, la comparaison des mêmes paramètres entre 2018 et 2019 ne montre aucun impact. Ces effarouchements sont donc inutiles.

    Concernant "l’absence d’autres solutions satisfaisantes", l’association FERUS relève que parmi les 5 estives concernées en 2019, certaines n’étaient équipées ni de chiens de protection, ni de parcs de regroupement nocturne. Notamment l’estive qui est systématiquement en tête des dégâts hors dérochements, année après année, et qui comporte un des troupeaux les plus importants.
    Et pourtant, l’étude CNRS/Géode, réalisée en 2019 sur une estive du Couserans, a montré qu’un troupeau regroupé en parc électrifié avec patous, sans effarouchements, ne subissait pas de dommages. Ces derniers sont concentrés sur les bêtes dispersées et isolées.
    L’association FERUS rappelle aussi qu’en 2019 aucune analyse de vulnérabilité n’a été réalisée en Ariège, pourtant indispensable pour dimensionner correctement les moyens de protection (nombre de chiens, de parcs, de bergers…) et maximiser leur efficacité (cf rapport 2018 des inspecteurs ministériels en Ariège).
    De même, les gardes nocturnes réalisées par la Pastorale Pyrénéenne n’ont enregistré aucune perte pour les lots gardés en près de 300 nuits de garde sur cinq ans.

    Les solutions alternatives satisfaisantes existent donc bel et bien mais ne sont pas prises en considération et/ou pas appliquées.

    Ces effarouchements, de par le vacarme nocturne, sont néfastes et dérangeants aussi bien pour la faune sauvage que pour les pratiquants de la montagne, au risque de voir ces derniers préférer aller fréquenter un autre massif, au détriment du tourisme. Ils peuvent surtout s’avérer dangereux pour l’ours, un des trois mammifères classés en danger critique d’extinction en France (blessure invalidante se concluant bien souvent dans la nature par une mort prématurée, séparation ourses/oursons de l’année…). Ils peuvent aussi s’avérer dangereux pour l’homme : l’association FERUS rappelle que le protocole "ours à problème" prévoit, pour les tirs non-létaux, la présence d’un deuxième tireur à balles réelles en cas de réel danger. Ces mesures confondent donc conditionnement aversif d’un ours à problème et mesures d’interposition entre les troupeaux et les ours ayant un comportement normal, tout en bricolant un dispositif potentionnellement générateur de graves dérapages.

    Encore une fois, les simples gardes nocturnes ont prouvé leur efficacité, car l’ours évite la présence humaine, sans l’inconvénient et la dangerosité des gesticulations que sont ces effarouchements.
    Ceci montre aussi que le principe de précaution, devant prévaloir pour une espèce en danger critique d’extinction, et inscrite aux annexes II et IV de la Directive Habitats, est parfaitement bafoué.

    En conclusion, l’association FERUS estime qu’il est totalement incompréhensible que l’Etat s’obstine, probablement pour des raisons politiques et clientélistes, à mettre en oeuvre des actions inefficaces, inutiles, dangereuses, et qui se révèleront sans doute illégales devant les tribunaux.

  •  Non aux mesures d’effarouchement, le 18 mai 2020 à 16h08

    Les seules méthodes qui ont fait leur preuve sont le trio indissociable de protection (et non deux comme prévus dans l’arrêté) : Regroupement nocturne (dans des lieux adaptés), chiens de bergers (en nombre adapté et suffisant), présence d’un berger (avec formation sur le gardiennage avec présence ours). La cohabitation est la seule politique qui doit prévaloir, afin de favoriser le maintien de la population ours dans les Pyrénées.

  •  Non à l’effarouchement !, le 18 mai 2020 à 15h20

    Aucune donnée n’a été fournie quant à l’efficacité ou non de ces mesures en 2019, et cette année encore, le CNPN émet un nouvel avis défavorable à l’unanimité (0 pour, 27 contre, 0 abstention) !

    Pourquoi n’écoute-t-on pas les spécialistes ? Pourquoi toujours privilégier les intérêts économiques y compris dans les zones coeur de Parc qui devraient être en priorité des zones refuges pour la faune sauvage à qui on laisse de moins en moins de place sur notre territoire ?
    Pourquoi toujours réagir par la destruction alors que d’autres solutions alternatives pourraient être mises en place comme dans d’autres pays et permettant une cohabitation de l’homme et de la faune sauvage ?
    Doit-on toujours détruire ce qui nous gêne ? Ne va-t-on jamais laisser sa place à la faune sauvage qui a tout autant le droit d’exister que nous ?
    Le triptyque de protection (bergers / chiens / parcs de regroupement électrifiés) permettrait d’assurer la cohabitation de l’ours et du pastoralisme moyennant une bonne protection des troupeaux !!!

