Deux projets d’arrêtés 1) fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus) et 2) fixant le nombre maximum de spécimens de loups (Canis lupus) dont la destruction pourra être autorisée chaque année

Consultation du 08/01/2018 au 29/01/2018 - 2059 contributions

Contexte général

Le loup est une espèce « strictement protégée », inscrite à l’annexe II de la Convention de Berne, mais aussi aux annexes II et IV la Directive 92/43/CEE dite « Habitats, Faune, Flore », où il est classé « prioritaire d’intérêt communautaire ». Toutefois des dérogations à la protection sont prévues par ces textes pour prévenir les dommages importants aux troupeaux domestiques, à condition qu’il n’existe pas d’autres solutions satisfaisantes et que les opérations ne nuisent pas au maintien du bon état de conservation de la population de loups.

L’augmentation importante de la prédation (plus de 11 000 animaux domestiques en 2017), en lien avec l’augmentation de la population lupine et de son aire d’expansion, ont conduit à mettre en place depuis plusieurs années une politique d’intervention pour renforcer la défense des troupeaux lorsque les autres mesures de protection ne suffisent pas à contenir la prédation.

Le cadre actuel d’intervention sur la population de loup est constitué de l’arrêté cadre du 30 juin 2015 qui fixe les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup (Canis lupus). Il définit les types de tirs autorisés pour la défense des troupeaux et la lutte contre la prédation. Il prévoit de fixer chaque année, pour une période allant du 1er juillet au 30 juin de l’année suivante, un seuil maximum de loups pouvant être détruits afin de garantir le maintien de la population de l’espèce dans un état de conservation favorable.

Cet arrêté « cadre » est complété chaque année par un arrêté « plafond » dans lequel le nombre maximum de loups pouvant être détruits est fixé par les services du ministère en se fondant sur les données du suivi hivernal de la population de loup fournies par l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS).

Dans le cadre du bilan du plan national d’action qui s’achève fin 2017 et des travaux de la démarche prospective Loup à l’horizon 2025/2030, des propositions de modification du protocole d’intervention sur la population de loup ont été formulées afin d’éviter que le plafond de loups pouvant être détruits soit atteint avant la fin de la période, tout en reconnaissant aux éleveurs le droit de défendre leurs troupeaux en cas d’attaque.

Contenu des textes :

1°) Le projet d’arrêté « cadre » propose les évolutions suivantes :
- possibilité de gérer les tirs de loups sur une période calée sur l’année civile pour éviter l’atteinte du nombre maximum de loups pouvant être abattus au moment de la montée en estive des troupeaux ;
- priorité donnée aux tirs de défense, utilisables toute l’année, et limitation des tirs de prélèvement à la période entre le 1er septembre et le 31 décembre et principalement sur les zones ayant subi de nombreuses attaques ;
- mise en place par le préfet de département d’un suivi des dommages dus au loup sur les troupeaux d’animaux domestiques permettant d’évaluer l’importance et la récurrence des attaques, afin de procéder à un sélection de territoires où les tirs de prélèvements et de prélèvements renforcés de loups peuvent être autorisés ;
- possibilité de réaliser des tirs d’effarouchement (non létaux) sans formalité administrative en l’absence de mise en place de mesures de protection des troupeaux ;
- conditions d’accès aux tirs de défense (simple et renforcée), uniformisées quelle que soit l’ancienneté de la colonisation des territoires ;
- suivi d’une formation de 2 heures pour la réalisation de tirs de défense renforcée ;
- obligation d’envoyer chaque année à la DDT le registre de tirs, nécessaire pour justifier la délivrance d’autorisation de tir de prélèvements ;
- meilleure lisibilité de la section relative aux tirs de prélèvements avec une présentation harmonisée avec celle des tirs de défense ;
- définition d’un régime spécifique d’intervention sur certains fronts de colonisation où la mise en œuvre des mesures de protection présente des difficultés importantes.

