Projet d’arrêté modificatif de l’arrêté du 16 août 2016 relatif à l’interdiction du commerce de l’ivoire d’éléphants et de la corne de rhinocéros sur le territoire national

Consultation du 22/12/2016 au 23/01/2017 - 316 contributions

L’arrêté du 16 août 2016 relatif à l’interdiction du commerce de l’ivoire d’éléphants et de la corne de rhinocéros sur le territoire national interdit, sur tout le territoire national et en tout temps, le transport à des fins commerciales, le colportage, l’utilisation commerciale, la mise en vente, la vente ou l’achat de défenses et d’objets composés en tout ou partie d’ivoire des espèces d’éléphants ainsi que de cornes et d’objets composés en tout ou partie de corne des diverses espèces de rhinocéros.

Cet arrêté prévoit des dérogations exceptionnelles pour le commerce et la restauration d’objets travaillés dont il est établi qu’ils ont été fabriqués avant le 1er juillet 1975, date d’entrée en vigueur de la Convention sur le commerce d’espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).
Le projet d’arrêté modificatif soumis à la consultation du public maintient l’interdiction du commerce d’ivoire et de corne bruts sauf dans les cas suivants :
-  touches et tirettes de jeux en ivoire des instruments de musique à clavier fabriqués après le 2 mars 1947 et avant le 1er juillet 1975 ;
-  archets des instruments à cordes frottées ;
-  utilisation commerciale des spécimens d’ivoire ou de corne lorsqu’elle a pour seul but leur présentation au public à des fins scientifiques ou culturelles par des musées ou d’autres institutions de recherche ou d’information scientifiques ou culturelles ;
-  mise en vente, vente et achat, dans un délai de neuf mois à compter de la publication du présent arrêté, des couverts de table neufs, autres objets de coutellerie ou pour fumeurs fabriqués avant le 18 août 2016 à l’aide d’ivoire dont l’ancienneté est antérieure au 18 janvier 1990.
-  objets fabriqués après le 2 mars 1947 et avant le 1er juillet 1975 composés en tout ou partie d’ivoire ou de corne, lorsque la masse d’ivoire ou de corne présente dans l’objet est inférieure à 200 grammes ;

Le projet d’arrêté modificatif précise que des dérogations exceptionnelles peuvent être accordés pour le commerce et la restauration d’objets fabriqués après le 2 mars 1947 et avant le 1er juillet 1975, quand ils comprennent plus de 200 grammes d’ivoire ou de corne.

Les objets en ivoire d’éléphant ou en corne de rhinocéros dont le commerce et la restauration ne seront plus interdits ou qui pourront faire l’objet de dérogations correspondent donc à des objets d’art, antiquités ou instruments anciens qui, par nature, ne contribuent pas au braconnage actuel des espèces.

Le projet d’arrêté modificatif soumet à une procédure déclarative, telle que prévue à l’article L. 412- 1 du code de l’environnement, le commerce des objets fabriqués avant le 2 mars 1947 et composés en tout ou partie :
-  d’ivoire d’éléphants lorsque la proportion d’ivoire dans l’objet est supérieure à 20% en volume ;
-  de corne de rhinocéros lorsque la proportion de corne dans l’objet est supérieure à 20% en volume.

Ce projet d’arrêté modificatif conserve l’objectif essentiel de l’arrêté du 16 août 2016 qui vise à vise à interdire le commerce de l’ivoire et de corne de rhinocéros.

La consultation est ouverte du 22 décembre 2016 au 22 janvier 2017.

