Projet d’arrêté ministériel fixant la liste des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire national et les modalités de leur protection

Consultation du 31/10/2019 au 01/12/2019 - 2264 contributions

Les objectifs de la révision de l’arrêté ministériel du 19 novembre 2007 fixant les listes des amphibiens et des reptiles protégés sur l’ensemble du territoire national et les modalités de leur protection sont multiples.

Il s’agit :

  • d’adapter le statut de protection des espèces à leur état de conservation et à la responsabilité patrimoniale de la France pour ces espèces (l’actualisation de la liste rouge des espèces menacées reptiles et amphibiens de France métropolitaine a été publiée en 2015) ;
  • de prendre en compte l’évolution de la connaissance scientifique, notamment en termes de taxonomie et de nomenclature des espèces (la liste des espèces d’amphibiens et de reptiles de France métropolitaine a été actualisée et validée le 31 janvier 2018 par le Comité de validation Muséum national d’Histoire naturelle/Société Herpétologique de France),
  • de protéger les habitats pour certaines espèces ;
  • de corriger des erreurs en soustrayant les espèces non indigènes, voire absentes.

Le projet prend également en compte l’évolution de la réglementation (CITES, faune sauvage captive).

Neuf espèces voient leur protection renforcée :
Pour une protection intégrale

  • Pelodytes punctatus (Daudin, 1803) : Pélodyte ponctué
  • Rana pyrenaica (Serra-Cobo, 1993) : Grenouille des Pyrénées
  • Pelophylax perezi (Seoane, 1885) : Grenouille de Pérez
  • Pelophylax kl. grafi (Crochet, Dubois, Ohler & Tunner, 1995) : Grenouille de Graf
  • Timon lepidus (Daudin, 1802) : Lézard ocellé
  • Natrix astreptophora (Seoane, 1884) : Couleuvre astreptophore
  • Natrix maura (Linnaeus, 1758) : Couleuvre vipérine

Pour la protection des habitats. La destruction des spécimens reste possible pour des raisons de sécurité.

  • Vipera aspis (Linnaeus, 1758) : Vipère aspic
  • Vipera berus (Linnaeus, 1758) : Vipère péliade

Huit espèces sont supprimées de l’arrêté, étant introduites ou non présentes en France, ou parce qu’il s’agit d’une sous-espèce d’une espèce déjà protégée :

  • Triturus carnifex (Laurenti, 1768) : Triton crêté italien
  • Speleomantes [Hydromantes] ambrosii (Lanza, 1955) : Spélerpès brun
  • Discoglossus pictus (Otth, 1837) : Discoglosse peint
  • Rana iberica (Boulenger, 1879 : Grenouille ibérique
  • Testudo graeca (Linnaeus, 1758) : Tortue grecque
  • Podarcis sicula (Rafinesque, 1810) : Lézard sicilien
  • Chalcides chalcides (Linnaeus, 1758) : Seps tridactyle
  • Pelophylax lessonae bergeri (Günther in Engelmann, Fritzsche et Obst, 1986) : Grenouille de Berger. Sous-espèce de Grenouille de Lessona qui reste protégée à l’article 2 du projet d’arrêté.

On peut souligner enfin des évolutions pour les espèces suivantes :

  • Hyla molleri Bedriaga 1889 : Rainette ibérique. C’est un nouveau taxon récemment élevé au rang d’espèce.
  • Iberolacerta aranica (Arribas, 1993) : Lézard du Val d’Aran, Iberolacerta aurelioi (Arribas, 1994) : Lézard d’Aurelio, Iberolacerta bonnali (Lantz, 1927) : Lézard de Bonna. Ces 3 espèces étaient confondues antérieurement dans l’espèce Lézard montagnard pyrénéen A. monticola.
  • Bufo spinosus Daudin 1803 : Crapaud épineux. C’est une sous-espèce du Crapaud commun Bufo bufo élevée au rang d’espèce.
  • Chalcides striatus (Cuvier, 1829) : Seps strié. C’est une sous-espèce du taxon Chalcides chalcides élevée au rang d’espèce qu’il est important de protéger (Chalcides chalcides est retiré du nouvel arrêté, n’étant pas dans son aire de répartition naturelle).
  • Anguis veronensis Pollini, 1818 : Orvet de Vérone. C’est un nouveau taxon récemment génétiquement identifié en France, anciennement pris en compte sous le nom de Anguis fragilis.