2°) Le projet d’arrêté « plafond » définit la modalité de calcul du nombre de loups qui pourront être abattus en se basant sur les résultats de l’étude scientifique collective sur le devenir de la population de loups en France réalisée en 2016.

Pour 2018, ce nombre est fixé à 40 spécimens. Il sera actualisé au printemps de l’année 2018, une fois connu le nouvel effectif moyen de loups fourni par l’ONCFS.

Pour les années suivantes, ce plafond correspondra à 10 % de l’effectif recensé, avec une actualisation annuelle au printemps. L’arrêté « cadre » prévoit des dispositions afin d’éviter que le plafond de destruction ne soit atteint trop précocement en cours d’année ; néanmoins, si ce plafond venait à être atteint, il est prévu la possibilité de mise en œuvre des tirs de défense (simple ou renforcée) dans la limite de 2% de l’effectif moyen de loups.

En cas de situation exceptionnelle, afin d’assurer en permanence la protection des troupeaux domestiques, les tirs de défense simple pourront être autorisés par le préfet au-delà des plafonds de destruction. Si des loups sont détruits en application de cette disposition et si l’évolution de la dynamique de la population de loups le nécessite, il en sera tenu compte l’année suivante.

Le dernier bilan hivernal de l’ONCFS (2016/2017) décrivant l’état de la population de loup fait état 57 zones de présence permanente (dont 44 meutes) pour un effectif total estimé après modélisation à une moyenne de 357 individus (indice entre 265 et 402). Le suivi estival 2017 recense 63 zones de présence permanente (dont 52 meutes), soit une progression de plus de 14 % dans l’année.

La consultation est ouverte du 8 au 29 janvier 2018.

En application du dernier alinéa du II. de l’article L. 123-19-1 du code de l’environnement, les observations du public pour cette consultation sont rendues accessibles au fur et à mesure de leur réception.
Les échanges font l’objet d’une modération a priori, conformément à la Charte des débats.

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Commentaires

  •  Réponse aux arrêtés cadre et plafond fixant le nombre de loups à abattre et leurs modalités , le 29 janvier 2018 à 23h57

    Il est inadmissible de continuer avec les tirs de prélèvements quelque soit leur modalités d’application et leur restriction. Outre le fait que cela est contraire aux engagements de la France et de l’Europe, que cela ne présente aucun cohérence biologique et écologique, ce type d’actions ne présentant à priori aucun bénéfice à l’élevage dans la réduction de la prédation. Au contraire, selon les connaissances actuelles, ces tirs sont contre-productifs tant par leurs effets que leurs conséquences sur la déstructuration possible de groupes de loups installés et stables.

    Ensuite même si les tirs de défense simples et renforcés sont légitimes pour les éleveurs dans la protection de leur troupeaux il ne doivent pas être octroyés sans conditions (attaques avérées et troupeaux protégés).

    Il n’est pas défendable que des zones d’exclusion soient définies sur les front de colonisation de l’espèce : il s’agit d’aires de répartition naturelle dont fait état la convention de Berne.

    Aussi le nombre de loups pour 2018 revu a 40 loups et possiblement augmenté selon l’évolution des effectifs en cours d’années n’est pas tolérable : il s’agira alors de tuer bien plus de loups que le plafond initial. Il n’est pas logique et respectueux des engagements européens de prélever de 10 a 12% des effectifs moyens présents lorsque le taux d’accroissement de la population est de 5 a 20% et qu’il est estimé (par l’ESCO) une nécessité d’avoir au moins 2500 spécimens pour que l’espèce soit conservée.