Conformément au cinquième alinéa du II. de l’article L. 120-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

Partager la page

Commentaires

  •  arrêté modificatif de l’arrêté du 16 août 2016, le 10 janvier 2017 à 15h34

    L’arrêté du 16 août 2016 relatif à l’interdiction du commerce de l’ivoire d’éléphants et de la corne de rhinocéros sur le territoire national interdit, sur tout le territoire national et en tout temps, le transport à des fins commerciales, le colportage, l’utilisation commerciale, la mise en vente, la vente ou l’achat de défenses et d’objets composés en tout ou partie d’ivoire des espèces d’éléphants ainsi que de cornes et d’objets composés en tout ou partie de corne des diverses espèces de rhinocéros.
    Cet arrêté met fin à des décennies de partage de connaissances dans des métiers comme les nôtres. Cela fait maintenant trois décennies que je travaille dans la restauration des instruments de musique et j’ai toujours travaillé avec de l’ivoire. Comment restaurer un instrument (qui parfois est classé monument historique) de manière déontologique, en les rendant à leur état originale, si nous ne pouvons pas utiliser des matériaux comme à l’origine. J’ai toujours utilisé des produits de récupération (souvent récupérée sur d’autres instruments) pour faire ces restauration et je ne pense pas avoir permis l’extinction de certaines espèces. Je ne me vois pas devoir dire à un client que je ne peux pas réparer son clavier parce que je ne peux pas lui fournir de revêtement ivoire.
    De plus, comment faire pour dater des ivoires qui ont été récupérés depuis plus de trente ans sur des anciens châssis, ça voudrait dire qu’il faut jeter nos anciens stocks, ce serait une folie.
    Il serait temps que nos politiques consultent un peu plus les différentes professions avant de faire des arrêtés contre-productifs.

  •  Les facteurs de piano face à la réglemention du commerce de l’ivoire., le 10 janvier 2017 à 15h32

    En tant que Accordeur Réparateur de piano, je relaie ce commentaire auquel j’adhère et ce, dans le but de vous sensibiliser aux problématiques que risquent de rencontrer ma profession et les possesseurs de piano, qu’ils soient professionnels ou particuliers :

    L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de
    série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste.

  •  30 000 ans d’artisanat d’art de l’ivoire effacés en un arrêté…, le 10 janvier 2017 à 15h31