  •  Non A l’autorisation d’effarouchement, le 18 mai 2020 à 14h19

    Bagnères, le 18 mai 2020

    Demande de retrait du projet d’arrêté ministériel relatif à la mise en place à titre expérimental
    de mesures d’effarouchement de l’ours brun dans les Pyrénées
    pour prévenir les dommages aux troupeaux.

    France Nature Environnement 65, les associations qu’elle représente et leurs adhérent-e-s (habitant-e-s des Hautes-Pyrénénes pour la quasi-totalité), sont opposés à cet arrêté et demandent son retrait pur et simple. Il reprend celui de 2019 sur le même sujet, avec des modifications mineures ; aussi notre avis est conforme à celui de l’année précédente.

    Le titre même de l’arrêté est incohérent, il confond prévention/protection et effarouchement. Il oublie la gradation qui existe entre ces deux pratiques en faisant de l’exceptionnel, l’effarouchement, le quotidien. La protection des troupeaux, qui elle est réellement quotidienne, seule peut avoir une action préventive, durable, efficace et innovante.

    Rappelons que l’ours brun, espèce protégée et en danger critique d’extinction en France, est l’objet d’un plan national d’actions 2018-2028 qui affirme que sa conservation et le maintien de sa population sont les priorités, impliquant alors la mise œuvre de moyens de protections pour les activités humaines (agricoles notamment) et de sensibilisation.
    La priorité de ce plan national c’est l’ours et non les troupeaux ! Pour que ces derniers puissent être protégés des prédations de l’ours, le plan comprend toute une série de mesures d’aide à la mise en œuvre des moyens de protection (berger, chien de protection, clôtures, conduite de troupeaux…) que manifestement les éleveurs, pour une grande majorité, n’emploient pas systématiquement et dans leur ensemble. L’ours n’a pas à payer pour cette absence de mise en œuvre de ce qui devrait être perçu, parce que ça l’est, comme de l’innovation pastorale. Ces mesures sont modernes et orientent le pastoralisme vers de meilleurs résultats environnementaux (améliorations des estives par un pâturage conduit), zootechnique (meilleur suivi des animaux en altitude), économique et sociétaux.
    C’est d’ailleurs aussi sur ces constats que se base l’avis de la CNPN, pour donner un avis défavorable à ce projet d’arrêté. En effet cet arrêté, reflet d’une politique gouvernementale erratique, sans ligne de conduite, sans cohérence, inverse les priorités. Il semble demander à l’ours, animal sauvage non apprivoisé, de répondre à l’injonction de son hypothétique maître « pas touche aux troupeaux », « retourne dans ta forêt ». Ce n’est pas aux ours de s’adapter, mais bien aux éleveurs, aux promeneurs et habitants de changer des habitudes prises dans un temps où sa présence était moindre.

    Si l’État fait le choix de renforcer la population d’ours sauvages, il ne peut pas le lendemain les présenter comme trop sauvage, pas assez apprivoisés

    On le sait, et les études abondent qui permettent de s’appuyer sur des faits, des vérités, les moyens de protections sont efficaces, réduisent très grandement les pertes et les attaques (sans bien évidemment arriver à un résultat absolu). Les éleveurs, leurs organisations n’arrivant pas à démontrer le contraire, elles utilisent la violence verbale, parfois physique, que l’État justifie et cautionne en proposant cet arrêté.
    Nous le disons très clairement, le seul arrêté acceptable c’est celui qui affirmera « pas de mesures d’effarouchement, sans mise en œuvre préalable des moyens de protection durables, accompagnées d’une réflexion sur les parcours en estive ».

    L’idée de mettre en place des mesures « d’effarouchement », qui sont conditionnées à la mise en œuvre de moyens de protection des troupeaux, s’il est avéré qu’un ours est à problème, est acceptée par les associations de protection de la nature et de l’environnement, dont FNE 65, qui ont validé le protocole ours à problème. Encore conviendrait-il de justifier que les ours dans les Pyrénées et, en particulier dans les Pyrénées ariégeoises, sont réellement à problème, ont des comportements anormaux.
    Le protocole « ours à problème » définit les critères qui permettent d’établir cette qualification à un individu. Ils sont au nombre de 3, comme rappelé dans les documents accessibles à la consultation ;

    1) un comportement trop familier avec l’humain.

    2) Un ours agressif envers l’homme.

    3) Un ours anormalement prédateur, sur un troupeau protégé.

    Aucune de ces situations n’existent actuellement dans les Pyrénées, et même l’ours Goiat dans les hautes-Pyrénées, n’a pas eu un comportement qui rentre dans ces critères en 2019. Il n’y a pas d’ours à problème dans les Pyrénées.