  •  contestée , le 29 janvier 2018 à 23h51

    Mesdames messieurs
    Je conteste la faculté d abattre sur l ensemble de l année civile et je suis contre la capacité des chasseurs de faire des tirsde prélèvements renforcés dans le cadre de leur battue type grand gibiers dans le cadre de chasse conventionnelle

  •  Concilier pastoralisme et présence perenne du loup, le 29 janvier 2018 à 23h50

    Les tirs de défense ne doivent pas dépasser les 10% de l’effectif moyen des loups afin de respecter les préconisations des experts scientifiques.
    La « situation exceptionnelle » permettant les tirs de défense simple doit faire l’objet d’une caractérisation détaillée.
    Les dépassements du plafond défini doivent être eux-mêmes limités et définis.
    Interdiction stricte de tirs de loups pendant la période d’allaitement de jeunes loups.
    Attention à ne pas déstructurer les meutes de loups pour ne pas déstabiliser l’organisation sociale qui conduirait à encore plus d’attaques.
    Les loups ne doivent pouvoir être tirés qu’en cas d’attaque avérée.

  •  Non à l’abattage de loup d’office, étudions toutes les possibilités., le 29 janvier 2018 à 23h48

    Le loup pour certains est un envahisseur, mais n’oublions pas que l’homme l’est également. Nous ne cessons de coloniser (d’accroître notre main mise sur l’existent) comme si tout cela nous revenait de droit.
    Chaque être vivant à sa place et est acteur du maintien de la biodiversité.
    Ne vas t’on pas vers une mesure de facilité ?, toutes les solutions de défenses et protections ont-elles été mises en place : gardiennage des troupeaux sur les pâturages à risque (chiens et ou bergers supplémentaires, électrification de clôture). L’Italie l’année dernière avait prévu 22 mesures (selon article)
    Je sais bien que pour les éleveurs retrouver plusieurs de leurs bêtes tuées cela est horrible à voir. Mais le risque zéro n’hésite pas, à moins de vouloir éradiquer l’indésirable.
    L’on parle dans cette consultation de détruire, mais le loup n’est pas un objet c’est un être vivant.
    Ne faut-il pas repenser la place de l’homme et de l’animal au sein de "nos" terres.

  •  10% sur 12 % c’est beaucoup non !?, le 29 janvier 2018 à 23h48

    le loup, espèce protégée dont "l’état favorable de la population dans son aire naturelle de répartition doit être maintenu" a actuellement une croissance annuelle de 12%.

    Autoriser un "quotat" de suppression d’espèce protégée à hauteur de 10% mettrait gravement à mal l’objectif de maintient de la population auquel la France s’est engagé et pour lequel elle sera sanctionnée s’il est mis à mal. Il est donc primordial de descendre ce quota bien en dessous des 10%.

    Rappelons par ailleurs que plus de loup signifie moins de sangliers (que les chasseurs aiment à hybrider et ne savent pas gérer) et donc moins de dégâts au cultures.

  •  Priorité au pastoralisme, le 29 janvier 2018 à 23h44

    Faut arrêter les élucubrations et l’intellectualisme, dans la nature on a le droit de se défendre pour ne pas se laisser "manger" alors il faut réguler fortement et autoriser le tir de défense lors d’une attaque. Le loup n’est pas une espèce menacée en Europe.

  •  Non à l’abattage des loups, le 29 janvier 2018 à 23h40

    Quel exemple pour nos enfants ! Privilégiez plutôt une protection accrue des troupeaux, apprenons à vivre intelligemment avec l’ensemble des êtres vivants, au lieu de développer sans cesse une politique de tirs, de surcroit toute l’année sans prendre en compter les périodes de reproduction, etc

  •  Le loup est une espèce protégée, respectons enfin la loi et le bon sens !, le 29 janvier 2018 à 23h37

    Le loup est une espèce fondamentale dans l’équilibre écologique.
    Pour aider les éleveurs, mettons réellement en place des mesures de protection des troupeaux sans tuer aucun loup. Pourquoi la France n’arrive-t-elle pas à respecter les lois européennes et le bon sens et à faire coexister de manière intelligente les loups et les hommes. C’est une honte ! Cessons de tuer les loups !

  •  effarouchement et défense !, le 29 janvier 2018 à 23h36

    il parait utile d’accorder des tirs d’effarouchement et de défense simple si nécessaire de façon à donner aux éleveurs la possibilité de riposter face à des loups insistants.