La consultation est ouverte du jeudi 31 octobre 2019 au dimanche 1er décembre 2019.

En application du dernier alinéa du II de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

Partager la page

Commentaires

  •  Protection absolument nécessaire…, le 4 novembre 2019 à 19h26

    Il faut à tout prix protéger totalement et pas seulement leur habitat des :
    Vipera aspis (Linnaeus, 1758) : Vipère aspic
    Vipera berus (Linnaeus, 1758) : Vipère péliade.
    Ces reptiles ont peur de l’homme et ne font que se défendre en cas d’agression… !

  •  Non à ce projet d’arrêté ! Les vipères doivent être protégées !, le 4 novembre 2019 à 19h25

    Décidément, ce gouvernement ne manque pas une occasion d’anéantir le peu de biodiversité qui reste.
    Le prétexte de la sécurité pour tuer des vipères est le résultat de croyances archaïques et un déni complet des faits scientifiques.
    Quelqu’un propose-t-il d’exterminer les chiens ou les abeilles ? Non, évidemment (et encore heureux) alors qu’ils tuent plusieurs personnes chaque année. Les décès suite à des morsures de vipères sont rarissimes. Comme s’il n’y avait pas déjà assez d’ignorants qui les détruisent par bêtise pure ! Il ne faut pas les encourager mais bien au contraire les sanctionner fermement.
    Plutôt que de s’en prendre aux vipères, ce gouvernement ferait mieux de se préoccuper de la disponibilité des sérums antivenimeux !
    Les populations de vipères s’effondrent alors que ce sont des animaux d’une importance cruciale dans les réseaux trophiques.
    Les vipères doivent être intégralement protégées !

  •  Protection des vipères aspic et péliades , le 4 novembre 2019 à 19h00

    La population des vipères aspic et péliades étant fragile ,il serait judicieux de les intégrer dans la liste des animaux à protéger

  •  A modifier, le 4 novembre 2019 à 16h11

    Le texte de protection n’est pas cohérent concernant les vipères, qui méritent d’être protégées. Les raisons de sécurité ne sont pas justifiables à l’heure de la 6e extinction de masse et du déclin global de la biodiversité.

    Par ailleurs, les cas de décès faisant suite à une morsure sont aujourd’hui rarissimes. La protéger permettrait au contraire de limiter les contacts/dérangements pouvant provoquer une morsure et résoudre les problèmes de sécurité.

    Comme pour d’autres espèces impopulaires tels que les requins à la Réunion, il faut prévenir le public sur les mœurs des espèces plutôt que de s’acharner sur elles. On évitera à long termes la disparition totale des individus ou de vaste programme de restauration qui sont lourds et coûteux.

  •  Statut de protection de V. berus et aspis., le 4 novembre 2019 à 16h00

    Vraiment dommage ce statut de protection pour deux de nos vipères. L’habitat est protégé, très bien, mais je trouve ça lamentable que les individus puissent toujours être tués. Notamment pour la Vipère péliade qui est très menacée.

  •  Destruction des vipères obselète, le 4 novembre 2019 à 15h44

    Les vipères bien que représentant un danger, doivent être intégralement protégées. Leurs populations sont en net recul avec la perte massive de leur habitat. Le danger qu’elles représentent est minime et un déplacement de l’individus dérangeant se suffit à lui même. L’autorisation de destruction va à l’encontre même des aspects de sensibilisation et de conservation et risque d’entraîner des dérives