    C’est le dernier argument qui est essentiellement retenu. Pour autant on remarquera que pour le considérer comme anormalement prédateur, l’arrêté projeté ouvre grand les critères de prédation anormale, notamment en les étendant à plusieurs saisons pastorales, comme si les conditions d’une année à l’autre sur une estive étaient les mêmes (temps, pratique de conduite, garde, taille du troupeaux…) et que les comportements de l’ours n’évoluaient pas (état en sortie de tanière, nourriture disponible, ourse suitée ou non…). D’ouvrir ainsi à d’autre saisons montre que les rédacteurs de cet arrêté savent parfaitement qu’ils ne pourraient pas justifier les mesures d’effarouchement en restant dans le cadre temporel de la saison pastorale. En est ainsi démontré l’inanité.

    Enfin, la généralisation au cas par cas, à la demande des éleveurs, de ces moyens d’effarouchement, et en particulier des tirs non létaux, est le signe d’une absence de prise en considération des approches nouvelles des vivants, nos commensaux. En ce temps où le monde s’inquiète sur l’effondrement de la biodiversité naturelle, des sources de dérangement pour toutes les espèces, un tel arrêté est anachronique.

    Il n’est pas interdit de penser, que ces mesures pourraient, surtout si elles se multipliaient, avoir l’effet inverse, induisant des dérangements permanent des ours, les mettant à même d’attaquer plus de troupeaux. Au risque de voir des ours disparaître indirectement du fait d’effarouchements répétés, par collision avec un véhicule par exemple. N’est-ce pas ce qui est arrivé, dans les Hautes-Pyrénées, en 2006 avec Franska, qui effarouchée illégalement par les éleveurs, était en déplacement permanent et a fini par entre en collision avec un véhicule ?

    Au contraire, de tout ce qui est aujourd’hui mis en avant par le gouvernement et son administration, en lien avec l’abandon de cet arrêté qui n’est qu’un piètre et illusoire moyen pour acheter de la paix sociale, nous attendons, comme beaucoup, la mise en ouvre d’une vrai politique d’accompagnement à la présence de l’ours (et d’autres prédateurs) dans les Pyrénées pour :
    <span class="puce">- favoriser la mise en place de moyens de protections et accompagner ceux qui les mettent en place (notamment pour modifier les pratiques pastorales des éleveurs, pour accompagner la résolution des problèmes liés à la présence de chiens de protection…)
    <span class="puce">- sensibiliser les populations à la présence de l’ours et à sa proximité possible avec les habitations, à des rencontres.

    La priorité de l’État, il faut le rappeler, est la conservation de l’ours brun dans les Pyrénées, et donc d’aider les humains à s’adapter à la présence de cet animal « patrimonial » en apportant les aides nécessaires ; non de mettre en œuvre des mesures pouvant entraîner des comportements « anormaux » de l’animal.

    Pour France Nature Environnement 65
    la présidente
    Cécile Argentin

  •  Avis défavorable, le 18 mai 2020 à 13h59

    Bonjour,

    La présence de l’ours dans le massif pyrénéen est bien plus ancienne que celle des troupeaux : pourquoi n’y serait-il pas à sa place ?
    Après l’extermination des ours, il est grand temps que ce soit aux bergers de s’adapter, pour réparer leurs erreurs destructrices !

    De plus, certains extrémistes défient l’Etat et la réglementation en menaçant de braconner l’ours, sans aucune représailles, c’est une honte !

  •  Non au mesures d’effarouchement des ours, le 18 mai 2020 à 12h17

    Je suis opposée aux mesures d’effarouchement des ours.
    Le conflit entre la réintroduction des ours et le pastoralisme révèle d’avantage des oppositions d’ordres politiques populistes, délétères opposées à des directives de protection de la biodiversité initiés par l’État ou l’Europe. ( ours, loutres, vautours,coq de bruyères, cormorans…sont victimes de ce discours "d’éradiquation"
    La protection des troupeaux nécéssite la présence de chiens de berger (patous) et le gardiennage des troupeaux par des bergers , ce qui garantit l’entretien et la protection des troupeaux quelques soient les problèmes rencontrés (maladie, chiens, orages ect…) Et cela fonctionne. Le programme de la protection de l’ ours donnent les moyens aux éleveurs de protéger les troupeaux et participe très largement aux dégâts causés par l’ours. Aujourd’hui on en est au point de départ, souvenons nous de la réintroduction de Franska qui a focalisé les éleveurs : vent debout et fusil à l’épaule contre, et qui ont mené des campagnes d’effarouchements contre l’ourse l’amenant sur une route où elle sera mortellement heurtée. Tout ceci dans un climat de haine,d’insultes, de dégradations de mairies, de menaces de mort…
    Il est aussi inenvisageable de pratiquer des battues d’effarouchement, de quelque nature que ce soit et sous contrôle du PNP dans le Parc National, sanctuaire de la faune et la flore sinon il celui perdrait son statut et serait évidemment complice de destruction d’espèces avant de parler de crime contre la biodiversité.

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