    Néanmoins il parait indispensable de proscrire les tirs de prélèvement et les battues qui désorganisent les meutes et favorisent la dispersion d’individus solitaires ce qui augmente les prédations sur des proies "faciles" comme le cheptel ovin.

    Les tirs de prélèvement sont donc totalement contreproductifs et ne servent qu’à acheter une "paie sociale" précaire et à assouvir une soif de vengeance de certains éleveurs ou la soif de sang de loup qu’ont certains chasseurs.

  •  Non à la destruction des loups, le 29 janvier 2018 à 23h31

    Dans tous les pays ayants de nombreux loups, il est prouvé qu’ils régulent le gibier en rendant ce dernier en meilleur santé. Le loup a aussi un impact positif sur la biodiversité. Nous avons tout à y gagner en le préservant. OK pour les tirs d’intimidation s’ils sont menés correctement.
    Prenons exemple de certains bergers en France qui vivent avec leur troupeaux en acceptant la présence des loups, mais ils sont secondés par plusieurs chiens qui se connaissent et vivent eux aussi en meute.
    (voir le film "la vallée des loups")

  •  Non à l’abattage des loups, le 29 janvier 2018 à 23h31

    En vertu de quoi avons nous droit de vie ou de mort sur des êtres vivants .Qui sommes nous pour en décider?

  •  Pour la protection du Loup, le 29 janvier 2018 à 23h31

    Je suis pour la protection du Loup. Merci pour cette consultation.

  •  La Vie pour les Loups, le 29 janvier 2018 à 23h30

    Il ne devrait plus jamais être question de tuer quelque espèce animale que ce soit dans un plan d’action national initié par l’Etat. Osons, au 21ème siècle une réforme en faveur des animaux d’abord, supprimons ce droit de tuer, refusons de satisfaire des besoins humains au nom du profit et des traditions obsolètes au détriment de la Vie Sauvage. Changeons les mentalités en octroyant le Droit de Vie aux Loups, imposons le respect de l’animal et de sa vie, réformons sans détour et sans diplomatie hypocrite et électoraliste. Et mettons fin aux arrangements politiques.<br class="manualbr" /> Je vis à la campagne et je remercie chaque jour toutes les vies qui m’entourent, que je respecte et que j’honore. Je suis contre l’abattage des Loups par qui que ce soit (agents de l’Etat ou bergers ou chasseurs) et dans n’importe quelle circonstance, et surtout pas en utilisant l’argument médiocre et hors sujet de la "situation biologique". Quelle hypocrisie d’évoquer "des prélèvements dans un cadre raisonné" ! Des mots "vitrine" qui ne seront jamais ni controlés, ni respectés, et ceci sans aucune impunité ! Des mots pour endormir le peuple ! <br class="manualbr" /> Je souhaite autant la vie pour les Loups que la présence des ovins et caprins sur un même territoire dans la mesure où l’Homme s’adapte avec humilité aux contraintes naturelles et non l’inverse. L’Homme n’a pas à juger si le Loup doit vivre ou pas. L’Homme, en tant qu’être pensant qui s’est toujours octroyé et souvent avec malveillance le pouvoir de décider de qui doit vivre et de qui doit mourir, n’a qu’un devoir, celui de protéger toute richesse de vie présente sur notre planète. Satisfaire les exigences criminelles d’une minorité ignorante et imbue de son pouvoir ne serait qu’un aveu de faiblesse et une simple manigance électorale. Et ça, tout le monde en a conscience.
    J’attends du ministère de la transition écologique et solidaire qu’il mette tout en oeuvre pour protéger et préserver les Loups sans concession, et mettre en place une législation forte pour que les Hommes n’est que le choix d’utiliser des méthodes respectueuses et efficaces pour protéger leurs troupeaux. Celles-ci existent, les refuser serait faire preuve d’une inintelligence flagrante qui rendrait indigne toute personne souhaitant poursuivre une activité pastorale.