    Nous avons commencé notre activité de coutellerie il y a 25 ans en choisissant volontairement de suivre les pas des maitres couteliers français des siècles passés, mais aussi ceux d’artisans d’autres secteurs des métiers d’art que nous admirions, notamment Francis Migeon, sculpteur sur ivoire. Tous ces maitres utilisaient des matières nobles, ivoire d’éléphant pour certains, écaille de tortue pour d’autres. Très respectueux de la nature nous-mêmes, nous avons alors évalué l’option d’utiliser ces matériaux en nous renseignant très précisément sur la législation française et européenne.
    Comme tous les artisans d’art amoureux de ces matières nobles, nous nous sommes soumis à un encadrement très sévère et contraignant, mais nous en étions satisfaits puisqu’il permettait de travailler uniquement des stocks déjà présents sur le territoire français depuis 50 ou 100 ans, de quoi nous assurer de la protection des éléphants. Nous nous soucions en effet pleinement de leur avenir qui est aussi le nôtre et celui de nos enfants, et il nous est tout simplement impossible de faire le lien entre le braconnage et le travail très encadré des stocks anciens d’ivoire en Europe.
    Ce rapprochement, ce raccourci saisissant et démagogique va priver la culture artisanale française d’un pan entier de son savoir-faire historique en même temps que de son futur. Les très diverses professions qui exercent leur savoir-faire rare et précieux sur un matériau qui ne l’est pas moins, couteliers, sculpteurs sur ivoire, restaurateurs de meubles anciens, de jouets, facteurs de pianos, de clavecins, d’orgues, fabricants de cannes, d’ombrelles, tabletiers, éventaillistes, marqueteurs, tous puisqu’ils respectent infiniment leur travail et l’ivoire qui le sous-tend, se sont pliés au cours des dernières décennies aux nombreuses dispositions de la Convention de Washington portant sur le commerce et l’utilisation de l’ivoire d’éléphant. Tous, nous les premiers, avons cru qu’en respectant scrupuleusement les textes et les contraintes qui s’y rattachent, nous pourrions continuer à exercer notre métier et, parallèlement, participer à l’effort de protection de l’éléphant d’Afrique et d’Asie, puisque l’unique but de ce texte réglementaire est bien de protéger les espèces menacées. Dès lors pourquoi rayer d’un trait de plume, et ce uniquement en France, une loi (la Cites) qui permettait aux artisans français d’exercer leur métier et d’en vivre tout en sachant qu’ils protégeaient dans le même temps les animaux vivants, car c’est bien pour cette raison qu’a eu lieu la Convention de Washington en 1973. Dans cet esprit, respecter la Cites c’est, de fait, protéger le vivant.
    Nous disposons en Europe de probablement plus de 500 tonnes d’ivoire déclaré et autorisé par la Cites, stock dans lequel l’intégralité des artisans d’art utilisant l’ivoire auraient pu et auraient dû puiser légalement pendant de longues décennies pour exercer leur activité. Préservation de l’emploi de haute lignée, transmission d’un savoir-faire d’excellence et unique au monde, rayonnement du savoir-faire français dans le monde entier, protection du patrimoine public des musées nationaux, internationaux et du patrimoine privé mondial, et cela sans toucher à un seul éléphant vivant, voilà ce qui est, en vérité, la vraie nature de l’activité des artisans d’art français travaillant l’ivoire dans le respect de l’esprit qui a présidé à l’élaboration de la Convention de Washington en 1973.
    Pour finir, afin de donner un exemple personnel, notre atelier n’utilisait en moyenne, depuis 1994 date de sa création, qu’1 kg d’ivoire brut au maximum par an, et ces 1 kg d’ivoire représentaient 40 à 50 % de notre chiffre d’affaire constitué de pièces à très haute valeur ajoutée, comme la quasi-totalité des œuvres produites par les professionnels aujourd’hui. 10 kg d’ivoire par décennie, 40 à 50 kg pour une vie d’artisan prélevés sur un stock européen introduit sur le territoire au début du XXe siècle pour la quasi-totalité. Voilà ce à quoi nous devons renoncer. Et ce au nom de quoi ?

    Isabelle et Pascal Graveline
    Atelier de coutellerie fine Graveline
    Un des Meilleurs Ouvriers de France
    Entreprise du Patrimoine Vivant
    Membres des Grands Ateliers de France

  •  protéger les éléphants et mettre l’artisanat de la facture instrumentale au pilon, le 10 janvier 2017 à 15h19