  •  Des avancées mais…, le 4 novembre 2019 à 15h14

    En accord avec les avis déjà formulés sur les moyens de surveillance ou d’instruction de dossiers et pour les vipères dont l’aspect "dangereux" est devenu relativement obsolète.
    Mais il y a toujours des incohérences en particulier au regard de l’écart entre un Lézard des murailles et un Psammo d’Edwards par exemple, le premier qui a un habitat protégé étant très probablement l’espèce la plus répandue (et non menacée) et le second beaucoup moins commun qui n’a pas d’habitat protégé alors qu’il est quasi-menacé en liste rouge et présent en littoral et ses abords avec la pression humaine que l’on connait sur ces territoires !
    En fait, en ces temps où l’artificialisation des sols continue de ronger les espaces naturels malgré les alertes, la quasi totalité des reptiles et amphibiens devraient avoir leurs habitats protégés avec une réglementation assez stricte à cet égard (dérogations devant rester des cas vraiment exeptionnels, comme d’ailleurs pour toutes les espèces protégées afin de pouvoir préserver les espaces naturels restants !)
    Mais au final toute forme de réglementation n’a d’intérêt que si elle est comprise et partagée par tous, il y a donc tout autant d’intérêt à communiquer sur les enjeux de préservation afin qu’il y ait acceptation.

  •  Réserves quant à la destruction d’espèces, le 4 novembre 2019 à 14h24

    Mettre à jour et actualiser les statuts sont de bonnes initiatives. Il est toutefois déplorable de constater que les vipères sont toujours considérées comme dangereuses et méritant un coup de pelle. Dans les fait "la destruction reste possible pour des raisons de sécurité" se traduit par "les individus sont systématiquement détruits à vue".

    Les vipère sont en fort déclin et il est très rare d’en croiser, qui plus est une envenimation n’est pas mortelle chez un adulte en bonne santé, et une vipère ne tentera de mordre que si elle est saisie. Il est exagéré de considérer ce serpent comme dangereux : les chiens le sont bien plus en terme de nombre d’attaques, de blessés et de morts par ans.

    Les vipères ont besoin d’une protection intégrale.

  •  favorable avec réserve, le 4 novembre 2019 à 11h19

    Ne retirez pas certaines espèces dont les Vipères, parce qu’elles ne sont pas "populaires" pour la plupart. Elles restent absolument indispensables aux écosystèmes et se font déjà très rares. Nous travaillons sans cesse à les dédiaboliser auprès du "Grand public", tout comme d’autres amphibiens (Urodèles), qui se font encore éclater parce que historiquement "diaboliques" (Salamandres,…).
    Ne relâchez pas là où il y avait un gain en termes de protection, déjà si difficile à faire entendre et respecter dans les études environnementales.

  •  Renforcer l’information au sujet des serpents., le 4 novembre 2019 à 11h12

    Notamment pour l’identification des couleuvres vipérines (Natrix maura) souvent confondues aux vipères et tuées par l’ignorance de certains.
    Faire des campagnes d’informations sur les vipères en général et démontrer par les statistiques la faible mortalité suites à morsures éventuelles et/ou informer le public de la conduite à tenir en cas de morsure.
    Rappeler par des messages de prudence (panneaux) les lieux susceptibles d’être concernés par la présence de reptiles venimeux.

  •  Il faut protéger les vipères !!, le 4 novembre 2019 à 10h22

    La protection des amphibiens et des reptiles est indispensable ! Et la protection des vipères en va de même ! Au vu de la fragilité de ses populations, il me semble primordiale de les protéger elles aussi !

  •  Pour une protection intégrale également des Vipères aspic et péliade, le 4 novembre 2019 à 10h02

    Les vipères aspic et péliade sont également en déclin, leur destruction ne doit pas être possible pour quelque raison que ce soit. Il faut faire preuve de pédagogie et de formation afin de faire prendre conscience aux personnes étant fréquemment au contact de ces espèces de leur caractère inoffensif si on ne les menace pas.

  •  AVIS favorable avec reserve, le 4 novembre 2019 à 09h44

    Bonjour,

    La mise à jour est une bonne chose .
    Plus perplexe pour les vipères pourquoi ne sont elles pas protégées (d’autres animaux "dangereux" le sont …)
    L’enjeu reste biensur les habitats sans oublier l’impact localement de prédateurs (héron vidant une mare de ses grenouilles…) à intégrer selon les situations.