  •  Arrêtés à retirer car trop ouverts à la destruction des loups, le 29 janvier 2018 à 23h30

    Le premier alinéa de l’article pose bien les conditions nécessaires pour obtenir une dérogation. Mais rien n’explique ensuite en quoi les dommages aux troupeaux sont importants : 11 000 animaux tués devrait être mis en rapport avec les autres causes de mortalité pour que son importance soit notable. De plus, ces pertes sont indemnisées par l’état, ce qui annule le dommage au producteur.
    Il existe d’autres solutions satisfaisantes, à commencer par la protection des troupeaux, voire leur déplacement hors des zones difficiles à garder. Elles ne sont pas citées en préalable.
    Enfin, les conditions des tirs sont tellement peu contraignantes qu’elles reviennent à ouvrir la chasse au loup.
    Ces arrêtés doivent être revus en profondeur pour respecter effectivement les loups.

  •  contre, le 29 janvier 2018 à 23h23

    Sur le projet d’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction pourra être autorisée chaque année :

    <span class="puce">- ce dernier met en péril le faible nombre d’individus présents sur le territoire (selon l’expertise ESCO).
    <span class="puce">- l’article 3 donne le pouvoir au préfet d’augmenter les prélèvements de 12% ? sans contrôle, sans limite ? et le risque de pouvoir discrétionnaire …? Et le statut d’animal protégé, il est où ?
    <span class="puce">- le projet autorise l’abattage de 40 loups en plus des 35 déjà abattus ? donc presque le double de ce qui était prévu pourrait être tués…

    Sur le projet d’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup :
    <span class="puce">- pourquoi généraliser l’autorisation des tirs, sans exiger l’existence d’attaques ? c’est un appel à l’extermination de l’espèce, qui entretien de la peur du loup, pas une dérogation au statut d’espèce protégé ici pour moi.
    <span class="puce">- l’obligation de protection des troupeaux par les éleveurs devrait valoir pour tous.

  •  Pour la stricte protection de Canis Lupus, le 29 janvier 2018 à 23h20

    Le Collectif animalier du 06 n’est pas favorable aux dérogations et demande une réaffirmation forte de la stricte protection de l’espèce Canis lupus.
    L’autorisation des tirs et la brigade loups de l’oncfs sont de véritables incitations d’une part à la non acceptation de la présence des grands prédateurs par les éleveurs et les chasseurs et, d’autre part, à des pratiques sociales et économiques dommageables et condamnables : braconnage, insuffisances professionnelles, détournement des réglementations en matière de subvention et d’indemnisation, accumulation de troupeaux nombreux sur des terrains de montagne affectés par la pression du pastoralisme, emprise géopolitique par une catégorie sociale à laquelle aucune limite n’est imposée… Association des Alpes maritimes, nous sommes témoin des conséquences fâcheuses et dangereuses pour la nature et la faune sauvage des pratiques encouragées par les dérogations et la mise de place de ce qui équivaut à une chasse aux loups et nous exprimons notre opposition.
    Il est temps de ne retenir que des méthodes non létales dans notre relation avec les loups, de bien travailler à la protection des troupeaux, de diminuer la charge de l’élevage sur nos alpages, de mettre en valeur la naturalité de nos belles contrées au lieu de rechercher combien de spécimens il sera possible d’exterminer. Que le conditionnement des aides à la mise en place des mesures de protection soit immédiat.
    Bien-sûr, il n’est pas concevable de prétendre que des zones ne sont pas protégeables. Si les choses apparaissent ainsi aux éleveurs, qu’ils fassent un autre métier ou qu’ils s’installent ailleurs. On soulignera que l’élevage ovin n’est pas une activité productive , qu’elle est fortement concurrencée, qu’elle est en meilleure situation financière là où des loups sont présents : le problème ce ne sont pas les loups, le problème c’est un élevage qui ne sait (qui ne veut?)ni s’adapter ni coexister avec les animaux sauvages. Le Collectif animalier se prononce contre ces projets, contre les tirs, contre la mainmise des éleveurs sur nos montagnes.