    Sensibles depuis des années aux arguments écologiques, peu enclins à éplucher les publications ministérielles, et plutôt disposés à penser de façon positive que les gens qui nous gouvernent sont plus intelligents que la moyenne, nous sommes atterrés par ce texte pitoyable.
    Comme souvent, sous un prétexte légitime et fédérateur, des dispositions sont mises en place au mépris d’usages, de métiers, de professions, d’artisanat, de savoir- faire.
    Il y a de quoi être admiratif du peu de cas et de considération donnée à quelques citoyens besogneux dans leur atelier. Pourquoi lancer tout cela en plein mois d’Août, pour quelle urgence ? Pourquoi être plus exigeant que ne le demande l’Europe ? Pour quelle utilité ? Serions-nous pire que les Polonais ou les Allemands ?
    Tout cela, c’est pour la forme. Voyons la suite du sujet.
    A force de faire des nœuds avec les neurones, on aboutit à des dispositions inapplicables, compliquées dans l’interprétation, indéfendables ET pour tout dire, inutiles.
    Quel est le coût de datation de l’ivoire ? Quels sont les services agréés pour le faire ? Pourquoi ne pas s’en tenir à l’âge du piano ? Quelle est la durée d’attente pour avoir un certificat ? Comment légitimer une telle procédure alors que le piano a été acheté légalement et sans restriction il y a plus de 26 ans puisque nous n’avons plus de pianos neufs montés en ivoire depuis 1990 !
    Quel discours tenir à nos clients :
    OPTION N°1 mon pauvre Monsieur, sachez que ce piano que vous aimez tant, personne ne vous le rachètera : il ne vaut plus rien, il a un clavier en ivoire ! Donc, pourquoi refaire des entretiens, des accords, des réparations .Et voilà du travail qui ne se fera pas et des artisans qui fermeront boutiques. Est-ce que ça donnera au bout du compte plus d’éléphants sauvés : on peut en douter.
    OPTION N°2 mon pauvre Monsieur, sachez que ce piano que vous aimez tant, personne ne vous le rachètera : il ne vaut plus rien, il a un clavier en ivoire ! Il valait quelques milliers d’Euros jusqu’au 15 Aout 2016, depuis, il y a eu un arrêté ministériel et votre piano est devenu invendable. Oui, un piano peut vivre 50, 80 ans et plus si il est entretenu, oui vous perdez de l’argent, oui il faut faire des pétitions, oui, il faut vous bouger parce que vous êtes nombreux dans ce cas et nous, on fait au mieux aussi pour protester.
    Donc, la profession va perdre beaucoup, les propriétaires de piano avec clavier en ivoire aussi, les bénévoles qui passent leur temps à protester au dépens de leur temps de travail aussi et qui est ce qui gagne ?
    Si cet arrêté est « consolidé » parce que mal fichu, dans tous les cas, c’est le petit accordeur qui sera condamné pour avoir réparé, transporté, sauvé un vieux piano dont les touches ont été montées avec de l’Ivoire et qui pouvait encore faire de l’usage : est-ce que la nouvelle économie circulaire ne recommande pas de recycler ou réparer pour encore faire de l’usage ?

  •  projet d’arrêté, le 10 janvier 2017 à 15h19

    « L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste. »

  •  Préservons l’avenir, préservons le passé, le 10 janvier 2017 à 15h04

    Madame La Ministre, Pianiste, je collectionne les pianos anciens (je devrais dire préserve et restaure à fonds perdus). Ces instruments sont pour moi l’objet d’émerveillement jour après jour ; ils font partie incontestablement de l’histoire du piano, histoire dont la France a été, principalement au XIXè siècle un des plus beaux fleurons. Tous, sans exception comportent des claviers d’ivoire et d’ébène, tous présentent des bois de placage rares, aujourd’hui en voie de disparition (palissandre, acajou, bois de rose, de violette, etc). Il en va de même pour la plupart des instruments anciens.Nous ne pouvons rien à cet état de fait, ni vous, ni moi. Ainsi en va l’histoire. Ce patrimoine est limité et précieux. Des pianos anciens partent par containers entiers vers la Chine, parce que les Chinois savent reconnaître la valeur instrumentale et historique de ces instruments, comme l’ont fait les Japonais quelques dizaines d’années plus tôt avec Yamaha …. devons nous en être fiers ? Plutôt que de porter un coup qui serait fatal à beaucoup, puis je vous demander, Madame La Ministre de dire UN GRAND MERCI à tous ces artisans et artistes, acteurs d’une activité traversée par la passion, le respect et l’amour de l’art, le savoir faire qu’ils ont le courage encore de transmettre, à ceux qui ont CONSCIENCE ? Je suis très préoccupé de la sauvegarde de la nature, de la faune et de la flore. J’ai posté sur ma page facebook la photo d’un éléphant adulte, agenouillé, le crâne tronçonné en deux, pour le dépouiller de ses défenses …. image tout simplement insoutenable ! C’est dire combien je suis par ailleurs attentif à ce qui motive votre arrêté. Mais faisons la part des choses, préservons l’avenir, préservons le passé, l’un et l’autre sont en état d’urgence.

    Alexandre Theodoulides Président de l’association Les Amis d’Erard

  •  Demande de révision de l’arrêté du 16 aout 2016, le 10 janvier 2017 à 14h59

    L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste.

