Projet d’arrêté ministériel fixant la liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire national et les modalités de leur protection
Les objectifs de la révision de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire national et les modalités de leur protection sont multiples.
Il s’agit :
- d’adapter le statut de protection des espèces à leur état de conservation et à la responsabilité patrimoniale de la France pour ces espèces (l’actualisation de la liste rouge des espèces menacées reptiles et amphibiens de France métropolitaine a été publiée en 2015) ;
- de prendre en compte l’évolution de la connaissance scientifique, notamment en termes de taxonomie et de nomenclature des espèces (la liste des espèces d’amphibiens et de reptiles de France métropolitaine a été actualisée et validée le 31 janvier 2018 par le Comité de validation Muséum national d’Histoire naturelle/Société Herpétologique de France),
- de protéger les habitats pour certaines espèces ;
- de corriger des erreurs en soustrayant les espèces non indigènes, voire absentes.
Le projet prend également en compte l’évolution de la réglementation (CITES, faune sauvage captive).
Neuf espèces voient leur protection renforcée :
Pour une protection intégrale
- Pelodytes punctatus (Daudin, 1803) : Pélodyte ponctué
- Rana pyrenaica (Serra-Cobo, 1993) : Grenouille des Pyrénées
- Pelophylax perezi (Seoane, 1885) : Grenouille de Pérez
- Pelophylax kl. grafi (Crochet, Dubois, Ohler & Tunner, 1995) : Grenouille de Graf
- Timon lepidus (Daudin, 1802) : Lézard ocellé
- Natrix astreptophora (Seoane, 1884) : Couleuvre astreptophore
- Natrix maura (Linnaeus, 1758) : Couleuvre vipérine
Pour la protection des habitats. La destruction des spécimens reste possible pour des raisons de sécurité.
- Vipera aspis (Linnaeus, 1758) : Vipère aspic
- Vipera berus (Linnaeus, 1758) : Vipère péliade
Huit espèces sont supprimées de l’arrêté, étant introduites ou non présentes en France, ou parce qu’il s’agit d’une sous-espèce d’une espèce déjà protégée :
- Triturus carnifex (Laurenti, 1768) : Triton crêté italien
- Speleomantes [Hydromantes] ambrosii (Lanza, 1955) : Spélerpès brun
- Discoglossus pictus (Otth, 1837) : Discoglosse peint
- Rana iberica (Boulenger, 1879 : Grenouille ibérique
- Testudo graeca (Linnaeus, 1758) : Tortue grecque
- Podarcis sicula (Rafinesque, 1810) : Lézard sicilien
- Chalcides chalcides (Linnaeus, 1758) : Seps tridactyle
- Pelophylax lessonae bergeri (Günther in Engelmann, Fritzsche et Obst, 1986) : Grenouille de Berger. Sous-espèce de Grenouille de Lessona qui reste protégée à l’article 2 du projet d’arrêté.
On peut souligner enfin des évolutions pour les espèces suivantes :
- Hyla molleri Bedriaga 1889 : Rainette ibérique. C’est un nouveau taxon récemment élevé au rang d’espèce.
- Iberolacerta aranica (Arribas, 1993) : Lézard du Val d’Aran, Iberolacerta aurelioi (Arribas, 1994) : Lézard d’Aurelio, Iberolacerta bonnali (Lantz, 1927) : Lézard de Bonna. Ces 3 espèces étaient confondues antérieurement dans l’espèce Lézard montagnard pyrénéen A. monticola.
- Bufo spinosus Daudin 1803 : Crapaud épineux. C’est une sous-espèce du Crapaud commun Bufo bufo élevée au rang d’espèce.
- Chalcides striatus (Cuvier, 1829) : Seps strié. C’est une sous-espèce du taxon Chalcides chalcides élevée au rang d’espèce qu’il est important de protéger (Chalcides chalcides est retiré du nouvel arrêté, n’étant pas dans son aire de répartition naturelle).