  •  Je suis contre ces deux projets d’arrêtés, le 29 janvier 2018 à 23h17

    Vétérinaire travaillant avec des éleveurs ovins et bovins, et bergère également chaque année dans les Alpes et en Plaine, l’important est de donner les moyens aux bergers et éleveurs de protéger leur troupeaux sans que cela ne passe par la destruction des loups.

    Les connaissances et les techniques sont là pour aider les éleveurs, les bergers et les troupeaux, les personnes compétentes et les bénévoles sont là, il ne manque qu’une action commune des associations et des pouvoirs publics pour des résultats.

    Les tirs de loups n’ont jamais fait preuve d’efficacité pour éviter les attaques des troupeaux, sauf lors de la réduction de l’espèce bien au-delà du seuil acceptable pour maintenir une population viable.

    Les tirs par l’équipe de l’ONCFS ayant tués les louveteaux et les loups n’ayant jamais attaqué de troupeaux, les années précédentes, remettent en question la qualité d’expert scientifique de cet organisme.
    Les méthodes d’effarouchement et de surveillance doivent être non seulement favorisées, mais surtout systématique en zone à risque et soutenue par les pouvoirs publics.

    Les études préalable aux premiers arrêtés autorisant la destruction volontaire de loups par des équipes de l’ONCFS ont scientifiquement démontré que le nombre d’individus pouvant être détruits par les présents projets ne permettent pas d’assurer la démographie correcte de la population de loups, contrairement à ce que vous affirmez.

    Ces projets d’arrêtés peuvent satisfaire certaines personnes n’ayant pas les connaissances ou les compétences scientifiques pour tirer des conclusions à partir des études menées. Dans la mesure où j’ai des compétences dans ce domaine, je peux affirmer que ces arrêtés sont contraire aux objectifs scientifiques que l’ONCFS de pérennité de l’espèce loup.

    La conditionnalité de l’indemnisation des victimes à la mise en œuvre préalable des mesures de protection est une avancée nécessaire, mais exclure la vérification de leur mise en œuvre lors des constats d’attaques vide d’intérêt cette mesure ! En effet, c’est précisément à cette occasion que ce contrôle serait le plus aisé (agent déjà sur place), et le plus utile pour déterminer si la mesure de protection était effectivement en place au moment de l’attaque.

    – La généralisation de la procédure déclarative des dommages par l’éleveur lui même, sans constat de la part d’un expert risque de conduire à une surévaluation des dommages attribués au loup. Les éleveurs ne sont ni compétents ni évidemment assez neutres et désintéressés pour que la responsabilité d’attribuer une perte ou loup, ce qui conditionne le paiement d’une indemnité, puisse leur être abandonnée.

  •  Contre ce projet de loi permissif à la destruction des loups, le 29 janvier 2018 à 23h10

    Ce projet d’arrêté est extrêmement choquant pour plusieurs raisons. En effet, ce projet pourrait permettre que les loups soient abattus pendant la période de reproduction et d’élévage des petits (entre le 1er mars et le 30 avril). Comment peux t’on envisager une telle aberration sur une espèce emblématique telle que le loup, de surcroît une espèce protégée. Les dérogations qui permettront des autorisations de tir de défénse (létaux) sur une période de 5 ans (ou même de 3 ans) sont manifestement des dérives et un permis de tuer impunément. En effet, ces autorisations de tir de défense n’exigeront même pas d’être justifiées par la mise en oeuvre de mesures de protection ou d’effarouchement. Concernant les plafonds en terme de pourcentage, ce projet de loi autorise manifestement le dépassement de ces 10% d’individus autorisé à être abattus. Encore une fois et plus globalement cette loi ne propose pas de solutions efficaces pour les éleveurs pour leur permettre de protéger leurs troupeaux. Car les tirs létaux n’ont pas fait preuve de leur efficacité. Il semblerait même que ces tirs désorganiseraient les meutes en engendrant des individus stressés et même peut être plus enclins à provoquer des attaques sur les troupeaux. Issue et habitante de milieu rural, je connais bien la mentalité des campagnes qui à cause de conditions de vie et d’exploitation difficiles, auraient tendance à croire que des solutions simples (comme les tirs létaux) peuvent tout régler. Ce n’est pas la réalité. L’Etat se doit de faire preuve d’éducation,d’information, et d’expérimentation pour trouver des solutions alternatives effecicaces.