  •  Obligation nocive, le 10 janvier 2017 à 14h24

    « L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste. »

  •  Permettez-nous de travailler, le 10 janvier 2017 à 14h07

    Les mots de nos confrères et consœurs sont justes, nous ne pouvons que les soutenir et appuyer leurs arguments.

    Pourrons-nous dire à nos clients que nous savons restaurer, accorder et régler leurs pianos mais que nous n’avons pas le droit ? Pourrons-nous leur dire que nous savons faire le piano dont ils ont envie mais que nous n’avons pas le droit ? Le savoir-faire est là, nous pouvons leur apporter un instrument exceptionnel mais nous n’avons plus le droit.

    La consommation européenne d’ivoire est une goutte d’eau dans l’océan du monde et cette consommation est déjà très réglementée depuis 1976. Le Ministère de l’environnement de l’énergie et de la mer propose de faire de la France un exemple en matière de réglementation liée au commerce de l’ivoire et de la corne, nous soutiendrons Mme le ministre dans cette voie mais nous ne pouvons surement pas signer notre disparition. Si cet exemple doit porter un coup indélébile sur plusieurs dizaines d’années de culture, d’art et de patrimoine et empêcher tout avenir dans la facture instrumentale d’exception alors même que les stocks anciens sont largement suffisants aux besoins des professionnels, alors cette « exemple » devient une aberration .

    Une futilité politique loin des considérations réalistes, éthiques et concrètes de nos ateliers qui met en péril l’économie liée aux instruments de musique anciens ainsi qu’ une grande partie de celle liée aux objets d’art. Mais plus grave encore, cette décision peut sonner le glas d’un savoir-faire pluri-centenaire, de milliers de gestes plus précieux que n’importe quelle logique financière ou politique. En aucun cas nous ne souhaitons être témoins de la mise en bière de l’excellence acquise par nos pères, leur travail est un présent inestimable constituant un patrimoine matériel et immatériel qu’il faut absolument protéger de la mesquinerie du jeu politique.

    Soyons heureux de la tribune qui nous est offerte et profitons-en pour faire entendre nos voix.

    Soyons heureux de l’initiative écologiste parfaitement louable de Mme le ministre et encourageons ce chemin courageux. Cependant n’oublions pas que les décisions de nos élus doivent être prisent en accord avec et dans le sens des professionnels directement concernés.

    Le commerce de l’ivoire et de la corne doit être contrôlé et les règles doivent être drastiques, la biodiversité en dépend. Mais l’impossibilité totale de toute forme d’utilisation n’est pas une alternative, nos professions en dépendent.

    Pleyel International, depuis 1807

  •  éléphants artisans : sauvons nos ivoires et notre patrimoine, le 10 janvier 2017 à 14h07

    « L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste. »

  •  La fin d’un artisanat ?, le 10 janvier 2017 à 13h34

    Je suis créatrice de chaussures et tous mes modèles sont conçus en France , à la main par des artisans d’art aux savoir faire ancestraux dont le geste et les outils n’ont pas changé bien souvent depuis des générations .
    J’ai eu le plaisir et le privilège de travailler pour l’un de mes modèles avec l’un des derniers ivoiriers de France , monsieur Migeon , sculpteur sur ivoire de pères en fils .
    Il me semble important de souligner que l’ivoire utilisée pour la conception de nouvelles pièces provient de stock acquis avant 1970 et un héritage gėnėrationnel .
    Dans le cadre de mon activité , j’essaie à mon niveau de promouvoir l’artisanat d’art français et je trouve intolérable que telles décisions soient prises non pour sauver les éléphants , belle chimère mais faire disparaître tout ou partie de corps de métier qui font partie de notre patrimoine et de notre histoire .

