Projet de demande d’octroi de permis exclusif de recherches de gîtes géothermiques, dit : « Permis de Sud Carbet » (Martinique), au profit des sociétés STORENGY SAS et TLS GEOTHERMICS SAS

Consultation du 18/01/2022 au 18/02/2022 - 4 contributions

La demande de permis exclusif de recherches de gîtes géothermiques dit « Permis de Sud Carbet » dans le département de Martinique a été déposée par les sociétés STORENGY SAS et TLS GEOTHERMICS SAS le 19 octobre 2020, pour une durée de cinq ans. Cette demande de permis porte sur 147 km² comprenant le territoire des communes de Fort-de-France, de Schœlcher, de Saint-Joseph, de Ducos et du Lamentin ainsi que sur une partie du domaine maritime martiniquais. Une mise en concurrence a été organisée par le ministère de la transition écologique le 17 décembre 2020, conformément à l’article 6-3 du décret nº 78-498 du 28 mars 1978.

Les demandes de permis exclusif de recherches de gîtes géothermiques relèvent du code minier. Dans le cas où le permis serait accordé, le décret qui l’octroie est considéré comme ayant une incidence sur l’environnement au sens de l’article 7 de la Charte de l’environnement et est donc soumis à une procédure d’information et de participation du public. Par conséquent, la demande de permis de recherches de gîtes géothermiques fait actuellement l’objet d’une consultation du public par voie électronique prévue par l’article L. 123-19-2 du code de l’environnement pendant une durée d’un mois, soit du 18 janvier au 18 février 2022 inclus.

Les éléments soumis à la participation du public se composent d’une carte de la zone concernée, de la demande des sociétés STORENGY SAS et TLS GEOTHERMICS SAS et de la notice d’impact.

Les pétitionnaires

La société TLS Geothermics SAS est un bureau d’ingénieries géosciences créé en novembre 2012. Cette société développe des connaissances géologiques et des outils numériques innovants dans le domaine de la géothermie profonde. L’approche visée est de mieux imager et caractériser les cibles potentielles et ainsi réduire le risque géologique des zones étudiées dans le but d’accélérer le développement de projets de géothermie profonde.

La société Storengy est spécialisée dans le stockage souterrain de gaz naturel depuis 1956 et a depuis 2012 diversifié ses activités, notamment dans le domaine de la géothermie, avec des projets basse température dans le bassin parisien et haute température à l’étranger. À 99,99 % filiale d’Engie, Storengy est le principal acteur français de stockage de gaz souterrain et acteur de la géothermie à l’international.

Les zones d’intérêt

Les cibles potentielles recherchées sont des réseaux de fractures naturelles ouvertes ou circulent des eaux à moyenne et haute températures. Dans cette demande de permis, deux zones principales d’intérêt ont été identifiées.

La première zone correspond à la plaine du Lamentin. C’est celle qui a été le plus étudiée jusqu’à maintenant, avec notamment, plusieurs forages exploratoires. Elle présente une convergence d’indices (géologiques, hydrogéologiques, géochimiques et géophysiques) indiquant l’existence d’un système géothermal de circulations à moyenne température (entre 90º C et 105º C) entre 1500 de 2000 mètres de profondeur et potentiellement, à haute température (supérieur à 150º C) plus profondément.

La seconde zone correspond au flanc du massif du Carbet. Ce massif volcanique présente une période d’activité récente d’un point de vu géologique. La zone des pitons du Carbet représente un prospect intéressant pour la géothermie. En effet, la présence d’un volume important de magna sous forme de dômes en surface et d’intrusions en souterrain a dû avoir un impact thermique significatif à faible profondeur et a pu constituer une source de chaleur potentielle pour le développement d’un système géothermique.

Les recherches de cibles potentielles se dérouleront en quatre étapes. Tout d’abord, les pétitionnaires prépareront une synthèse des données et des connaissances disponibles. Puis, ils lanceront des campagnes complémentaires géologiques, géophysiques et géochimiques de terrain dans le but de compléter les connaissances déjà acquises. Ensuite, ils réaliseront de nouveaux modèles géologiques et géophysiques 3D pour définir l’emplacement optimal d’un forage. Enfin, ils foreront un puits d’exploration pour valider le potentiel géothermique de la zone la plus prometteuse. Pour rappel, l’octroi du titre minier qui est l’objet de cette consultation du public ne donne pas le droit aux pétitionnaires de forer. Pour cela, les pétitionnaires doivent soumettre une demande d’autorisation de travaux minier en préfecture.

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