  •  AMPHIBIENS ET REPTILES PROTEGES, le 3 novembre 2019 à 12h55

    Très favorable à ce projet d’arrêté ministériel concernant la protection, au niveau national, des amphibiens et des reptiles.

  •  Vous vous moquez de qui???, le 2 novembre 2019 à 00h47

    Aujourd’hui, l’état réduit encore les effectifs capables d’observer et de protéger les espèces en question et naturellement toutes les autres espèces qui ne sont pas en voie de disparition. Ces décrets et ces lois ne servent plus à rien étant donné la situation et le manque de personnel.
    L’écobuage continue d’être pratiqué et détruit les reptiles et les amphibiens, les produits chimiques continuent d’être utilisés de la même façon, les chats sédentarisés massacrent eux aussi une quantité incroyable de ces espèces sans compter les oiseaux.
    Faire semblant de protéger quelques espèces n’a aucun sens tant que les vraies décisions ne seront pas prises. Qu’elle hypocrisie !!!!

  •  Protection intégrale, surtout vipères aspic et péliade, le 1er novembre 2019 à 19h49

    Pourquoi toutes les espèces d’oiseaux bénéficient-elles d’une protection intégrale et pas toutes celles d’amphibiens et reptiles ? Les oiseaux "valent" donc plus que les amphibiens et reptiles ? Je connais l’origine juridique, mais en quoi des espèces banales comme le moineau domestique ou le rouge-gorge méritent-ils plus qu’une salamandre tachetée ou une coronelle girondine une protection de leur habitat ? A l’inverse, pourquoi protéger l’habitat de Podarcis muralis, l’espèce la plus abondante et ubiquiste de France, et pas celui de toutes les autres espèces, forcément plus rares et exigeantes ? Le bac-à-sable de mes enfants est intouchable, les Podarcis pondent dedans… C’est un déni flagrant du principe de subsidiarité qui voudrait qu’on protège les espèces au niveau des unités écopaysagères. Du coup, cette protection est totalement INAPPLICABLE.

    Il n’y a AUCUNE raison de sécurité justifiant la destruction des espèces autrefois communes de vipères aspic et péliade. Cela fait des années qu’il n’y a plus du tout de morts par envenimation en France, grâce à la rapidité des secours et à l’efficacité des traitements. La méconnaissance des espèces est un prétexte habituellement présenté pour justifier la destruction des autres serpents strictement protégés, notamment la couleuvre vipérine : "je ne sais pas les reconnaître donc je tue, par principe de précaution…" Pas d’élément moral, pas de délit ! Les vipères sont en train de disparaître sous nos yeux, elles méritent un geste politique fort qui bénéficiera également aux autres espèces de serpents : TOUS INTÉGRALEMENT PROTÉGÉS !
    Si vous manquez de courage écologique, ce qui ne serait guère surprenant, limitez au moins la destruction "aux abords des habitations" car pour le moment, rien n’interdit de battre la campagne pour tuer toutes les vipères qu’on rencontre, comme à l’époque "bénie" des terribles chasseurs de vipères du siècle dernier. Votre conscience écologique en est-elle encore à cette époque-là ?

    Et COMMUNIQUEZ, comment les gens peuvent-ils être au courant de la nouvelle réglementation sinon ?

  •  Destruction de vipères, le 1er novembre 2019 à 16h09

    C’est inacceptable de légiférer à l’encontre d’une espèce qui se raréfie en 2019 compte tenu des bonnes pratiques à adopter qui limite simplement le nombre de morsures. Faites plutôt de la pédagogie !

  •  Milieux de vie, le 1er novembre 2019 à 11h44

    Pour que ces espèces puissent vivre, il faut planter des haies sur talus, creuser des mares, conserver les zones humides, aménager les passages sous les routes et voies ferrées.

  •  Milieux de vie, le 1er novembre 2019 à 11h44

    Pour que ces espèces puissent vivre, il faut planter des haies sur talus, creuser des mares, conserver les zones humides, aménager les passages sous les routes et voies ferrées.

  •  Avis favorable, le 1er novembre 2019 à 09h40

    Avis favorable à ce texte

Sur le même thème