  •  Non à l’intolérance : non aux tirs de loups, le 29 janvier 2018 à 23h09

    Comme bien souvent lorsque le sujet du loup est abordé, à la lecture de certains commentaires, je suis effaré et choqué par la violence, l’ignorance et l’intolérance de bons nombres de propos qui veulent systématiquement opposer citadins et habitants des campagnes. Non, tous les habitants des campagnes ne sont pas contre les loups. Des agriculteurs et des bergers humanistes ont également compris qu’accepter le loup, c’est accepter des êtres différents. C’est tout simplement faire preuve de tolérance. Inversement quand il est question d’éleveurs désespérés, est-ce ces mêmes éleveurs qui refusent toutes mesures de protection et qui laissent leurs bêtes quasiment seules dans les montagnes ? Ou est-ce encore ces éleveurs qui ne cachent pas qu’ils mènent à l’alpage toutes leurs brebis malades ou vieilles en expliquant à qui veut bien l’entendre qu’ils préfèrent qu’elles soient dévorées par des loups pour toucher des indemnités supérieures à ce qu’ils en tireraient sur un marché en crise ! Devons nous nous plaindre du désespoir de professionnels qui ont de tels comportements ?

    Essayons alors d’analyser le fond des arguments qui sont opposés au loup. Aucun n’est basé sur des données, des études ou des analyses scientifiques. Mais par contre, nous avons le droit aux fausses informations et à toutes les idées reçues ou croyances moyenâgeuses dont certaines sont dignes des plus sombres périodes d’obscurantisme : les paysages qui vont se fermer (La déprise agricole a commencé bien avant le retour du loup en France ! Il n’est pas la cause de l’enfrichement ni de la progression des surfaces boisées de notre pays, mais plutôt la conséquence), la perte de biodiversité (Utiliser cet argument, c’est mal connaître ce qu’est la biodiversité ni comment fonctionne une chaîne alimentaire), le loup qui va manger les enfants (Merci à Perrault et ses contes !). Ces idées sont bien souvent alimentées à grand renfort d’une presse qui préfère diffuser du sensationnel bien vendeur, que d’instruire ses lecteurs de connaissances scientifiques et les sensibiliser à l’écologie. Ou alors, nous avons droit à l’explication imparable pour combler un manque d’arguments constructifs et cohérents : « Si les anciens ont détruits les loups, ce n’est pas pour rien »… Il est terrifiant qu’au 21ème siècle un gouvernement puisse porter le moindre crédit à de tels propos qui transpirent autant de haine et de violence.

    Le loup a colonisé la plupart des continents bien avant l’homme et il a été absent de France à peine plus de 100 ans. Nos pays voisins ont toujours réussi à faire cohabiter élevage et prédateurs. Certaines régions ont même compris que la présence du loup est un atout indéniable, sur lequel ils ont construit toute une économie agro-touristique. Le meilleur exemple en est les Abruzzes. Et même l’agriculture nationale italienne s’en porte mieux en bénéficiant d’une politique d’élevage où le qualitatif prime sur le quantitatif. Ce qui leur a permis de se démarquer d’une rude concurrence internationale face à laquelle nos éleveurs ont du mal à lutter.

    Comme il l’a été écrit à mainte fois, des études scientifiques ont démontré que les tirs ont l’effet inverse en désorganisant les meutes. Je ne réexpliquerai pas les raisons qui ont été mises en évidence (dispersion des meutes, attaque vers les proies les plus faciles du fait de l’absence de la force du groupe, augmentation du nombre de louves pouvant être en chaleur, jeunes qui se retrouvent seul sans adultes pour les recadrer…). Une autre étude a également prouvé qu’autoriser les tirs augmente le braconnage.