  •  NOUS SOMMES AUSSI DES DIPLOMATES, le 10 janvier 2017 à 12h44

    C’EST POURQUOI JE REJOINS L’AVIS ET L’ENNONCE DE NOTRE CONFRERE JEAN-JACQUES TRINQUES QUI DE PLUS SE TROUVERAI DANS UN EMBARRAS INEXTRICABLE
    CONCERNANT NOTRE MUSEE DU PIANO

  •  PIANOS ET IVOIRE, le 10 janvier 2017 à 12h39

    « L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.
    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste. »

  •  IVOIRE et PIANO : Que devient le facteur de piano, le 10 janvier 2017 à 12h01

    Tout comme les éléphants, le « facteur de pianos » est une espèce en voie de disparition. C’est notre amour du métier qui nous pousse à résister au marché asiatique, à l’arrivée massive de claviers électroniques, à la concurrence déloyale – nous n’avons pas les mêmes coûts de travail – du marché polonais, au racket du R.S.I. et à la politique de « la carotte et du bâton » des services fiscaux et sociaux français. Malgré tout cela, nous continuons à former des apprentis, émus de pouvoir –pour combien de temps encore- partager et transmettre notre savoir-faire.
    Comment de telles décisions peuvent-elles être prises au mépris et à la méconnaissance des métiers « d’art » qui travaillent avec de l’ivoire ANCIEN ? Qui n’a pas fait correctement son travail de recherche pourtant grassement rémunéré –au contraire de celui des artisans français – en décidant de ces nouvelles mesures et de ces aberrations ?
    Voilà bien la belle harmonie de l’Union Européenne : la décision de ne plus installer de claviers en ivoire sur les pianos n’a pas été prise collectivement et diffère pour chaque pays : des marques prestigieuses de piano comme BÖSENDORFER ou STEINWAY & SONS (Hambourg) ont continué à vendre des pianos avec des claviers en ivoire après 1975 ! De nombreuses collectivités publiques : salles de concert, conservatoires, écoles de musique,… sont équipées avec ces pianos. Il faudra donc leur dire NON : non pour accorder le piano, le restaurer, le régler ou perdre notre temps dans des démarches fastidieuses afin d’obtenir l’autorisation de faire notre travail et obtenir la fameuse dérogation plusieurs semaines après le concert, l’examen de fin de cycle, l’audition…
    Que devons-nous faire des magnifiques Pleyel d’avant-guerre, achetés puis restaurés pour les proposer à la vente ?

    Nous déplorons cette décision et demandons, d’une part, le retour à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série et, d’autre part, la prise en compte de la date d’interdiction de commercialiser l’ivoire pour chaque pays pour pouvoir travailler sans contrainte inutile.

  •  Profession : facteur de piano, le 10 janvier 2017 à 12h00

    L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste.

  •  Loi d’encadrement de l’ivoire, le 10 janvier 2017 à 11h43

    Madame le Ministre,

    Ce projet d’arrêté pénaliserait fortement notre profession de facteur d’instruments.
    Plus particulièrement la facture d’orgues qui emploie 300 personnes en France, souffrant déjà du manque de travail et du relatif désintéressement patrimonial d’une partie des élus.
    De plus cet arrêté aurait des conséquences irréversibles sur notre patrimoine et provoquerait de vrais drames chez mes collègues artisans et artistes qui devraient arracher des placages de claviers qui font notre fierté. Sachez que sont concernés par ce projet de loi, des instruments au prestige international comme l’orgue de Notre Damme de Paris ou du château de Versailles.
    La consommation d’ivoire de la facture instrumentales est très modeste ; pour mon entreprise de neuf personnes, 30 Kg suffiraient pour toute ma carrière et me permettraient de restaurer le plus fidèlement possible des joyaux de notre patrimoine. Sur le plan moral, notre utilisation noble de ce matériau (ivoire ancien) me semble indiscutable et respectueux des animaux qui ont périt.
    L’encadrement de l’utilisation et de la détention de l’ivoire est indispensable, avec par exemple des autorisations préfectorales. L’interdiction totale de détenir et de travailler ce matériau serait très dommageable pour l’ensemble de la facture instrumentales et à fortiori la rétroactivité.
    Veuillez agréer Madame le Ministre mes meilleures considérations,
    Quentin Blumenroeder Facteur d’orgues, Chevalier des Arts et des Lettres.