- Anguis veronensis Pollini, 1818 : Orvet de Vérone. C’est un nouveau taxon récemment génétiquement identifié en France, anciennement pris en compte sous le nom de Anguis fragilis.
La consultation est ouverte du jeudi 31 octobre 2019 au dimanche 1er décembre 2019.
En application du dernier alinéa du II de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.
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Commentaires
Je m’oppose à l’autorisation de destruction des vipères.
Le critère de la sécurité n’est pas valable car le nombre de morsure de vipère en France est faible (environ 300/ an). La France dispose d’un médicament anti-venin efficace (Viperfav®). Plus aucun cas de décès n’est recensé sur le territoire métropolitain (sauf cas très exceptionnels, moins d’un cas tous les 10 ans du généralement à des captures ou des manipulations intempestives).
La biodiversité décline dangereusement et toutes les mesures qui vont dans le sens de sa destruction ne sont à éviter.
La Vipère aspic et la Vipère péliade voient leur population décliner en France, autoriser leur destruction est donc un non-sens écologique. Les RARES cas de morsure sont très bien pris en charge par les services médicaux et l’acte de tuer une vipère expose justement au risque de se faire mordre !
D’autre part, La destruction et la capture des grenouilles vertes doivent être interdites, puisque’elle est elle-même un hybride entre la Grenouille de Lessona et la Grenouille rieuse, toutes deux protégées. Or, il est impossible de faire la distinction entre les trois espèces !
Je suis totalement contre !!quand allez vous comprendre qu’ il absolument protéger toute notre faunes et flores !!c est un devoir !
Non à l’autorisation de destruction de certaines espèces. Toutes les espèces ont leur place et participent à l’équilibre.
Cet arrêté ne prévoit pas une protection suffisante pour plusieurs espèces, particulièrement menacées : l’arrêté autorise la destruction des Vipères péliade et aspic, la pêche de la Grenouille verte et de la Grenouille rousse est toujours possible et certaines espèces ne bénéficient pas d’une protection intégrale (seuls les individus sont protégés).
A l’heure de l’effondrement de la biodiversité, cessons de tuer les amphibiens et reptiles, et les autres espèces.
L’autorisation de destruction de la vipères ne me semble pas justifiée, connaissant d’une part la situation critique de ces espèces en France, et d’autre part leur très faible dangerosité.
Concernant la protection des habitats, elle devrait être étendue à l’ensemble des espèces de reptiles et amphibiens, pour deux raisons notamment : la première est que les habitats occupés sont en général complexes, avec des effets lisières, ou multiples, avec notamment une alternance d’habitats terrestres et aquatiques au cours du cycle biologique. La protection de ces habitats permet en même temps la préservation d’une biodiversité bien plus large que les reptiles et amphibiens, mais également le maintien des fonctionnalités écologiques des écosystèmes et de leur résilience.
La seconde est qu’il est impossible de garantir l’absence de destruction d’individus lorsque des habitats sont détruits. Ces espèces ne sont en effet pas capable de fuir aussi efficacement que les oiseaux par exemple en cas de destruction d’habitats.
Arrêtez de détruire ! Construisez ! Préservez ! Mettons des bottes pour se prémunir contre les morsures de vipères au lieu de les exterminer.
Cet arrêté ne va pas assez loin.
À l’heure où l’effondrement de la biodiversité n’est plus à démontrer, il est urgent de protéger tous les reptiles - vipères péliades et aspics, bien sûr - et les amphibiens, ainsi que leurs habitats.
Comment pourrions-nous continuer à détruire les animaux et leurs milieux de vie, alors qu’il sont en danger de disparition ?
La protection est une mesure d’URGENCE.
L’espèce la plus dangereuse pour l’humain est l’humain, alors à quand notre destruction pour éviter tous risques? La circulation routière est aussi beaucoup dangereuse que les reptiles et amphibiens, alors à quand la destruction de tous les véhicules pour éviter tous risques? Juste parce qu’une espèce est susceptible d’être dangereuse pour l’homme il faut la massacrer????????? non mais dans quel monde veut-on nous faire vivre? Il y en a marre que des personnes qui aient de telles idées? Si ces personnes n’aiment pas le monde avec sa biodiversité dans lequel on vit alors ils devraient arrêter de se reproduire pour qu’il n’y ait aucun risque pourleur propre progéniture, là il y aura risque 0.