    Ensuite, les tirs sont trop souvent appliqués comme solution de facilité, sans même chercher si d’autres solutions fonctionnent. Il ne faut pas considérer le tir létal comme un moyen de protection normal. Ils devraient être la solution d’ultime recours. Quand tous les autres moyens n’ont pas fonctionnés. Le tir d’effarouchement devrait être appliqué systématiquement avant d’autoriser un tir létal. Et les autorités devraient s’en assurer.

    Par ailleurs, l’exécution des soit disant tirs de défense et tirs de prélèvement est également lamentable. Des chasseurs s’organisent en quasi-battu, laissant aucune chance au loup. Faut-il aussi décrire ces autres situations observées où des jeunes gens évoluent une grande partie de l’été et de l’automne dès le coucher du soleil avec des armes et de l’alcool au prétexte de tirs de défense ? Je suis effaré par le niveau d’inconscience du préfet qui autorise de tels agissements. Aucun contrôle sur ce qu’ils font dans la montagne. Aucune connaissance en biologie ou éthologie du loup. Personnellement, parcourant quasi quotidiennement ces mêmes espaces, je me sens plus en sécurité par la présence de la meute qui occupe ce territoire que de savoir que des hommes, dont le seul but est d’avoir à leur tableau de chasse le trophée d’une espèce protégée, se promènent armés sous l’emprise de l’alcool.

    Quant aux quotas de loups à abattre, ils n’ont qu’un effet pervers. Car ils sont entendus par beaucoup non pas comme une mesure de dernier ressort mais comme un objectif à atteindre le plus rapidement possible pour qu’il soit compléter de tirs supplémentaires et ainsi satisfaire en toute légalité leurs pulsions criminels.

    Enfin, l’Expertise scientifique collective Museum d’Histoire Naturelle – ONCFS alerte sur les seuils recommandés jusqu’à présent qui sont insuffisants pour la viabilité génétique d’une population lupine en France. Egalement, elle met en garde sur les trop nombreux tirs actuels.

    C’est pourquoi, je m’oppose aux projets d’arrêtés fixant des dérogations aux interdictions de destruction de loup ainsi que celui fixant le nombre maximum dont la destruction pourra être autorisée chaque année. Comme le prévoit normalement la loi, ceux-ci doivent être utilisés en dernier ressort lorsque TOUS les autres moyens de protection se sont avérés inefficaces. Je m’oppose également à ces arrêtés qui ne suivent pas les recommandations de l’expertise scientifique collective Museum d’Histoire Naturelle – ONCFS, notamment avec le nombre de 40 loups à abattre qui est reconnu comme trop important pour assurer la viabilité de la population lupine en France à long terme. Je m’oppose également à ces arrêtés qui permettent un tir toute l’année. Ce qui n’est pas admit pour les autres espèces animales afin de les laisser tranquilles pendant la période de reproduction. Je m’oppose à ces arrêtés qui permettent des tirs en l’absence de troupeaux, tout comme ils qui permettent le tir de loups sans connaissances poussées sur la biologie et l’éthologie de cet animal ou du moins sous une telle autorité. Le risque de ces arrêtés et de rendre le tir de loup comme un nouveau loisir et de créer un engouement pour ce dernier.
    Enfin, il me semble également indispensable que les décisions gouvernementales soient orientées par la science et la connaissance et non par les croyances de siècles révolus ou encore les lobbies et les pressions des plus braillards. Pour cela de grandes campagnes de sensibilisation et d’éducation semblent nécessaires et indispensables pour réhabiliter le loup à l’image de ces mythes et légendes dans lesquels il est idolé et lui redonner un statut digne d’une France du 21ème siècle.

  •  Non aux tirs, le 29 janvier 2018 à 23h04

    Un grand non pour qu’enfin on se penche sur la question et trouvons des solutions durables et responsables !