  •  Facteur de piano, un métier noble, le 10 janvier 2017 à 11h41

    Madame la Ministre,
    L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste.

    La France a encore une richesse artisanale qui est l’âme du pays . Il serait plus intelligent de la conserver si vous ne voulez pas de chômeurs supplémentaires.

  •  Danger pour notre professions !, le 10 janvier 2017 à 11h13

    L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste.

  •  Projet d’arrêté modificatif de l’arrêté du 16 août 2016 relatif à l’interdiction du commerce de l’ivoire d’éléphants et de la corne de rhinocéros sur le territoire national, le 10 janvier 2017 à 11h06

    « L’obligation de dater les ivoires telle que vous la concevez plonge notre profession de facteur de piano dans le désarroi. Cette nouvelle charge administrative est tellement lourde qu’elle va bloquer l’activité économique de notre profession de façon dramatique, c’est pourquoi il faut absolument revenir à la datation de l’ivoire des pianos par leur numéro de série comme cela s’est toujours fait.

    Par ailleurs, contrairement à une idée fausse qui court, des milliers de pianos de grandes marques sont entrés après 1975 en France équipés de claviers en ivoire légalisé par la CITES, et l’effet rétroactif de l’Art 1 portant sur ces instruments prive de très nombreux propriétaires, musiciens, conservatoires, salles de concert, de leurs droits légitimes sur ces instruments. Je m’élève contre cette spoliation particulièrement injuste. »

  •  Comment répondre aux questions d’avenir, ou pas…, le 10 janvier 2017 à 10h36

    A l’heure ou les question d’ordre économique, energétique, ou encore la cohésion mondiale des choix de société, devraient retenir l’attention et l’energie la plus sincère de nos représentants politiques, on doit encore assister à une aussi calamiteuse et innefficace résolution de notre cher ministère, qui semble ne pas avoir saisi la notion de sens des priorités…
    Les professionnel-le-s du piano et instruments anciens ou encore des métiers d’art en général ont avant moi donné des arguments auxquels je n’ai techniquement rien à ajouter.
    Je ne peux que m’exprimer en tant que jeune professionnel du métier du Piano, ne pouvant rester les bras croisés assister au coup fatal porté à un métier qu’il est déja aujourd’hui difficile de faire sien.
    Cela fait 6 ans que j’accumule les expériences de formation sur les différents aspects du métier de technicien piano : entretien, préparation, réparation, restauration, facbrication etc.
    J’ai pu rencontrer nombre de professionnel-le-s qui par générosité et passion m’ont permis d’avancer et de me former à ce métier, et qui souvent, parce qu’ils ont le malheur de s’attacher à souhaiter la qualité voire l’excellence dans leur travail, au nom de l’art et du respect des matériaux et des savoirs faire, choisissent de se serrer la ceinture pour demeurer honnêtes et sincères dans leur profession.
    Merci alors de nier la réalité de leur quotidien et de leur porter le coup de grâce, messieurs mesdames les expert-e-s de la gouvernance. Et merci par là même de saper les efforts de transmission qui permettent aux gens de ma génération de recevoir ces précieux savoirs et d’espérer faire vivre encore à l’avenir un sens de l’artisanat au sein de nos sociétés sur-industrialisées.
    Merci enfin de me promettre la précarité.
    Demain on sanctionnera les pêcheur-se-s à la mouche pour leur responsabilité dans la disparitions des espèces des rivières, après demain les parapentistes pour leurs responsabilités dans les rejets de CO2 ! …
    Il est souvent bienfaiteur de reconnaitre ses erreurs …

Sur le même thème