Je dis non à la destruction des vipères pour une soit disant cause de sécurité. Je souhaite que la biodiversité soit préservée.
Si ce texte renforce le statut de protection de neuf espèces, ce qui est une très bonne chose, "la destruction des vipères pour des raisons de sécurité" n’est pas acceptable.
<span class="puce">- D’une part ces deux espèces sont en fort déclin, la Péliade est classé Vulnérable sur la liste rouge française !
<span class="puce">- D’autre part même si on peut se faire mordre par une vipère, depuis combien de temps il n’y a pas eu de cas mortel en France ? 10 ans ? 20 ans ? De plus la mise en place d’un protocole standardisé dans le pays, fait que les morsures sont de mieux en mieux traités et minimise encore plus ce, déjà, très faible risque de mortalité.
La destruction de ces espèces pour "des raisons de sécurité" n’est donc pas justifiée à moins de vouloir conduire à l’extinction locale de ces deux vipères…
Les vipères doivent être protégées ! Elles ne représentent pratiquement aucun danger pour les populations et sont essentielles à la biodiversité. Regardez les statistiques sur les morsures chaque année (souvent dues à l’imprudence) et comparez avec d’autres espèces animales, quelles qu’elles soient.
L’autorisation de destruction des vipères est un non-sens écologique.
Merci de modifier cet arrêté et de rajouter ces deux espèces à la liste des taxons protégés.
"On a toujours besoin d’un plus petit que soit" laissez-les vivre !
La dangorosité des vipères ne peut-être un argument pour leur destruction
je demande la suppressionde l’article 4 permettant la destruction de laVipère aspic (Viperaaspis) et de la Vipère péliade (Viperaberus),et leur ajoutà l’article 2.
La grenouille rousse est en Loire-Atlantique une espèce devenue très rare et nous n’étions pas amnésiques nous la considérerions en grand danger de disparition. A moins que le PNA Grenouille Rousse est donné des résultats extraordinaires, je demande le classement de la Grenouille rousse (Rana temporaria) à l’article 2.
De manière générale, les atteintes permanentes aux milieux de vie des batraciens et serpents liées à l’urbanisation et aux pratiques de l’agriculture intensive demandent que les milieux restants pour cette faune soient protégés.
Le plan Biodiversité prévoit dans son Axe1 "Reconquérir la biodiversité dans les territoires" et dans son Axe2 "Protéger et Restaurer la Nature". En application de ce plan impératif pour toutes les politiques publiques je demande le classement des espèces présentes à l’article 3 en article 2, afin que chaque espèce voie son habitat protégé.
Il n’est pas possible de laisser la possibilité de destruction d’espèces menacées, dont les populations sont en net déclin en France et dans d’autres pays de l’union européenne. L’argumentaire qui est la sécurité des populations contre des espèces venimeuses, je parle des deux espèces de vipères, n’est pas recevable. En effet, ce critère ne devrait pas entrer dans la classification de la protection d’espèces menacées. Dans la plupart des cas, laisser s’enfuir le serpent est la meilleure manière de rester en sécurité. Le fait de vouloir les détruire met en danger l’homme, c’est donc un non sens de laisser la possibilité de destruction de ces serpents.
On est en 2019, la perte de biodiversité est un fait et autorisé aujourd’hui la destruction des vipères est une aberration (il ne s’agit pas d’espèces envahissantes ou nuisibles…).
Bonjour,
je ne vais pas reprendre tous les arguments déjà avancés par les naturalistes pour la protection des individus et des milieux favorables aux serpents et batraciens.
Il devient juste urgent d’arrêter de "gérer" la nature comme au 20ème siècle, la protection de Notre faune et de Notre flore doit être une priorité.
cordialement.
Pour un arrêté complet en faveur de la protection des reptiles et amphibiens.